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Indiennes'
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Satgurudev
Shri Hans Ji Maharaj
Il
est Eternel, Sa Connaissance est
Eternelle
Publié
(en
anglais)
dans son intégralité
par Divine Light Mission,
B-19/3, Shakti Nagar, Delhi 7, India -
1970
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Les
extraits suivants ont été publiés en
1977 par la Mission de la Lumière Divine, dans son
magazine de l'époque baptisé 'Connaissance'
(Commission paritaire N°55247 -
ISSN-0151/279X).
Contenu
La
vie de Param Hans Satgurudev Shri Hans Ji Maharaj
Shri
Hans Ji Maharaj et Sarupanand: première
rencontre
La
vie de Param Hans Satgurudev Shri Hans Ji
Maharaj
La
chaîne n'est jamais rompue. Il y a toujours un
Maître Parfait présent sur cette Terre. Il
vient, en réponse à l'appel des hommes,
pour aider tous ceux qui acceptent de se tourner vers Lui
et pour offrir à ceux qui en ont le désir
sincère, la Connaissance de Dieu. Voici,
brièvement retracée, l'histoire de Shri
Hans Ji Maharaj, qui fut le Maître Parfait - ou
Satguru - de son époque.
Shri Hans Ji naquit un 8 Novembre, à Badrinath
dans la région montagneuse qui se trouve au nord
de l'Inde. Des son enfance, il se tourne vers la
spiritualité. Il eut d'ailleurs des
expériences mystiques difficiles à
expliquer rationnellement. Cependant, il subit aussi
l'influence du mouvement de l'Arya Samaj qui, face aux
problèmes de l'Inde, préconisait des
reformes et dénonçait le rôle tenu
par les gurus, ceux-ci empêchant le peuple de
résoudre les problèmes de la vie
quotidienne.
Mais le véritable chercheur ne peut rester en paix
tant qu'il n'a pas trouve une solution parfaite qui, mise
en pratique, éliminera tous les maux. Aussi, des
sa première rencontre avec celui qui allait
être son Guru, Swami Sarupanand Ji, Shri Hans Ji
fut-il convaincu qu'il était impossible
d'acquérir la véritable Connaissance sans
l'aide d'un Maître. Il quitta alors l'Arya Samaj et
demanda la Connaissance. Mais la seule réponse de
son Guru fut: " Reviens demain ".
Lorsque le lendemain matin, Shri Hans Ji quitta sa
demeure pour se rendre chez son Maître, des pluies
torrentielles avaient transforme le petit ruisseau qui
était sur son chemin en un fleuve puissant. Il
tenta néanmoins de le traverser, mais fut
emporté par le courant. Pensant sa dernière
heure arrivée, il n'eut qu'un seul regret: celui
de mourir sans avoir reçu la Connaissance de son
Guru. Soudain, il sembla qu'une main venue du ciel le
soulevait hors de l'eau tumultueuse et le déposait
sur la rive. Il ne garda qu'un seul souvenir de son
sauvetage: il était étendu sur la berge,
sain et sauf, cherchant des yeux un sauveteur qui
demeurait introuvable. Il continua son chemin vers la
demeure de son Guru. Celui-ci le voyant, lui demanda
d'accepter des vêtements secs. Hans Ji
répondit qu'il ne pouvait rien accepter de celui
qu'il était venu servir. Néanmoins, il
finit par accepter. Après avoir
écouté satsang pendant un certain temps, il
reçut la Connaissance.
Il ne comprit pas sur le champ la pleine signification de
ce qui venait de lui être
révélé. De retour chez lui, il
voulut vérifier dans le texte sacré de la
Bhagavad Gita, si cette Connaissance était en
accord avec l'enseignement des Ecritures. Celles-ci
étaient devenues claires pour lui. Alors il
commença à éprouver du respect pour
cette Connaissance qui avait rendu intelligible ce qui,
la veille encore, était obscur. Le lendemain
matin, à la première heure, Shri Hans Ji
s'assit en méditation comme son Maître le
lui avait enseigne, avec à la fois beaucoup de
détermination et de dévotion, dans le
désir sincère d'expérimenter la
réalité fondamentale. Et, ce
matin-là, il réalisa la Divinité.
Dès lors, la vénération qu'il
ressentait pour la Connaissance et pour Celui qui la lui
avait révélée, ne connut plus de
limites. II se prépara alors à se
dédier à son Guru et à la
propagation de la Connaissance.
Comme disciple, Hans Ji était un exemple d'abandon
total. Sa vie était austère et simple; tout
son être était tourne vers la
Vérité, les moindres problèmes
fondant et disparaissant devant lui. Son Guru disait de
lui:
" Je suis dans le cur de Hans et Hans est dans mon
cur ". Avant de mourir, Swami Sarupanand Ji le
désigna à ses disciples comme son
successeur. Toute différence entre Guru et
disciple disparaissait. Hans Ji perdit son ego et devint
un avec son Guru. A la mort de celui-ci, Shri Hans Ji
commença donc à révéler le
Saint Nom. II débuta la propagation au Pakistan
occidental.
Hans Ji trouva son premier disciple à cause d'un
clou. II avait porté ses chaussures chez un
cordonnier. Lorsqu'il retourna à la boutique
accompagne d'un ami, Shri Hans Ji remit sa chaussure. Un
clou traversait l'une des semelles et lui piquait le
pied. " Pourquoi n'as tu pas réparé
cette chaussure ? ", demanda le Maître, " tu
es un mauvais cordonnier, et je devrais t'envoyer d'un
coup de pied au-delà des trois mondes ". Shri
Hans Ji et son compagnon quittèrent le magasin. Le
compagnon demanda: " Comment peux-tu envoyer quelqu'un au
delà des trois mondes ? "Veux-tu y aller ?
", " Oui ", s'exclama l'homme, car il savait
qu'au-delà du monde des paresseux, des ambitieux
et des hommes équilibrés, se trouve le
monde de la parfaite liberté. Shri Hans Ji lui
donna alors la Connaissance de Dieu. Le nouveau disciple
rentra chez lui et amena toute sa famille et ses amis aux
Pieds de Guru Maharaj Ji.
A cette époque, Shri Hans Ji allait à pied
de ville en ville, se retrouvant souvent à la nuit
tombée, sans abri et avec bien peu de nourriture.
En 1930, il se rendit à Delhi. L'heure
était venue de donner une nouvelle dimension au
travail qu'il accomplissait. II s'installa dans un
quartier ouvrier ou la simplicité et la
sainteté de son comportement suscitèrent
l'admiration de nombreux ouvriers et de leurs familles.
Peu à peu, un noyau de disciples fidèles se
forma autour de lui. Hans Ji trouvait en effet dans les
gens humbles qui habitaient ce quartier un public ouvert,
car ses satsangs ne les détournaient jamais de
leurs tâches quotidiennes. On raconte une histoire
qui illustre bien cet aspect:
Un jour, au cours d'un de ses nombreux voyages, Shri Hans
Ji se trouvait dans un village. Un paysan qui avait
reçu la Connaissance, le vit arriver.
Aussitôt, il abandonna sa charrue et courut
à la rencontre de son Maître pour lui
demander humblement satsang. Il étendit à
l'ombre d'un arbre ses plus beaux vêtements, pour
que Shri Hans Ji put s'y asseoir. Celui-ci n'en fit rien.
II lui demanda au contraire de reprendre son travail et,
marchant à cote de lui, il lui donna satsang
tandis qu'il labourait son champ.
Shri Hans Ji était connu pour les paraboles, les
anecdotes et les vérités quotidiennes qu'il
utilisait d'une façon experte pour mettre un point
en évidence. II n'y avait rien de philosophique
dans ce qu'il disait. Il avait une approche
réaliste de la vie terrestre comme de la vie
divine. Ses enseignements donnaient à ses
disciples la possibilité d'harmoniser les
deux.
Il ne se présentait jamais comme un homme
religieux. II vivait simplement la vraie religion,
étant opposé à toute forme
extérieure de culte, telle que le fait
d'égrener un chapelet, de s'imposer des
pénitences, des jeunes, etc. Suivi par
quelques-uns de ses admirateurs, il revenait une fois des
bords de la Jamuna, où il allait souvent donner
satsang. II vit un sadhu assis sur le sable, les jambes
croisées, et qui répondait aux questions
qui lui étaient posées en écrivant
dans le sable. Maharaj Ji s'approcha et s'assit devant le
sadhu. Joignant ses mains pour prier, il porta son regard
vers les Cieux et dit : " O mon Dieu, Toi qui es
omniscient et tout-puissant, Toi qui es le
Créateur, qui es parfait, je crois que Tu peux te
tromper. Pourquoi as-tu donné à ce sadhu
une langue dont il semble ne pas avoir besoin ? " . Tous
furent effrayés en entendant cela, et les
prétentions du sadhu disparurent lorsqu'il
s'écria avec colère: " Quoi ? Quoi ? Que
dis-tu ? ". Tous les spectateurs éclatèrent
de rire. Hans Ji dit au sadhu que le silence mental
était plus important que le silence de la langue -
qui, lui, n'est qu'une façade - et qu'il est
même indispensable pour aller vers Dieu. Celui qui
ne calme pas son esprit par la méditation et qui
contrôle extérieurement ses sens par la
force n'est qu'un hypocrite.
Une fois, Shri Hans Ji était invite à Simla
chez un disciple brahmane. Beaucoup s'étaient
réunis chez lui pour avoir satsang de Maharaj Ji.
Pendant trois jours, Maharaj Ji attira grand nombre de
gens à cette maison, par ses discussions sur le
Saint Nom et sur l'unité de toutes les religions.
Parmi les serviteurs de ce brahmane, il y avait une femme
de ménage sudra (de caste inférieure); elle
restait à part de la foule et écoutait
satsang. Le troisième jour, elle s'approcha de
Hans Ji et lui demanda s'il lui était permis de
recevoir l'initiation, puisque ce Saint Nom était
si bénéfique et qu'il était le
même pour tous. Hans Ji l'accepta et lui donna la
Connaissance du Saint Nom. Quand le brahmane apprit que
sa servante était aussi disciple de Maharaj Ji, il
se fâcha, et dit à Maharaj Ji qu'il ne
pouvait accepter le fait qu'une femme de ménage
soit autorisée à recevoir la Connaissance
et pollue ainsi la caste la plus élevée par
sa présence. II était impensable pour lui
qu'un brahmane et une femme de ménage puissent
être les disciples du même Guru. Maharaj Ji
répondit simplement que ce n'était pas sa
faute s'il avait donne la Connaissance du Saint Nom de
Dieu à la servante, mais qu'il fallait s'en
prendre à Dieu. Car Dieu place la Divinité
dans le cur de chaque homme, quelle que soit sa
caste, et Maharaj Ji n'y pouvait rien changer.
Shri Hans Ji continuait sa propagation à travers
tout le pays. En 1950, le nombre des disciples
était devenu important. A Delhi, on donnait
maintenant satsang chaque semaine chez des premies, alors
qu'auparavant, il n'y avait satsang que lors de la venue
de Shri Hans Ji. Sous son impulsion, une nouvelle forme
de propagation se créa. Des mahatmas
étaient envoyés à travers tout le
pays, des satsangs publics étaient organises quand
Shri Hans Ji était là. Un magazine mensuel,
le Hansadesh, était publié.
Dans le même temps, l'opposition se faisait plus
vive. Les religions établies acceptaient mal de
voir quelqu'un capable de répondre à toutes
les prières de leurs fidèles. De plus, Shri
Hans Ji dénonçait certains rites et rituels
dénués de sens. Ces religions
amenèrent certains à s'opposer violemment
à son action et à salir son nom.
Néanmoins, Shri Hans Ji continuait inlassablement
sa tâche. La communauté des disciples
était maintenant importante,
particulièrement dans le nord de l'lnde. Elle
comportait peu de membres de la classe des prêtres
qu'on appelle brahmanes, et peu d'aristocrates. La
plupart des disciples étaient issus de classes
moyennes dans les villes, des milieux cultivateur et
ouvrier dans les campagnes . Shri Hans Ji avait
l'habitude de dire que le monde était la pour les
riches, et Dieu pour les pauvres.
Comme le nombre de ses disciples croissait de plus en
plus, il devint nécessaire de créer un lien
entre les disciples des différentes parties de
l'Inde. En 1960, fut créée la Divya Sandesh
Parishad (ou Mission de la Lumière Divine). A
cette époque, personne - hormis le Satguru
lui-même - ne pouvait entrevoir la dimension de
l'entreprise. Shri Hans Ji demanda aussi à ses
disciples les plus proches d'apprendre l'anglais. La
Mission de Maharaj Ji s'était étendue
à tous les Etats du Nord de l'Inde et aux pays
voisins (Népal, Cachemire).
Lors d'une foire annuelle à Delhi, les
dévots avaient apporté un cheval pour que
les gens de Delhi aient une chance d'apercevoir le
Satguru. Aux cris de " Qui est-il ? ... Pourquoi est-il
ici ? ", Shri Hans Ji traversa le champ de foire. Toute
activité cessa, tandis que le million de personnes
visitant cette foire s'amassait autour de lui et lui
demandait de parler de la Connaissance de Dieu. Il
pleuvait très fort, et Shri Hans Ji demandait sans
cesse aux gens de retourner s'abriter chez eux. Mais
personne ne partait. Les habitants de Delhi restaient,
réchauffés par le rayonnement de l'humble
serviteur de Dieu, de celui qui parlait de la
façon d'entrer dans le Royaume des Cieux à
l'intérieur de soi.
Cette année-là, il y eut des émeutes
en Inde. Mais chez les amoureux de Guru Maharaj Ji, la
paix parfaite régnait.
" Voyez la société moderne, avec toutes ses
bonnes lois et sa civilisation, ses innovations
scientifiques et sa conquête de la nature. Ce ne
sont que des tentatives de l'humanité pour trouver
le bonheur. Mais en l'observant, on peut voir que leur
résultat actuel n'est que l'inquiétude et
le malheur, l'anxiété et la frustration. Le
vrai bonheur n'a pas été trouvé; on
n'a pas trouve la paix, et les souffrances n'ont pas
disparu. Au lieu de cela, une situation nouvelle est
apparue, où l'existence même de
l'espèce humaine est menacée. L'homme, qui
avait autrefois confiance, a maintenant peur de ses
propres erreurs. Il cherche autour de lui, ne sachant
plus que faire ", dit Shri Maharaj Ji.
Par la Grâce de Dieu, Shri Maharaj Ji savait que
faire. Le besoin d'organisation était de plus en
plus évident. Il avait alors une troupe de
dévots dont le seul désir était de
Le servir, lui qui leur avait donné une telle paix
et un tel bonheur. Le service pour le Satguru est de
répandre l'évangile de Sa présence,
pour que tous puissent venir trouver le repos. Pour
répondre aux désirs de ses disciples de
Delhi, des centres spirituels appelés " ashrams "
furent ouverts. De là, les efforts des
dévots de Shri Maharaj Ji pouvaient être
coordonnés. Ces centres étaient aussi des
endroits où tous les chercheurs de la
Vérité pouvaient venir pour abandonner leur
vie mondaine et se concentrer totalement sur la
réalisation de la nature de Dieu.
Beaucoup de ses disciples souhaitaient que Shri Hans Ji
reste à l'abri de l'ashram pour s'y reposer. " Tu
as des milliers de dévots forts et loyaux ",
insistaient-ils. " Permets-leur de voyager dans ces
villes éloignées. Ils diront à tous
que Tu es venu à nouveau. Reste avec ceux qui
t'aiment vraiment et qui désirent satisfaire tes
moindres besoins ". Mais Shri Maharaj Ji les laissait
toujours, disant que le trône sur lequel ils
voulaient qu'il s'asseye, était une prison. Son
propre Maître Lui avait ordonne d'aller à
travers les Indes porter la paix et la Lumière au
peuple accablé. Comment aurait-il pu oublier son
devoir ?
Il disait parfois que ceux qui l'aimaient, avaient le
pouvoir de Le lier par leurs larmes, et qu'il avait
besoin de solitude pour faire le service itinérant
que son Maître lui avait donné. Il disait
des amis de son enfance que s'ils étaient avec
Lui, il ne pourrait jamais voyager librement et
répandre la paix. Mais il donnait sa
présence dans le cur de ceux qui L'aimaient.
Il parlait de son enfance. Il racontait qu'il allait
souvent se baigner dans une rivière tranquille
loin du monde. Il s'asseyait et écoutait
l'Harmonie Céleste que Dieu joue dans chaque atome
de l'univers. Parfois, Shri Maharaj Ji était
rejoint par ses petits camarades. Ils jouaient ensemble,
se baignaient, puis ils s'installaient sur la rive; sans
parler, chaque enfant se perdait dans ses rêves.
C'est alors que Shri Maharaj Ji jouait à son jeu
favori. Il leur donnait une vision, d'une grande ville,
de Dieu, selon le désir de chacun. Ils ne
connaissaient pas la source de ces visions et ne s'en
souciaient pas non plus. Toute sa vie, Shri Hans Ji joua
avec le cur et l'esprit des hommes, tout comme son
Satguru avait joué avec lui. Dans les premiers
temps, alors que Shri Maharaj Ji n'avait que peu de
disciples, il les emmenait souvent se baigner dans le
Gange. Une fois, il traversa soudain la rivière
jusqu'à l'autre rive. Le courant était
très rapide, et il y avait à cet endroit
sept mètres de fond environ. Les disciples ne
savaient pas nager, mais leur désir était
de rester toujours en présence du Maître.
Ils essayèrent deux fois de traverser la
rivière sans y réussir. Se jetant à
nouveau dans le Gange, les dévots se
retrouvèrent soudain sur l'autre rive, aux cotes
de leur Satguru bien-aimé. " Comment
êtes-vous parvenus jusqu'ici ? ", leur demanda Shri
Hans Ji. Ils ne savaient pas. Ses dévots aimaient
entendre Shri Hans Ji chanter cette chanson:
" O Saints, j'ai vu une grande merveille. Il y a un puits
dans le ciel, le nectar en coule. Le boiteux y monte, et
boit à sa soif.
Des gongs y résonnent, des tambours et des
cymbales. On entend des trompettes, et personne n'en
joue. Un sourd les entend et ne se sent plus de joie.
Il y a un palais au-delà du monde. Il resplendit
de lumière, nuit et jour. Un aveugle succombe de
joie à cette vue.
Ceux qui ont vécu, meurent et sont ramenés
à la vie. Ils sont pleins de vie bien qu'ils ne
mangent pas.
Brahmanand dit ceci: rares et chanceux parmi les saints
sont ceux qui comprennent cette énigme ".
Dans les toutes dernières années de sa vie,
Shri Hans exultait. II chantait et dansait avec ses
disciples, leur donnant paix et béatitude. II les
ravissait par ses Lilas. Lors de sa dernière
apparition en public, devant une nombreuse assistance, il
déclara:
" Vous ne connaissez pas la valeur de cette vie
humaine. C'est la plus grande bénédiction
que Dieu vous ait accordée. Vous gâchez
votre souffle dans la poursuite de cette vie
matérielle. Faites en sorte que chaque respiration
se passe en méditation sur Dieu. Vous ne
connaissez pas la grandeur du Guru. Personne ne peut
avoir l'idée de la grandeur du Guru ".
Shri Hans Ji avait regroupé autour de lui une
armée de saints. Son rôle étant
achevé, un matin de Juillet 1966, il s'assit en
méditation silencieuse et, dans une paix parfaite,
quitta son corps. II avait auparavant envoyé une
lettre à sa famille, dans laquelle il se
prosternait aux pieds de son plus jeune fils.
Shri
Hans Ji Maharaj et Sarupanand: première
rencontre
Au
cours de ses dernières années, Shri Hans Ji
Maharaj racontait souvent sa première rencontre
avec son Guru, et il donnait une relation très
vivante de la conversation qui suit. Ici, se trouvent
réunis les témoignages de ceux qui eurent
la chance extrême de l'entendre parler à ce
sujet:
Sarupanand Ji Maharaj. - Vous intéressez-vous de
près ou de loin à la religion ?
Hans Ji Maharaj. - Oui, elle m'intéresse beaucoup.
Je désire réaliser la Vérité.
Mais je ne crois ni dans les faux gurus ni dans les
rites. Swami Dayanand m'a beaucoup influencé. J'ai
lu les Upanishads et la Gita. Dans ma famille, on lit
aussi le Ramayana. Mais ce sont vraiment les Upanishads
que je préfère.
Sarup. - Penses-tu qu'il soit possible de réaliser
Dieu en étudiant les écritures ?
Hans. - Non non, il faut acquérir la concentration
de l'esprit et pratiquer la méditation. Il faut
accomplir yama et niyama, puis chercher à
atteindre le samadhi qui est l'état de parfaite
réalisation.
Sarup. - Quel type de méditation pratiques-tu
?
Hans. - Je pratique havan et sandhya, et je médite
sur " Om ".
Sarup. - Obtiens-tu une concentration correcte ?
Où fixes-tu ton esprit ? Ne vagabonde-t-il pas
pendant que tu médites sur " Om " en raison du
fait que les vagues de la pensée sont plus rapides
que ta récitation ? En fait, tu ne pourras
atteindre un contrôle total du mental que par
l'intermédiaire d'une aide extérieure. Le
vrai yoga est celui qui est éternel et qui
contient en lui-même les moyens de garantir la
concentration.
Patanjali l'a décrit ainsi: " Chita vriti
nirodhashya yogeh ". " Om " n'a de rapport qu'avec les
trois états de l'esprit, et il en existe un
quatrième appelé " Turiya " qui se trouve
au-delà de la sphère de " Om ". On ne peut
atteindre le samadhi si on n'a pas atteint Turiya. Du
reste, les Ecritures nous parlent de deux types de
connaissance: para et apara. C'est seulement la
Connaissance para qui peut conduire à la
réalisation de soi, et tu n'en connais même
pas l'ABC !
Hans. - Franchement, ce que tu me dis est vraiment
très stimulant, et je sens qu'il y a là
quelque chose de très important et que je ne
connais pas, en dépit de mes connaissances en
matière d'Ecritures. Jamais je n'avais eu, aussi
puissant, cet éclair d'intuition.
Sarup. - C'est bien que tu parles de la
Vérité. Car seule une personne pleine de
vérité et ayant un cur sincère
peut visualiser au creux de son cur l'Etre qui tire
son resplendissement de Lui-même. N'as-tu jamais
essaye de focaliser ton esprit sur cet Etre suprême
appelé Bhargo dans les Védas et Jyoti dans
les Upanishads ?
Hans. - Non, j'ai eu quelques étranges visions de
lumière, dans ma première enfance, mais
maintenant, je ne perçois plus rien.
Sarup. - Tu es une grande âme, avec un grand fond
de bons samskaras accumulés au cours de tes vies
antérieures. Tu as seulement besoin d'une
étincelle. Car, dis-moi, quel est
l'intérêt de répéter Ram-Ram
ou Om-Om, ou bien le mantra gayatri, sans mettre en
pratique le sens qui est contenu dans ces mantras ? Ne
devrions-nous pas vivre dans le sens de ce que nous
disons ?
Hans. - Oui, mais je ne sais pas comment comprendre et
pratiquer cela.
Sarup. - Est-ce que l'étude des Ecritures ne t'a
pas rendu capable de le connaître ? Et si cela ne
peut être connu par les seules écritures,
quel est le bon moyen d'y parvenir ?
Hans. - Peut-être que c'est par la Grâce de
Dieu, puisque les Upanishads disent qu'il
révèle lui-même la Connaissance
à celui qu'il a choisi !
Sarup. - Comment peux-tu dire que la Grâce de Dieu
n'est pas avec toi ? Il t'a donné le corps humain
qui est la porte vers la libération. N'as-tu pas
lu dans les Upanishads que cette Connaissance ne peut
être atteinte que par l'intermédiaire d'un
Maître spirituel qui est lui-même une
âme réalisée ? N'as-tu jamais
approché un tel Maître ?
Hans. - Non, je n'ai pas confiance dans les gurus, et je
crois que seul Dieu est le meilleur guru de
l'aspirant.
Sarup. - Alors, pourquoi Swami Dayanand va vers
Virjanand, et pourquoi Nachiketas va vers le Seigneur de
la Mort ? Suivant nos Ecritures, on ne peut trouver cette
Connaissance que par l'intermédiaire d'une
âme réalisée et par aucun autre
moyen.
Hans. - Je n'ai rien contre le fait de faire confiance
à un guru, dans le but de recevoir la
Connaissance, mais je ne peux l'adorer comme Dieu, comme
la plupart des gurus aiment être adorés
!
Sarup. - Ceci est un aspect mineur. Ce qui compte, c'est
d'acquérir la vraie Connaissance. Une fois que tu
l'auras reçue d'un vrai Maître, tu
développeras naturellement du respect et de
l'amour pour lui. Dans ce sens, ta propre
expérience doit être le meilleur guide.
Hans. - Bon, s'il t'était possible de donner cette
Connaissance, je te demanderais de me la transmettre.
Sarup. - Oui, je le peux, et quand je t'aurai
initié au Saint Nom (la Parole), tu
réaliseras toi-même son immense
signification. Cependant, on ne peut obtenir de
succès dans cette pratique que par une
dévotion et par une persévérance
sans fin. C'est la pratique qui rend un homme
parfait.
Hans. - Bien sûr, je vais la pratiquer avec toute
la sincérité et la
persévérance qui sont en mon pouvoir. Mon
désir pour la Vérité est devenu si
intense qu'il ne pourra plus jamais être contenu
tant qu'il n'aura pas été satisfait.
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