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Elève,
Disciple ou Dévot ?
Maharaji, Shri Sant Yogashram, New
Delhi
Fêtes de Vaishakhi
(Session du soir) 13t Avril 1991.
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Maharaji a prononcé le satsang qui suit
devant environ 50.000 disciples Indiens et 2.000
disciples occidentaux venus spécialement pour
cette occasion. Maharaji a fait son discours en Hindi,
simultanément traduit en une douzaines d'autres
langues, y compris l'Anglais, l'Espagnol, l'Italien,
le Français et l'Allemand.
(VO en
anglais).
Chers Premies,
Nous avons maintenant entendu beaucoup de choses. Les
Mahatmas (instructeurs) vous ont
présenté beaucoup de choses.
Padarthanand s'est aussi exprimé aujourd'hui.
En l'écoutant, j'ai commencé à
réfléchir. Je me suis dit que si un
homme fait un bateau d'argile avec un gouvernail en
papier, et qu'il part pour l'océan,
jusqu'où ira-t-il ? Jusqu'où ira-t-il
avant que son bateau ne coule ? Lorsque l'argile
commencera à se dissoudre, le gouvernail en
papier sera aussi saturé d'eau, alors
jusqu'où ce bateau pourra-t-il voguer ?
Il y a un exemple similaire, un loi naturelle: si un
seau est rempli d'eau jusqu'au bord, il ne peut pas
contenir davantage de liquide. Si vous voulez encore y
verser de l'eau, il faut d'abord le vider. En Anglais,
on dit que deux choses ne peuvent être au
même endroit en même temps. Soit l'une,
soit l'autre. Mais les deux ne peuvent être
simultanément au même endroit.
Vous venez donc d'entendre les questions que posent
les gens, "Que nous faut-il devenir ? Des
élèves, des disciples, ou des
dévots ?" Après la fin de son satsang,
Padarthanand est revenu dans les coulisses, et je lui
ai demandé de venir me voir. Je lui ai dit
"Pourquoi n'as-tu pas expliqué aux gens la
différence entre un élève, un
dévot et un disciple ?" Demandes-leur. Assez de
questions ont été déjà
posées. Et je crois que dans le plupart des cas
les instructeurs ont donné des réponses
insensées, à côté de la
plaque, venant de n'importe où, sans queue ni
tête, sans aucun sens, ce qu'il faut pour
déboussoler l'auditoire: "Oh, ce que tel
mahatmaji a dit n'a aucun sens. Mais peut-être
que ca en a un puisque c'est mahatmaji qui l'a dit !"
C'est ainsi. Je l'ai suffisamment vu dans ce
monde.
C'est comme cette histoire du fermier ! Il y avait un
fermier. Un jour sa femme lui dit qu'elle devait aller
à Delhi. Le fermier lui dit alors, "Oui, bien
sûr, tu peux y aller, mais je ne t'accompagnerai
pas. C'est la saison des récoltes. Mais s'il te
plaît, fais une chose pour moi. Tu vas à
Delhi, alors rapportes-moi des laddoos
(pâtisseries en forme de boule) de Delhi." Elle
partit donc pour Delhi, elle acheta un saree, vit
Delhi, mais oublia de rapporter les laddoos. Elle prit
le train pour rentrer, et en rentrant chez elle, elle
pensa aux laddoos, ce qui la désempara
complètement, "Oh, j'ai complètement
oublié ces laddoos !" Pour s'en sortir, elle
ramassa des crottes en forme de boule qui se
trouvaient sur la route. Elle les mit dans un sachet,
et rentra chez elle. Arrivée chez elle, elle
les roula dans du sucre, et les mit de
côté. Quand le fermier revint à la
maison, il lui demanda des nouvelles de son voyage
à Delhi: "Comment c'était à Delhi
?" Elle répondit, "Oh, très bien." Il
demanda - "As-tu apporté mes laddoos ?" "Oui,
je les ai rapportés." "Où les as-tu mis
?" "Les voilà" répondit-elle.
Il les prit, les sortit, et commença à
manger. Sa femme lui demanda, "Sont-ils bons ? Tu les
aimes ?" "Ils ont le goût de crotte, mais je les
mange parce qu'ils viennent de Delhi."
Et cette histoire convient à tout le monde. Les
gens ont une tendance naturelle à accepter tout
ce qui est dit. "As-tu compris de quoi il s'agit ?"
"Non, mais j'écoute parce que c'est mahatmaji
qui parle." Frère, si tu ne comprends pas,
essaye de comprendre le véritable sens.
Qu'est-ce qu'un élève doit devenir ? Un
élève doit devenir un réceptacle.
Qu'est-ce qu'un dévot doit devenir ? Un
dévot doit aussi devenir un réceptacle.
Et qu'est-ce qu'un disciple doit devenir ? Un disciple
doit également devenir un réceptacle.
Quel que soit le nom que vous lui donniez, il est
là pour être un récipient, et il
est supposé être vide. Un disciple
devrait aussi être vide devant son maître.
Son sac ne devrait jamais être rempli. S'il
devient victime de l'égo - "Oh oui, je suis un
disciple !" Alors quelle sorte de dévot est-il
? S'il est possédé par un égo du
genre - "Je suis un dévot," quel est le nom de
ce dévot ? Et dans sa dévotion, s'il ne
va pas relativement vide vers son Seigneur, comment
peut-il être reconnu comme un vrai disciple
? Et si un élève ne va pas comme un
récipient vide vers son professeur, comment
peut-il être considéré comme un
élève ? Mais nous, avec notre
tête, nous nous disons .... parce que nous
sommes des intellectuels. Nous voulons tout saisir
avec l'intellect, avec nos pensées, par nos
idées. Mais il y a certaines choses qui ne
peuvent être comprises par l'esprit ou par
l'intellect.
Qu'est-ce que la dévotion ? Qu'est-ce que la
situation où l'on apprend ? Car un
élève va à l'école. Il
étudie. Il a cette confiance où il pense
que tout ce qui lui est enseigné est bon, que
c'est pour son bénéfice. Mais il ne le
sait pas. Il ne sait pas ... s'il y a un bon
professeur, il enseignerait à
l'élève d'une façon
secrète, il lui expliquerait toutes les
questions qui pourraient lui être
vraisemblablement posées lors du prochain
examen, et l'élève ne le saurait
même pas. Mais s'il n'a aucune foi ... Dites-moi
ce qu'est la foi ! La foi est-elle un sujet
d'étude pour l'intellect ? Dans quelle sorte de
chose mettons-nous notre foi ? Pensez-vous qu'un
dévot de Dieu, un bon dévot, n'aie pas
besoin de foi ?
Les gens sont prompts à saisir les mots,
seulement les mots. Personne n'est prêt à
comprendre leur sens caché.
C'est comme dans cette histoire. Il y avait un homme
qui avait un chat. Il était allé dans un
temple bouddhiste, il en avait rapporté un
rosaire, et il l'avait mis autour du cou du chat.
Quand tous les rats virent le rosaire autour du cou du
chat, ils furent très contents. Ils
commencèrent à se dire - "Oh, ce chat
est devenu bouddhiste. Il est devenu un dévot
du Seigneur Bouddha. Il ne mangera plus de viande
maintenant, il est devenu végétarien !"
Les rats furent extrêmement contents ! Ils
sortirent de leurs trous et commencèrent
à jouer librement. Ce rosaire était
accroché au cou du chat. Est-ce pour autant
qu'il avait changé de nature ? Le chat
regardait ca furtivement, et dès qu'il y eut
tout un groupe de rats assemblés à un
endroit ... car ils pensaient, "Maintenant que ce chat
ne mange plus de viande, nous allons faire tout ce que
nous voudrons." Mais à la première
occasion, le chat leur sauta dessus. Et les pauvres
rats eurent de gros ennuis.
Ils détalèrent tous vers leurs trous.
Puis un des rats dit: "Oh, bien que ce chat soit
devenu bouddhiste et qu'il ne mange pas de viande, il
est devenu très dangereux." Je veux dire que ce
rat ne pouvait pas réaliser dans sa petite
tête qu'il était toujours un chat. Est-ce
que cela changeait quelque chose à sa nature
qu'une personne lui ait attaché quelque chose
autour du cou ? Absolument pas.
Nous devons réaliser ce fait qu'est la raison
pour laquelle nous sommes venus ici. Quelle est la
chose qui nous a attirés ici ? Qu'avons-nous
entendu ? Qu'est-ce que notre cur a dit lorsque
nous avons découvert la Connaissance ? Les
orateurs disent souvent - "Oh mon frère, tu ne
sais rien de cette vie. Sais-tu que tu vas
peut-être mourir demain ?" Et les instructeurs
disent, "Et si tu ne reçois pas la
Connaissance, il se peut que tu traverses à
nouveau le cycle des réincarnations des
millions de fois à la suite." Si des personnes
entendent ca, même les plus courageux seront
morts de peur: "Oh mon dieu, mahatmaji s'il te
plaît, donnes-moi la Connaissance tout de
suite". Pourquoi tout de suite ? Pourquoi la
Connaissance doit-elle être donnée ? Pour
le sauver de l'errance dans le cercle vicieux des
8.400.000 réincarnations.
Avez-vous déjà vu des vers ? Avez-vous
observé des fourmis ? Je peux comprendre ce que
signifie être né fourmi ou vers dans
votre prochaine incarnation. C'est pour cela qu'il est
dit :
"C'est par grande chance que nous
obtenons ce corps humain.
Même les dieux l'obtiennent rarement, comme
le disent les Ecritures.
En réalité, il est le moyen de
pratiquer la Connaissance,
et il est la porte qui mène au salut..."
J'admets toutes ces choses. Mais dites-moi,
les fourmis vont-elles à leur travail ? Non. Se
retrouvent-elles bloquées dans les
embouteillages ? Non. Paient-elles des impôts ?
Non. Doivent-elles voter ? Non. Affrontent-elles tous
les problèmes du monde ? Non. Ont-elles deux
repas par jour ? Oui. Ont-elles un lieu pour vivre ?
Oui. Alors dites-moi. Il y a tous ces gens qui dorment
dans la rue et qui passent leur temps dans les ennuis
et des tribulations. Qui a la meilleure situation ?
Les fourmis, ou ceux qui dorment sur les trottoirs ?
Dites-moi, ces pauvres gens n'ont aucun endroit pour
vivre, pas de nourriture, que deviennent-ils dans ce
monde ? Avez-vous déjà vu des fourmis
faire l'aumône ? Tout est fourni aux fourmis.
Avez-vous déjà vu une fourmi dire - "Oui
monsieur, oui monsieur !" Non. Avez-vous
déjà vu des fourmis faire des flatteries
sans motif ? Avez-vous vu des fourmis dire, "S'il vous
plaît, pardonnez-moi, je vous en prie !" Alors
dites-moi, d'un côté voilà
l'être humain, de l'autre côté
voilà la fourmi. Il n'y a pas de restrictions
pour les fourmis. Elles vont sans contrainte. Qui a le
meilleur lot ?
Voilà le mûrier, et les mûres
sucrées qui tombent par terre. L'homme a besoin
d'une échelle. Non ? Soit une échelle,
soit un bâton pour taper sur le mûrier et
faire tomber les mûres. Mais en arrivant ici,
j'ai vu que des petits morceaux de mûre, pas le
fruit entier, tombent automatiquement pour les
fourmis.
Pour illustrer ceci, il y a cette histoire où
Parvati apportait une fois de la nourriture pour le
Seigneur Shiva. Il ne la prit pas. Elle lui demanda
pourquoi il ne mangeait pas. Il répondit qu'il
ne mangerait que lorsqu'il aurait nourri chacune des
créatures. Parvati lui dit, "Vraiment, vous
mangez après avoir nourri chaque
créature ?" Il répondit, "Bien
sûr, c'est ainsi." "D'accord," dit Parvati, et
elle prit une fourmi qu'elle enferma dans une petite
boîte avec un couvercle. Le lendemain, elle
revint lui apporter à manger. Shivji
commença à manger. Parvati dit alors:
"Seigneur, vous m'avez dit hier que vous ne mangiez
que lorsque vous aviez nourri chaque créature,
mais aujourd'hui il y a un être vivant que je
connais et qui n'a pas mangé, et vous mangez
comme d'habitude." Alors, le Seigneur Shiva dit
à Parvati "Va ouvrir, et regardes." En ouvrant
la boîte, Parvati vit que la fourmi mangeait un
grain de riz qui était tombé du Tilak
qu'elle portait au front lorsqu'elle avait
enfermé la fourmi dans la boîte.
Alors dites-moi ce que ca signifie. Quelle est cette
Sadhana (pratique) ? Quelle est cette chose qui rend
l'homme meilleur qu'une fourmi ? Dans ce monde, il y a
tant de gens qui n'ont pas l'air conditionné.
Connaissez-vous les fourmis blanches ? Leurs
logis ont l'air conditionné dans chaque
pièce. Réfléchissez à
ceci. J'ai vu un documentaire. La température
de leur lieu d'habitation est pratiquement normale.
Elle ne varie que de 3 degrés. Elle est
constante, quelle que soit la température
extérieure, froide ou chaude. Les fourmis
blanches n'ont-elles pas aussi ce potentiel ? Quelle
est cette chose ? Les gens sont fiers de leur force
musculaire.
Une fourmi est capable de soulever des poids plusieurs
fois supérieurs à celui de son propre
corps. Un homme ne peut pas le faire. Les gens disent,
"Nous avons résolu tel grand problème
scientifique. Si vous voulez communiquer entre ici et
les USA, vous pouvez le faire. Dans l'océan, il
y a des baleines qui peuvent communiquer à
l'autre bout du monde sans téléphone.
Que manque-t-il ? L'homme a besoin d'un avion pour
voler à 35.000 pieds avec une pressurisation
constante correspondant aux besoins de son corps. Et
il a besoin de climatisation ou de chauffage dans son
avion. Il a besoin de chauffage parce que l'air
devient trop froid à cette altitude. Si ces
moyens et ressources ne sont pas disponibles, il a
besoin d'un masque à oxygène. Et pour
cela il doit subir des entraînements importants.
Ce sont des avions énormes. Il y a des milliers
de personnes qui travaillent à la fabrication
de ces avions. On fait de grands recherches sur le
sujet. Et il se trouve qu'un oiseau, l'oie sauvage,
peut voler majestueusement à l'altitude de
35.000 pieds. Tout là haut dans le ciel, cet
oiseau n'a pas besoin de masque à
oxygène, ni d'entraînement, ni d'avion.
Il vole confortablement à cette altitude. Alors
dites-moi ce qui reste ici !
Le créateur n'a rien laissé
d'inachevé pour les animaux, les oiseau et les
hommes. Une chose qu'il a laissée à
l'homme, c'est la possibilité de
connaître. Mais où est-ce que l'homme a
utilisé cette faculté de connaître
les choses ? Qu'est ce que les êtres humains ont
appris ? Voyez comment l'homme a causé sa chute
dans toutes les sphères de la vie où il
a agi. Les guerres. Je suis abasourdi. Et il y a une
guerre en ce moment ! Je crois qu'il y a deux mois,
tout allait très bien, très
probablement. Tout était splendide. Le mur de
Berlin a aussi été démoli. Ca a
duré seulement 2 ou 3 mois au plus.
Après cela, arrêt brutal. Tous ces
intellectuels, ces gens instruits et les autres n'ont
pu faire cesser la guerre, et faire que tout aille
bien pendant 3 mois seulement ? De quoi s'agit-il
?
Parlons maintenant de notre être
intérieur. Rien d'extérieur. Savez-vous
comment aller à l'intérieur ? Savez-vous
ce qu'est le chemin de la dévotion ? Il se
trouve que les dévots modernes sont mi-dieux,
mi-dévots. Ils deviennent des dieux quand c'est
commode, et quand ils en ont envie, des dévots.
Le rôle le plus lucratif à ce
moment-là.
Quand ils s'aperçoivent que quelque chose est
distribué aux dévots, ils prennent le
rôle du dévot; et quand quelque chose est
offert aux dieux, ils mettent le costume des dieux.
Ils agissent à leur convenance. Que signifie
devenir un dévot ? Que signifie devenir un
élève ? Que signifie devenir vide ?
C'est ce qu'il y a de plus important à
comprendre.
Mon Maître m'a révélé cette
Connaissance. Une Connaissance si belle. Comment me
l'a-t-il donnée ? Nous étions en train
de jouer dehors. Beaucoup d'aspirants attendent en ce
moment. Mais il ne s'agissait pas d'aspirer. Nous
étions occupés à jouer dehors.
Quelqu'un est venu nous dire, "Il (Shri Maharaji) vous
appelle." Dans ma famille, il y avait une sorte de
règlement; lorsqu'il appelait, c'était
quelque chose de sérieux. A cette époque
de Shri Maharaji, nous avions un chien baptisé
Tommy. Nous étions très jeunes. Et ce
chien mordait tout le monde. Il était toujours
attaché. Il courait après tout le monde
pour mordre. Mais lorsque Shri Maharaji revenait de
tournée et qu'il se mettait dans son fauteuil,
le chien se couchait là tranquillement. Il (le
chien) savait très bien que s'il était
vilain, il serait puni. Quoi qu'il en soit, ce message
est arrivé, "Il vous appelle. Il vous appelle
dans le salon." "Appeler dans le salon", ca signifiait
quelque chose de particulier. S'il nous appelait dans
la salle à manger, ca voulait dire autre chose.
S'il nous appelait à la véranda, ca
avait d'autres implications. S'il nous appelait dans
la chambre, c'était autre chose. Mais "appeler
dans le salon" signifiait quelque chose de très
sérieux. Le degré de ses appels variait
en fonction du but et du sérieux de la
situation. Il nous a donc appelés,
"Asseyez-vous. Voulez-vous la Connaissance ?", a-t-il
demandé. "Oui monsieur ," fut la
réponse. "Alors prenez-la. "Voici la technique
numéro 1, voici la suivante, en voilà
encore une..." Il a donné les techniques, puis
il a dit, "Partez maintenant. C'est tout. Avez-vous
compris ?" C'est tout. Mais il y a un endroit
où il nous fallait être vide. S'il n'y
avait pas eu ce vide intérieur, il aurait
été pratiquement impossible de
comprendre quoi que ce soit. "Allez pratiquer." Pas de
grand discours. Il expliqua tout en quelques minutes,
et il dit, "C'est bien, allez jouer." Qu'est-ce que
nous lui avons donné ? Je n'avais même
pas un fruit. Je n'avais rien à lui offrir. Il
avait d'abord demandé, "Savez-vous comment
méditer ?" J'ai répondu, "Oui." Et il a
dit, "Voici ceci, et cela ..."
Mais comment décrire la grâce que
Maharaji a déversé dans ma vie ! Et je
sais parfaitement bien que tant que je reste le
récipient de sa grâce, la grâce
m'accompagne. Et si je cesse d'en être le
récipient, la grâce m'abandonnera.
Et cet ego. Même s'il semble de peu de
conséquence, et même si un dévot
est conscient du sens de ce - "je sais," le
dévot est tout près de sa crucifixion.
Si vous êtes tourmenté par un peu
d'arrogance, comme ce 'je sais', vous êtes
fichus, c'est terminé. Vous ne savez rien.
Point final. Vous devez à nouveau vous tourner
vers le Maître et le prier de vous donner de la
prudence - "Maharaji, s'il te plaît donnes-moi
la sagesse. Je ne sais même pas que, en tant
qu'être humain, je ne devrais pas être
égoïste. C'est un problème. En tant
qu'être humain, je ne sais pas me conduire comme
un dévot. S'il te plaît, enseignes-le moi
aussi. S'il te plaît, permets-moi de
savoir."
A chaque tournant de la vie, il peut se produire de
nouvelles choses pour lesquelles je ne suis pas
prêt. Les gens viennent me voir avec leurs
problèmes. "Oh, il m'arrive ceci et cela."
Je vais vous raconter une histoire qui m'est
arrivée. J'étais à un
aéroport où je m'étais rendu pour
un stage. Le stage était terminé.
J'avais un petit avion, et je devais retourner
à Miami dans cet avion qui était
arrivé la veille d'Amsterdam. Quelque chose
n'allait pas avec cet avion. Un des moteurs ne
démarrait pas, et ca c'était produit
à Dallas. Le temps était
extrêmement chaud. J'avais tout planifié,
et j'étais déterminé à
partir - "Comment quitter l'aéroport. Partir en
voiture. Et la personne qui m'accompagnait
ramènerait la voiture. Puis je me mettrais dans
cet avion, et j'irais à Miami. J'atterirrais
là-bas. Et les gens reprendraient cet avion."
Tout avait été dûment
minuté par moi: à quelle heure partir,
à quelle heure arriver. Puis je mangerais, et
j'irais dormir. J'avais tout planifié
méticuleusement.
J'arrive à l'aéroport. Je ne savais pas
encore qu'il y avait un problème de moteur.
J'étais donc assez content de moi. Je tente de
faire démarrer le moteur, et il ne bouge pas.
Comment ca se fait ? Le moteur ne démarre pas !
J'étais assis dans le cockpit à essayer
de le faire démarrer, et je transpirais
abondamment. Ma chemise était trempée de
sueur. La sueur me dégoulinait dans les yeux;
mes yeux me brûlaient. J'étais
désespéré. Qu'il démarre,
et aussitôt je décollerai, je naviguerai
en altitude, tout irait bien, ca serait cool. Tout
serait OK. Mais le moteur était en rade, il ne
démarrait pas.
J'ai quitté l'avion en toute hâte, et
j'ai demandé à la personne qui
m'accompagnait d'aller acheter deux billets. Sur
n'importe quel vol. L'avion était complet. Mais
finalement, il a obtenu les places de deux personnes
qui ne se sont pas présentées. C'est
pour cela qu'il n'y avait que deux places. Et nous
sommes partis.
Je réfléchissais à
l'enchaînement de ces incidents. Je faisais des
reproches à l'équipage qui avait
amené cet avion, "Ah, ces rascals qui ont
amené l'avion. Ils l'ont piloté hier.
Ils étaient totalement conscients de cette
panne de moteur, et s'ils me l'avaient dit, la panne
aurait été réparée pendant
la nuit. Ce sont vraiment des sacrées
canailles." Et j'étais assis dans l'avion, et
il est allé jusqu'à Miami. Puis je me
suis demandé quelle était la
réalité. D'un côté j'aurais
pu accuser tout le monde, et je me disais que
quelqu'un devait payer pour ca. Et puis je me suis
souvenu que j'avais mon propre plan, et que le
Planificateur Suprême avait un plan pour moi. Il
y avait donc deux plans. Il y avait mon plan, et il y
avait celui de mon Maître. Je me suis alors
rappelé quelles étaient les chances de
mon plan face à celui de mon Maharaji. Quels
que soient les plans que j'avais faits, ils
étaient obligés de s'écrouler.
Mais quelle chance j'avais que dans le plan de
Maharaji, je devais aussi aller à Miami. Il
avait fait tout cela. Et je ne sais même pas de
quelles calamités il m'a sauvé. Il est
également possible qu'il y ait eu d'autres
problèmes avec cet avion, et je ne le savais
pas. Mais je suis prêt à accepter ce que
Maharaji a pour moi en réserve. Je ne peux pas
le savoir. Un dévot ne peut pas le savoir.
En réalité, un vrai dévot ne sait
pas comment pratiquer la dévotion, ni comment
le faire. "Comment devrais-je pratiquer la
dévotion," cet aspect doit aussi être
appris du Maître. Les gens disent - "Oh, tout
est écrit. Quelqu'un l'a écrit." Mais ca
n'a pas été écrit
automatiquement. Ca dépend du moment et de la
situation.
Nous avons besoin d'un Maître vivant, d'un roi
vivant, d'un médecin vivant, quel que soit
l'époque ou le moment. A chaque fois que le
Maître est venu, les gens ne l'ont pas compris.
Savez-vous pourquoi ? Tout a été
écrit dans le livre de l'histoire. Pourquoi les
gens ne l'ont-ils pas compris ? Dois-je vous le dire
? Parce qu'il était écrit que ca se
passerait d'une certaine façon. Et que ces
personnes stupides le liraient et
l'interpréteraient à leur
manière. Ils n'ont pas fait confiance à
leur expérience, mais à ce qui
était écrit. Et ils ont
gâché cette opportunité, à
cause de ce qui avait été écrit.
Ce qui était écrit était
différent, et les gens l'ont
interprété à leur façon.
Ca devait être comme ce qui avait
été mentionné autrefois:
lorsqu'ils voudraient devenir des dévots, ils
s'uniraient, et lorsqu'ils voudraient devenir Dieu,
ils le deviendraient. Dans ce monde, voyez-vous, il y
a tant de gens qui se considèrent comme plus
grands que Vedyasa (un saint qui a écrit des
Ecritures Indiennes). Ils traduisent les choses
selon leurs propres fantaisies. Tulsidas a
écrit le Ramayana. Les gens l'ont traduit. Tant
de grands érudits sont occupés à
rédiger leur propre traduction. Ils
récitent d'abord les versets du Ramayana, puis
ils les traduisent, ils les interprètent.
Je voudrais leur poser la question suivante: "Depuis
quand êtes-vous devenus Tulsidas ? Qui vous a
conféré les diplômes de Tulsidas
?" J'ai envie de vous raconter une histoire. Il y
avait trois personnes (soi-disant) érudites
assises dans un bateau. Le bateau fut pris dans une
tempête, et l'eau commençait à y
entrer. Le bateau se remplissait d'eau. L'un des
érudits pensa, "Il nous faut maintenant jeter
toute cette eau par-dessus bord". Puis ils dirent tous
les trois, "Commençons d'abord par
délibérer sur la manière de
sortir cette eau du bateau." L'un d'eux, qui se
considérait comme le plus instruit, dit,
"Prenons l'eau dans la paume de nos mains, et jetons
là dehors". Les deux autres dirent alors, "Oh,
ca va nous demander beaucoup d'efforts." Puis le
second qui se considérait comme un peu plus
instruit dit, "Pourquoi faire tout cela ? Coupons le
bateau en deux par le milieu, et l'eau sortira
automatiquement." Aussitôt ils se mirent
à poursuivre la discussion, et en
arrivèrent à cette conclusion, "Non,
non. Ca sera aussi un travail épuisant.
Explorons d'autres méthodes qui ne
demanderaient pas de travail". Le troisième,
qui se considérait également comme le
plus instruit, dit, "Je sais comment faire. Faisons un
trou au milieu du bateau, et l'eau partira
automatiquement." Puis ils s'exclamèrent tous
les trois, "Maharaji, c'est vraiment ca !" Ils prirent
donc un couteau et firent un trou au milieu.
Qu'arriva-t-il ? Le bateau coula. S'il avait
été hors de l'eau, cette méthode
aurait marché. Mais le bateau était dans
l'eau. Et ils firent un trou dans le bateau alors
qu'il était dans l'eau. Qu'est-ce que les gens
veulent ? Une méthode facile. Je parlais
à un instructeur qui disait, "S'il te
plaît, indiques moi une méthode facile,
qui ne demande aucun effort bien sûr."
Je vais vous raconter une autre histoire. Celle d'un
homme stupide -- un idiot. Il avait deux ballots, et
il avait un âne. Il chargea l'âne des deux
ballots, et il s'assit dessus. Les deux ballots
étaient très lourds. Il essayait de
faire avancer l'âne, mais il ne voulait pas
bouger. Cet idiot se dit que c'était à
cause des deux ballots si lourds que l'âne ne
voulait pas bouger. Cet homme stupide détacha
donc un des deux ballots pour le mettre sur son
épaule. Et il était assis sur le dos de
l'âne, il lui donnait des coups pour le faire
avancer, sans résultats. "Eh, pourquoi
n'avances-tu pas ?" Il se demandait ce qui
était arrivé à l'âne. La
charge sur son dos était toujours la
même. Qu'il mette un ballot sur son
épaule, ou même les deux, tant qu'il
resterait assis sur l'âne, la charge n'allait
pas diminuer. Et nous sommes dans la même
situation. Nous concluons également que nous
savons tout, puisque nous avons reçu la
Connaissance. C'est ainsi que nous nous comportons en
général.
Il y avait un homme qui voulait devenir docteur. Il
avait l'habitude d'accompagner un docteur, où
qu'il aille. Celui-ci portait une sacoche de
médicaments. Un jour, deux personnes vinrent le
voir, et lui dirent: "Oh, Vaidyaji (le
docteur), notre chameau est en train de mourir.
S'il te plaît, sauves-le." Le Vaidya partit donc
avec eux, accompagné de cette personne qui
était l'assistant du docteur - en Inde on
l'appelle le 'préparateur' - et qui portait la
sacoche de médicaments. Le docteur examina le
chameau, et il demanda qu'on lui apporte deux pierres.
Lorsqu'il eut les pierres, il en mit une sous le cou
du chameau, et frappa par-dessus avec l'autre pierre.
Le chameau se leva. L'assistant vit ce tour de force,
et s'exclama, "Bien, bon travail." "Qu'est-ce qui a
été accompli ?" "Oh, je suis devenu
docteur. Je ne veux pas continuer comme assistant. Je
vais tout droit sur la place du marché, je
m'achète un kit de médicaments, et je
mets le préfixe 'Docteur' devant mon nom. Je
serai donc un docteur avec tous ses diplômes."
Le docteur lui dit, "Qu'as-tu appris jusqu'à
présent ?" Il répondit, "Quoi que vous
pensiez de moi, j'ai parfaitement appris ce qui est
nécessaire pour devenir docteur. Le chameau
était en train de mourir et vous l'avez
sauvé. J'ai donc appris de vous la façon
de sauver n'importe quelle personne mourante." Le
docteur lui dit, "Tu es un idiot, regardes. Le chameau
avait essayé d'avaler un fruit trop gros, et il
était resté coincé dans sa gorge.
C'est pour cela qu'il était en train de mourir.
J'ai donc pris deux pierres pour briser le fruit, et
une fois qu'il l'eut avalé, tout allait bien.
Mais qu'as-tu appris ?" L'homme lui dit, "Non, vous
essayez de me tromper. En fait vous ne voulez pas que
je devienne docteur."
Le docteur l'implora de ne pas agir si imprudemment.
Mais il insistait, "Non monsieur, j'ai appris l'art du
traitement médical." Il alla donc acheter sa
sacoche médicale, il y mit son insigne, et
partit pour le village voisin. Et voici quatre
gaillards robustes en route pour quelque endroit. Ils
étaient frères. Lorsqu'ils voient
'Docteur', ils lui demandent s'il est bien docteur.
Sur son affirmation, ils lui disent, "Oh Saheb
Docteur, notre mère est très malade,
elle va mourir." "Très bien", dit le faux
docteur, "Pas de problème. Ca va
déjà mieux, vu que j'ai appris l'art de
sauver les mourants." Ils l'emmènent chez eux,
où la vieille femme était
allongée. Et sa gorge était saillante
sur son corps délabré. Il dit alors, "Ne
vous inquiétez pas. Apportez deux pierres." Il
savait quel allait être le 'traitement'. Ils
apportèrent deux pierres. Le charlatan mit une
pierre sous son cou, et frappa sur sa gorge avec
l'autre. La vieille femme frémit un peu, puis
se calma pour toujours. Il dit, "Voilà, je l'ai
soignée. Elle ne souffrira plus. Maintenant
elle va bien." Lorsque les fils virent que l'homme
avait tué leur mère au lieu de la
soigner, ils le rouèrent de coups sans
pitié.
Voilà ce qui arrive avec les gens. Ils
affirment, "Oui, je sais très bien comment
faire ceci. Et comment faire cela. Non, non. J'ai
aussi appris ca." La question c'est - où
l'avez-vous appris ? Où puis-je obtenir ces
mots qui pourraient me permettre de chanter la gloire
de mon Maître. Pour les obtenir, je dois
également prier mon Maître, "S'il te
plaît, donnes-moi les mots pour pouvoir te
prier. Donnes-moi cette inspiration, donnes-moi cette
sagesse, et redéfinis l'intellect.
Expliques-moi simplement comment me débarrasser
de cet ego." Car, dans son engouement pour ce monde,
il est probable que l'homme oublie qu'il est perdu.
Qu'est-ce qu'il oublie ? La manière dont le
Maître nous sauve. Ainsi qu'il a
été dit:
"Je me suis laissé emporter sur
la vague de la Société et des
Ecritures.
Mais le Satguru m'a sauvé, il m'a
donné la lampe de la Connaissance.
Grâce à cette lampe, il m'a
montré le véritable objet.
De moi-même, jamais je n'aurais atteint ma
véritable destination,
Même après un million de
renaissances.
Mais mon Maharaji m'y a escorté en un clin
d'il."
Comment a-t-il mis cette lampe dans ma main ?
Comment ai-je été emporté par
cette vague ? J'étais à la
dérive, sans même savoir que
j'étais emporté. Si un homme se noie, et
s'il sait qu'il est en train de se noyer, il peut au
moins appeler à l'aide. Mais l'homme est dans
la pire des situations s'il se noie sans le savoir.
Dans ce cas-là, il ne peut même pas
appeler à l'aide. Il ne fera même pas
d'efforts pour se sauver. Mais quelqu'un vient le
sauver. Pourquoi vient-il ? Je n'arrive pas à
le comprendre. Je ne peux pas comprendre pourquoi le
Maître vient dans ce monde. Il n'en a pas
l'obligation. Il n'a pas besoin de venir.
Jusqu'à présent, je n'ai
rencontré personne qui soit digne de cette
Connaissance et digne de la compagnie du Maître.
Pourtant, de temps en temps, une personne se
présente, et par sa compassion et sa
miséricorde, il sort cet homme de la
rivière, ce courant dans lequel tous sont
emportés. Les gens demandent, "Comment cela se
fait-il ?" En réalité je ne sais pas.
Tout ce que je sais c'est qu'il est plein de
compassion. Ce que je sais, c'est qu'il est sûr
qu'il déverse sa miséricorde. Pourquoi ?
Pas parce que c'est écrit dans des livres ou
dans un traité. Mais parce que j'en ai
été personnellement témoin. C'est
ainsi que je le sais. Je ne récite pas quelque
chose d'écrit, mais je parle de ma propre
expérience. Parce qu'il est venu, et il m'a
sauvé. Après m'avoir sauvé, par
sa miséricorde, il m'a averti de ne pas
m'approcher très près de cette
rivière, car mon pied pourrait glisser. Il m'a
donné l'avertissement nécessaire dont
j'avais le plus besoin.
Car les êtres humains sont enclins à
tomber dans ce courant rapide, malgré les
avertissements qu'ils ont reçu. Ils
s'approchent de la rivière, leur pied glisse,
et ils tombent. Alors ils se souviennent, et ils
prient, "Maharaji, sauves-moi." Alors ils sont
prêts à tout accepter: "Oh Maharaji, je
suis stupide, je suis insensé. S'il te
plaît, sauves-moi absolument." Et il sauve
à nouveau. Pourquoi ? Parce que si nous
examinons ce fait avec notre intellect, il n'a pas
besoin de nous sauver. Il nous a déjà
averti. Si une personne se frappe
délibérément le doigt avec un
couteau, le couteau va forcément couper, parce
que c'est assez naturel. Et pourtant, le Maître
vient à nouveau et sauve à nouveau. Mais
dès que nous sommes sauvés, nous
oublions tout ce qui nous est arrivé. Et nous
faisons encore la même chose. A nouveau le
Maître avertit, "Ecoutes, sauvez-vous
vous-mêmes. Abstenez-vous de l'ego. Jouissez de
cette Connaissance. Expérimentez
personnellement. Ne vous approchez pas de la
rivière." Mais l'homme oublie à nouveau.
Il se soumet à nouveau à son ego: "J'ai
fait ceci. J'ai fait cela. Je l'ai fait, et
'voilà pourquoi' je l'ai fait." Ils font tout
ceci pour acquérir renommée et
agrandissement de soi.
Oh, ce monde est si stupidement entiché de son
nom et de sa réputation que c'est
indescriptible. Les gens semblent prêts à
tout faire pour leur prochain, sauf le bien. Si leur
voisin possède une voiture, il faut qu'ils en
aient deux. Si le voisin possède deux voitures,
alors il leur en faut trois, et si le voisin en a
trois, alors il leur en faut quatre.
C'est l'histoire d'un homme. D'un côté de
chez lui vivait un orfèvre, et de l'autre
côté vivait un forgeron. Et les ateliers
de ces deux voisins étaient ouverts toute la
journée, faisant beaucoup de vacarme et de
fracas. C'était une nuisance qui blessait cet
homme. Un jour, il alla chez le forgeron pour lui
demander de déménager en un autre
endroit. Puis il alla chez l'orfèvre pour lui
faire la même demande. Après quelques
temps, ils vinrent tous deux le voir pour l'informer,
"Nous partons. Nous avons trouvé une nouvelle
maison". L'homme se sentit soulagé et exultait.
Il fit une grande fête à laquelle il
invita chacun des deux voisins, qui vinrent tous deux.
L'homme demanda au forgeron, "Ou allez-vous
déménager ?" Il dit, "Eh bien, j'ai pris
la maison de l'orfèvre." A la même
question, l'orfèvre répondit, "Oh,
maintenant j'ai déménagé chez le
forgeron." Le problème était donc
toujours le même. Rien ne s'est arrangé.
Ils avaient échangé leurs maisons, mais
le problème de pollution sonore persistait.
Alors pourquoi cette fête pour
célébrer l'événement ?
Il s'agit donc de comprendre, et de regarder les
choses dans leur bonne perspective. Parce que c'est au
sujet du cur. Il s'agit du cur. Est-il
possible de soulever un éléphant avec
une cuiller ? On ne peut pas le faire. Le
comprenez-vous ? Une chose en rapport avec l'intellect
peut être comprise par celui-ci. Mais si c'est
au-delà de l'intellect, l'intellect est
totalement déplacé. Si vous devez
expérimenter quelque chose, faites-le avec le
cur, pas avec l'intellect. Alors ouvrez votre
cur. Mais cela aussi nous ne le savons pas, bous
ne savons pas comment ni ce qu'il faut faire pour ca.
Et pour cela aussi nous devons prier le Maître -
"Oh Maharaji, s'il te plaît enseignes-moi le
processus pour ouvrir mon cur." Et pas, "Oh, je
sais." Les gens supposent souvent qu'ils savent le
faire, alors qu'en réalité ils ne le
savent pas. "Alors, Maharaji, s'il te plaît
permets-moi de connaître la technique pour
pouvoir ouvrir ce cur. Comment comprendre ce
processus." Un homme ne peut tirer le bonheur
suprême de la Connaissance que par sa
grâce, sinon c'est impossible.
Aujourd'hui je parlais aux aspirants. Je leur ai dit,
"Oubliez le reste." C'est ce dont je parlais hier. Car
nous avons des désirs. Il nous faut boire un
Coca-Cola frais, un Pepsi Cola frais ou un Gold Spot
frais etc. Nous allons voir le vendeur, le
Maître en personne, et nous lui demandons,
"Avez-vous de la glace ? Avez-vous du Coca-Cola ou du
Pepsi-Cola ?" Il dit, "Non, non. je n'ai pas tout ca."
Que pourrait-il dire d'autre s'il n'a pas toutes ces
boissons. S'il disait 'oui', ca serait un mensonge
flagrant. Mais si quelqu'un vient le voir et lui dit,
"Oh, j'ai très soif. Avez-vous le moyen
d'étancher ma soif ?" Alors le Maître
dira, "Oui. Voici la corde, voilà le seau, et
le puits est ici. Je vous donnerai l'eau après
l'avoir sortie du puits." Devant lui, gardez donc
votre sac vide, et non pas plein. Si quelqu'un ouvre
un sac vide, alors il pourra être rempli.
Comprenez-vous ceci ?
Mais comment vider ce sac ? Après avoir
renoncé à toute votre arrogance,
priez-le. Et priez avec votre cur. Parce que les
étudiants modernes ne veulent pas apprendre.
Ils veulent plutôt enseigner. Pourquoi ? Parce
qu'ils aiment discuter et se quereller. Personne ne
veut apprendre. Laissez tout ceci de
côté, et priez le Maître. Priez
avec votre cur, pas avec votre bouche. Priez
avec votre cur: "Oh Maharaji, je ne sais pas,
s'il te plaît, apprends-moi. Donnes-moi les
bonnes indications, la faculté de
discrimination, et protèges-moi. Je ne sais pas
quoi faire. Donnes-moi s'il te plaît la
capacité de comprendre tes mises en garde. Si
mon attention se détourne ailleurs, Oh mon
Seigneur, rappelles-moi à toi s'il te
plaît. Ne m'abandonnes jamais. Si je suis
emporté par le courant et que j'oublie de
t'appeler à l'aide, s'il te plaît ne
m'oublie pas. Viens juste me sauver. Parce que j'ai
tendance à oublier, il se peut que je t'oublie.
Je ne sais pas ce qui est bon pour moi. Toi seul le
sait."
Si son cur est empli de prière, l'homme
obtient alors la faculté de comprendre, et de
faire comprendre aux autres. Car alors seulement le
seau sera vide, et celui qui accorde cette faveur le
rempli assurément. Il le remplira de la
Connaissance et d'amour - car il s'agit d'amour. S'il
ne s'était pas agi d'amour, il n'y aurait rien
eu à faire - ni à enseigner, ni à
comprendre quoi que ce soit. Si quelqu'un
s'était noyé, il n'aurait pas
été sauvé.
Après tout, vous êtes un être
vivant dans ce monde. Vous devriez y songer. On
pourrait dire que cette noyade était le destin
de cette personne. Mais si le Maître se met
à dire, "Oh, c'était son destin. Je
l'avais averti de ne pas aller dans la rivière,
mais il l'a fait. Et après il s'est
noyé. Que puis-je faire ?" Mais il ne dit rien
de tel.
S'il n'y avait pas eu d'amour, celui qui donne la
Connaissance ne serait pas venu. S'il n'y avait pas eu
d'amour, il n'aurait donné la Connaissance
à personne.
L'amour est la cause de cette création. L'amour
est la source de l'espèce humaine, et l'amour
est à l'origine de la lumière et des
ténèbres. L'amour est la genèse
de toute chose. Si nous n'imprégnons pas notre
vie par l'amour, qu'avons-nous accompli ? Que
reste-t-il en absence d'amour - l'amour réel,
le véritable amour ? Il faut clairement
comprendre ce fait. Ne dites pas, "C'est écrit.
C'est le destin." Oubliez ca. Faites-en
vous-mêmes l'expérience.
Vous rentrez chez vous, et votre femme vous dit qu'au
lieu d'avoir fait la cuisine, elle a "écrit
votre repas".
Qu'allez-vous faire ? Non. Vous avez besoin de
nourriture réelle - avec de la substance.
N'est-ce pas ainsi ? Il vous faut de la nourriture
mangeable, et pas sous forme écrite.
Réfléchissez. L'expérience doit
aussi être pratique et vivante. C'est tellement
beau que grâce à l'amour, nous recevions
tous cette opportunité. Profitez-en.
Acceptez-la, et imprégnez-vous d'elle. Ouvrez
votre cur. Soyez un élève
réel, une personne totalement
dédiée. Je sais pourtant que vous n'en
avez pas la possibilité. Alors priez
également afin de pouvoir devenir un
étudiant. Soyez un dévot. Mais je sais
que vous ne pouvez devenir un dévot. Pour cela
aussi, vous devez mendier afin de le devenir. Si vous
voulez devenir un dévot, vous le pouvez. Mais
vous ne savez pas que vous devez devenir dévot.
Jusqu'à présent, vous n'avez
été le dévot que d'une seule
chose, la maya (l'illusion). Et si on vous laisse seul
une minute, vous allez à nouveau devenir un
dévot de la maya. Apparemment, vous ne savez
pas comment pratiquer la véritable
dévotion. La seule dévotion que vous
sachiez pratiquer, c'est la dévotion à
la maya. Vous pouvez devenir un dévot de
kali-yuga (l'âge des ténèbres),
mais si vous voulez devenir un vrai dévot, vous
devez aussi vous demander comment c'est possible.
Alors réfléchissez, et envisagez-le.
Ouvrez votre cur, profitez et jouissez de cette
Connaissance, de ce moment et de cette
opportunité. Profitez-en.
Merci, et bonsoir.
Extrait de 'Life Force'
Volume 7, Issue 4 October-December, 1991
Imprimé et publié par V.P. Sharma pour
Divine
United
Organisation,
Shri Sant Yogashram, Shahurpur, Mehrauli, New-Delhi -
110 030
Editeur - Shanker Lal Goel
Sommaire de Life Force Vol. 7, Issue 4
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