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Date: |
23 Mai 2004 |
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Comment ai-je fini par me retrouver ici ? Jai limpression de me réveiller dune longue sieste débutée il y a 30 ans, je narrive pas à croire que tant dannées aient passé Javais 18 ans, cétait ma première année de collège, et javais entendu parler dun jeune prince hindou auquel beaucoup de gens faisaient plein de cadeaux matériels. Ca ma été présenté ainsi; mes camarades de classe du collège avaient entendu un mahatma qui parlait à lassociation des étudiants. Ils mont amenée à lashram pour voir de quoi il sagissait. Javais quelques doutes, mais après quelques meetings, jétais totalement convaincue. Jai terminé mon deuxième trimestre, et jai rejoint lashram, abandonnant le collège et toute chance de faire des études ce à quoi javais pourtant été préparée. Ce qui mavait principalement accroché, cétait mon désir davoir une explication du sens de la vie. Pourquoi Dieu ne nous avait-il pas donné un mode demploi ? Javais rejeté la religion chrétienne à cause de lhypocrisie que jy voyais. Laffirmation selon laquelle le maître parfait est toujours là pour donner la véritable connaissance avait alors un sens pour moi. Je voyais les premies blissed out; ils avaient les pupilles dilatées sans prendre de drogue. Je me disais que ça avait dû être ainsi du temps de Jésus. Jai vécu 7 ans dans les ashrams, jusquà leur phase finale. Je lai quitté en 1974 pendant 1 an ½ pour aller propager en West Virginia. Jai vécu 6 mois à la City of Love and Light (San Antonio), puis je suis allée à Detroit pour y être mère (dashram). Jy suis tombée amoureuse dune femme, et nous avons vécu 6 mois ensemble. Puis il y a eu Atlantic City. Jai mis fin à cette relation, et jai déménagé vers une grande ville de la côte Est. Puis je me suis retrouvée à lashram. On ma envoyée à Miami en 1979 pour 4 mois. Jai travaillé à la mise en place du système national de dons à la DLM, je déposais les fonds à la banque, et jétais la trésorière des personnes qui vivaient là bas. Jai été très surprise des coutumes locales. Les gens travaillaient toute la journée, ils allaient le soir au satsang, et ils retournaient faire encore quelques heures de service avant daller se coucher ! Il fallait le faire pour être dans le coup, une sorte denthousiasme juvénile. Javais alors un problème chronique dhypoglycémie. Résultat dune vie végétarienne sans connaissances nutritionnelles. Les heures supplémentaires de travail narrangeaient rien. Ils mont envoyé à Gainesville, où jai été assistant coordinateur de communauté pendant un an et demi. Jai beaucoup aimé. Le seul problème, cest que jétais très attirée par un des premies. Nous nous échappions de temps en temps pour faire lamour, boire du vin, et fumer des cigarettes. Nous rentrions à lashram vers 3h du matin ! Je me réveillais le matin avec un sentiment de culpabilité, et je ne lui parlais plus pendant des jours. Lors de la visite dun instructeur, je me souviens de lui avoir demandé: Penses-tu que je devrais utiliser un diaphragme pour ne pas risquer dêtre enceinte ? Sa réponse a été: Je crois que tu devrais plutôt décider si tu veux vivre à lashram ou pas. Un instructeur a fini par venir par venir nous demander à moi, à mon petit ami, au coordinateur de communauté et à sa petite amie, la mère dashram, de quitter lashram. Ils lont fait. Jai quand même essayé de lamadouer en lui disant que je pourrais peut-être vivre au pré-ashram, et que si jen avais encore envie dans 6 mois, je pourrais revenir à lashram. Ce fut un passage difficile. Jai rapidement été renvoyé de mon travail parce que javais invité ma patronne à un programme, et elle avait été inquiétée par les prosternations. Je navais pas de voiture, et les programmes de satsang étaient à lautre bout de la ville. Je me souviens que jai pleuré et pleuré. Jai tenu un mois. Puis nous avons déménagé, mon ami et moi, à Atlanta. Jai fini par déménager encore vers une autre ville de la côte Est 2 mois plus tard, pour prendre un travail dans une entreprise dirigée par un premie, et vivre dans un autre pré-ashram. Quest-ce que jai été entêtée ! On nous a vraiment bourré le crâne de cette idée que la vie dashram était très importante. Ca a affecté beaucoup de décisions que jai prises dans ma vie, comme avoir des enfants (je nen ai pas en aurais-je eu ? Je ne saurai jamais). Après mon arrivée dans cette ville, jai commencé à me concentrer sur ma carrière. Jai aussi commencé une relation qui a duré 3 ans avec un premie dashram. Plus dashram pour moi par conséquent ! La société se portait bien, et jai fait beaucoup de choses. Je pense que mes dons innés et laide des autres mont aidé à réussir malgré mon absence détudes supérieures. Il est certain que ce que jai fait aurait été complètement différent si javais été au collège. Pendant cette période, jai eu une relation qui a duré 9 ans avec une non-premie qui ma fait entrer dans la communauté lesbienne. Je me suis fait beaucoup damis, jai participé à des compétitions de football, jai fait de la moto, du ski de piste et du ski de fond. Jai eu une belle vie avec elle, et nous avons eu une belle relation amoureuse. Nous avons fini par nous séparer parce que je me suis davantage impliquée dans le service, que jai voyagé pour aller aux programmes dans dautres pays, et elle sest sentie abandonnée. Puis jai eu une autre relation avec une femme pendant cinq ans. Jai appris à faire du kayak dans les torrents, et jai fait beaucoup de vélo. Pendant cette période, javais un travail à temps partiel, et jai appris à piloter, avec une licence pour le vol aux instruments, pensant entreprendre une nouvelle carrière et devenir pilote. Mais après une sérieuse réflexion, jy ai renoncé, et jai repris un poste à plein temps dans la société. Comme jétais impliquée dans cette société dirigée par des premies, jai été remarquée par le cercle rapproché de Maharaji. Jai été invitée aux événements spéciaux, on ma donné de bonnes places, etc Jai eu quelques contacts personnels avec M. 10% des actions de cette société ont été données à M, ce qui a dû lui rapporter 20 millions de dollars depuis cette date. Jhésite à donner le nom de cette société, car je ne veux pas causer de tort à mes amis ni à mes anciens camarades de travail. Durant toute cette période des années 1980 et 1990, je considérais toujours Maharaji comme mon seigneur. Il était une idole, et je laimais. Je crois que jétais une gopi. Extérieurement, je menais une vie très normale, même pour les personnes très proches de moi; mais avec les autres premies dévoués, je pouvais devenir assez exubérante, et je pleurais tout le temps lors des programmes dévotionnels et aux vidéos. Je méditais tous les matins, et jen avais de bonnes expériences. Principalement le sentiment dêtre claire et centrée, une sorte damour universel. Pendant les dernières années 1997, 1998 et jusquà maintenant, javais vraiment le sentiment de vouloir accomplir quelque chose de bien. Ca ne suffisait pas denvoyer de largent pour que M puisse se déplacer en avion et faire des conférences. Je commençais à envisager de travailler bénévolement pour une soupe populaire ou quelque chose de ce type. Jadmirais ma mère qui avait travaillé bénévolement pour les Alcooliques Anonymes pendant 30 ans, et je pensais à toutes les personnes quelle avait aidée durant toutes ces années. Vers la fin 1998, jai démissionné pour faire une pause, songeant à créer ma propre société. Javais été trop souvent confrontée au président de cette société, et jétais prête à faire le pas. Un mois plus tard, jai reçu un coup de fil de la secrétaire personnelle de M. Elle avait reçu la carte que javais envoyée en offrant mes services, et elle me dit quelle aurait lusage dune aide. Mes rêves recevaient une réponse ! Jai fait mes bagages, et je suis partie quelques jours plus tard pour la Californie. Une fois là bas, elle ma mise au travail: ouvrir et organiser le courrier de M. Cétait avant louverture du site Internet. Cétait assez troublant de sentir la dévotion qui coulait de toutes ces lettres. A cette époque, ça fonctionnait de la manière suivante: le comptable personnel de M vérifiait dabord sil y avait des chèques, et sil ny avait pas une carte ou une lettre en provenance dune personne que M connaissait personnellement. Tout ceci partait pour la résidence. Sil y avait quelque chose qui provenait dune personne ayant vraiment des problèmes, cétait envoyé à un instructeur afin quil prenne contact avec le premie pour laider (ou toute autre solution possible). Ce qui provenait de personnes offrant leurs services était classé selon leur genre, pour un usage futur. Ce qui provenait de personnes inconnues de M, disant merci etc était entassé dans des boîtes et périodiquement détruit. Quelques mois plus tard, le site Internet où M pouvait recevoir du courrier a été mis sur pieds. Une personne merveilleuse, une de mes très bonnes amies lorsque jétais là bas, reçoit les emails et les classe pour M. Elle met une marque à ceux qui proviennent dune connaissance de M, et à ceux qui proviennent dune personne ayant des ennuis. Ca mennuie vraiment de penser quune personne comme elle, avec son potentiel, sa culture et ses qualifications personnelles passent tellement de son temps à une tâche aussi ennuyeuse, nuit et jour. Mais elle se sent honorée par une telle tâche, je suis certaine. Mon entreprise suivante a été de chercher et de trouver un bon service daccès à Internet, doté dune bonne sécurité (firewalls) pour la résidence et pour le bureau où son comptable, dautres personnes et moi même travaillions. Cest vers cette époque que mon amie est venue en Californie, et quelle ma quittée. (Après une relation qui avait duré 5 ans, et pendant laquelle nous avions acquis une maison ensemble.) Elle ma dit quelle était entrée en relation un spécialiste des sectes bien connu, et que Maharaji était sans aucun doute le leader dune secte. Je lavais aidée pendant ses deux dernières années détudes pour lobtention de son MBA. Elle était inquiète que je ne revienne pas, et elle avait trouvé un travail pour subvenir à ses besoins. Jai continué à payer les dépenses de la maison pendant encore deux mois, puis je lai définitivement quittée. Une relation de plus ruinée pour avoir mis M à la première place dans ma vie ! Puis jai été impliquée dans un projet très intéressant, la livraison de son planeur à moteur Stemme en provenance dAllemagne. Cest un jouet qui vaut 250.000 dollars. Je lai réceptionné aux docks de Baltimore, et je lai fait transporter par camion jusquà St. Louis, où M a suivi un stage dentraînement de 2 jours. Il la utilisé deux fois, une fois avec Hans, une fois avec Amar. Puis il ne la plus jamais piloté. Un an plus tard environ il a décidé quil pensait quil nétait pas assez sûr, et il a fini par le mettre en vente. Il semble quil a pensé que javais fait du bon travail, et on ma donc proposé un autre travail, lorganisation de ses transports à partir de Juillet 1999. Ca comprenait tous ses avions (le G-IV, deux hélicoptères, et le Stemme), et son yacht. Ma tâche essentielle consistait à me faire passer pour une acheteuse prestigieuse, et à marchander avec les fabricants comme Gulfstream et Bell pour obtenir les améliorations que M souhaitait. Je devais aussi embaucher les copilotes, faire les arrangements nécessaires avec eux, et organiser les vols dentraînement de M à la Sécurité Aérienne. A peu près un mois après avoir accepté ce nouvel emploi, on a diagnostiqué une maladie très grave à la personne qui était sa secrétaire depuis 15 ans, et elle a quitté son poste pour une durée indéterminée. On ne savait même pas si elle allait survivre. Mais elle sen est remise, et elle a repris son poste un an plus tard, bien décidée à faire davantage attention à sa santé. Je me suis mise à faire ce quelle avait fait pendant des années sans personne pour mapprendre mon travail. Coule ou nage ma grande ! Pendant les six premiers mois, jai travaillé à plein temps sans salaire. Cétait mon choix. Lorsquon ma offert une situation officielle approuvée par M, on ma proposé un salaire annuel de 45.000 dollars. A cette époque, cétait le salaire le plus élevé payé à un membre de son équipe personnelle, cest à dire à son comptable et sa secrétaire, mais un tiers seulement de ce que je gagnais auparavant dans le monde des affaires. Je me rends maintenant compte que son mécanicien extrêmement dévoué, lui au moins il a un bon salaire, dieu merci. La plupart des instructeurs gagnent à peu près 30.000 dollars, tout comme beaucoup des membres de léquipe de la résidence. Pendant ces six mois, jai flotté sur un nuage. Il me rapprochait de lui, cétait une vraie lune de miel. Nous avons eu beaucoup de conversations téléphoniques privées, échangé beaucoup demails; il ma vraiment passé la pommade. Il sagissait toujours de business pour lessentiel. Pendant les quelques mois qui ont suivi, jai beaucoup travaillé avec sa premie « répartitrice » ; elle travaillait sans relâche à la logistique de ses voyages à travers les fuseaux horaires. Elle a été récemment relevée de son poste, pour laisser la place à un « professionnel ». Elle faisait un excellent travail, et il a pris une très mauvaise option en la renvoyant. Mais ceci sest passé après mon départ, je lui laisse donc le soin den parler quand elle aura décidé de partir, ce quelle fera un jour jespère. M a été mécontent de quelque chose que jai fait à un certain moment, environ 4 mois après ma prise de poste. Il sagissait dune offre que javais envoyée au sujet daméliorations à effectuer au G-IV. Les communications avec M étaient parfois très difficiles ; il nétait pas très doué pour exprimer précisément ce quil souhaitait. Il faisait les choses en amateur, et je me souviens que je me suis dit un jour que pour pouvoir faire ce travail, il fallait être capable de lire ses pensées. Je lui ai souvent envoyé des propositions quil avait demandées, puis je nen entendais plus parler pendant très longtemps. Ensuite, jai obtenu un grand succès pour des améliorations à lhélicoptère Bell. Jétais à nouveau en grâces. Peu après, il ma davantage impliquée sur place pour les finitions du G-V. Le G-V est un jet qui vaut 40 millions de $ ; il la voulu parce quil est plus vaste et parce quil a un plus grand rayon daction que le G-IV. Comment peut-il soffrir un jet de 40 millions de dollars ? Il a un groupe de premies riches qui forment un partenariat, et cest un investissement pour ces personnes. Les coûts de fonctionnement sont couverts par Elan Vital. Ses frais de voyage sélèvent à 6 millions de $ par an, ce qui comprend le kérosène, les stages de vol, le salaire des copilotes, les frais financiers de lemprunt, etc. Je me demande ce que ça coûterait sil voyageait en première classe ! Mais ça nest pas son genre. Ce genre davion sachète presque terminé ; il faut ensuite y installer vos accessoires de navigation particuliers, et votre aménagement intérieur. Les finitions demandent en général 7 mois. Cest un peu comme la construction dune maison ou dun yacht. Je me suis donc rendue à lusine pour être sur place pendant cette période daménagement. Cétait en février 2000. Une fois que lui, son premie avocat qui est maintenant spécialisé dans le secteur de laviation, et son mécanicien furent partis, je me suis retrouvée seule pour travailler avec le responsable clientèle de Gulfstream. Mon travail était de faire la liaison entre PR (Prem Rawat) et Gulfstream. Le deuxième jour, le responsable clientèle ma prise à part pour me dire quil y avait beaucoup de gens qui naiment pas Mr Rawat. Il avait apparemment fait une recherche sur Internet pour voir qui était ce type plein de fric, et il avait dû trouver EPO. Je lui ai répété la ligne du parti, cest à dire quil y a plus de gens qui laiment que de gens qui ne laiment pas. Je me rendais donc tous les jours sur place à lusine, jobservais, faisais un rapport, et je jouais mon rôle dinterface. PR mappelait ou menvoyait des emails. Au début, il était très exigeant sur le prix dun certain aménagement. Ce quil voulait semblait très déraisonnable, mais jai essayé de le réaliser. Ca a diminué sa crédibilité, et je me suis dit que ça la fait passer pour un grippe-sou. Un mois plus tard, il y a eu une conférence pour gros donateurs en Californie, et jai demandé à M si je pouvais y aller. Il ma fait dire, par lintermédiaire de son nouveau secrétaire âgé de 21 ans, «Mais qui va avoir lil sur le G-V ?» Je ne me serais absentée que le week-end, et de toutes manières lusine ne travaillait pas pendant le week-end à cette époque. Il ne semblait pas se rendre compte de ma solitude là-bas, de mon désir de venir voir quelques amis, et peut-être davoir un peu dinspiration. Un mois plus tard environ, le G-IV était vendu et le mécanicien est venu se joindre à moi là-bas. Javais enfin un ami et quelquun de qualifié pour maider. Je navais pas vraiment dexpérience en construction aéronautique, simplement mon expérience de pilote et mon expérience des affaires. Le responsable clientèle nétait pas gentil avec moi, il semblait navoir de respect que pour les personnes ayant des connaissances dans son domaine. Ca me rendait la tâche très difficile. A un certain moment, avant larrivée du mécanicien, il en a eu assez de moi, et il a appelé lavocat. Il voulait me faire chasser de lusine. Lavocat ma alors appelée, me disant que je devais être responsable de cette situation. Ca ma vraiment fait mal. Me voilà à faire de mon mieux, et il ne lui vient même pas à lesprit que ça peut être la faute de lautre ! Il ne ma apporté aucun soutien lorsque jen ai eu besoin. Gardez à lesprit que jai toujours eu beaucoup de succès dans les affaires. Ca me dépassait. Jai appris beaucoup plus tard, par lintermédiaire dun ami et après mon départ, quà partir de ce moment PR a commencé à dire des choses négatives à mon propos, y compris que jétais incompétente, et quil parlait aux autres derrière mon dos. Jai envoyé une note à PR en lui expliquant que je pensais que je nétais pas la personne qui convenait à ce poste, et que le responsable clientèle et moi ne nous entendions pas. Je proposais que le copilote (un non-premie) vienne maider. Il a donné son accord deux mois plus tard. Au bout de 3 mois, disons vers avril-mai 2000, PR est venu faire une inspection, accompagné de son entourage, y compris sa maîtresse. A cette époque, je ne savais pas que cétait sa maîtresse. Elle prenait des quantités de photos. Je lai appris un ou deux mois plus tard par lintermédiaire dun ami qui faisait la sécurité. Ce qui ma rappelé certaines des instructions que javais reçues de sa secrétaire, selon lesquelles la liste des passagers ne devait jamais être montrée aux membres de la famille de M. Je sais maintenant pourquoi. Il essaie déviter que sa femme le sache autant que possible, mais je suis sûre quelle le sait. A partir du moment où jai fait partie de léquipe de lavion, elle est devenue un peu froide avec moi ; je sais maintenant pourquoi. Je me suis occupée des arrangements pour une maison où il a séjourné lorsquil a fait son stage de pilotage de 3 semaines. Je lai fait équiper daccès à Internet, de mobilier, etc etc. Et dune deuxième maison pour son cuisinier et son valet de chambre. Il en avait 2 à cette époque. Lun était avec lui, lautre avec le cuisinier. En vérifiant la facture de satellite pour la maison de M, jai remarqué quil avait payé un film pornographique, une histoire de Lapines des Neiges. Beaucoup de types regardent du porno, non ? Pendant son stage de pilotage, il est allé voir lavion tous les jours pendant quil était en peinture. Jétais là avec son mécanicien. Un jour, nous étions tous les trois dans lavion, et PR a commencé à parler au mécanicien des diverses postures sexuelles quil pourrait prendre (le mécanicien) avec sa petite amie pendant leur retour vers la Californie. Ca ma choquée parce quelle était mon amie, et je trouvais que cétait abusif de parler de ça, surtout en ma présence. Je suis alors sortie de lavion, et jai attendu dehors. Jai appris plus tard quil sagissait de harcèlement sexuel, étant donné quil était mon employeur. Pendant le stage de pilotage, nous avions fait installer un mobil-home (grande caravane) à lextérieur, pour quil puisse aller y fumer pendant les pauses, pour quil ne soit pas obligé dutiliser les WC publics, et pour quil puisse déjeuner en privé. Alors que léquipement du jet était pratiquement terminé, PR était en ville, sans occupation, et il sétait installé sur son yacht. Il venait tous les jours à lusine en hélicoptère pour voir comment ça allait. Il ma demandé de minformer pour un stage dhydravion, mais il ne la pas suivi. Une fois les aménagements du jet terminés (août 2000), il est parti en Espagne, puis à Amaroo. Il ma parlé au téléphone la veille de son départ. Cest la dernière fois quil sest adressé à moi. On ma laissé déménager le bureau installé chez Gulfstream, fermer les maisons, et continuer à moccuper des arrangements pour le copilote du G-V. Il avait décidé que celui qui avait fait le stage avec lui ne serait pas assez bon. A ce moment là, jétais assez épuisée, sur le plan émotionnel et sur le plan physique. Pendant le dernier mois, javais limpression que mes actions auprès du boss étaient en train de couler. Lorsque tout votre univers tourne autour dune seule personne, et si toutes les personnes que vous connaissez et avec qui vous travaillez tous les jours ont le même point central, ça vous donne la nausée. Jai alors décidé de me rendre à Amaroo pour essayer de me reconnecter à lui en tant que maître, et non comme un à patron très exigeant. Ca a un peu marché. Il a été surpris de me voir dans la ligne de darshan. Puis je suis rentrée en Californie. Une fois là-bas, jai essayé de me remettre au travail, mais rien nétait plus comme avant. Il ne me confiait plus aucun projet. Il ne répondait à aucune de mes offres. Sa secrétaire avait repris son poste, et elle me traitait comme une idiote. Nous avions été bons amis, du moins je le pensais, durant sa maladie. Ca aussi ça fait mal. Trois mois après mon retour en Californie, jai appris que M lui avait demandé de me congédier dès la fin des travaux sur le jet. Elle avait attendu 3 mois pour le faire parce quelle avait peur que je parte en la laissant seule avec tout le travail que je faisais. Pendant toute cette période, je commençais à songer à démissionner. Jai eu une mini crise de nerfs une à deux semaines après mon retour en Californie. Je me souviens quun jour jai été prise de nausées en regardant des personnes dans un parc ; je me demandais si jaurais à nouveau une vie normale un jour, des amis, du temps pour vivre en société, du temps pour faire ce que jaime. Alors 3 mois environ après mon retour en Californie, je suis sortie déjeuner avec le comptable de M. Je lui ai fait part de mon sentiment. Il ma alors dit que je lui facilitais la tâche. Il avait justement lintention de me dire que M pensait que je nétais pas « la bonne personne pour ce poste ». Aucun autre poste ne métait offert. On ma demandé de trouver un remplaçant. Comme une idiote, jai accepté. Jai même aidé à faire les achats de Noël de PR. Tous les ans, il fait des cadeaux à ses associés en affaires, pour quils lui en soient reconnaissants essentiellement dans le domaine de laviation. Mais aucun cadeau pour les premies. Son copilote gagne 100.000 $ par an. Ce qui est peu par rapport aux tarifs couramment pratiqués, mais beaucoup par rapport à ce quil donne comme salaire à ses premies. Plusieurs mois plus tard, après quaucun des noms des personnes que j'avais suggérées nait été vraiment pris en considération, jai tout simplement décidé de laisser sa secrétaire choisir elle-même la personne quelle souhaitait. Cétait de toutes manières ce quelle faisait. Jétais de plus en plus déprimée, et javais besoin de partir. Jai donc donné mon préavis, terminé mes projets en cours, demandé quils vérifient que jeffaçais bien tout de mon ordinateur (cest exigé), et je suis partie. Colère et souffrance ont commencé à se manifester. Cétait comme si la plus grande relation amoureuse de ma vie venait de se terminer. Ce M navait même pas eu la courtoisie professionnelle de me le dire en personne, de me remercier pour tout le dur travail que javais effectué, me dire que ça nallait pas. Ca aurait tout à fait convenu. Non, il a demandé à quelquun dautre de le faire. Il ma traitée par le silence. Jai appris par la suite que cest ainsi quil procède avec tout le monde. Quand il en a terminé avec vous, cest terminé. En mars 2001, je suis donc retournée à la ville où vit ma famille, afin de passer du temps avec ma mère qui commence à être très âgée. Ca faisait tout de même 30 ans que jétais partie. Nous étions restées en contact après mes premières années dashram, mais ça nest pas pareil de vivre dans la même ville. Jai pansé mes blessures, et jai apprécié son réconfort. Environ 15 jours après mon retour à la maison, on a diagnostiqué de manière inattendue chez mon frère un cancer au stade terminal. Jai passé les 9 mois suivants à laider, et à essayer de trouver un traitement alternatif qui aurait pu le sauver. Il est mort hélas à lâge de 45 ans, laissant sa femme quil avait épousée 5 ans auparavant, et une fillette de 1 an. Ce fut assez accablant pour moi. Je « pratiquais » encore la connaissance à cette époque. Après avoir quitté la Californie, javais été à un grand événement auquel jai pris grand plaisir. Jessayais de my remettre, comme un premie ordinaire. Mais ma dévotion était difficile à rappeler. En mars 2002, jai commencé un stage de 7 mois dans une école de massage. Je ne voulais pas retourner dans le monde des affaires. Un mois plus tard environ, mon frère est décédé, et jai commencé à aller voir un thérapeute-médium. Je pensais quelle pourrait maider dans cette phase de deuil, et peut-être maider à entrer en contact avec mon frère (à cette époque, je croyais à la voyance). Jallais la consulter une fois par semaine. Elle vivait simplement, et ne me faisait pas payer bien cher. Elle présentait très bien, et ne prétendait pas tout savoir. Agréable changement après ce que javais connu dans cette relation disciple/maître. Elle ma enseigné une autre méditation, afin de développer ma sensibilité pour pouvoir communiquer avec mes guides spirituels. Quelques mois plus tard, je me suis rendue compte que je préférais cette méditation à celle de la Connaissance ; jai donc cessé de pratiquer la Connaissance. Cest à peu près à cette époque que jai cessé dêtre disciple de Maharaji. Elle ma dit quil avait dû être un guide spirituel lorsque je suis venue à lui, mais quil a ensuite progressivement perdu ses qualités. Que lorsquil parlait aux programmes, ses guides spirituels parlaient à travers lui. Jai accepté cette explication. Progressivement, elle a commencé à avoir de plus en plus dinfluence sur moi. Je me suis rendue compte que jallais la consulter pour chaque décision que je devais prendre. Jai compris que cest un phénomène fréquent lorsquon quitte une secte. On cherche quelquun dautre qui vous donne des réponses, une autre perspective sur la vie. Jai adopté sa vision, et abandonné celle de M. Je dirais que métant brûlée une fois, je nai pas dabsolue certitude de mes croyances actuelles. Après avoir étudié deux ans avec elle, un ami ex-premie est venu passer deux mois avec moi entre deux périodes de travail, en avril 2004. Nous avons eu de grandes discussions. Puis jai lu le livre Cults in Our Midst (Sectes parmi Nous), du Dr. Margaret Singer (psychiatre américain, spécialiste de la lutte contre les sectes, ndt). Et la lumière sest éteinte. Je me suis rendue compte que javais été dupée, comme tant dautres. Jai commencé à comprendre les mécanismes de persuasion sectaires. Comment une personne parfaitement normale peut se faire prendre au piège dun groupe thérapeutique, dune secte biblique, dune secte orientaliste, etc. De quelle manière la méditation est en réalité utilisée pour vous rendre plus sensible aux directives et aux suggestions du leader de la secte. De quelle manière on attrape mieux les mouches avec du miel. Combien M sy prend doucement (je le vois maintenant très clairement, mais jai été leurrée pendant si longtemps). Jai immédiatement cessé de pratiquer la méditation de mon médium. Avais-je vraiment envie de me faire guider par mes « guides spirituels » ? Peut-être devais-je y songer un peu plus. J Et jai cessé daller aux cours du médium. Jai alors décidé de retourner au collège, et de reprendre mes études là où je les avais laissées quand javais 18 ans. Javais alors pratiqué les massages thérapeutiques pendant un an et demi, puis décidé de suivre des cours dacuponcture. Mais je pense maintenant que je vais plutôt étudier la psychologie, lhistoire, et décider de ce que je vais faire lorsque je serai grande, comme jaurais dû le faire à 18 ans. Si jai vraiment envie détudier la médecine chinoise traditionnelle, cest ce que je ferai. Jai envie de me forger ma propre vision. Jai commencé une sorte de thérapie avec un spécialiste des sectes. Je le recommande vraiment pour toute personne qui sort dune secte. Je commence à voir à quel point ma dévotion aveugle ma affectée à beaucoup de niveaux. La mentalité élitiste, les réponses faciles. Comme on dit, cest trop beau pour être vrai . Et cest probablement le cas. La morale de cette très longue histoire, cest que la vie est sûrement un processus, non ? Mais je nai pas lintention de me défaire de mon optimisme, ni de ma foi en les autres. Je veux juste avoir un peu plus de discernement. Je ne veux pas non plus faire de mal à M ni à sa famille. Lui-même et les membres de son équipe ont été généralement gentils et bienveillants à mon égard. Mes pensées vont davantage vers les milliers de personnes qui sont encore dans la secte, beaucoup dentre eux sont des amis de longue date. Jespère vraiment que ses gens ne vont pas me harceler ni essayer de me poursuivre en justice, comme ils lont fait pour dautres. Sils le font, jaurai sans doute moins dhésitation à porter atteinte à la réputation de la société qui ma employée. Le responsable de cette société est toujours un des principaux sponsors financiers de PR. Je suis certaine quils nont pas envie que leurs concurrents, clients, clients potentiels, employés et employés potentiels sachent que cette société est dirigée par des membres dune secte, et quils financent ainsi personnellement le leader dune secte. Je ne veux pas tellement les menacer ; mais je suis sur la défensive, après avoir vu ce quils ont fait à dautres personnes qui ont osé parler. Mon but est simplement de fournir une autre pièce du puzzle, pour que les gens puissent se faire une idée avant de se dédier à cette histoire. Toujours sur le chemin, True Blue Mai 2004 PS : Tout ce mythe selon lequel il a gagné son argent grâce au succès de ses investissements est une fable. Son argent de poche provient principalement dune société gérée par des premies (pas celle qui ma employée), grâce aux actions de cette société qui lui ont été offertes. Il a reçu beaucoup dargent de celle qui ma employée, je suppose quil en est encore ainsi. Il reçoit beaucoup dargent des premies, qui lui donnent leur fortune et leurs héritages, et par des premies qui travaillent bénévolement ou contre de maigres salaires. Ses finances sont gérées par un avocat, et par les services de gestionnaires financiers que M paie. |