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Il faut tout d'abord resituer le moment où ce texte a été écrit. En 1991, pour répondre au site ex-premie.org et aux forums de discussion, quelques disciples (Erika et David Andersen, et Mitch Ditkoff) ont mis sur pieds un site Internet baptisé "Please Consider This". Ce site était assez amusant, et alimentait beaucoup le moulin du site EPO, lui fournissant la matière pour divers excellents articles qui sont maintenant sur le site. Leur site faisait plus de mal à Maharaji qu'il ne l'aidait. Soit les Andersen et Mitch ont fini par s'en rendre compte, soit c'est EV qui le leur a demandé, et ils ont fini par fermer leur site au bout d'un mois ou deux. Ce qui suit fait partie d'une réponse à leur site. Il
est aussi fait mention de deux autres sites
créés par des premies pour attaquer les
ex-premies, EPO et les forums. Ces deux sites ont aussi
disparu. L'un était le site "It Ain't So" de Pia
Grunbaum, qui attaquait les ex-premies d'une manière
assez diplomatique. Pia est décédée
d'un cancer, et son site a disparu. L'autre site
était celui de Charles Glasser, avocat à New
York. La seule chose qu'on puisse dire de ce site, c'est que
c'était un site pour faire mal, bien qu'aucun des
ex-premies attaqués n'était nommé. Il
disait que les ex-premies étaient des malades
mentaux. Finalement le site CAC est apparu,
créé par des premies anonymes. Il attaquait et
tentait d'intimider nommément un certain nombre
d'ex-premies. Il y a des articles à ce sujet sur
EPO. |
Oui, Maharaji est vraiment le leader dune secte. On peut constater facilement que les personnes dévouées à Maharaji se fâchent vraiment quand on dit quil dirige une secte. Ils en viennent même à se mettre vraiment dans lembarras pour essayer de prouver le contraire, comme on a pu le constater il y a quelques mois. Elan Vital a commencé par sexprimer sur ce sujet sur une partie importante de son site Internet, en tentant dune manière par trop transparente de rejeter la faute ou den accuser quelques boucs émissaires. Plus récemment, Erika Andersen et Mitch Ditkoff ont écrit des articles sur ce sujet, ce qui est dailleurs larticle de la semaine sur leur site Internet. Dans cet article, Mitch continue dans la logique dElan Vital. Il tente dexpliquer pourquoi les disciples de Maharaji ne correspondent pas à la "définition" des adeptes dune secte. (Jen profite pour demander à quiconque comprenant le discours incohérent de Mitch à ce sujet de bien vouloir me lexpliquer.) Erika Andersen tente une autre approche. Elle fait un long exposé de sa vie "normale". Comme il ny a aucun mariage de groupe ni aucun rituel dabus dans la liste de ses activités, elle nous rassure en concluant quelle ne peut vraiment pas faire partie dune secte Alors pourquoi est-ce une telle affaire pour elle ? Probablement parce que les sectes ont assez mauvaise réputation dans notre société. Souvenez vous de Jonestown, des Moonies, de la Scientologie, du Heavens Gate, et tout le reste. Ca la fout mal par rapport à la propagation, cest très embarrassant. Lorsque jétais disciple de Maharaji, pas une minute je naurais pu penser que jétais dans une secte. Ca aurait été une insulte si quelquun me lavait dit. Bien sûr, Moon était une secte, et les Hare Krishnas aussi. Mais moi et toutes ces personnes qui suivent Maharaji, ça ne pouvait pas être une secte. Non ? Bien sûr que non. Je raisonnais, et pour moi, ce que Maharaji offrait, cétait réel, jétait trop intelligent pour jamais faire partie dune secte. Tout ce que je faisais, cétait moi qui le décidais. Les sectes ne sont-elles pas tellement bizarres que ça serait évident si on appartenait à une secte ? Malheureusement, non. Lune des caractéristiques de lappartenance à une secte, cest quon ne sen rend pas compte lorsquon en fait partie. Quand on est dans une secte, la secte vous met à labri de ce genre de pensée. Beaucoup de gens ne se rendent compte quils étaient dans une secte quaprès lavoir quittée. Les témoignages abondent dans toute sorte de groupes dex-adeptes, de sites Internet comme Ex-Premie.Org, et dans les organisations daide aux anciens adeptes où les personnes témoignent de leur appartenance passée à une secte. (Pour les annales, Elan Vital/Maharaji est listé parmi les sectes par toutes ces organisations.) La raison de cette division est simple (et évidente): lorsque vous vous rendez compte que vous êtes dans une secte, soit vous lavez déjà quittée, soit vous êtes en train den sortir. La division entre les disciples et les anciens disciples de Maharaji sur ce sujet est donc assez large, et il nest pas possible dy trouver un accord. Jai beaucoup réfléchi à cette histoire de groupe et de secte. Jai lu beaucoup de choses sur ce sujet pour mieux comprendre comment jai pu devenir un disciple de Maharaji, et pourquoi je le suis resté aussi longtemps. Jai écrit cet article pour expliquer, daprès mes propres recherches et ma propre expérience, pourquoi Maharaji est, et a toujours été, le leader dune secte. Jai essayé de rester aussi simple que possible. Les disciples de Maharaji nont pas subi de lavage de cerveau. Débarrassons nous de ça rapidement. Un "lavage de cerveau" implique un endoctrinement contre sa volonté, par des principes étrangers, des croyances, et des techniques de contrôle manifestes, à la manière chinoise. Maharaji ne lave pas le cerveau des gens, et ses disciples n'ont pas subi de lavage de cerveau. Si on ne nous a pas lavé le cerveau, alors pourquoi sommes-nous devenus disciples ? Comme dans n'importe quelle autre secte, on devient premie/PWK parce qu'on voit quelque chose qu'on croit désirer. Des amis, une communauté, un idéal à vivre, une manière de "se connaître", une façon de "faire l'expérience de l'énergie divine", ou une simple formule de vie, de bonheur, etc. Lorsqu'on m'a présenté Maharaji et ses disciples, j'ai vu les premies comme un groupe de gens qui s'aimaient, qui semblaient heureux. J'ai voulu faire partie de leur "famille", partager ce qu'ils avaient, et dont je croyais manquer. Je voulais cette expérience de paix promise en moi. Je voulais participer à ce travail pour apporter la paix au monde, que Maharaji prétendait entreprendre. Les premies, et Maharaji, m'avaient dit que pour obtenir ces choses que je voulais, il y avait une clef : "recevoir la connaissance". Alors très vite, dans les heures qui ont suivi mon premier "satsang", j'ai décidé que je voulais la connaissance. En même temps, j'avais remarqué un tas de choses étranges, tout au moins illogiques, qui semblaient l'accompagner. Comme le culte de cet enfant, le sentiment de "dévotion" (maintenant rebaptisé "gratitude") envers cette personne étrange, le pranam, on lui embrassait les pieds, et les histoires de ce genre. Un drapeau rouge s'agitait dans mes pensées, et ça m'a fait brièvement critiquer ce que j'entendais. J'avais donc un dilemme interne: comment gérer ce problème majeur - la cohabitation entre "Maharaji" et la dédication à lui, et les premies et la "connaissance" dont j'avais tellement envie ? Les disciples de Maharaji ne sont pas forcés. Ils coopèrent à leur propre programmation. Beaucoup de gens résolvent ce dilemme en laissant tomber. Ils partent. Ils constituent la majeure partie de ceux qui entendent parler de Maharaji, peut-être même qu'ils viennent à une réunion de présentation, mais ils n'iront jamais plus loin. Ils ne sont pas accrochés. Ca ne prend pas. L'autre manière de résoudre ce dilemme, c'est de suivre les directives de la secte - en suspendant l'attitude critique normale pour ce genre de question, afin d'obtenir la "carotte" constituée par la satisfaction du désir, c'est à dire l'obtention de la "connaissance". C'est ainsi que l'individu coopère avec les demandes de la secte. C'est ce que j'ai fait, malheureusement pour moi. Les spécialistes dans ce domaine vous diront que parce que ce processus implique une coopération mutuelle et volontaire, et que la personne concernée a l'impression que la décision vient d'elle-même, cette forme de "contrôle mental" est plus liante que d'autres formes de contrôle. Elle est aussi plus difficile à dénouer, à cause de cette illusion de choix personnel. C'est vrai, c'est ce que j'ai voulu croire. Ca satisfaisait un "besoin", et ce fut "mon choix". En réalité, dans la secte de Maharaji, la programmation la plus forte, la plus résistante et la plus insidieuse a lieu avant même que la personne reçoive la connaissance. A ce moment critique. Je me souviens encore de mes sentiments et de ce processus par lequel je suis passé. Je voulais recevoir la connaissance. J'ai donc fait ce qu'on me demandait de faire; j'ai écouté les premies et Maharaji en parler, et j'ai chanté avec les autres. C'était avant l'ère des vidéos, à l'époque où il y avait satsang tous les soirs. J'ai vu les films qu'il y avait à cette époque, j'ai lu les documents sur le sujet, j'ai parcouru le pays pour voir Maharaji parler deux fois avant de recevoir la connaissance. Au cours de ce processus, on disait aux "aspirants" comme moi qu'il fallait être "prêt" pour recevoir la connaissance. Mais il n'y avait pas ni test ni manière de mesurer à quel point on pouvait l'être. Il fallait avoir cette "compréhension", "ne plus avoir de doutes", s'être "débarrassé de toute idée préconçue sur Maharaji et la connaissance", et "être ouvert". Sans directives claires et avec des instructions complètement ambiguës, la plupart des gens faisaient comme moi: ils abandonnaient tout jugement de valeur et ils mettaient un frein aux doutes et à l'analyse critique de ce qui se passait dans le domaine de Maharaji et de la connaissance. Si on ne le faisait pas, ça voulait dire qu'on n'était pas "ouvert", ou bien c'était la manifestation de doutes encore présents: on n'obtenait donc pas ce qu'on voulait, on ne recevait pas la connaissance. J'ai donc appuyé sur tous les boutons de sincérité en ma possession; j'ai essayé de ne pas avoir de pensées critiques ou négatives à propos de Maharaji. J'ai essayé d'être ouvert en ne laissant pas "mon mental" critiquer ou analyser quoi que ce soit de ce processus. A quoi bon de toutes façons ? On m'avait dit que je ne pouvais pas juger quoi que ce soit tant que je n'avais pas reçu la connaissance, et que cette connaissance n'était pas explicable avec des mots. A un moment critique de cette période, je suis passé du côté du monde de la secte. Je l'ai fait en décidant que je voulais tellement la connaissance que je devais ignorer l'essentiel de mes facultés de critique et d'analyse, et que je devais même ignorer mes sentiments profonds. C'est là que j'ai commencé à pratiquer le contrôle mental de la secte, qui consiste pour l'essentiel à apprendre à faire taire la pensée critique en ce qui concerne Maharaji et la connaissance. Ce qui est étonnant, c'est que ce processus, ce mécanisme de répression, s'est poursuivi pendant pratiquement 10 ans, devenant même plus efficace avec la pratique. Tellement efficace que je n'étais pas conscient de le pratiquer pendant de nombreuses années. Puis sont arrivés les exercices d'humiliation traumatisants connus sous le nom de "sélections pour la connaissance". J'ai participé deux fois à ce processus de sélection, sans être sélectionné par l'Instructeur. J'observais, le cur brisé et de plus en plus désespéré, comment les personnes sélectionnées semblaient extasiées et privilégiées. Je voulais être comme eux. Et je voulais être heureux comme les premies, qui étaient devenus des amis entre temps, et qui m'encourageaient à recevoir la connaissance. Ayant été rejeté, je redoublais d'efforts pour "être prêt" et pour "être ouvert". Toute pensée critique était immédiatement écartée. Je commençais même à chanter les louages de Maharaji et de la connaissance. Non seulement j'étais devenu "ouvert", j'étais aussi devenu dédié. Finalement, séchant mes cours à la faculté, j'ai fait 500 km en autocar, et je me suis retrouvé dans une autre "sélection" pour la connaissance. A ce moment là, mes pensées critiques étaient devenues un bruit de fond sans importance. Je "priais" même Maharaji - qui était devenu une sorte d'ami imaginaire - de me donner la connaissance et de me permettre d'être son disciple. Sélectionné pour la connaissance, je ne pouvais même pas imaginer comment je pourrais douter de quoi que ce soit sur Maharaji ou la connaissance, ni même comment j'aurais pu considérer tout ceci objectivement, tout comme je l'aurais fait pour quoi que ce soit d'autre. Si vous me l'aviez demandé, je vous aurais dit que tout ceci était le résultat de mon propre choix, de ma propre volonté. A ce moment là, j'étais même parti si loin que j'étais prêt à donner ma vie à Maharaji (appelé alors Guru Maharaj Ji), si l'Instructeur me l'avait demandé. C'est incroyable. Me voilà, un gars en tête de ma classe de faculté, un type fermement opposé à toute forme d'autorité, à moitié marxiste, un type qui avait quitté l'Eglise Catholique parce qu'elle était trop paternaliste, dévouant ma vie à un être humain qui affirmait qu'il était un autre Jésus-Christ, alors que je ne l'avais même pas rencontré et que je ne connaissais pratiquement rien de lui. Oui, ça aurait pu m'arriver, et ça m'est arrivé. Et si ça a pu m'arriver, ça peut arriver à n'importe qui. J'ai donc reçu la connaissance. Disons que l'expérience n'a pas volatilisé mes chaussettes. C'était même plutôt décevant. Mais rendu à ce point, je n'avais plus tellement la possibilité d'évaluer quoi que ce soit à propos de Maharaji. Je me sentais bien parce que j'en faisais maintenant partie, et les premies avaient organisé une "fête de naissance" pour nous. Tout allait très bien, j'étais un nouveau-né. Laisse faire le temps, me disais-je. Ne doute pas, ne juge pas, sois juste ouvert et essaie, comme me le disaient les premies. Je n'étais même pas conscient du fait que j'avais renoncé à mon esprit critique. Comme je l'ai dit, il a fallu pratiquement 10 ans pour que ça change. OK, alors de quoi ai-je fait parti ? J'appartenais alors à la secte de Maharaji. C'est, et c'était une secte, et elle correspond à la définition que Mitch Ditkoff utilise dans son article: 1. Un groupe qui affirme avoir "la réponse" et le "seul chemin" qui mène à la paix et au bonheur; Je suis certain que Mitch est même d'accord pour dire que Maharaji affirmait qu'il avait une expérience de " paix et de bonheur " qu'il était le seul à offrir sur cette planète. Je suis tout aussi certain qu'il reconnaîtra qu'une " dévotion excessive " était exprimée à Maharaji, y compris il y a tout juste quelques mois lorsque ses disciples, une fois de plus, ont fait la queue pour lui embrasser les pieds. Mais qu'en est-il du " contrôle mental " ? Comment s'est-il produit après que j'ai reçu la connaissance, et que je sois devenu un disciple à part entière de Maharaji ? Le " Contrôle Mental " (Alias Découragement du Doute) Dans la Secte de Maharaji Bien que " contrôle mental " soit un terme lourd, il n'y a rien de magique ou d'étrange dans la manière dont il se manifeste dans une secte. C'est un truc assez basique. Comment cela se passe-t-il dans la secte de Maharaji ? En plus du processus que j'ai déjà décrit, les huit exemples qui suivent sont caractéristiques de la secte dans laquelle moi et d'autres personnes ont pratiqué la limitation des pensées - c'est à dire le " contrôle mental ". Ces techniques sont globalement très bien décrites dans la littérature sur les sectes. Elles sont faciles à reconnaître pour toute personne ayant été disciple de Maharaji : 1. Le Commandement Contre le Doute. Au sortir de ma session de connaissance, une fois devenu officiellement disciple de Maharaji, j'étais déjà paralysé dans mes facultés d'évaluation de ce qui se passait dans ma relation avec la secte et avec Maharaji. Ensuite, les commandements et les enseignements, et la culture même de la secte, ont découragé toute analyse critique, et encouragé sa répression continuelle. Au bout de quelques temps, je fonctionnais en mode automatique. Je pratiquais automatiquement l'autocensure de mes pensées, d'une manière quasiment continuelle. Quels que soient les rites particuliers ou les circonstances que je rencontrais dans la secte, elle était en réalité entre mes deux oreilles, appuyée principalement sur les mécanismes de contrôle mental décrits précédemment. Bien sûr qu'ils est arrivé que des doutes franchissent parfois la barrière, mais ils étaient assez facilement éliminés, soit par un peu plus de méditation, soit par l'euphorie/inspiration d'un "événement". J'insiste sur le fait que dans d'autres domaines, sans relation avec Maharaji et la connaissance, je restais une personne fonctionnant autant que possible d'une manière assez normale. Il a fallu que je sorte de la secte, et que je commence à dérouler tout ce processus, pour me rendre compte que je fonctionnais pratiquement tout le temps dans ce mode. Ce fut très vivifiant, comme si tout à coup je pouvais à nouveau respirer, après avoir oublié de le faire pendant très longtemps. Joe Whalen Novembre
2001 |