L'éducation
d'aujourd'hui donne à nos enfants, du moins peut-on
l'espérer, davantage d'informations sur les pays de
l'hémisphère nord qu'elle ne l'a jamais fait.
Il semble qu'on insiste cependant davantage sur les pays de
l'Asie du nord et du sud-est, que sur l'Inde.
Depuis longtemps l'Asie a influencé la culture
occidentale, comme en témoigne par exemple
l'influence de la peinture japonaise sur les
Impressionnistes français. Certaines influences sont
du domaine religieux. Les Etats-Unis étaient le pays
le plus riche du monde à la fin des années 60.
La contre-culture de cette époque était
ouverte aux influences asiatiques en raison de l'opposition
à la guerre du Vietnam, et beaucoup d'entreprises
religieuses ont saisi l'occasion pour s'exporter. Certaines
font actuellement la promotion de systèmes de
croyance américanisés. Ces croyances sont
anciennes, mais ne sont pas courantes dans nos
sociétés.
Bien que la méditation appartienne à nombre de
cultures anciennes, on doit cependant la considérer,
sur le plan scientifique, comme une sorte d'auto-hypnose. La
méditation n'est pas dangereuse par elle-même,
mais l'abus potentiel réside dans la
personnalité d'un leader susceptible d'exploiter la
suggestibilité accentuée et le manque de
pensée critique de certains sujets.
La Divine Light Mission (DLM) a été introduite
aux USA en 1971. Maharaji, d'origine indienne, se
considérait comme un chef religieux et comme un
professeur de méditation à l'âge de
14 ans. Il donnait aux gens la 'connaissance' - des
exercices stimulant la vue, l'ouïe, l'attention et le
goût - afin de faire l'expérience de la
'Lumière Divine', de la 'Musique', du 'Saint Nom' et
du 'Nectar'.
Cette pratique est empruntée à la Bhakti, une
tradition de l'hindouisme qui s'appuie davantage sur
l'attachement émotionnel et la dévotion que la
raison: la dévotion à Maharaji.
Il y eut une époque où la DLM avait 45 ashrams
et des centres d'information dans 110 villes des Etats-Unis.
Alors que ses dévots menaient une vie simple, les
revenus provenant de ces sources permirent à Maharaji
d'acquérir un building de 80.000 $US à Denver,
un terrain à Malibu (Los Angeles) d'une valeur de
400.000 $US, des limousines, des voitures de course et des
hélicoptères. Déclarée au
Colorado comme une église charitable et sans but
lucratif, l'organisation est devenue une entreprise brassant
des millions de dollars ( Los Angeles Times, 12/1/1979).
Mais tout ne s'est pas passé sans heurts. Même
avec des profits croissants, il n'a pas été
facile de régler la dette de 206.000 $US
résultant de la location de l'Astrodome de Houston.
Il avait été annoncé que cette
réunion serait "l'événement le plus
significatif de l'histoire de l'humanité", et au lieu
des 100.000 personnes attendues, seules 20.000
étaient présentes. Le pire fut que la
sainteté de Maharaji, et peut-être même
sa solvabilité, furent menacées par une
dispute familiale. Mataji, sa mère, qui
prétendait être en Inde l'ultime
autorité du mouvement de la Lumière Divine,
l'évinça pour être "tombé hors du
chemin" (Spiritual Counterfeits Project Newsletter , Vol.10,
No. 4, Juillet-Août 1984).
Mataji (la 'Révérende Mère')
annonça que le 'gourou' de 17 ans avait
été remplacé par son frère
aîné Satpal, qui devenait donc le leader
spirituel du mouvement fondé en 1930 par leur
père Shri Hansji Maharaj. Selon Mataji, le
frère aîné avait été
désigné à l'origine comme le 'Bal
Bhagwanji' (Dieu Incarné) par son père, avant
la naissance de Maharaji. En 1966, à la mort de son
père, le contrôle de la Mission avait
été passé à Mataji. Le
garçon de 8 ans avait alors été
désigné seul 'Maître Parfait', unique
incarnation de Dieu pour l'époque. Probablement parce
que le chérubin de petit gourou attirait davantage
les disciples - dans un pays ou les enfants sont toujours
largement utilisés comme main duvre -, et
que le 'Dieu Incarné' avait acquiescé
silencieusement.
Les tensions familiales se sont accentuées lorsque
Maharaji, aidé par des dirigeants américains
nouvellement recrutés, prit le contrôle de
l'empire américain en 1973 quand il atteignit
l'âge de 16 ans. Il épousa plus tard sa
secrétaire, Marolyn Johnson, ex-hôtesse de
l'air. Il déclara qu'elle était la
réincarnation de Kali aux 10 bras, Déesse de
la destruction chevauchant un tigre.
Dans le respect de la tradition, une belle-mère
indienne est en droit d'attendre obéissance de la
femme de son fils. Au lieu de cela, les photos des jeunes
mariés commencèrent à remplacer celles
de Mataji dans les ashrams américains. Lorsque la
Révérende Mère s'est invitée aux
Etats-Unis, Maharaji et Marolyn ne l'autorisèrent pas
à séjourner au manoir de Malibu.
En Inde, un porte parole indigné de la Divine Light
Mission accusa, entre autres choses, le jeune gourou de
"hanter les boîtes de nuit, de boire et de danser". On
dit également qu'il avait commencé à
manger de la viande, ce qui est choquant pour les Hindous
végétariens.
Maharaji retourna en Inde pour affronter sa mère et
son frère. Une action en justice fut intentée
aux USA pour le contrôle de l'organisation, mais
l'affaire fut tranquillement réglée loin des
tribunaux.
Quand Maharaji est devenu citoyen américain, la
Divine Light Mission adopta un profil bas vis à vis
du public. Selon ses propres estimations, le nombre
d'adeptes recula de 6 millions dans le monde entier dont
50.000 aux Etats-Unis pour l'année 1975, à 1,2
millions pour le monde entier dont 10.000 aux Etats-Unis en
1979. En Novembre 1978, les événements de
Jonestown en Guyana, où Jim Jones mena les 910
disciples du Peoples Temple à ce qui semble
être un suicide collectif, la poussa vers un profil
encore plus bas.
Deux de ses dirigeants américains des premiers temps
- Robert Mishler et John Hand Jr. -
démissionnèrent de la DLM en 1977. Ils dirent
plus tard que Maharaji se comportait de la même
façon que Jim Jones. Ils racontèrent que
Maharaji était fasciné par les armes et par
les gangsters américains (Jewish Meridian 20/4/1979).
Il voyage maintenant souvent dans son propre jet
directorial, un Falcon, et il se rend en Malaisie, à
Taïwan et au Japon. Il est possible qu'il soit en
relation avec des disciples dans ces pays.
La plupart des informations disponibles sur la DLM sont
maintenant assez anciennes. Beaucoup de choses ont
très certainement changé depuis 1979, y
compris l'appellation de l'organisation repabtisée
'Elan Vital' pour éviter les associations
malheureuses.
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