Historique de la publication de ce numéro spécial de
Combat Par J.-M. Kahn
Beaucoup de rumeurs
courent sur les origines de cette publication. Il m'appartient donc de
donner ma version des faits.
J'ai reçu le 24 octobre
2000 dans ma boîte aux lettres un email de Gilles Alfonsi. Je n'avais
jamais entendu parler de Gilles auparavant, ni de la revue pour laquelle
il travaille (j'en connaissais le nom, sans plus de précision). Je ne
connaissais pas son appartenance politique, ni le sujet sur lequel il
travaillait et dont il me faisait part dans cet email dont voici
l'essentiel:
Bonjour,
Je
m'intéresse de près à EV, son histoire, ses dirigeants actuels, sa
tentative de se "normaliser" en association lambda, ses connexions
économiques etc... J'ai peu à peu rassemblé bcp d'infos, de
documents.
Tout cela va donner
lieu, d'ici quelques mois, à une publication. Je vous en
reparlerai.
Je ne sais pas encore
s'il y aura place, dans cette publication pour certains aspects, plus
sulfureux que ceux présentés jusqu'à aujourd'hui dans le site des
ex-premies, qui m'intéressent aussi .... (j'omets cette partie qui
mentionne des faits et personnes précis que je ne souhaite pas évoquer
ici).
Comprenez-vous de quoi je parle ?
Quoi qu'il en soit,
je suis intéressé par une discussion par email (le mien :
********@voila.fr) puis pour vous rencontrer, si vous en êtes d'accord.
A bientôt donc, si
vous le voulez.
Gilles.
Nous avons eu des
échanges d'emails pendant quelques semaines. J'ai été très prudent dans
les informations que je lui donnais, ne connaissant pas Gilles, ni ses
motivations, ni la teneur de la publication qu'il préparait. (Comme je
l'ai d'ailleurs compris plus tard, Gilles et d'autres personnes pensaient
alors que le site ex-premie.org était en réalité un "sous-marin" d'Elan
Vital, mis en place pour canaliser la contestation et les dissidents - ce
qui m'a bien fait rire, et ils étaient donc très méfiants avec
moi.)
En faisant quelques recherches sur Internet, j'ai découvert qu'il
travaillait pour la revue Combat plutôt axée sur les problèmes liés au
Sida et à l'usage de drogue.
Je n'étais pas opposé à
l'idée de participer à une publication, mais je souhaitais quelque chose
d'intelligent, qui ne diabolise ni EV ni les premies ou leur gourou, qui
contienne des informations pertinentes et didactiques, et pas de calomnie
ni les poncifs rencontrés habituellement dans les magazines à sensation.
Je ne voulais pas non plus que mon nom soit mêlé à une polémique avec
laquelle je n'étais pas d'accord. Après avoir lu quelques exemplaires du
magazine Combat, j'ai été rassuré sur la qualité du contenu de ses
publications.
Nous avons fini par faire connaissance le vendredi 1er décembre
2000 dans un café, à proximité de la Place de la République à Paris.
Il était accompagné d'une personne dont j'avais un vague souvenir pour
l'avoir croisé plusieurs fois dans les réunions d'EV. Il s'agissait bien
d'un ancien premie que j'ai eu grand plaisir à retrouver: il m'a
alors appris qu'il s'était éloigné de M et d'EV depuis quelques mois.
J'étais donc un peu plus en confiance, et nous avons décidé d'aller dîner
ensemble dans un petit restaurant libanais du quartier, afin de faire plus
ample connaissance.
Nous avons donc causé de choses et d'autres sur le sujet qui nous
intéressait. Je ne savais alors rien de très précis sur le contenu de ce
futur numéro spécial, sauf que Gilles et certains de ses amis avaient déjà
fait une enquête assez approfondie, qu'ils avaient déjà beaucoup
d'informations, qu'ils étaient en contact avec d'autres anciens disciples,
et qu'ils avaient pas mal de documents et d'informations originales, dont
certains que j'ai découvert avec étonnement.
Nous avons continué notre
correspondance par email, au cours de laquelle Gilles m'a demandé divers
détails et précisions à propos des articles sur lesquels ils
travaillaient. Dans le courant du mois de décembre, il m'a demandé de
répondre à une série de questions, afin de publier une interview sur mon
engagement passé.
A cette époque, il était plus ou moins prévu que le magazine soit
publié dans le courant du mois de février 2001. Pour diverses raisons
techniques, la publication a été retardée jusqu'à la fin du mois
d'avril.
Ce n'est que le 19 avril, lors d'une réunion du comité de
rédaction de Combat qui a eu lieu dans les locaux du magazine, que
j'ai pu jeter un oeil sur une partie du projet: la maquette n'était pas
terminée, certains articles en cours de rédaction manquaient encore.
J'y ai fait la connaissance des auteurs des articles que je ne connaissais
pas encore, et j'ai eu la surprise d'y rencontrer une autre ancienne
disciple impliquée dans la préparation de ce numéro spécial - dont
l'interview figure aussi dans la publication. J'ai fait quelques
suggestions et proposé quelques corrections. Certains détails n'étaient
pas conformes à ce que je savais d'EV, et il me semblait important que ces
données soient corrigées afin de ne pas nuire à la qualité et à la
crédibilité de l'ensemble de la publication.
Puis j'ai participé à la
relecture générale de la maquette, puis du bon à tirer dans les 15 jours
précédant la parution.
Pour résumer, je ne suis donc
pas à l'origine de cette publication, même si ma participation à sa
préparation a joué un rôle important. En dehors de ce que je dis dans mon
interview, je ne suis l'auteur d'aucun des articles. Mon rôle a surtout
consister à assurer la crédibilité de la publication - ce qui a bien
sûr fortement déplu aux personnes qui souhaitent que les médias restent
silencieux sur tout ce qui touche à Mr Rawat et à ses
organisations.
Il se trouve que le magazine est sorti début
juin 2001, 15 jours avant la venue de M en France. L'équipe de Combat
a donc fait son travail pour faire en sorte que la parution de ce numéro
soit remarquée. Rappelons qu'à cette date on était en plein procès de
l'OTS, et que les assemblées travaillaient sur le projet de loi "Picard"
sur les sectes. Le sujet faisait régulièrement la Une de l'actualité, et
les médias n'avaient pas grand chose à se mettre sous la dent le week-end
où Mr Rawat a eu la bonne idée de venir à Versailles ... Ce qui a assuré
la couverture médiatique que l'on sait, sans qu'il ait été nécessaire
d'influencer les médias pour cela !
J'espère ne pas avoir
oublié de détail important. S'il y en a qui me reviennent à l'esprit, je
les rajouterai par la suite.
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