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Satgurudev
Shri Hans Ji Maharaj


Il est Eternel, Sa Connaissance est Eternelle

Publié (en anglais) dans son intégralité
par Divine Light Mission,
B-19/3, Shakti Nagar, Delhi 7, India - 1970

 

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Les extraits suivants ont été publiés en 1977 par la Mission de la Lumière Divine, dans son magazine de l'époque baptisé 'Connaissance' (Commission paritaire N°55247 - ISSN-0151/279X).

Contenu

La vie de Param Hans Satgurudev Shri Hans Ji Maharaj
Shri Hans Ji Maharaj et Sarupanand: première rencontre

La vie de Param Hans Satgurudev Shri Hans Ji Maharaj

La chaîne n'est jamais rompue. Il y a toujours un Maître Parfait présent sur cette Terre. Il vient, en réponse à l'appel des hommes, pour aider tous ceux qui acceptent de se tourner vers Lui et pour offrir à ceux qui en ont le désir sincère, la Connaissance de Dieu. Voici, brièvement retracée, l'histoire de Shri Hans Ji Maharaj, qui fut le Maître Parfait - ou Satguru - de son époque.

Shri Hans Ji naquit un 8 Novembre, à Badrinath dans la région montagneuse qui se trouve au nord de l'Inde. Des son enfance, il se tourne vers la spiritualité. Il eut d'ailleurs des expériences mystiques difficiles à expliquer rationnellement. Cependant, il subit aussi l'influence du mouvement de l'Arya Samaj qui, face aux problèmes de l'Inde, préconisait des reformes et dénonçait le rôle tenu par les gurus, ceux-ci empêchant le peuple de résoudre les problèmes de la vie quotidienne.

Mais le véritable chercheur ne peut rester en paix tant qu'il n'a pas trouve une solution parfaite qui, mise en pratique, éliminera tous les maux. Aussi, des sa première rencontre avec celui qui allait être son Guru, Swami Sarupanand Ji, Shri Hans Ji fut-il convaincu qu'il était impossible d'acquérir la véritable Connaissance sans l'aide d'un Maître. Il quitta alors l'Arya Samaj et demanda la Connaissance. Mais la seule réponse de son Guru fut: " Reviens demain ".

Lorsque le lendemain matin, Shri Hans Ji quitta sa demeure pour se rendre chez son Maître, des pluies torrentielles avaient transforme le petit ruisseau qui était sur son chemin en un fleuve puissant. Il tenta néanmoins de le traverser, mais fut emporté par le courant. Pensant sa dernière heure arrivée, il n'eut qu'un seul regret: celui de mourir sans avoir reçu la Connaissance de son Guru. Soudain, il sembla qu'une main venue du ciel le soulevait hors de l'eau tumultueuse et le déposait sur la rive. Il ne garda qu'un seul souvenir de son sauvetage: il était étendu sur la berge, sain et sauf, cherchant des yeux un sauveteur qui demeurait introuvable. Il continua son chemin vers la demeure de son Guru. Celui-ci le voyant, lui demanda d'accepter des vêtements secs. Hans Ji répondit qu'il ne pouvait rien accepter de celui qu'il était venu servir. Néanmoins, il finit par accepter. Après avoir écouté satsang pendant un certain temps, il reçut la Connaissance.

Il ne comprit pas sur le champ la pleine signification de ce qui venait de lui être révélé. De retour chez lui, il voulut vérifier dans le texte sacré de la Bhagavad Gita, si cette Connaissance était en accord avec l'enseignement des Ecritures. Celles-ci étaient devenues claires pour lui. Alors il commença à éprouver du respect pour cette Connaissance qui avait rendu intelligible ce qui, la veille encore, était obscur. Le lendemain matin, à la première heure, Shri Hans Ji s'assit en méditation comme son Maître le lui avait enseigne, avec à la fois beaucoup de détermination et de dévotion, dans le désir sincère d'expérimenter la réalité fondamentale. Et, ce matin-là, il réalisa la Divinité. Dès lors, la vénération qu'il ressentait pour la Connaissance et pour Celui qui la lui avait révélée, ne connut plus de limites. II se prépara alors à se dédier à son Guru et à la propagation de la Connaissance.

Comme disciple, Hans Ji était un exemple d'abandon total. Sa vie était austère et simple; tout son être était tourne vers la Vérité, les moindres problèmes fondant et disparaissant devant lui. Son Guru disait de lui:
" Je suis dans le cœur de Hans et Hans est dans mon cœur ". Avant de mourir, Swami Sarupanand Ji le désigna à ses disciples comme son successeur. Toute différence entre Guru et disciple disparaissait. Hans Ji perdit son ego et devint un avec son Guru. A la mort de celui-ci, Shri Hans Ji commença donc à révéler le Saint Nom. II débuta la propagation au Pakistan occidental.

Hans Ji trouva son premier disciple à cause d'un clou. II avait porté ses chaussures chez un cordonnier. Lorsqu'il retourna à la boutique accompagne d'un ami, Shri Hans Ji remit sa chaussure. Un clou traversait l'une des semelles et lui piquait le pied. " Pourquoi n'as tu pas réparé cette chaussure ? ", demanda le Maître, " tu es un mauvais cordonnier, et je devrais t'envoyer d'un coup de pied au-delà des trois mondes ". Shri Hans Ji et son compagnon quittèrent le magasin. Le compagnon demanda: " Comment peux-tu envoyer quelqu'un au delà des trois mondes ? "Veux-tu y aller ? ", " Oui ", s'exclama l'homme, car il savait qu'au-delà du monde des paresseux, des ambitieux et des hommes équilibrés, se trouve le monde de la parfaite liberté. Shri Hans Ji lui donna alors la Connaissance de Dieu. Le nouveau disciple rentra chez lui et amena toute sa famille et ses amis aux Pieds de Guru Maharaj Ji.

A cette époque, Shri Hans Ji allait à pied de ville en ville, se retrouvant souvent à la nuit tombée, sans abri et avec bien peu de nourriture. En 1930, il se rendit à Delhi. L'heure était venue de donner une nouvelle dimension au travail qu'il accomplissait. II s'installa dans un quartier ouvrier ou la simplicité et la sainteté de son comportement suscitèrent l'admiration de nombreux ouvriers et de leurs familles. Peu à peu, un noyau de disciples fidèles se forma autour de lui. Hans Ji trouvait en effet dans les gens humbles qui habitaient ce quartier un public ouvert, car ses satsangs ne les détournaient jamais de leurs tâches quotidiennes. On raconte une histoire qui illustre bien cet aspect:

Un jour, au cours d'un de ses nombreux voyages, Shri Hans Ji se trouvait dans un village. Un paysan qui avait reçu la Connaissance, le vit arriver. Aussitôt, il abandonna sa charrue et courut à la rencontre de son Maître pour lui demander humblement satsang. Il étendit à l'ombre d'un arbre ses plus beaux vêtements, pour que Shri Hans Ji put s'y asseoir. Celui-ci n'en fit rien. II lui demanda au contraire de reprendre son travail et, marchant à cote de lui, il lui donna satsang tandis qu'il labourait son champ.

Shri Hans Ji était connu pour les paraboles, les anecdotes et les vérités quotidiennes qu'il utilisait d'une façon experte pour mettre un point en évidence. II n'y avait rien de philosophique dans ce qu'il disait. Il avait une approche réaliste de la vie terrestre comme de la vie divine. Ses enseignements donnaient à ses disciples la possibilité d'harmoniser les deux.

Il ne se présentait jamais comme un homme religieux. II vivait simplement la vraie religion, étant opposé à toute forme extérieure de culte, telle que le fait d'égrener un chapelet, de s'imposer des pénitences, des jeunes, etc. Suivi par quelques-uns de ses admirateurs, il revenait une fois des bords de la Jamuna, où il allait souvent donner satsang. II vit un sadhu assis sur le sable, les jambes croisées, et qui répondait aux questions qui lui étaient posées en écrivant dans le sable. Maharaj Ji s'approcha et s'assit devant le sadhu. Joignant ses mains pour prier, il porta son regard vers les Cieux et dit : " O mon Dieu, Toi qui es omniscient et tout-puissant, Toi qui es le Créateur, qui es parfait, je crois que Tu peux te tromper. Pourquoi as-tu donné à ce sadhu une langue dont il semble ne pas avoir besoin ? " . Tous furent effrayés en entendant cela, et les prétentions du sadhu disparurent lorsqu'il s'écria avec colère: " Quoi ? Quoi ? Que dis-tu ? ". Tous les spectateurs éclatèrent de rire. Hans Ji dit au sadhu que le silence mental était plus important que le silence de la langue - qui, lui, n'est qu'une façade - et qu'il est même indispensable pour aller vers Dieu. Celui qui ne calme pas son esprit par la méditation et qui contrôle extérieurement ses sens par la force n'est qu'un hypocrite.

Une fois, Shri Hans Ji était invite à Simla chez un disciple brahmane. Beaucoup s'étaient réunis chez lui pour avoir satsang de Maharaj Ji. Pendant trois jours, Maharaj Ji attira grand nombre de gens à cette maison, par ses discussions sur le Saint Nom et sur l'unité de toutes les religions. Parmi les serviteurs de ce brahmane, il y avait une femme de ménage sudra (de caste inférieure); elle restait à part de la foule et écoutait satsang. Le troisième jour, elle s'approcha de Hans Ji et lui demanda s'il lui était permis de recevoir l'initiation, puisque ce Saint Nom était si bénéfique et qu'il était le même pour tous. Hans Ji l'accepta et lui donna la Connaissance du Saint Nom. Quand le brahmane apprit que sa servante était aussi disciple de Maharaj Ji, il se fâcha, et dit à Maharaj Ji qu'il ne pouvait accepter le fait qu'une femme de ménage soit autorisée à recevoir la Connaissance et pollue ainsi la caste la plus élevée par sa présence. II était impensable pour lui qu'un brahmane et une femme de ménage puissent être les disciples du même Guru. Maharaj Ji répondit simplement que ce n'était pas sa faute s'il avait donne la Connaissance du Saint Nom de Dieu à la servante, mais qu'il fallait s'en prendre à Dieu. Car Dieu place la Divinité dans le cœur de chaque homme, quelle que soit sa caste, et Maharaj Ji n'y pouvait rien changer.

Shri Hans Ji continuait sa propagation à travers tout le pays. En 1950, le nombre des disciples était devenu important. A Delhi, on donnait maintenant satsang chaque semaine chez des premies, alors qu'auparavant, il n'y avait satsang que lors de la venue de Shri Hans Ji. Sous son impulsion, une nouvelle forme de propagation se créa. Des mahatmas étaient envoyés à travers tout le pays, des satsangs publics étaient organises quand Shri Hans Ji était là. Un magazine mensuel, le Hansadesh, était publié.

Dans le même temps, l'opposition se faisait plus vive. Les religions établies acceptaient mal de voir quelqu'un capable de répondre à toutes les prières de leurs fidèles. De plus, Shri Hans Ji dénonçait certains rites et rituels dénués de sens. Ces religions amenèrent certains à s'opposer violemment à son action et à salir son nom.

Néanmoins, Shri Hans Ji continuait inlassablement sa tâche. La communauté des disciples était maintenant importante, particulièrement dans le nord de l'lnde. Elle comportait peu de membres de la classe des prêtres qu'on appelle brahmanes, et peu d'aristocrates. La plupart des disciples étaient issus de classes moyennes dans les villes, des milieux cultivateur et ouvrier dans les campagnes . Shri Hans Ji avait l'habitude de dire que le monde était la pour les riches, et Dieu pour les pauvres.

Comme le nombre de ses disciples croissait de plus en plus, il devint nécessaire de créer un lien entre les disciples des différentes parties de l'Inde. En 1960, fut créée la Divya Sandesh Parishad (ou Mission de la Lumière Divine). A cette époque, personne - hormis le Satguru lui-même - ne pouvait entrevoir la dimension de l'entreprise. Shri Hans Ji demanda aussi à ses disciples les plus proches d'apprendre l'anglais. La Mission de Maharaj Ji s'était étendue à tous les Etats du Nord de l'Inde et aux pays voisins (Népal, Cachemire).

Lors d'une foire annuelle à Delhi, les dévots avaient apporté un cheval pour que les gens de Delhi aient une chance d'apercevoir le Satguru. Aux cris de " Qui est-il ? ... Pourquoi est-il ici ? ", Shri Hans Ji traversa le champ de foire. Toute activité cessa, tandis que le million de personnes visitant cette foire s'amassait autour de lui et lui demandait de parler de la Connaissance de Dieu. Il pleuvait très fort, et Shri Hans Ji demandait sans cesse aux gens de retourner s'abriter chez eux. Mais personne ne partait. Les habitants de Delhi restaient, réchauffés par le rayonnement de l'humble serviteur de Dieu, de celui qui parlait de la façon d'entrer dans le Royaume des Cieux à l'intérieur de soi.

Cette année-là, il y eut des émeutes en Inde. Mais chez les amoureux de Guru Maharaj Ji, la paix parfaite régnait.

" Voyez la société moderne, avec toutes ses bonnes lois et sa civilisation, ses innovations scientifiques et sa conquête de la nature. Ce ne sont que des tentatives de l'humanité pour trouver le bonheur. Mais en l'observant, on peut voir que leur résultat actuel n'est que l'inquiétude et le malheur, l'anxiété et la frustration. Le vrai bonheur n'a pas été trouvé; on n'a pas trouve la paix, et les souffrances n'ont pas disparu. Au lieu de cela, une situation nouvelle est apparue, où l'existence même de l'espèce humaine est menacée. L'homme, qui avait autrefois confiance, a maintenant peur de ses propres erreurs. Il cherche autour de lui, ne sachant plus que faire ", dit Shri Maharaj Ji.

Par la Grâce de Dieu, Shri Maharaj Ji savait que faire. Le besoin d'organisation était de plus en plus évident. Il avait alors une troupe de dévots dont le seul désir était de Le servir, lui qui leur avait donné une telle paix et un tel bonheur. Le service pour le Satguru est de répandre l'évangile de Sa présence, pour que tous puissent venir trouver le repos. Pour répondre aux désirs de ses disciples de Delhi, des centres spirituels appelés " ashrams " furent ouverts. De là, les efforts des dévots de Shri Maharaj Ji pouvaient être coordonnés. Ces centres étaient aussi des endroits où tous les chercheurs de la Vérité pouvaient venir pour abandonner leur vie mondaine et se concentrer totalement sur la réalisation de la nature de Dieu.

Beaucoup de ses disciples souhaitaient que Shri Hans Ji reste à l'abri de l'ashram pour s'y reposer. " Tu as des milliers de dévots forts et loyaux ", insistaient-ils. " Permets-leur de voyager dans ces villes éloignées. Ils diront à tous que Tu es venu à nouveau. Reste avec ceux qui t'aiment vraiment et qui désirent satisfaire tes moindres besoins ". Mais Shri Maharaj Ji les laissait toujours, disant que le trône sur lequel ils voulaient qu'il s'asseye, était une prison. Son propre Maître Lui avait ordonne d'aller à travers les Indes porter la paix et la Lumière au peuple accablé. Comment aurait-il pu oublier son devoir ?

Il disait parfois que ceux qui l'aimaient, avaient le pouvoir de Le lier par leurs larmes, et qu'il avait besoin de solitude pour faire le service itinérant que son Maître lui avait donné. Il disait des amis de son enfance que s'ils étaient avec Lui, il ne pourrait jamais voyager librement et répandre la paix. Mais il donnait sa présence dans le cœur de ceux qui L'aimaient. Il parlait de son enfance. Il racontait qu'il allait souvent se baigner dans une rivière tranquille loin du monde. Il s'asseyait et écoutait l'Harmonie Céleste que Dieu joue dans chaque atome de l'univers. Parfois, Shri Maharaj Ji était rejoint par ses petits camarades. Ils jouaient ensemble, se baignaient, puis ils s'installaient sur la rive; sans parler, chaque enfant se perdait dans ses rêves. C'est alors que Shri Maharaj Ji jouait à son jeu favori. Il leur donnait une vision, d'une grande ville, de Dieu, selon le désir de chacun. Ils ne connaissaient pas la source de ces visions et ne s'en souciaient pas non plus. Toute sa vie, Shri Hans Ji joua avec le cœur et l'esprit des hommes, tout comme son Satguru avait joué avec lui. Dans les premiers temps, alors que Shri Maharaj Ji n'avait que peu de disciples, il les emmenait souvent se baigner dans le Gange. Une fois, il traversa soudain la rivière jusqu'à l'autre rive. Le courant était très rapide, et il y avait à cet endroit sept mètres de fond environ. Les disciples ne savaient pas nager, mais leur désir était de rester toujours en présence du Maître. Ils essayèrent deux fois de traverser la rivière sans y réussir. Se jetant à nouveau dans le Gange, les dévots se retrouvèrent soudain sur l'autre rive, aux cotes de leur Satguru bien-aimé. " Comment êtes-vous parvenus jusqu'ici ? ", leur demanda Shri Hans Ji. Ils ne savaient pas. Ses dévots aimaient entendre Shri Hans Ji chanter cette chanson:

" O Saints, j'ai vu une grande merveille. Il y a un puits dans le ciel, le nectar en coule. Le boiteux y monte, et boit à sa soif.
Des gongs y résonnent, des tambours et des cymbales. On entend des trompettes, et personne n'en joue. Un sourd les entend et ne se sent plus de joie.
Il y a un palais au-delà du monde. Il resplendit de lumière, nuit et jour. Un aveugle succombe de joie à cette vue.
Ceux qui ont vécu, meurent et sont ramenés à la vie. Ils sont pleins de vie bien qu'ils ne mangent pas.
Brahmanand dit ceci: rares et chanceux parmi les saints sont ceux qui comprennent cette énigme ".

Dans les toutes dernières années de sa vie, Shri Hans exultait. II chantait et dansait avec ses disciples, leur donnant paix et béatitude. II les ravissait par ses Lilas. Lors de sa dernière apparition en public, devant une nombreuse assistance, il déclara:

" Vous ne connaissez pas la valeur de cette vie humaine. C'est la plus grande bénédiction que Dieu vous ait accordée. Vous gâchez votre souffle dans la poursuite de cette vie matérielle. Faites en sorte que chaque respiration se passe en méditation sur Dieu. Vous ne connaissez pas la grandeur du Guru. Personne ne peut avoir l'idée de la grandeur du Guru ".

Shri Hans Ji avait regroupé autour de lui une armée de saints. Son rôle étant achevé, un matin de Juillet 1966, il s'assit en méditation silencieuse et, dans une paix parfaite, quitta son corps. II avait auparavant envoyé une lettre à sa famille, dans laquelle il se prosternait aux pieds de son plus jeune fils.


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Shri Hans Ji Maharaj et Sarupanand: première rencontre

Au cours de ses dernières années, Shri Hans Ji Maharaj racontait souvent sa première rencontre avec son Guru, et il donnait une relation très vivante de la conversation qui suit. Ici, se trouvent réunis les témoignages de ceux qui eurent la chance extrême de l'entendre parler à ce sujet:

Sarupanand Ji Maharaj. - Vous intéressez-vous de près ou de loin à la religion ?

Hans Ji Maharaj. - Oui, elle m'intéresse beaucoup. Je désire réaliser la Vérité. Mais je ne crois ni dans les faux gurus ni dans les rites. Swami Dayanand m'a beaucoup influencé. J'ai lu les Upanishads et la Gita. Dans ma famille, on lit aussi le Ramayana. Mais ce sont vraiment les Upanishads que je préfère.

Sarup. - Penses-tu qu'il soit possible de réaliser Dieu en étudiant les écritures ?

Hans. - Non non, il faut acquérir la concentration de l'esprit et pratiquer la méditation. Il faut accomplir yama et niyama, puis chercher à atteindre le samadhi qui est l'état de parfaite réalisation.

Sarup. - Quel type de méditation pratiques-tu ?

Hans. - Je pratique havan et sandhya, et je médite sur " Om ".

Sarup. - Obtiens-tu une concentration correcte ? Où fixes-tu ton esprit ? Ne vagabonde-t-il pas pendant que tu médites sur " Om " en raison du fait que les vagues de la pensée sont plus rapides que ta récitation ? En fait, tu ne pourras atteindre un contrôle total du mental que par l'intermédiaire d'une aide extérieure. Le vrai yoga est celui qui est éternel et qui contient en lui-même les moyens de garantir la concentration.

Patanjali l'a décrit ainsi: " Chita vriti nirodhashya yogeh ". " Om " n'a de rapport qu'avec les trois états de l'esprit, et il en existe un quatrième appelé " Turiya " qui se trouve au-delà de la sphère de " Om ". On ne peut atteindre le samadhi si on n'a pas atteint Turiya. Du reste, les Ecritures nous parlent de deux types de connaissance: para et apara. C'est seulement la Connaissance para qui peut conduire à la réalisation de soi, et tu n'en connais même pas l'ABC !

Hans. - Franchement, ce que tu me dis est vraiment très stimulant, et je sens qu'il y a là quelque chose de très important et que je ne connais pas, en dépit de mes connaissances en matière d'Ecritures. Jamais je n'avais eu, aussi puissant, cet éclair d'intuition.

Sarup. - C'est bien que tu parles de la Vérité. Car seule une personne pleine de vérité et ayant un cœur sincère peut visualiser au creux de son cœur l'Etre qui tire son resplendissement de Lui-même. N'as-tu jamais essaye de focaliser ton esprit sur cet Etre suprême appelé Bhargo dans les Védas et Jyoti dans les Upanishads ?

Hans. - Non, j'ai eu quelques étranges visions de lumière, dans ma première enfance, mais maintenant, je ne perçois plus rien.

Sarup. - Tu es une grande âme, avec un grand fond de bons samskaras accumulés au cours de tes vies antérieures. Tu as seulement besoin d'une étincelle. Car, dis-moi, quel est l'intérêt de répéter Ram-Ram ou Om-Om, ou bien le mantra gayatri, sans mettre en pratique le sens qui est contenu dans ces mantras ? Ne devrions-nous pas vivre dans le sens de ce que nous disons ?

Hans. - Oui, mais je ne sais pas comment comprendre et pratiquer cela.

Sarup. - Est-ce que l'étude des Ecritures ne t'a pas rendu capable de le connaître ? Et si cela ne peut être connu par les seules écritures, quel est le bon moyen d'y parvenir ?

Hans. - Peut-être que c'est par la Grâce de Dieu, puisque les Upanishads disent qu'il révèle lui-même la Connaissance à celui qu'il a choisi !

Sarup. - Comment peux-tu dire que la Grâce de Dieu n'est pas avec toi ? Il t'a donné le corps humain qui est la porte vers la libération. N'as-tu pas lu dans les Upanishads que cette Connaissance ne peut être atteinte que par l'intermédiaire d'un Maître spirituel qui est lui-même une âme réalisée ? N'as-tu jamais approché un tel Maître ?

Hans. - Non, je n'ai pas confiance dans les gurus, et je crois que seul Dieu est le meilleur guru de l'aspirant.

Sarup. - Alors, pourquoi Swami Dayanand va vers Virjanand, et pourquoi Nachiketas va vers le Seigneur de la Mort ? Suivant nos Ecritures, on ne peut trouver cette Connaissance que par l'intermédiaire d'une âme réalisée et par aucun autre moyen.

Hans. - Je n'ai rien contre le fait de faire confiance à un guru, dans le but de recevoir la Connaissance, mais je ne peux l'adorer comme Dieu, comme la plupart des gurus aiment être adorés !

Sarup. - Ceci est un aspect mineur. Ce qui compte, c'est d'acquérir la vraie Connaissance. Une fois que tu l'auras reçue d'un vrai Maître, tu développeras naturellement du respect et de l'amour pour lui. Dans ce sens, ta propre expérience doit être le meilleur guide.

Hans. - Bon, s'il t'était possible de donner cette Connaissance, je te demanderais de me la transmettre.

Sarup. - Oui, je le peux, et quand je t'aurai initié au Saint Nom (la Parole), tu réaliseras toi-même son immense signification. Cependant, on ne peut obtenir de succès dans cette pratique que par une dévotion et par une persévérance sans fin. C'est la pratique qui rend un homme parfait.

Hans. - Bien sûr, je vais la pratiquer avec toute la sincérité et la persévérance qui sont en mon pouvoir. Mon désir pour la Vérité est devenu si intense qu'il ne pourra plus jamais être contenu tant qu'il n'aura pas été satisfait.

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