Retrouver sa Liberté: Aide

Nous avons avons reçu des messages de personnes inquiètes pour des amis ou des proches passant sous l'emprise de Maharaji. Ils demandent des conseils sur ce qu'ils peuvent faire. Dans son interview à la radio, Bob Mishler (ex-bras droit et confident de Maharaji, et président de son organisation) donnait ces conseils:

"Ce que j’essayais en général de leur dire (aux personnes concernées), c’est de respecter l’expérience de ces personnes, de respecter leur foi et leurs croyances. Si un membre de leur famille les interpelle en leur disant : ‘Comment peux-tu croire en de telles bêtises ?’, ces adeptes le prennent comme une négation totale de leur expérience.

Ces personnes ont réellement une expérience. Ils se trompent en attribuant au Gourou l’expérience de paix spirituelle qu’ils font en eux-mêmes. En fait, il n’a rien à y voir, et ils ont une démarche sincère en ayant foi en lui.

Il faut essayer de les aider à comprendre que le Gourou n’est pas responsable du bien qu'ils tirent de leur croyance. Et que par conséquent ils ne devraient pas continuer à laisser leur vie être dominée par leur soumission au Gourou.

Les amis et les parents des adeptes doivent essayer de comprendre suffisamment cette expérience pour pouvoir comprendre les adeptes sans les considérer comme des débiles mentaux. Beaucoup de ces conversations ont tourné autour de la façon d’établir un contact plus fort. Je sais que beaucoup d’adeptes seront beaucoup plus sensibles aux individus qui les comprennent.

Si les parents les traitent comme de vilains enfants et adoptent une attitude de désapprobation, les adeptes prennent cela comme une désapprobation de leur personne toute entière. Non seulement ca les éloigne encore plus, mais ca coupe carrément les liens qu’ils avaient encore. Et dans ce sens, ca aide et ca encourage le culte".

Il y a quelques sites francophones qui donnent des informations et des conseils utiles. Si vous en découvrez d'autres, merci de nous les faire connaître en cliquant ici .

L' UNADFI (Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l'Individu) propose des listes de psychologues/psychothérapeutes ayant l'habitude d'aider les personnes sortant de groupes sectaires.

Les publications de SOS-Sectes. Il y a sur cette page un certain nombre d'articles en accès direct, tous du plus haut intérêt - et d'une qualité rare. Une quantité d'articles de ce niveau sont disponibles en anglais, très peu en français pour l'instant.

Divers ouvrages traitant de la difficulté à quitter ce type de groupe, et à rompre la relation avec un gourou sont disponibles. Voici quelques conseils très utiles donnés par des auteurs faisant référence sur le sujet. Les livres cités sont très intéressants pour tenter de comprendre la question dans son ensemble, et leur lecture est conseillée à toute personne désirant approfondir sa compréhension du sujet. Si vous en découvrez d'autres, merci de nous les faire connaître.


Qu'en disent-ils ?

A propos du 'déprogramming' ...
Que faire pour un proche ...
Découvrir le ressort caché ...
L'attitude de la famille ....

 Jean-Marie Abgrall (Psychiatre, expert près la Cour d'Appel et les tribunaux)

"Dans les années 1980, le 'déprogramming' et son corollaire, le kidnapping, ont défrayé la chronique.

S'il est vrai que dans certains cas les familles n'ont eu d'autre recours que de faire appel à des organismes spécialisés pour récupérer leurs enfants, il reste qu'il s'agit de cas limites et qu'ils n'ont pas valeur d'exemples. Paradoxe: pour les proches de l'adepte la conduite à tenir oscille sans cesse entre le respect du libre choix et la non-assistance à personne à danger. Le cas idéal, mais aussi le plus rare, est celui de l'adepte qui prend conscience spontanément (ou sous l'influence de son entourage) du caractère aberrant des doctrines inculquées et de leur impact sur sa vie sociale et sur son équilibre mental.

Dans certains cas extrêmes, il arrive que la dégradation physique ou mentale d'un individu soit telle qu'il est impossible de ne pas la remarquer. L'obligation d'assistance et le recours à l'arsenal juridique et médical tombent alors sous le sens. Mais hélas, la famille assiste généralement quasi impuissante à une dégradation progressive. Incapable de réagir, elle se borne à respecter un libre arbitre déjà largement taillé en pièces. De la même façon, elle répugne à recourir à la force lorsque toute tentative d'aide est repoussée. Comme s'il fallait attendre le pire pour se décider a agir ! En tout état de cause, il est indispensable de ne pas rompre le lien avec l'adepte: relâcher la vigilance reviendrait à passer à côté des rares instants où une intervention serait propice.

A toute pathologie physique, mentale ou sociale correspond un cadre juridique précis permettant d'assister un sujet. La non-assistance à personne en danger n'est pas une vaine expression, surtout en cas de délit ou de crime (coups et blessures, violences, privation de soins, viol, attentat à la pudeur, etc.) On l'ignore trop souvent, La désinsertion sociale a le plus souvent pour corollaire des dettes: on pourra à cet égard engager tout à la fois des procédures civiles de curatelle et de tutelle, mais aussi produire des signalements à l'autorité administrative sanitaire (DDASS) dans le cadre de la politique de soins psychiatriques sectorisés. Si ces procédures n'atteignent pas toujours leur but, elles présentent l'avantage de déclencher un état des lieux, une expertise, des enquêtes. Autre avantage: elles sèment le désordre dans la secte et dévalorisent l'adepte aux yeux de ses maîtres, ce qui entraîne par contrecoup une baisse de l'étau, voire un rejet, si le sujet, de surcroît, n’offre pas une valeur marchande proportionnelle aux désagréments que sa présence peut créer au sein de la secte.

Les soins coercitifs doivent être évités autant que faire se peut, mais il ne faut pas négliger les mesures d'hospitalisation d'office (HO) ou effectuées à la demande de tiers (HDT), telles qu'elles sont définies dans la loi de 1990. Les sectes auront beau jeu d'opposer liberté religieuse et répression policière, ce qu'elles font souvent: le risque est sans commune mesure avec l'enjeu que représente la santé mentale ou physique dune personne.

Toutefois, il demeure préférable d'obtenir le consentement de l'intéressé en s'appuyant sur la famille.

Il importe de:

- conduire le sujet à prendre conscience de la perte de son statut social et de son individualité (éviter toute analyse subjective en termes de faute, culpabilité, erreur, etc., en faveur d'un état des lieux objectif);

- dresser un bilan de la situation et proposer une alternative crédible et réalisable immédiatement;

- déculpabiliser l'adepte en rendant possible le ‘retour en arrière’;

- ne pas arracher le consentement par une manœuvre critiquable a posteriori, et susceptible d'un nouveau rejet; préférer une remise en question progressive par un processus d'adhésion réelle;

- ne pas tenir de double langage et ne pas faire une pseudo-concession qui sera présentée par la secte comme une preuve de mauvaise foi;

- ne pas changer d'opinion ou d'attitude, en donnant l'impression qu'il existe un doute quant à la ligne d'action;

- interroger systématiquement l'adepte sur la signification des divers éléments visibles de la secte, afin de conduire à une analyse, voire à une critique;

- ne pas enfourcher les thèmes déjà combattus par la secte, sous peine de déclencher des phénomènes d'opposition construits car appris;

- débattre des solutions proposées par la secte, en les réfutant par des arguments concrets et inattaquables; ne jamais batailler sur le seul terrain idéologique. La conviction de l'adepte doit être obtenue par la preuve et non par un contre-endoctrinement;

- entretenir et raviver toutes les tendances à l'individualisme du sujet. Flatter son ego;

- fonder la contre-argumentation sur l'intellect et la preuve, et non sur l'affect: en particulier, ne pas agir sous l’emprise de la colère, de la peur, de la contrainte ou de la culpabilisation;

- utiliser les expériences d'autrui, mais ne pas penser qu'il existe une recette infaillible: chaque adepte est unique et le convaincre est une entreprise très personnelle;

- fournir des preuves de bonne foi, sans essayer de tricher. Mieux vaut refuser une proposition que de feindre de l'accepter. On peut duper un adepte pendant un court instant, mais difficilement une secte entière;

- ne jamais donner à l'adepte le sentiment qu'il existe au sein de la famille des divergences de vues sur son adhésion à la secte, ou sur tout autre sujet susceptible de jeter la suspicion sur l’unité familiale;

- combattre le love-bombing sectaire par un love-bombing familial, hors du terrain de l'interprétation sectaire;

- ne pas mêler affect et intellect: la conviction doit être combattue par l'intellect, le sentiment d'appartenance par le love-bombing;

- ne jamais oublier que, pour la secte, on est un ennemi dès lors que l'on n'est pas un adepte, et que l'on est décrit comme tel."

(La Mécanique des Sectes - Documents Payot 1996)



Centre Roger Ikor (CCMM - Centre de documentation, d'éducation et d'action Contre les Manipulations Mentales - Association agréée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports et par le Ministère de l'Education Nationale)

"Que faire pour un proche entraîné dans un groupe manipulateur ?

Ceux qui ont connu cette question savent que la question est très difficile.

L’adhésion à un tel mouvement a toutes les caractéristiques des autres situations de dépendance ou d’addiction, telles que la drogue ou l'alcool. 0n y trouve un déni de la dépendance, une mise à distance du milieu familial, une inaccessibilité au raisonnement, un déni des dommages existants ou à prévoir, une revendication de la liberté individuelle même si cette attitude consiste à détruire.

De plus, l'adepte confirmé a été entièrement conditionné à l’allégeance à ses maîtres et à l’imperméabilité au monde extérieur.

Enfin il a trouvé dans le mouvement, au moins au début, une réponse apparente à ses aspirations, comparable à la ‘lune de miel’, qu’on connaît en matière de toxicomanie.

Il faut savoir que les reproches, les argumentations et les menaces éventuelles ne feront que renforcer la conviction et accentuer la rupture. Il paraît très important de garder un contact chaleureux et de multiplier les repères et les liens avec l'univers familial, professionnel, affectif, amical et autres.

C'est seulement ainsi que le moment venu l'adepte pourra renouer au prix minimum avec le monde dont il s'était coupé. C’est dire que les actions ‘musclées’ ne paient pas et que, par souci éthique autant que par souci d’efficacité, certaines méthodes parfois pratiquées à l’étranger (enlèvement, reprogrammation, etc.) doivent être proscrites."

(Les Sectes, Etat d’Urgence - Albin Michel 1995)



Jean Vernette (Délégué de l'Episcopat pour les questions touchant les Sectes et Nouveaux Phénomènes religieux.)

Découvrir le ressort caché.

Que trouve-t-il dans ce groupe qu'il ne trouvait pas dans son Eglise, ses relations, son milieu ? Parfois il ne cherchait rien. On est bel et bien venu le solliciter indiscrètement, à la sortie des cours ou dans la rue. Mais l’accrochage n’aurait pas en lieu si le terrain n’avait été prêt, s'il n’y avait quelque attente ou désir latents : recherche d'une vie fraternelle, besoin d'une conception structurée et assurée de la vérité de la société, aspiration à un idéal exigeant plus proche de l'Age d'or du Christianisme. Il est essentiel de bien identifier cette motivation pour établir par la suite une véritable relation d'aide.

A la racine on découvrira souvent une peur cachée doublée d'une insécurité. Et l'adhésion à un groupe religieux totalitaire représente comme une réponse à cette panique par rapport à la vie et à l'avenir. Tel néophyte a trouvé chez les Témoins un cadre solide où l'on pense pour lui. L'assurance d’être inscrit au nombre des élus. Une communauté ordonnée où l’on s'appelle ‘frère’ et ‘sœur’. Où il n'y a qu'à obéir aux ‘surveillants’. Où tout est cadré par les directives régulièrement dispensées par l’association théocratique qui est censée répondre à tous les problèmes de conscience et d’existence. Le groupe fournira alors par sa structuration collective musclée et ses assertions sans réplique un sentiment dynamisant de puissance audacieuse. Ce sentiment est souvent renforcé par l’affirmation réitérée : ‘Nous sommes les plus forts. Nous gouvernerons un jour le monde entier. Parce que nous sommes la Religion pour le Nouvel Age qui vient.’ Discours identique et interchangeable chez les Scientologues, les disciples de la Soka Gakkai, les Raëliens.

Les groupes de développement du potentiel humain séduisent aussi perce qu'ils s’affirment en mesure de développer nos ‘pouvoirs’ cachés, de faire grandir l’harmonie intérieure, d'assurer la domination de l'entourage, d’apporter une solution à tous les problèmes personnels et collectifs. La MT propose les techniques permettant d'atteindre les profondeurs stables et libérantes de la Conscience cosmique, et met en place dans la foulée un Gouvernement mondial de l'Age d'Illumination.

Il est indispensable de comprendre ces motivations pour amorcer le dialogue en vérité. Car on ne peut aider à redresser un choix qu'en rejoignant par l'intérieur ses ressorts profonds. Ce qui suppose, quand tout a été dit, de s'intéresser réellement à cet engagement. Analogiquement c’est l'attitude que sont amenés à prendre des parents découvrant que leur enfant se drogue. Non parce que l’on approuve le groupe, son enseignement et ses méthodes. Mais parce que l’on respecte la décision de celui que l'on a essayé justement d'éduquer à la liberté, ou de celle avec qui on a noué alliance ‘pour le meilleur et pour le pire ‘.

Si par contre les relations ou les proches tendent les relations au point que l’on n'est plus perçu que comme le censeur et l’inquisiteur, l’essentiel risque d'être perdu: ce lien même ténu qui, s'il demeure, permet encore une certaine communication et donc la proposition en temps opportun de quelque élément de discernement. Ce lien qui permet d’accueillir à sa sortie celui qui bien souvent se retrouve seul, désemparé, tel le Témoin dont la totalité du réseau des relations s'est peu à peu restreint aux seuls membres de la Congrégation, lesquels maintenant fuient tout rapport avec lui. Excommunié, pestiféré, il se retrouve seul aux prises avec cette peur qui l'avait conduit à rejoindre le refuge de la secte, que l'on a entretenue par des menaces réitérées - ‘ceux qui nous quittent vont à leur perdition ! Satan les enchaîne et les rend fous !’ - et qu'il récupère à la sortie, augmentée d'un sentiment d'échec et de la honte de s’être laissé abuser."

(Les Sectes - Presses Universitaires de France - Que Sais-Je ? 1990)


Max Bouderlique (Docteur en électronique et docteur en philosophie. Collabore depuis des années avec des associations de lutte contre les sectes pratiquant les manipulations mentales. Auteur, aux éditions Chronique Sociale, de 'Sectes, les manipulations mentales', et 'Comprendre l'action des Sectes')

"Aucun argumentaire fondé sur la plus convaincante logique et sur les preuves les plus indiscutables ne saurait à lui seul suffire à décider un adepte à quitter le havre de sécurité psychique qu'est pour lui la secte: il est nécessaire qu'il puisse apercevoir clairement les problèmes affectifs qui l'y ont mené et qu'il puisse être convaincu qu'il existe pour lui une meilleure solution.

Les parents, la famille, ou les amis d'un adepte ne doivent pas oublier que celui-ci:

1/ n’a pu être capté que parce qu'il était déjà dans une situation de difficulté psychique qui a pu être exploitée,

2) qu’il a été victime de manœuvres manipulatrices à peu près imparables pour quelqu'un non averti et dans l'état de déséquilibre où il se trouvait. II était d'avance prêt à accepter n'importe quelle promesse de renaissance à l’espoir.

En ce qui concerne le premier point, l'état de difficultés psychiques pouvait être lié à des problèmes familiaux (ou parfois de couple).

La conscience par les familles de cette possibilité est importante car elle met en évidence que dans ce cas un adepte n’aura aucun désir de quitter sa secte pour retourner dans un milieu qui par certains côtés peut lui être insupportable.

De même tout ce que pourra dire cette famille se trouve par là même d’avance disqualifié.

Cependant, si ceci peut être une cause, et s'il est souhaitable d'en prendre conscience, il faut bien se garder d’accepter pour autant de s'en sentir coupable.

Chacun de nous est en partie aussi conditionné par ses propres antécédents qu'il n'a pas choisis, ses propres lacunes, ses propres aveuglements, disons aussi ses propres illusions.

L'acceptation de l'idée d'une certaine possible responsabilité causale est certainement plus utile que le confinement dans les remords ou regrets stériles . La culpabilisation familiale fermerait toute opportunité de remédier à ce qui dans la situation d'origine a pu être pathogène.

De même, en se laissant aller sur ce terrain de la culpabilité, on pourrait être amené inconsciemment à des attitudes de condamnation et de rejet de l'adepte, pour "gommer" en quelque sorte sa propre 'faute' en la rejetant sur lui.

Un nécessaire premier examen doit s'efforcer de détecter loyalement ce qui a pu se passer dans la famille du fait des caractères, des habitudes, des routines, pour faire apparaître clairement les difficultés graves trop longtemps masquées et aider à les résoudre.

II s'agit là d'une démarche de thérapie familiale qui peut être un bon préalable, mais qui ne peut être menée à bien que sous la conduite d'un thérapeute spécialisé.

C’est quelquefois seulement en voyant le changement de climat familial que l'adepte pourra être accessible au sentiment qu'il peut disposer d'un entourage sur lequel il peut vraiment compter.

C'est alors qu'il pourra sentir que l'on a d'avance également confiance en lui, en ses aptitudes personnelles à se construire et à se faire reconnaître dans un mode d’existence qui corresponde plus authentiquement à ses qualités propres.

Le maintien contre vents et marées de l'affection sans condition (mais aussi sans aucune concession, ni approbation de la secte) de la part de la famille comme des amis est des plus important. L'adepte, à tout moment, doit être certain qu'il peut compter, s'il veut quitter la secte, sur une aide déjà acquise et sans reproches.

Il faut aussi penser que plus l'adepte est resté longtemps dans la secte, plus il a perdu le contact avec le monde et plus ils se sent vulnérable pour y effectuer un éventuel retour.

La chaleur de l'entourage affectif ne doit cependant pas devenir envahissante, car l'adepte qui envisage (même s'il ne se l'avoue pas encore) la possibilité de quitter sa secte ne peut être au fond de lui même que motivé que par le poids du manque de liberté qui pèse sur lui. Il est alors d'autant plus sensible à fuir toute autre forme d’autorité.

Le secret de la formule judicieuse réside dans une mise à disposition qui ne s'impose en aucune façon et qui laisse au sujet à chaque instant la liberté de choisir lui-même les distances qu'il souhaite.

Dans son attitude, la famille proche doit d'entrée marquer sans aucune ambiguïté:

1) Un refus total de toute collusion avec la secte, ses pratiques, ses idées.

Il convient d'affirmer fortement sa désapprobation des théories de la secte et le refus de même en discuter : 'tes certitudes sont les tiennes, j’ai les miennes, nos relations ne sont possibles que si toi aussi tu respectes mon libre choix'.

Il y a lieu de refuser toute forme d'aide matérielle, même Indirecte, sous quelque forme et sous quelque prétexte que ces soit, a fortiori des aides financières: l’adepte serait convaincu qu'il réussit ainsi à vous manipuler.

2/ L’amour familial qui reste et restera toujours intact et sans condition, de sorte que l'adepte sache qu'il sera toujours bien reçu s’il se présente en tant que parent (et non en tant qu'adepte).

Il s’agit de bien préciser que si l'on considère l'adhésion à la secte comme une erreur, cela ne sera jamais imputé comme une faute. Tout retour éventuel pourra donc se faire sans reproches.

II y a encore un point à éclaircir en ce qui concerne les attitudes de la famille.

Celle-ci, lorsqu'elle réalise ce qu'est la secte a généralement - et c'est compréhensible - des réactions très violentes.

La secte a détourné leur parent, l’a 'embobiné' par des manœuvres déloyales, etc...

Ce n'est certes pas faux, mais hélas personne ne peut jamais s'en prendre au seul vrai responsable: le gourou.

Les familles, faute de mieux, ont donc tendance à faire porter leur haine active sur les seuls 'responsables' directs qu'ils peuvent joindre.

Or, ceux-ci sont eux-mêmes des victimes qui ne diffèrent en rien du nouvel adepte.

Ceci va très loin puisqu'il a pu être établi que même au niveau de responsable national, des adeptes sont suffisamment intoxiqués pour croire vraiment à leur 'mission' !

Ces attaques contre des gens dont le parent-adepte est persuadé, avec raison, qu'ils croient à ce qu'ils disent et font, sont très mal supportées, et ont un effet négatif.

L'action directe et isolée de ta famille sur l'adepte, pour autant qu'il soit déjà vraiment entré dans la secte a généralement des résultats à peu près nuls, ou même négatifs. Son ignorance et ses maladresses achèvent de la déconsidérer.

II est plus intéressant d'avoir recours à des spécialistes ou à des associations spécialisées."

(Sectes, Les manipulations mentales - Chronique Sociale 1990)

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