Début de la discussion entre Bob M. et
l'animateur de la station de radio:
L'animateur: Il va être question de la
mystique de cultes religieux et de la Divine Light Mission
(Mission de la Lumière Divine). Si vous ignorez ce
qu'est la DLM, il s'agit d'une organisation qui a
été établie par les disciples du Guru
Maharaj Ji. Il est indien, et il est venu dans ce pays
(les USA, NDT) il y a 7 ans environs, pour
établir sa mission. Durant cette période, les
buts de la DLM ont changé. L'attitude des personnes
de la DLM a changé, elle est devenue
complètement différente. Cette
différence, c'est ce dont nous allons parler ce matin
avec Bob Mishler. Bob, sois le bienvenu à cette
émission.
Bob Mishler: Merci Gary.
Premiers
voyages de Maharaji aux USA en 1971 et
1972
(Retour à l' index)
L'animateur: Parlons en un peu. Cela a
commencé il y a 7 ans, c'est cela ?
Bob: Il y a environ 7 ans et demi. C'était
pendant l'été 1971, quand il est arrivé
aux USA pour la première fois.
L'animateur: Et à cette époque, il
avait 14 ans.
Bob: En fait, il avait 13 ans.
L'animateur: Et son frère et sa mère le
présentaient comme un maître parfait.
Bob: Oui, on peut le présenter comme ca ! A
cette époque, il disait qu'il était le
maître parfait. Lors de son premier voyage, sa
mère et son frère ne l'accompagnaient pas. Il
était venu seul. Les américains ont pu faire
connaissance avec eux en 1972, lorsqu'ils sont revenus
ensemble. Il était alors évident que
c'était eux qui dirigeaient tout.
L'animateur: Bon alors parlons-en. Il y eut une
époque où il avait beaucoup de disciples.
Premières
conférences de Maharaji aux USA (Retour
à l' index)
Bob: Oui, au début. En fait, lorsqu'il est
arrivé aux USA en 1971, on peut dire que le pays
était très mûr pour ce genre de chose.
Je me souviens que je l'ai vu à Boulder en Août
1971. A cette époque, n'importe quel leader spirituel
de n'importe quelle partie du monde venant aux Etats-Unis se
devait de passer par Boulder. Quand Maharaji est venu, au
moins 2000 personnes sont venues le voir lorsqu'il a fait sa
toute première conférence au Mackie Auditorium
de Boulder. Durant ces premières années, de
1971 à 1974, nous avons probablement initié de
50 à 60000 personnes aux Etats-Unis, à
Denver.
L'animateur: Autant de personnes à Denver
?
Bob: Nous avions beaucoup de disciples au Colorado.
En fait, en 1972, nous avons eu un grand programme
(conférence) qui a duré plusieurs jours. Il a
eu lieu à Montrose, Colorado, en plein-air, avec une
estrade dans un champ. Rien que pendant ce programme, nous
avons initié 2000 personnes.
L'animateur: La première fois que le guru est
venu ici, quel était son message ?
Bob: Au départ, quand il est arrivé,
son message était qu'il connaissait la
vérité, et que la vérité
était à l'intérieur de chacun. Il
parlait parfois de cette vérité, qu'on
l'appelle Dieu ou autrement, comme étant
l'énergie parfaite en chaque individu. Il disait que
c'était une chose qu'il pouvait révéler
à quiconque. Que c'était son but. On
l'appelait maître parfait parce qu'il avait
maîtrisé une chose parfaite, soi-disant cette
énergie parfaite en nous qui est responsable de la
vie.
En la révélant aux autres, il
révélait la seule chose pouvant
prétendre à la perfection,
lénergie primordiale de lunivers. En
gros, il demandait aux gens de venir lui demander cette
connaissance, qui serait donnée gratuitement. La
seule qualité requise était la
sincérité de la part de la personne qui la
demandait. Si vous pouviez la demander sincèrement,
pas par simple curiosité, mais parce que vous vouliez
connaître la vérité de la vie, alors il
vous révélait cette connaissance. En fait, il
ne faisait jamais linitiation lui-même,
cétait toujours à un de ses disciples de
le faire. A lépoque, ces disciples
étaient appelés Mahatmas. Les premières
années, eux aussi étaient tous indiens.
Il se qualifiait dhumble serviteur de Dieu, ayant
essentiellement reçu la responsabilité de
révéler cette connaissance aux autres, par son
père qui avait été son guru. Mais bien
quil y eut des personnes pour dire quil devait
être un dieu lui-même pour pouvoir
révéler Dieu, il le niait toujours. Il disait
: " Je ne prétend rien de tel. Ce que je
révèle - je ne vous le donne même pas -
cest une chose se trouvant déjà en vous.
Elle est en chacun. En le reconnaissant, quand elle vous est
révélée, en méditant sur elle,
vous pouvez atteindre la paix que l'on obtient en
connaissant la vérité. Lorsque vous aurez
trouvé la paix en vous, on obtiendra la paix ultime
dans ce monde".
L'animateur: Comment révélait-il la
vérité ?
Bob: Comme je lai dit, il ne la jamais
révélée à personne en
réalité.
Maharaji fait
ses premières cérémonies d'initiation
aux USA (Retour à l' index)
L'animateur: Comment la vérité
était-elle révélée ?
Bob: OK, elle était
révélée lors de ce quon appelait
une 'session de connaissance'. Cest une initiation qui
a lieu avec un de ses disciples qualifiés pour
accomplir cette fonction. Comme je lai dit, ils
avaient un titre spécial. On les appelait Mahatmas.
Actuellement on les appelle Initiateurs. Cétait
vraiment leur fonction : initier les nouvelles personnes
à la pratique de la connaissance.
Cette pratique de la connaissance se révèle
être en définitive tout un mode de vie. Le
cur de ce mode de vie est ce qui est enseigné
au départ pendant les sessions dinitiation, une
forme de méditation consistant en quatre techniques
de concentration. Ces quatre techniques étaient
supposées vous révéler la
lumière intérieure, ou lumière divine,
en vous, et également lharmonie divine, ou la
vibration, qui était en vous tout le temps. Il
était censé y avoir un nectar divin, source
dune nourriture intérieure, une sorte
délixir du bonheur suprême.
Lessentiel était bien sûr la vibration,
le saint nom, ou le verbe, dont il est question dans la
Bible.
L'animateur: Quest-ce quétait cet
élixir ?
Bob: Cet élixir était supposé
être le nectar divin.
L'animateur: Quest-ce que cétait
?
Bob: Dabord il faut comprendre quil
sagit de techniques qui sont vraiment des techniques
à pratiquer matériellement. La technique du
nectar était un mouvement de yoga qui consiste
à retourner sa langue vers larrière.
Certains critiques ont dit que le seul nectar que lon
peut expérimenter ainsi est la
sécrétion nasale.
La croyance est la suivante : la technique matérielle
nest quune façon datteindre une
sorte de conscience transcendante. Le nectar
nétait donc pas quelque chose de descriptible.
Vous deviez en ferez lexpérience.
Cétait pareil pour la lumière divine et
pour lharmonie céleste, ainsi que pour la
vibration primordiale.
L'animateur: Quand les premières personnes
sont entrées dans la Divine Light Mission,
était-ce appelé Divine Light Mission à
lorigine, ou avait-elle un autre nom ?
Bob: On lavait appelé Divine Light
Mission en Inde. Quand Maharaji est venu ici, il ny
avait aucune organisation. Cest lui qui ma
demandé de fonder la Divine Light Mission ici aux
Etats-Unis. Je lai fait en Septembre 1971.
L'animateur: Les personnes qui se sont
engagées avec le guru venaient-elles de tous les
groupes religieux ?
Bob: Cest exact.
Bob Mishler
est converti par Bill Patterson (Retour
à l' index)
L'animateur: Comment y êtes-vous venu ?
Bob: Je suis venu à Maharaji par
lintermédiaire dun de mes anciens
élèves. Javais étudié le
yoga en Inde en 1968, et quand je suis revenu aux
Etats-Unis, jai commencé à enseigner la
pratique du yoga à mes amis. Ca a pris de
lampleur grâce à mon engagement à
lUniversité Libre de Denver (Denver Free
University). Jy avais alors un élève qui
sappelait Bill Patterson. Bill avait assisté
à un certain nombre de mes cours de yoga, puis il
avait décidé de se rendre en Inde pour y
poursuivre ses études. Nous avions discuté de
son voyage avant quil le fasse. Pour être bref,
il ma dit à son retour quil y avait
trouvé un guru.
Je pense que cela se passait en Juin 1971. Il ma
parlé de ce garçon de 13 ans qui était
son guru. Je me suis dit que cela semblait
intéressant. Il me semblait que les enseignements que
Bill recevait du guru étaient en harmonie avec la
tradition yoguique. Il me dit que son guru devait même
venir aux Etats-Unis. Je lui ai dit de ne pas oublier de me
prévenir sil venait, que jaimerais le
rencontrer. Je ne mattendais pas à ce
quil vienne si tôt, mais cest ce
quil a fait.
Il est arrivé en Juillet. Il est dabord
allé à Los Angeles, et 15 jours plus tard il
était à Boulder. Quand il est arrivé,
Bill ma bien sûr demandé de venir.
Dès que je suis arrivé, Bill ma fait
entrer dans la pièce où jai
rencontré Maharaji. Il ma impressionné.
Il parlait avec beaucoup de confiance et
dautorité. Pour lessentiel, javais
limpression quà linverse de
beaucoup dautres Yogis qui étaient venu en
Occident essentiellement pour commercialiser la tradition
yoguique, à mon avis, il ne vendait pas la
méditation. Il disait souvent quon ne pouvait
donner un prix à une chose qui nen avait
pas.
Il disait quil fallait donner gratuitement à
chacun ce quil est si important que chacun
possède. Que la seule nécessité
était quil soit sincère dans sa
recherche de la vérité, et quelle lui
serait alors révélée. Javais
limpression quil était sincère, et
quand il a dit que sa mission était de
répandre cette méditation aussi largement que
possible, jai proposé de laider comme je
pourrais.
Lanimateur: est-il juste de dire que vous
êtes devenu un de ses disciples ?
Bob: Oui, cest juste. Il était en fait
le leader, et pour pouvoir être son assistant
dune façon ou de lautre, il fallait
être son disciple.
Les premiers
premies des USA sélectionnés pour l'initiation
(Retour à l' index)
L'animateur: D'accord. Au départ les gens
venaient à lui pour recevoir cette connaissance. J'ai
compris qu'ils la recevaient comme un flash de
lumière aveuglante, certains l'ont
prétendu.
Bob: Comme je l'ai dit, il y avait ces sessions
d'initiation. D'abord il fallait être
sélectionné pour pouvoir y assister. Pour
commencer, il fallait écouter Maharaji donner
satsang.
L'animateur: Quoi?
Bob: Excusez-moi, c'est un mot particulier
utilisé dans la Divine Light Mission. Il vient du
Hindi, et on pourrait le traduire à peu près
par 'compagnie de la vérité'. C'est le nom qui
est donné aux conférence que donne le guru. En
réalité, le Satsang est quelque chose de
très important dans la pratique de la connaissance de
la Divine Light Mission. Bon, vous l'écoutez donner
ses conférences - les satsangs - et vous
écoutez également certains de ses
dévots donner également ces conférences
de satsang.
Une fois que vous êtes convaincu qu'il y a une chose
que vous avez envie d'essayer, que vous voulez
sincèrement connaître, vous l'exprimez. Vous
demandez à recevoir la connaissance, puis vous
êtes sélectionné selon ce qu'ils
pensent, c'est à dire que vous êtes prêt
ou non, dans tous les cas. A cette époque il y avait
un Mahatma, assisté de un ou deux dévots.
Dès que vous étiez sélectionné,
vous pouviez aller dans une des sessions d'initiation qui
duraient parfois jusqu'à 8 ou 10 heures.
L'animateur: D'accord, j'ai parlé à
certaines personnes. En fait j'ai rencontré la
mère de Guru Maharaji, je pense que c'était en
1972, il y a eu une réunion que vous aviez
organisée à Redrocks. C'était aussi en
1972?
Bob: Oui, c'était en 1972.
Maharaji dit
que les dévots n'ont pas besoin d'abandonner leur
religion (Retour à l' index)
L'animateur: J'ai eu la chance d'y assister, et j'ai
trouvé ca assez intéressant, mais pas plus que
beaucoup d'autres choses que j'avais déjà
entendues. Ce qui était étonnant,
c'était de voir tous les jeunes qui étaient
impliqués, à quel point ils étaient
dévoués. Tout ceci était traduit et
suivait en quelque sorte leur religion préexistante.
S'ils étaient catholiques, ils avaient un point de
vue très catholique de tout le processus. Si vous
n'acceptiez pas Guru Maharaj Ji quand la lumière vous
était offerte, vous ne pouviez être
sauvé, tout à fait comme dans la religion
d'aujourd'hui. Tout ceci a changé. Comment ?
Bob: Je ne sais pas si ca a vraiment beaucoup
changé. Au tout début, Maharaji insistait
beaucoup sur le fait de ne pas démarrer une nouvelle
religion. Pour lui, ce qu'il offrait ne devait pas
interférer avec vos croyances religieuses actuelles,
d'aucune façon. En fait, cela devait les
améliorer de sorte que tout à coup, pour la
première fois, vous compreniez ce dont la Bible
parlait vraiment, parce que vous en faisiez vous-même
l'expérience.
L'idée était qu'il faisait une chose qui
allait réunir toutes les religions du monde. Les gens
étaient donc encouragés à apporter leur
tradition religieuse dans la Mission de la Lumière
Divine. C'est probablement pour cette raison que vous avez
observé que les gens interprétaient les
pratiques de la Mission de la Lumière Divine selon
leurs origines religieuses. Je pense que, jusqu'à un
certain point, c'est probablement ainsi qu'ils
présentent les choses aux personnes
intéressées, ou qui essaient de
s'intéresser aujourd'hui à la MLD.
Les
dévots sérieux ont toujours abandonné
leur religion (Retour à l'
index)
Mais en même temps, c'est devenu en soi une religion.
Je ne pense pas que qui que ce soit puisse le nier. Ils ont
tout un dogme, un mode de vie, une façon de vivre,
qu'ils appellent la connaissance. Ce n'est pas juste une
sorte d'expérience singulière que l'on
transpose dans sa vie de tous les jours, comme
c'était censé être au départ.
C'est tout un système d'idolâtrie où
vous devez accepter le guru en tant que Dieu.
L'animateur: Ils disent aujourd'hui que le Guru est
la réincarnation de Dieu. Qu'il est Dieu. Qu'il n'est
pas un simple messager. Qu'il est, comme le diraient les
chrétiens ou d'autres religions, un Messie. dans la
religion chrétienne, quelqu'un comme
Jésus.
Bob: C'est tout à fait ce qu'ils diraient, je
pense. Qu'il est une personnification de cette puissance, et
que cette puissance est Dieu. C'est comme cela que nous
avons été amenés à
appréhender Dieu. En Inde, certains vont argumenter
avec vous pendant des heures, en disant " non ,non,
non, il est plus grand que Dieu". Pour nous cela
n'a pas de sens du fait que nous comprenons Dieu comme celui
qui est tout-puissant. C'est ainsi qu'ils le voient, comme
une personnification de cette force toute puissante qui
crée, qui anime et illumine tous les êtres.
L'animateur: Que s'est il passé quand vous
avez vu ces changements se produire dans la MLD, que ce que
le Guru représentait a changé ? Comment cela
vous a-t-il affecté ?
Bob: il sagit de quelques chose de plus
complexes que les changements que jai pu traverser
durant cette période. Cela ma affecté
dans le sens ou je me suis dit que nous avions la
responsabilité dêtre ce que nous
étions censé être réellement. Le
changer en autre chose ne me plaisait pas. Cest au
fond mon désaccord avec Maharaji sur ce point qui
ma amené à démissionner.
Pendant lessentiel du temps où jai
été engagé, jai suivi le
système de croyance dominant. Que Guru Maharaj Ji
soit Dieu ou pas nétait pas important.
Limportant était que si vous lui étiez
dévoué, vous le suiviez totalement.
Quoiquil dise, même si cela navait aucun
sens pour vous, vous trouviez une façon de lui donner
un sens. Je le faisais aussi. Je le faisais bien sûr
aussi beaucoup pour les dévots, car
jétais un des porte-parole majeur du
mouvement.
Parallèle
entre la DLM et le suicide en groupe de Jonestown
(Retour à l' index)
Lanimateur: Les Disciples du Temple (disciples
de Jim Jones en Guyana, NDT) ont défrayé la
chronique récemment avec leur suicide de groupe,
entre autres choses. Peu après, nous avons su par les
médias que vous aviez affirmé certaines choses
concernant la MLD et certaines pratiques qui, selon vous,
sapprochaient de celles des Disciples du Temple.
Pouvez-vous nous en parler ?
Bob : Oui. Laissez-moi dabord vous exposer mon
raisonnement. Quand jai quitté la MLD, en 1977,
je ne pouvais plus être daccord avec ce que
faisais le Guru. Jen étais arrivé
à cette conclusion 1 an et demi auparavant. Je
navais jamais vraiment vécu avec le guru, si ce
nest que je voyageais dans le même groupe de
personnes que lui. Je navais jamais réellement
vécu avec lui ni été son confident
avant quil ne se sépare du reste de sa
famille.
Il y a eu une période, en 1974, où
cétait vraiment la guerre
déclarée au sein de la DLM, avec sa
mère et son frère aîné. Maharaji
a pris le contrôle de la mission. A cette
époque, il a commencé a vraiment compter sur
moi. Et après cela, jai vécu avec lui.
En vivant avec lui, jai commencé à voir
les excès dans la dévotion et la pratique, qui
me semblaient aller à lencontre du
développement spirituel des dévots.
Javais attribué cela à sa mère et
à son frère. Mais une fois quils
étaient hors circuit, ca ne me semblait plus
nécessaire. En tout cas cétait mon avis,
et javais toujours trouvé Maharaji très
sincère et très raisonnable. En fait, pendant
cette période, nous avions vraiment
décidé deffectuer certains changements.
Au départ, vers la fin 1975, nous avons
commencé ce que jappellerais un changement de
direction majeur dans la MLD.
Maharaji
renonce à se retirer en 1976 (Retour
à l' index)
Maharaji et moi en étions arrivé à la
conclusion que cétait nécessaire autant
pour ses dévots que pour son propre bien. Il
sagissait de changer cette croyance quil
était Dieu, en en parlant et en le
démentissant, et en prenant la responsabilité
de dé-programmer cette croyance de nos propres
membres. Afin quil ne devienne pas le genre de
dirigeant de culte quil est devenu
aujourdhui.
A peu près au milieu de lannée 1976,
Maharaji est devenu très incertain de son propre sort
si nous continuions cette entreprise. Il se disait
quil allait automatiquement perdre son emprise sur ses
dévots, comme cela avait été
jusqualors.
Lanimateur : Etait-ce conscient de sa part
?
Bob : Oh oui. Cétait très
conscient. Nous en avons débattu, et nous avons
souligné les différentes perspectives qui
soffraient à lui. A cette
époque-là, ce que javais prévu
pour lui et avec lui, et jusqu'à la mi-1976 il
était totalement daccord, cétait
dutiliser beaucoup de largent qui lui
était parvenu sous forme de cadeaux de ses
dévots pour faire des investissements. Cela lui
aurait permis de devenir financièrement
indépendant du soutien continuel des
dévots.
Il sétait habitué à un mode de
vie très luxueux. Une des raisons principales de
continuer à faire croire aux membres quil
était Dieu, cétait pour sassurer
quils allaient continuer à le soutenir dans son
mode de vie. Sil pensait devoir faire certains
sacrifices en ce qui concerne son mode de vie (et il
était devenu évident courant 1976 que ca
allait être le cas), alors il navait pas de
raison de vouloir continuer cela.
Cest là que nous sommes arrivé à
la croisée des chemins, pour ainsi dire. Et le
résultat cest que je suis tout simplement
parti, parce que je métais rendu compte que je
ne pourrais pas le changer. Sil avait voulu changer de
lui-même, jaurais été très
désireux de laider. Comme il navait pas
lintention de changer, alors je nallais
sûrement pas rester : il avait transformé ce
qui était au départ une mission pour
répandre la méditation gratuitement aux gens,
en quelque chose qui sollicitait des dons pour le faire, et
utilisait tous ces fonds pour financer son train de vie
luxueux.
Jai donc démissionné de la Divine Light
Mission en janvier 1977, mais pendant les derniers mois de
1976 je nétais plus vraiment impliqué.
Il avait été compris que je
démissionnais. Je nai rien dit car javais
limpression à cette époque que beaucoup
de choses que je savais ne seraient pas très bien
reçues. Après tout javais
été à la tête de la DLM durant
toute cette époque, et les gens avaient toute sortes
didées sur moi. Je me disais que cela ne
présentait aucun intérêt pour les
personnes autres que les membres actuels, et la plupart
dentre-eux ne voulaient vraiment rien savoir de ce que
je connaissais.
L'autorité
de Maharaji est dangereuse et source de corruption
(Retour à l' index)
Après les incidents de Guyana, je me suis rendu
compte quil y avait des similitudes frappantes avec le
groupe des dévots du Temple. Il y avait eu une
évolution au fil des années, et des
détériorations psychologiques semblables
à celles que le révérend Jones
était censé avoir traversé. Toute cette
structure de croyances, la séparation dans la
réalité entre ...
Lanimateur : Avaient-ils envisagé de se
suicider ?
Bob : Non, je ne pense pas quil y ait eu un
accord de suicide ni quoi que ce soit de ce genre. Ce dont
je veux parler, cest de ce genre de croyance, du
pouvoir absolu de contrôle dune personne sur une
autre et de la croyance quil faut obéir
à quoi que dise cette personne. Ce dont je parle,
cest de ce genre de pouvoir, de limpact de ce
pouvoir sur les autres et sur la personne même qui a
ce pouvoir, de la sorte dinfluence corrompue
quexerce ce type de pouvoir sur les individus.
Jai vu Maharaji traverser une immense
détérioration psychologique pendant la
période où jai vécu avec lui.
Dans un sens, c'était son affaire personnelle. Mais
jai aussi compris que les croyances des premies
étaient également leurs affaires personnelles,
à un autre niveau.
Maharaji
tente de cacher son comportement (Retour
à l' index)
Lanimateur : Quest-ce quun premie
?
Bob : Premie est le nom donné aux membres de
la MLD. Ca vient du mot Hindi prem qui signifie
amour. En gros, un premie et une personne qui aime Dieu,
Guru Maharaji, on peut le dire de diverses façons. Un
amoureux de la vérité. Mais jai
affirmé quelque chose. Ce faisant, je voulais mettre
en évidence beaucoup de choses, et ces choses ont
été délibérément
cachées aux membres de la MLD.
Lanimateur : A-t-il profité de sa
position pour autre chose que simplement acquérir des
biens assez mondains ?
Bob : Profiter est une question
dinterprétation. Je sais que tout critique
dirigée vers Guru Maharaji peut être
rationalisée par ses disciples très
dévoués. Simplement parce quils lui
accordent toute licence par le fait quil est Dieu : il
peut faire nimporte quoi.
Voilà ce que ca signifie, en tout cas cest ce
que je pense. Il est très hypocrite denseigner
aux gens un mode de vie censé mener à la
satisfaction, tel que la vérité spirituelle,
et de vivre soi-même dune façon
totalement opposée. Cela devient encore plus
hypocrite lorsque vous ne faites pas juste le contraire,
mais quand vous faites beaucoup defforts et que vous
prenez beaucoup de soins pour vous assurer que personne ne
le sache.
Maharaji
n'est pas un coureur de femmes (Retour
à l' index)
Lanimateur : Il y a eu des rumeurs. Je ne sais
pas si elles étaient fondées ou non sur des
faits. Il aurait profité de nombreuses jeunes femmes
qui étaient membres de la DLM, grâce à
sa situation. Est-ce vrai daprès ce que vous
savez ?
Bob: Non. A ma connaissance, ce nest pas vrai.
Mais cest vrai pour un certain nombre de ses Mahatmas.
Et il y a eu beaucoup de problèmes à ce niveau
avec les Mahatmas. Je ne suis pas au courant du fait que
Maharaji aurait profité de femmes parmi ses
disciples.
La vie
opulente de Maharaji (Retour à l'
index)
Lanimateur : Le Maharaji est-il riche
aujourdhui ?
Bob : Je ne sais pas exactement ce quil
possède, mais je peux affirmer quil est un
homme riche. Cela peut sembler assez ambigu, mais sa
situation financière est un peu ambiguë, parce
quune grande partie de sa richesse lui est
apportée par son Eglise.
Il a des revenus considérables et non imposables qui
lui viennent de ses disciples, sous forme de dons. La
façon dont il les utilise, quand jétais
là, il les dépensait. Les sommes dargent
quil pouvait dépenser étaient
étonnantes.
Lanimateur : Il a de nombreuses voitures de
sport, je crois, et les gens lui donnent des choses il me
semble.
Bob : Oui, et la DLM lui achetait aussi beaucoup de
choses. A chaque fois quil voulait quelque chose, il
importait peu que nous ayons largent pour
lacheter ou pas. Il fallait lavoir, dune
façon ou dune autre.
Lanimateur : Je me souviens lorsquil a
acheté une Mercédès. Il y a eu toute
une histoire à ce propos.
Bob : Oui, et depuis, il a du avoir au moins trois
Mercédes, deux Rolls-Royce, et au moins trois ou
quatre autres voitures de luxe, chacune 150 à 200.000
Francs (valeur en 1979, date de linterview, NDT). Il
ne lui suffisait pas d'en den avoir une, il en fallait
toute une flotte.
Les disciples
ont peur de Bob Mishler (Retour à l'
index)
Lanimateur : Comment les membres de la DLM vous
considèrent-ils aujourdhui ? Vous
considèrent-ils comme une sorte de Judas ?
Bob : A mon avis, il faudrait le leur demander. Ils
ont un nom particulier pour une personne comme moi, je crois
que cest une sorte de Judas. Ils lappellent
Munmat. Quelquun qui est devenu anti-guru. Je pense
quà lexception de très peu de
personnes, vraiment très peu, qui sont actuellement
membres et qui croient encore en Guru Maharaji, et qui ont
eu le courage de me parler et peuvent encore communiquer
avec moi, la plupart ont vraiment peur de me parler. Parce
que je suis comme quelquun qui est complètement
dans sa tête.
La tête, le mental, cest une chose très
dangereuse pour un premie. Cest le symbole de tout ce
qui peut vous faire douter de la vérité que
Guru Maharaji vous a révélée. En fait,
il a même ordonné à ses disciples de ne
jamais garder la moindre place pour le doute dans leur
esprit. Ils sont censés contrôler leurs
pensées par la pratique de la méditation. Par
conséquent, le fait de parler à une personne
comme moi, soi-disant complètement dans sa
tête, serait une chose très dangereuse. Ca
pourrait les embrouiller.
Début dune discussion entre Bob M.,
lanimateur, et des auditeurs appelant par
téléphone:
Auditeur N° 1: Cest vraiment un
soulagement dentendre une personne qui a quitté
un de ces cultes religieux, et pas une autre chanson pour
convertir les gens. Dans quelle but parlez-vous maintenant
contre cette Eglise ? Parlez-vous simplement de votre cas,
ou essayez-vous de convaincre dautres personnes de
séloigner du groupe ? Essayez-vous de leur
faire avoir une vision plus objective ?
Bob : Je crois être daccord avec vous
quand vous dites que jessaie dencourager les
gens à avoir un regard plus critique sur lui, surtout
ceux qui sont dans une situation où ils influencent
les autres membres. Je ne mattend pas à ce que
beaucoup de membres actuels écoutent ce que je dis,
mais peut-être que leurs familles vont le faire,
peut-être que certains de leurs amis vont le
faire.
En fait, depuis ce que jai dit à propos de
lincident en Guyana (suicide collectif de membres
dun culte), jai reçu continuellement des
appels de parents, damis et de membres de leurs
familles inquiets, de tout le pays. Ils mont
demandé si je pouvais leur donner des informations,
ils voulaient me parler de ce quils pouvaient faire,
de la façon de parler à leurs proches qui sont
toujours impliqués. Ils ne savent absolument pas
comment les joindre, car cest un système
tellement fermé.
Auditeur N° 1: Est-ce un problème
pour vous que de faire quils vous écoutent ?
Est-il difficile de les voir seuls ? La plupart
dentre-eux restent-ils toujours ensemble ?
Bob : Oui, ils vivent dans leur propre monde,
dans un sens.
Auditeur N° 1: Jai essayé de
leur parler. Je pourrais les caractériser en disant
quen général ils sont jeunes, assez
déconnectés, apeurés ou
embrouillés, avec très peu de capacités
à se débrouiller dans le monde à
lextérieur dun groupe. Une autre chose
qui me vient à lesprit, cest que
peut-être ils recherchent les bons parents quils
nont pas eu. Peut-être quils sont issus de
situations familiales assez malheureuses, ce qui nest
pas inhabituel. Vous savez, peut-être même
est-ce typique des gens en groupes.
Bob : Oui, je crois que ce que vous dites
sapplique à certaines des personnes
impliquées. Il est difficile denglober tout le
monde dans une généralisation.
Auditeur N° 1: Bien sûr. Jai
rencontré certaines personnes manifestement
intelligentes. Jai parlé à une personnes
qui avait fait des études poussées. Jai
été à un des satsangs. La personne
avait lair assez intelligente. Je lui ai
demandé : « Quen est-il du comportement du
Guru ? Et le fait quil est trop gros ? Et pourquoi
a-t-il des contraventions pour excès de vitesse avec
sa Maserati ? Ils est jeune, et il sest marié
à une femme qui doit avoir 10 ans de plus que lui, il
a déjà plusieurs enfants. Ca m'a lair
bien lourd tout ca». Le type a répondu : «
Cela ne me regarde vraiment pas. » Je crois que dans
cette église, chacun accepte plus ou moins certaines
choses, comme dans nimporte quelle autre
église.
L'animateur: Il a pourtant des gens qui ont une
profession, des avocats, pas uniquement des âmes
perdues. Je ne sais pas si cest toujours comme ca,
mais cétait ainsi lorsque jai
fréquenté la DLM. Il y avait également
des gens très intégrés à la
société.
Auditeur N°1 : Ce nest pas parce
quon est avocat, ou quelque chose comme ca, quon
nest pas une proie facile. Regardez les
médiums, comme Uri Geller. Ils ont fait venir des
scientifiques, car ils savent très bien quon
peu être trompé par des illusions
doptique, etc. Les seuls qui ont pu démystifier
des gens comme Uri Geller ont été les
illusionnistes ; les vrais sceptiques. Ils connaissaient les
diverses astuces - la main qui va plus vite que
lil qui la suit, etc. Ils disaient : laissez-moi
entrer dans la pièce où Uri Geller fait un de
ses tours, et je vous montrerai comment je fais la
même chose.
Lanimateur : Ils faisaient les mêmes
choses avec des tours dillusionnistes. Il y a eu des
études faites avec Uri Geller .... Je nai pas
envie dentrer là-dedans.
Bob : Je crois que ce que vous voulez dire cest
quil y a toute sorte de raisons pour lesquelles les
gens ont besoin de croire en quelque chose. Il y a un autre
aspect à prendre en considération :
lorsquune personne croit vraiment que quelque chose
lui arrive. Cest ce qui sest produit pour
beaucoup de gens impliqués dans la DLM : ils ont des
expériences qui sont très satisfaisantes et
qui les comblent.
Ma seule objection est quon leur apprend à
attribuer toute expérience au guru lui-même.
Cest là quils se font exploiter.
Auditeur N°1 : Je crois que chaque personne est
Dieu, et que Dieu est en lhomme. Cest à
chacun de nous de trouver Dieu en soi, et de
développer cette capacité au mieux. Faites de
votre mieux, et il ne vous arrivera que du bien. Cest
ce à quoi je crois vraiment, et je me demandais si
notre hôte est daccord et sil travaille
toujours pour la divinité.
Bob : Eh bien, je ne pense pas avoir jamais
cherché la divinité ailleurs quen moi.
Cest ce que Maharaji enseignait au tout début.
Ce nest quau cours du temps que ca a
changé, et que cest devenu un culte de la
personnalité.
Auditeur N°1 : Je me souviens quen 1971,
à New York, limpression quon retirait de
leur publicité, cest que le Guru était
Dieu. Il ne le disait pourtant jamais, mais tout le monde
autour de lui disait quil était Dieu.
Bob : Tout à fait. A nouveau, cela montre
toute la latitude quil y avait. Vous pouviez croire
quil était Dieu si vous le vouliez. Je ne
voulais pas croire quil était Dieu, et je ne
lai donc pas cru.
Lanimateur (à lauditeur) : OK,
merci, au revoir.
Auditeur N°2 : Bob, je suppose que vous avez
quitté la DLM ?
Bob : Oui, cest exact.
Maharaji boit
de l'alcool pour soulager son stress (Retour
à l' index)
Auditeur N°2 : Que faites-vous maintenant ?
Avez-vous changé vos croyances spirituelles
dune façon importante depuis ce moment ? En
dautres termes, quavez-vous vu, ou que
navez-vous pas vu, dans le guru qui vous a fait
quitter tout ca ?
Bob : Eh bien, ce que jai surtout
constaté cest que le guru nétait
pas ce quil était censé être. En
fait, non seulement il nétait divin
daucune façon, mais il nétait
même pas capable de guider ses disciples. Il nen
savait pas lui-même suffisamment sur la
méditation pour instruire ses disciples qui
enseignaient la méditation en son nom (les Mahatmas,
NDT), lorsque ceux-ci avaient des questions.
Alors quil était supposé
révéler les moyens datteindre la paix
parfaite à tous ses disciples, il avait
lui-même dimmenses problèmes
danxiété quil combattait par
lalcool. Ca lui a même provoqué de
lhypertension, qui est une forme
dintériorisation de
lanxiété.
Voilà donc un homme supposé
révéler la paix parfaite aux autres, et je me
suis rendu compte quil ne pouvait même pas
diriger sa propre vie, sans parler de celle des autres.
Auditeur N°2 : Ce qui me dépasse,
cest que gens puissent croire quun enfant de 15
ans est Dieu. Ce que lon sait de Jésus par le
Nouveau Testament est tellement différent.
Lanimateur : Il faut quand même dire que
ce qui a été écrit la
été longtemps après, et cest ce
que ses disciples ont vu de lui. Il nétait pas
nécessairement ainsi.
Les disciples
ne savent pas comment est Maharaji quand il n'est pas sur
scène (Retour à l' index)
Bob: Noubliez pas non plus que Maharaji fait du
bon spectacle, et que les jeux de scène quil
utilise sont très séduisants pour la
conscience dun groupe tel que celui dans lequel il
apparaît. La plupart des membres ne lont jamais
vu tel quil est en réalité. Ils ne
lont vu que dans des conditions très bien mises
en scène et très bien planifiées.
Auditeur N°2 : Je crois que lessentiel de
tout ceci, cest que les Ecritures disent que dans les
derniers jours beaucoup de faux Christ apparaîtront,
en prétendant être le Christ.
Lanimateur : Sauf que nous en avons eu depuis
2000 ou 3000 ans.
Auditeur N°3 : Bob, je veux vous
féliciter davoir choisi les gens les plus
naïfs de lunivers à qui parler de
laventure de votre mission.
Lanimateur : Je me demande ce que cela veut
dire.
Bob : En tout cas, je crois quils se
sélectionnent eux-mêmes. Lappel
téléphonique arrive, et peut-être que
cest une personne naïve. Je pense que les gens
qui le sont croient que cest de leur faute sils
sont naïfs et quils croient nimporte qui si
innocemment.
Lanimateur : Nest-ce pas également
vrai de pratiquement tout disciple dévot dune
religion ?
Bob : Je dirais que non. Dans ce sens, je ne pense
pas quils soient très différent de qui
que ce soit dautre. Je crois que certaines des
personnes que jy ai rencontré sont parmi les
meilleures personnes que jaie jamais rencontré.
Dans un sens, cest une honte quelles soient
ainsi dupées. En tout cas, comme jai
essayé de lexpliquer à lun des
auditeurs qui a appelé, ils ont tiré beaucoup
de profit de leur association les uns avec les autres, et
ils ont leur propre expérience.
Le problème survient quand on constate ce que ce
genre de croyance coûte à ces personnes. La
nature de leur croyance est telle que lorsque tout va bien
dans leur vie, cest par la grâce de Guru
Maharaji, et quand tout va mal, cest de leur faute.
Cest à cause de leur mental. Ils ont cette
sorte dobligation de croire que tout ce qui leur est
bénéfique vient du guru, et tout ce qui ne va
pas, cest parce quils nont pas fait assez
deffort. Beaucoup dentre-eux ont donc de grandes
difficultés. Ils en souffrent beaucoup.
Beaucoup de ces personnes qui ont un métier et que
vous mentionniez auparavant ont du renoncer à leur
métier, simplement parce que leur nouvelle
nécessité est dassister à ces
festivals que le guru fait constamment. Il va même en
faire un à Denver dans 15 jours.
Ils voyagent dans tout le pays, et dans dautres pays
du monde pour y assister, en moyenne tous les 3 à 4
mois. Par conséquent, ils ne peuvent pas garder leur
travail. Ils ne peuvent conserver leur profession. Le
résultat est quils sappauvrissent. Non
seulement ils doivent payer pour aller à ces
festivals, mais il est aussi attendu deux quils
fassent des dons financiers au guru, lorsquils
participent à la cérémonie rituelle
où ils lui embrassent les pieds.
Ce genre de croyance a donc un prix pour les gens,
même sils ont limpression den tirer
quelque chose. Cest très captivant, mais il y a
un élément sinistre qui est caché aux
gens.
Auditeur N°4 : Tout est en soi, dans le corps et
dans lesprit. Je suis daccord, si cest ce
quil prêche. Mais comment son personnage
sexplique-t-il ? Est-ce une sorte de magicien, ou
quelquun qui a des pouvoirs extraordinaires ? Bien
sûr je ne lai jamais vu sur scène.
Bob : La moindre des choses à savoir sur lui,
cest quil a hérité des disciples
de son père. En réalité cest son
père qui a créé la DLM. Son père
est mort quand il avait 7 ans, et on la mis sur le
trône de son père. Il avait donc une immense
foule de disciples en Inde, et il avait déjà
joué son rôle pendant 5 ans avant
darriver ici.
Il avait donc déjà une bonne pratique, car
cest une sorte de phénomène de groupe
qui se produit avec lui. Dans une foule, les gens sont
réceptifs à des images auxquelles ils ne
seraient pas réceptifs en tête à
tête. En tout cas ces images ont un impact sur eux. Il
avait lhabitude de raconter son histoire à une
foule réceptive de chercheurs passionnés, qui
désiraient une compréhension plus profonde de
leur pratique spirituelle.
Il disait des choses que chacun peut comprendre, et cela
produisait une sorte de réaction entre la foule et
lui. On le décrivait comme le maître. Il
était celui qui est assis sur un trône
posé sur une estrade.
Auditeur N°4 : Vous voulez donc dire que
nimporte quel garçon de 13 ans avec ce type
dentraînement et de formation pourrait faire la
même chose ?
Bob : Je ne dis pas que chacun le pourrait. Il faut
évidemment avoir certaines aptitudes.
Auditeur N°4 : Et du charisme ?
Bob: Oui, du charisme. Cest de cela quil
sagit. Il ne faut pas seulement que celui qui parle le
fasse avec une autorité absolue, il faut aussi que ca
soit renvoyé par la foule. La foule doit y être
réceptive.
Jai par exemple été avec cette
même personne dans beaucoup de situations où il
ne semblait pas important. On ne le remarquait pas. En
réalité, la plupart du temps, il avait
beaucoup de mal à attirer lattention des gens
ou à gérer les interactions quotidiennes avec
les autres. Quand il était sur son trône et sur
scène, à parler dans un micro branché
sur une sono, il avait son charisme.
Lanimateur : Il y a eu beaucoup de jeunes
leader religieux par le passé. Il y a actuellement un
jeune prédicateur.
Bob : Krishnamurti était un autre exemple de
personne ayant pris ce rôle de bonne heure. Bien
sûr, en vieillissant, il a réalisé que
ca nallait pas. Il sest effacé. Je
lai proposé aussi à Maharaji.
Peut-être quun jour il lâchera ces gens,
et il cessera de leur pomper leur argent. Ce serait
probablement dans lintérêt de chacun
quil le fasse. Il nen est pas encore à ce
point. [Note de l'éditeur: Cliquer
ici
pour lire le discours de démission de Krishnamurti' -
en anglais.]
Auditeur N°4 : Japprécie beaucoup
votre effort pour partager vos expériences et vos
réflexions avec le public. Jespère que
davantage de gens vous écouteront et ne tomberont pas
dans ce que vous êtes tombé.
Bob : Merci.
Auditeur N°5 : Bonjour. Je suis chrétien
et jappelle dAlbuquerque. Je suppose que vous
êtes Juif, cest exact
Lanimateur: Oui. Mais ce que jai dit
sapplique pour toute religion.
Auditeur N°5 : Je suis chrétien, et ca
mennuie parce que je sais quen tant que Juif,
vous nacceptez pas Jésus comme votre Messie. Je
dirais que les différences entre Jésus et
Maharaji sont importantes.
Lanimateur : je voudrais commencer par dire que
mon but nest pas de changer les croyances religieuses
de qui que ce soit. Lune de nos responsabilités
est de reconnaître notre liberté de choix, et
de reconnaître également les similitudes entre
tous les mouvements religieux.
Il sest passé la même chose dans le
Christianisme, dans la Divine Light Mission, et à
diverses époques de lhistoire du Judaïsme
lorsque des Messies Juifs sont apparus. Ils ont eu
énormément de disciples, beaucoup. Pareil pour
lIslam et lHindouisme. Il faut reconnaître
cet aspect dans toutes les philosophies religieuses.
Auditeur N°5 : Je suis content que vous ayez
soulevé ce point. Je ne crains pas la comparaison
entre Jésus et Bouddha, Mahomet, Maharaji ou autre.
Je pense que la Bible se suffit à elle-même. A
mon avis, mon propre scepticisme, ou celui de quiconque, ne
peuvent réduire le fait que Jésus était
ce quil prétendait.
Lanimateur : Ce qui est important, cest
ce que vous croyez. Tant que vous le croyez, tout va bien.
Mais ce nest quun système de croyance,
car il ny a de preuve dans aucune religion.
Auditeur N°5 : Comme on dit, la preuve se trouve
dans le gâteau !
Lanimateur : Pas forcément. Je pense que
ce qui vous apporte la satisfaction, cest ce en quoi
vous croyez, si vous y croyez fortement et que ca change
votre vie. En réalité, je crois que cest
tout ce quune religion peut faire.
Auditeur N°5 : Je crois quil est possible
dêtre sincère, mais il est
également possible dêtre sincère
tout en se trompant, ainsi quil la
été prouvé ce matin.
Bob : Je ne crois pas que ca soit aussi simple que
cela. Il y a une chose quil nest pas possible de
faire, sauf à travers votre propre foi, cest de
mettre Jésus à lépreuve. Par
votre foi, vous le pouvez. Pour les premies, les membres de
la Divine Light Mission, ils peuvent vraiment mettre
Maharaji à lépreuve, parce quil
est présent.
Ils ont tendance à rationaliser ce quil fait.
Jai vécu avec lui, et jai pu le voir tel
quil est, et non tel quil est
présenté sur scène. En le faisant,
jai constaté quil nétait pas
tel quil se prétend. Cest pourquoi je
pense quil ne se trompe pas avec
sincérité : il trompe les gens
consciemment.
Lanimateur : Le problème cest
quil ny a maintenant plus personne ayant
vécu les premières heures du judaïsme.
Nous pourrions le mettre sur le grill, mais qui voudrait le
faire : ils sont morts ! Cest également vrai
pour le christianisme, lhindouisme, lislam, ou
nimporte quelle religion. Ces personnes ne sont plus
là. Tout ce quil nous reste, cest des
livres à leur sujet.
Dans le futur, il y aura un jour où le guru ne sera
plus là, et où Bob Mishler ne sera plus
là. A ce moment là, que croiront les disciples
du guru, quelle importance aura tout ceci ?
Auditeur N°5 : Je pense que dans la vie, il y a
plus que ce monde. En me basant sur la Bible, je crois
quun jour chacun dentre-nous devra rendre compte
à Dieu. Je crois en la personne de
Jésus-Christ. Ceci se rapporte bien sûr
à Maharaji, et cest ce en quoi notre foi est
mise quoi détermine notre destinée
éternelle. Nous devons tous croire, mais il faut
avoir la bonne croyance, et la diriger dans la bonne
direction.
Lanimateur : Merci. Bob, as-tu un commentaire
?
Bob : Eh bien, vous avez tout dit : nos croyances
sont une affaire personnelle.
Auditeur N°6 : Maintenant je ne sais vraiment
plus où jen suis par rapport à Maharaji.
Je nai pas encore reçu la Connaissance, mais
jai assisté à quelques
séminaires. Je ne sais plus que penser de tout ceci.
Depuis que jai laissé tomber, jai
limpression dy avoir subi une sorte de lavage de
cerveau, mais peut-être pas. Jai à
moitié cru à toute cette histoire pendant un
moment. Maintenant jen suis au point où je ne
sais plus quoi en penser.
Bob : Les personnes qui essaient de vous convaincre
quil est Dieu le croient elles-mêmes
probablement. La réalité, cest
quils ne savent pas qui il est. Très peu de
gens le savent, parce quil se cache très bien
du regard des gens. Il joue un rôle, et il veut vous
faire croire quil est Dieu.
Si vous croyez quil est votre Seigneur, alors vous
devenez son esclave obéissant. Vous lui dédiez
complètement votre vie. En le servant, en lui
dédiant votre vie, vous lui fournissez un soutien et
des revenus. Voilà lessentiel. Cest
triste, parce que rien nest mis de côté
pour toutes ces personnes.
Il y a tant de personnes dans les ashrams. Le mot
ashram est à peu près
équivalent au mot monastère. Il y a une
quantité de gens qui y vivent en respectant
pauvreté, chasteté et obéissance. Ces
personnes lui donnent tout le fruit de leur travail.
Certains dentre-eux ont probablement limpression
quil lutilise pour propager sa connaissance,
pour propager la pratique de la méditation, et un
accès à la paix intérieure pour les
gens de ce monde. En réalité ce nest pas
ce qui se passe. Lessentiel de largent sert
à financer son mode de vie.
En ce qui concerne le lavage de cerveau, on peut dire que
cela y ressemble dans le sens que vous y subissez beaucoup
de pressions de la part du groupe. En général
les gens sy impliquent, et je suppose que cest
pareil pour vous, à cause dautres
personnes.
Vous vous retrouvez toujours dans des situations où
il y a autour de vous davantage de personnes qui croient,
que de personnes qui ne croient pas. Il y a tout autour de
vous nombre de personnes qui croient, qui disent tous
quils pensent la même chose que vous,
quils ont eu les mêmes doutes que vous, etc,
etc, et qui continuent en vous certifiant que maintenant ils
savent, quils connaissent la vérité.
Tout est là pour que vous acceptiez tout ca si vous
voulez continuer à avoir cette interaction sociale
avec ce groupe de personnes. Même en étant
aspirant, cette situation vous rend vulnérable aux
pressions pour vous rendre conforme, parce que vous
êtes dans une situation où vous recherchez une
approbation sociale.
La plus grande des approbations, cest
dêtre sélectionné comme
étant prêt pour linitiation à la
Connaissance parfaite. Et bien sûr, je
crois que cest probablement pour cela que vous avez
dû arrêter : vous deviez laccepter comme
Dieu avant quil ne vous initie. En gros, vous devez
accepter toute la religion avant de pouvoir avoir le moindre
aperçu de lexpérience dont ils
parlent.
Cest tout simplement linverse de la façon
dont ca a commencé. Dans les premiers temps, il
disait souvent : Vous seriez vraiment des idiots
daccepter tout ce quon dit sur moi avant
dexpérimenter cette connaissance. Et
maintenant bien sûr, on ne va pas vous initier tant
que vous ne lacceptez pas.
Auditeur N°6 : Avez-vous vraiment
expérimenté la connaissance quand vous
étiez impliqué dans tout ca et que vous viviez
avec lui ? Avez-vous eu de bonnes expériences de tout
ceci ? Etiez-vous plus heureux dans votre vie ? Ou bien vous
sentiez-vous de plus en plus perdu, jusqu'à ce que
vous finissiez par décider que ca nétait
pas pour vous ?
Bob : Je pense que la méditation est une chose
qui peut avoir de la valeur; on peut apprendre ces
techniques relativement simples, se focaliser à
lintérieur, et améliorer ainsi sa propre
conscience. Je pense quelles ont une certaine
valeur.
Mais la façon dont elles sont enseignées dans
la Divine Light Mission actuellement, cest tout un
mode de vie, il y a tout un dogme religieux qui les
accompagne. Je pense que cest très nuisible. En
réalité, la méditation, telle
quon encourage les gens à la pratiquer, peut
être très nocive. Ils encouragent les gens
à utiliser la méditation pour supprimer leurs
pensées, leurs questions, leurs doutes.
Pour moi, cela nest pas nécessaire pour avoir
être en paix. Dans le monde, il y a une certaine dose
dincertitude, et il nest pas nécessaire
de léliminer pour être en paix. Il
sagit pour moi dune distorsion des pratiques du
Yoga qui étaient au cur de ce qui était
enseigné à lorigine.
Il sagit dune action
délibérée pour que les gens trouvent la
satisfaction en croyant quils sont sauvés en
acceptant Guru Maharaji comme leur Seigneur. Ainsi leur seul
but dans la vie sera de le servir. Cela signifie travailler
pendant deux ou trois mois de suite, puis aller à ses
festivals.
Auditeur N°6 : Il y a une autre chose qui me
dérange. Pourquoi tous ces gens très gentils
lui donnent-ils leur argent ? Est-ce un grand racket pour
lenrichir ? Souhaite-t-il vraiment que les gens
trouvent la paix ?
Bob : Le genre de paix quil offre nest
pas une paix réelle. Cela sappelle
lannihilation de lindividualité. Si vous
appelez ca la paix, je crois quune lobotomie ferait la
même chose. Ca serait plus rapide, et ca aurait
probablement un résultat certain.
Il souhaite que les gens continuent à travailler
parce que cest en venant aux festivals, en payant leur
entrée, et en lui faisant leurs dons en allant lui
embrasser les pieds quil gagne sa vie. Il na pas
dautre source de revenus. Il a un mode de vie
très très extravagant.
Auditeur N°7 : Il y a certaines choses qui
mennuient. Dabord voilà une personne (Bob
Mishler) qui dit que parce quil voit quelque chose de
mal dans la DLM, alors cest mauvais pour tous.
Cest mauvais Pour tout le monde parce que cest
objectivement mauvais.
Bob : Ca nest pas vraiment ce que jai
dit. Cest ce que vous pensez. Continuez.
Auditeur N°7 : Cest ce qui me semblait.
Vous disiez que cela ne pouvais pas être bon parce que
cétait mal, et mauvais pour quiconque
dêtre là dedans. On y perd son
individualité, sa personnalité, et toute sorte
de choses. Il me semble que vous prenez une position
anti-religieuse en général, parce que
cest ce que toutes les religions font, plus ou moins.
Elles vous demandent de croire à des choses qui ne
peuvent être prouvées. Si on y regarde de plus
près, tout ceci nest peut-être même
pas vrai.
Lanimateur : Oui, mais rappelez-vous dune
chose. Tout d'abord, Bob a été
président de la Divine Light Mission de 1971 à
1977. Il ne critique pas la DLM pour ce qui concerne la
méditation, mais pour les aspects financiers, et pour
les motivations du guru.
Auditeur N°7 : Ce qui motive le guru ? Seul le
guru pourrait y répondre.
Lanimateur : Il en a eu loccasion (je ne
sais pas si vous avez entendu ce dont il était
question auparavant pendant lémission), parce
quil a vécu avec le guru.
Auditeur N°7 : Je nai pas entendu cette
partie. Mais ce qui ma ennuyé le plus, ce sont
les aspects financiers. Il semble quil reçoive
des dons de tout le monde. Comme dans toutes les
églises.
Lanimateur : Mais est-ce quil y a une
seule église qui utilise ces dons pour acheter des
Maseratis et des Mercédès ? Les ministres de
ces divers cultes mènent-ils une vie fastueuse ? Ne
sy impliquent-ils quà cette seule fin ?
Vous navez pas entendu le début de
lémission. Ce sont certaines des questions
dordre interne qui ont été
discutées entre Bob et le guru.
Auditeur N°7 : Une des raisons pour lesquelles
mon père a quitté léglise
presbytérienne, est que les pasteurs vivaient dans de
vastes châteaux situés dans les plus beaux
quartiers.
Lanimateur : Avez-vous entendu ce que je viens
de dire ?
Auditeur N°7 : Oui ...
Lanimateur : Il sagissait des motivations
du guru. Ses motivations. Les raisons pour lesquelles le
guru agissait.
Auditeur N°7 : Bon. Il y a une autre chose qui
ma dérangé. Des gens ont dit que le guru
na rien à voir avec le Christ. Au risque de
paraître pédant, je dois dire que le Christ
était censé être (en tout cas cest
ce quon ma enseigné) 100 pour 100 homme,
et 100 pour 100 Dieu. Il a aussi été
accusé daller à des fêtes, de
passer du temps avec des usuriers, et de changer leau
en vin.
Lanimateur : Etes-vous membre de la Divine
Light Mission ?
Auditeur N°7 : Non.
Lanimateur : Je suis curieux. Il y a des
similitudes, vous avez raison. Je nai pas envie de
discuter de cela.
Auditeur N°7 : Je veux simplement dire
quil y a tant de gens pour dire que le Christ
nétait pas un homme. Cela me semble atroce.
Cest tout ce que jai à dire.
Lanimateur : OK, merci, au revoir.
Auditeur N°8 : Bob, je me demande si vous
êtes daccord avec moi (je pense que vous
lêtes) pour dire quil ne peut y avoir de
culte sans un leader avec un charisme exceptionnel.
Etes-vous daccord ?
Bob : Comme je lai expliqué tout
à lheure, le charisme est le produit des
individus dune foule.
Auditeur N°8 : En le supposant, alors disons un
leader exceptionnel.
Bob : Pour poursuivre ce que vous dites
jusqu'à sa conclusion logique, on peut supposer que
si le leader est absent, le troupeau se disperse, et il ne
reste plus de culte.
Auditeur N°8 : Je ne veux pas dire quil
faut sen débarrasser. Je parle de son
existence.
Bob: Cest le point où jessaie de
revenir. Il se peut que la dynamique de certains groupes
nécessite un leader.
Auditeur N°8 : Quelle que soit sa taille, il
ny pas de groupe sans leader, non ? Même le
Parti Républicain et le Parti Démocrate en ont
un !
Bob : Jessayais de répondre à
votre première question qui était la
nécessité davoir une sorte de personne
exceptionnelle avec du charisme.
Auditeur N°8 : Si on a un culte, il est
vraisemblable que le leader ait un charisme
exceptionnel.
Bob : Qui serait sûrement le résultat de
linteraction entre le leader et le groupe.
Auditeur N°8 : Avec votre expérience du
guru et du culte, voyez-vous une similitude entre ce groupe
et celui du révérend Jim Jones, la
Scientologie, ou ce qui se passe actuellement en Iran avec
Khomeini ?
Bob : Je vois beaucoup de similitudes avec Jim Jones.
En fait, les aspects de ses détériorations
psychologiques qui ont été connues
après les incidents de Guyana sont très
similaires aux dégradations psychologiques que
jai pu constater moi-même chez Maharaji quand
jai vécu avec lui.
En ce qui concerne le phénomène avec Khomeini
et aussi dans nos mouvements sociaux, je crois quil ne
faut pas le limiter aux emblèmes religieux. Cela se
produit aussi avec certaines figures politiques, et dans les
cas où lidéologie devient le composant
majeur qui rassemble une masse de gens. Les gens regardent
alors vers la personne qui est à la tête du
groupe. Cest bien sûr ce qui sest
passé avec Hitler. Je dirais quil y a beaucoup
de similitudes.
Auditeur N°8 : Certains voient quand même
une grande différence entre une idéologie et
une religion.
Bob : je suis daccord, il y a des
différences. Mais à mon avis les similitudes
concernent le comportement de la foule des gens qui
suivent.
Auditeur N°9 : Mr Mishler, je vous ai
écouté parler du Guru Maharaji. Je veux vous
féliciter pour votre courage davoir
quitté une telle situation. Je suppose que cela a
dû vous être difficile.
Bob : Ca a été assez difficile à
faire.
Auditeur N°9 : Et douloureux ?
Bob : Assez douloureux aussi.
Auditeur N°9 : Je suppose que vous cherchiez
quelque chose, tout comme des millions dautres, une
vérité ...
Bob : Cest difficile de renoncer à ses
rêves, quand vous réalisez quils
nont pas abouti comme vous le souhaitiez.
Auditeur N°9 : Ce genre de choses arrive
à dautres gens dans beaucoup de religions,
cest pareil pour moi. Je suppose que vous devez
être assailli dappels
téléphoniques de personne qui ne comprennent
pas. En dautres termes, ils doivent dire quils
ne feraient pas une erreur de ce genre, alors que nous en
sommes tous capables. Je voulais juste dire que je vous
trouve très courageux, et que vous devez être
quelquun dassez fort pour avoir ce genre de
compréhension.
Bob : Merci.
Auditeur N°10 : Jai écouté
votre émission. Ce que vous dites à propos du
guru est très intéressant. Jai
assisté à quelques unes de ces réunions
de satsang. Ce qui me semble ridicule cest de voir
à quel point les premies semblent tous sortis du
même moule. Pourquoi cela ?
Bob : Ce nest pas tant quils sortent tous
du même moule. Cest plutôt quils ont
tous été remodelés dans le même
moule. On peut découvrir une très grande
diversité dans le passé des membres de la DLM.
Mais avec le temps, ils sont vraiment re-programmés
dans une nouvelle façon daborder les
choses.
A mon avis, il y a façon de voir les choses,
cest de considérer la DLM comme une
sous-culture. Elle a sa propre vision de la
réalité. Et les gens sont en fait
assimilés dans ce sous-groupe culturel. Cela explique
les similitudes que vous pouvez voir en eux.
Auditeur N°10 : Jai entendu dans tout ceci
quil y a un conflit au sein de sa propre famille. Je
suppose quaprès la mort de son père, il
était censé être celui qui devenait le
nouveau guru. Un jour quelquun ma dit que son
frère croyait quil létait. Y
a-t-il du vrai là dedans ?
Comment
Maharaji a été choisi pour succéder
à son père (Retour à
l'index)
Bob : En fait cest une histoire très
intéressante. Je ne sais pas si nous aurons le temps
dy rentrer. Gary dit que oui, alors allons-y, je vais
essayer dêtre bref. Lhistoire, telle
quelle est racontée par les membres de la DLM,
cest que quand le guru allait entrer dans son Maha
Samadhi - cest à dire quil ne meurt pas
vraiment, il passe dans une autre dimension - il fallait
quil transmette lautorité spirituelle
dont il était investi.
Il avait indiqué que ce serait son fils le plus jeune
qui lui succéderait et qui deviendrait le Guru
Maharaji. Ce qui sest passé en
réalité, cest que lorsque le guru est
mort, des circonstances suspectes ont entouré sa
mort. Mais ceci est encore une toute autre histoire.
Sa mère, qui était donc lépouse
du guru défunt, était appelée Mataji,
et faisait partie de la Famille Sainte, avant quils ne
se séparent. Elle voulait monter elle-même sur
le trône. Lors des funérailles du père,
au moment où le nouveau guru allait être
proclamé, elle tenait une réunion avec le
comité directeur et certains dévots influents
- les Mahatmas - pour défendre son point de vue.
Elle avait un Mahatma très influent qui
défendait son point de vue. La plupart des membres du
comité directeur lui résistaient : ils
disaient quil était manifeste dans la tradition
indienne que le maître parfait
était un homme. Ils ne voulaient pas passer à
un système de croyance où il y aurait une
sainte mère puisquils avaient
toujours fonctionné avec un maître
parfait.
Alors que cette discussion avait lieu, il y avait
dautres Mahatmas plus jeunes, moins influents mais
néanmoins agressifs qui avaient une relation plus
proche avec le plus jeune des fils. Celui qui était
le plus actif était connu sous le nom de Mahatma
Supranon. Ils ont saisi lopportunité de leur
absence pendant cette discussion qui avait lieu à
huis-clos dans une autre partie de lashram.
Ils ont mis le plus jeune des enfants, qui avait 8 ans
à cette époque - le Guru Maharaji dont nous
parlons ce soir -, sur le trône, et lont
couronné. Le temps quils parviennent à
un accord dans cette autre réunion, il avait
déjà été accepté comme
guru par les dévots.
Dans cette réunion, ils avaient décidé
de mettre laîné sur le trône, parce
quil était conforme à la tradition
hindouiste que le fils aîné hérite
toujours de son père. De toutes façons le fils
aîné aurait été sous le
contrôle de sa mère, puisquil avait 13 ou
14 ans à cette époque. La mère avait
fini par être daccord.
Et quand ils sont sortis de leur réunion, ils ont
été vraiment choqués de voir que le
fils le plus jeune était assis sur le trône,
quil portait sa couronne et quil avait
été accepté par les dévots. Ils
l'ont accepté, mais il y avait cette inimitié
entre le plus jeune et laîné qui pensait
que son héritage lui avait été
volé.
Cette dynamique a fini par exploser en 1974. A ce moment
là, quand le plus jeune défiait
réellement son autorité, la mère a dit
quelle soutiendrait désormais son fils
aîné. Mais cétait un peu tard.
Lanimateur : Je crois que cest la
même chose qui sest passée entre Esau et
Jacob.
Auditeur N°10 : Lorsque vous avez cherché
à quitter le groupe, avez-vous du passer par une
dé-programmation ? Que sest-il passé
?
Bob : En réalité, dans un sens,
javais vraiment été
déprogrammé, si lon peut dire ;
cétait le résultat de mes
expériences avec le guru. Quand je suis parti, ce qui
a été le plus difficile pour moi, ca a
été dabandonner toutes ces années
de ma vie et tout ce que jy avais investi.
Il ma été difficile de perdre les
relations que javais avec les personnes qui y
étaient impliquées, parce que ma vie tournait
autour de ce groupe de personnes. Quand je suis parti,
jétais un proscrit. Il ma fallu tout
recommencer sur le plan matériel, parce que
javais donné tout ce que je possédais,
et il ne me restait rien. Il ma aussi tout fallu
recommencer dans le domaine des relations, etc.
Auditeur N°10 : Je fais maintenant partie de
léquipe de ski des Etats-Unis, et jai
aussi été Moonie. Jai abandonné
ma place dans léquipe de ski il y a de
nombreuses années, pour suivre le
révérend Moon. Il y a beaucoup de
similitudes.
Bob : Il ny a pas de doute.
Auditeur N°10 : Je ne suis pas passé par
la dé-programmation. Mais par la suite, il y a eu des
répercussions lorsque jai rencontré des
personnes du groupe. Même après avoir
quitté le groupe, il y avait des personnes qui
venaient frapper à ma porte pour que je revienne.
Bob : Ils nont pas fait ca avec moi.
Jétais dans une situation différente,
étant donné que jétais le
président. Javais un poste très
élevé. Jen savais beaucoup, et ils ne
mont jamais poursuivi. Ca a même
été le contraire. Jétais un
proscrit, et ils mévitaient
délibérément.
Auditeur N°11 : En ce qui concerne PTL, et
dautres groupes similaires (Note : Club PTL
était le nom de lEglise de
l'évangéliste Jimmy Baker, actuellement en
prison pour fraude) qui dévorent actuellement ce
pays, pensez-vous quils soient une menace ? Pour le
pays dans son ensemble, pensez-vous quils soient trop
puissants, quils aient trop dinfluence ? Le Club
PTL a maintenant un réseau de
télévision. Il semble quils vont mettre
en place leurs émissions dactualité.
Pensez-vous quils puissent influencer les gens au
point de faire du mal à tout le pays ?
Bob : Je ne me sens pas qualifié pour
donner un avis sur linfluence possible de PTL sur les
gens. En ce qui concerne les dangers potentiels pour le
pays, je ne pense pas que nous devions redouter quun
groupe puisse sorganiser de telle sorte quil
puisse se faire entendre dans toute la
société.
Il y a une grand diversité dopinions dans
ce pays, et cest un des principes que nous
chérissons le plus. Cest grâce à
la compétition de ces idées diverses que
chacun peut se faire ses propres idées.
Mais dun autre côté, il y a des
pratiques dans certains groupes qui font que les personnes
quils influencent se font spolier de la
possibilité de quitter le groupe en question. En
réalité, ils retiennent
délibérément ces personnes pour les
exploiter sur le plan économique.
Lanimateur : Comment font-ils pour leur
ôter toute faculté de partir ? De quelles genre
de méthodes parles-tu ?
Bob : Pour commencer, ils leur suppriment leur
indépendance financière. Ils le font fait en
les obligeant à vivre dans certains types de
communautés. Et sils le peuvent, ils essaient
de leur faire adopter une sorte de vie monastique où
ils font réellement vu de
pauvreté.
Tout ce quil produisent alors ne leur appartient
plus, mais à lorganisation. Ils nont plus
dautonomie financière. Tous leur biens sont
donné à lorganisation.
En plus de ca, ils font en sorte que les individus
rompent systématiquement leurs relations avec toute
personne qui ne croit pas comme eux. Cela comprend les
membres de leur famille, leurs anciens amis et partenaires.
Ils font d'abord des efforts pour convertir les membres de
leur famille et leurs anciens amis, mais au delà
dun certain stade, ils sont censés rompre tout
contact avec ces personnes.
Avec le temps qui passe, tout fini par être
contrôlé par le groupe, sur le plan,
matériel, émotionnel et psychologique. Ca leur
donne de très grandes possibilités de
manipulation sur les individus.
Lanimateur : Quen est-il du chantage
spirituel, en ce qui concerne le salut ?
Bob : Oui, ca en fait partie. Les personnes se
trouvant dans cette situation sont contrôlées
par la peur. La peur quelles sen aillent,
quelles subissent un sort horrible. Quil
sagisse des Hare Krishna, des Moonies ou des membres
de la Divine Light Mission, ils pensent détenir la
vérité. Et ils croient que sils
séloignent, ils seront sujets à une
sorte de damnation éternelle.
Je sais que Maharaji les menace à un certain
niveau, à partir du moment où ils ont tout
sacrifié. A ce moment, ils deviennent Initiateurs,
cest à dire le stade final de la soumission. Il
les menace de la damnation éternelle sils le
quittent.
Auditeur N°12 : Vers quoi vous
êtes-vous tourné (après avoir
quitté la DLM) ? Quelle est votre religion maintenant
?
Bob : Je pense en avoir assez de la religion pour
un moment. Je ne me suis pas tourné vers quoi que ce
soit.
Auditeur N°12 : Alors maintenant vous ne
croyez en personne, ni en rien ?
Bob : Non.
Auditeur N°12 : Vous ne croyez pas en
Jésus Christ ?
Bob : Je ne pratique aucune religion.
Lanimateur : J'aimeraiss que nous parlions
du phénomène religieux, en ce qui concerne
celui qui croit. Je suis croyant, et dautres personnes
ont foi en diverses religions .... ce
phénomène est plutôt
intéressant.
Auditeur N°13 : Jai une question pour
votre hôte. Jai lu récemment une
interview de Ted Patrick dans Play Boy (Il enlevait et
tentait de déprogrammer des membres de certaines
sectes pour le compte de parents inquiets. Il a
été poursuivi, avec succès, pour
enlèvement). Je suis curieux des méthodes dont
il parle. Votre hôte convient-il du fait que la DLM
recrute des membres grâce à une sorte de
contrôle mental ?
Bob : Je nai pas lu cet article, et je ne
suis pas certain de bien comprendre ce que vous entendez par
contrôle mental pour recruter.
Jaffirme quil sy passe une sorte de
modification du mode de pensée. Le résultat
final de cette modification est quil y a un
contrôle mental des adeptes.
Auditeur N°13 : Dans son interview, Mr
Patrick semble affirmer que les Krishnas, la DLM, les
Scientologues, et dautres du même genre,
utilisent beaucoup le contrôle mental pour recruter,
et aussi pour mettre les adeptes dans une sorte
détat où ils sont sous contrôle,
une fois quils ont été recrutés.
Non seulement pour quils donnent ce quils
gagnent, mais aussi pour quils continuent à
servir comme des robots. Je me demande si vous avez eu
limpression que cétait ainsi ?
Bob : Oh oui, absolument.
Auditeur N°13 : Nest-ce donc pas une
activité subversive ?
Bob : Subversion des individus, oui. Je ne crois
pas que la DLM ait dautres buts que de subvertir
autant de personnes que possible, et de les retenir dans
cette état de servitude pour la perpétuation
du groupe. Pour ce qui est de son mode de subversion, oui ca
subvertit légo des gens. Les adeptes disent :
oui, cest ca que jaime, cest ca que
japprécie, ca me comble de bonheur.
Auditeur N°14 : Jai une question pour
Bob. Au début de lémission, vous avez
dit avoir reçu beaucoup dappels
téléphoniques de personnes qui avaient des
proches qui étaient premies et dont ils se
souciaient. Je me demande ce que vous avez pu leur
dire.
Bob : Ca dépend. Beaucoup de conversations
tournaient autour de cas particuliers, sur ce quils
pouvaient faire dans telle ou telle situation. Pour
généraliser, ces parents avaient surtout
besoin parler à quelquun qui puisse les aider
à comprendre ce qui se passe pour leur enfant ou pour
telle personne de leur famille. Dans un cas, il y avait
même une fille qui se faisait du souci pour son
père.
L'expérience
intérieure n'est pas due au pouvoir de Maharaji
(Retour à l'index)
Ce que jessayais en général de leur
dire, cest de respecter lexpérience de
ces personnes, de respecter leur foi et leurs croyances. Si
un membre de leur famille les interpelle en leur disant :
Comment peux-tu croire en de telles bêtises
?, ces adeptes le prennent comme une négation
totale de leur expérience.
Ces personnes ont réellement une
expérience. Ils se trompent en attribuant au Gourou
lexpérience de paix spirituelle quils
font en eux-mêmes. En fait, il na rien à
y voir, et ils ont une démarche sincère en
ayant foi en lui.
Il faut essayer de les aider à comprendre que le
Gourou nest pas responsable du bien qu'ils tirent de
leur croyance. Et que par conséquent ils ne devraient
pas continuer à laisser leur vie être
dominée par leur soumission au Gourou.
Les amis et les parents des adeptes doivent essayer de
comprendre suffisamment cette expérience pour pouvoir
comprendre les adeptes sans les considérer comme des
débiles mentaux. Beaucoup de ces conversations ont
tourné autour de la façon
détablir un contact plus fort. Je sais que
beaucoup dadeptes seront beaucoup plus sensibles aux
individus qui les comprennent.
Si les parents les traitent comme de vilains enfants et
adoptent une attitude de désapprobation, les adeptes
prennent cela comme une désapprobation de leur
personne toute entière. Non seulement ca les
éloigne encore plus, mais ca coupe carrément
les liens quils avaient encore. Et dans ce sens, ca
aide et ca encourage le culte.
Auditeur N°14 : La personne à
laquelle je pense est mon ex-épouse. Elle est une
personne intelligente. Je me demande si le fait
découter lenregistrement de cette
émission pourrait laider à ouvrir les
yeux.
Bob : Cest possible, surtout si elle
nest pas au courant de certaines des hypocrisies que
jai soulignées. Je nai pas tout
cité dans cette émission, mais il y a
dautres choses que jai racontées aux
médias. Je pense que cela peut aider, surtout si
lon tient compte du fait que beaucoup d'adeptes sont
des gens très sincères. Sils commencent
à se rendre compte quil y a une grande
différence entre ce quon leur dit et la
réalité, alors ils commencent à
comprendre quils pourraient avoir la même
expérience sans quil soit nécessaire de
lattribuer au Gourou.
Regardez tout ce que le Gourou fait dhypocrite. Il
na jamais donné de réponse. Bien
sûr quil ne peut pas répondre, car pour
cela, il devrait admettre ce quon lui reproche.
Sil le niait, il devrait affronter une contestation
sans fin.
'Le
besoin de croire' masque la vérité sur
Maharaji (Retour à l' index)
Je nai rien dit que je ne puisse prouver. Par
conséquent, ils essaient de mignorer, en
espérant contrôler suffisamment la
communication dans le monde des premies, en
attendant que cela se désagrège.
Par conséquent, je pense que ce sont vraiment les
proches et les amis qui peuvent utiliser leur relation pour
que ladepte écoute la réalité
telle quelle est exposée, et quils ne
laissent pas tout ceci de côté comme si
jétais un fêlé.
Jai été le Président de la
Divine Light Mission pendant 5 ans et demi. Jai
été le responsable de lorganisation de
la Mission dans tous les Etats-Unis, jai
été le secrétaire personnel du Gourou,
je ne suis pas un fêlé de passage. Ce que je
dis est vrai. Sils ne peuvent pas affronter cette
vérité, sils veulent lignorer, je
crois que leur besoin de croire est tellement fort
quil ny a pas grand chose à faire.
Venant de personnes telles que vous, et qui ont une
relation avec des adeptes, la persistance est probablement
ce quil y a de plus important.
Auditeur N°14 : Permettez-moi de poser
encore une question. Combien y a-t-il actuellement
dadeptes de la Mission ?
Bob : Il mest difficile dêtre
précis, mais daprès ce que je comprends,
il y a 10 à 15.000 personnes qui assistent aux
réunions où ils invitent essentiellement les
premies des USA, du Canada, et même dEurope.
Peut-être y en a-t-il 10 à 15.000 aux USA.
Cest beaucoup moins quil y en a eu à une
certaine période. En tout cas, ca a lair assez
stable ces deux dernières années.
Auditeur N°15 : Jai des amis qui sont
dévots du Gourou, et ils mont invité
à leurs réunions. Je narrive vraiment
pas à comprendre ce que le gourou représente
pour eux. Le considère-t-on comme le Christ ?
Cest vraiment difficile de savoir ce quils
pensent.
Bob : Je crois que lambiguïté
sur sa nature vient dune confusion qui les arrange
bien. Sils disent quil est leur Seigneur,
quest-ce que cela signifie pour eux ? Je sais que
cest difficile de coincer quelquun, surtout si
cette personne craint de faire peur, et quelle ne veut
pas être piégée par quelquun
quelle tente dattirer.
Auditeur N°15 : Oui, mais que pensent-ils
quil soit ?
Bob : Je ne peux pas mexprimer pour chacun
dentre-eux. Mais au point où nous en sommes, et
étant donné la façon dont cette
histoire a été gérée depuis que
je suis parti, ils sont obligés de croire quil
est Dieu. Ils pensent quil est lincarnation de
je ne sais quel pouvoir que lon appelle Dieu. Ils
croient quil est le Seigneur de lUnivers en
chair et en os.
Auditeur N°15 : Ces gens que je connais sont
super gentils. Je les aime vraiment. Mais je ne crois pas du
tout à leurs idées, cela ne correspond
à rien dans mon éducation. Je suis devenu
athée, et il mest difficile de croire
quil est lincarnation dun Messie ou
quelque chose de ce genre. Ils mont pressé de
venir à ces réunions, et je me demande ce qui
mattend.
Bob : Ce qui vous attend, cest le culte
dune personne.
Auditeur N°15 : Jai envie dy
aller pour voir ce dont il sagit.
Bob : Cest exactement comme cela que ca se
passe : les nouveaux adeptes sont recrutés par les
anciens adeptes. Je sais que beaucoup de premies sont des
gens vraiment charmants. Je me suis souvent dit quils
étaient meilleurs que la plupart des gens, parce que
beaucoup se sentent très concernés par les
autres.
En fait vous découvrirez une toute autre
réalité, comme je lai fait lorsque je
nai plus cru à toute cette histoire. Cet amour
et cette fraternité ont disparu tout à coup,
parce que ce ne sont que les résultats du
système de croyance.
Cette technique de modification du mode de pensée
commence en vous faisant venir à ces réunions.
Lorsque vous venez à ces réunions, vous
êtes alors sujet à linfluence du groupe.
Je parle de linfluence psychologique qui se produit
quand vous êtes dans un groupe de personnes qui ont
une croyance que vous navez pas.
Par le simple fait quils sont vos amis, et
quils vous disent C'est fantastique, maintenant
tu vas aussi en faire partie !, vous subissez une
pression pour vous y conformer, pour de simples raisons
sociales.
Si vous allez à suffisamment de réunions,
vous allez probablement commencer à vous
intéresser à ce quils appellent la
connaissance, cest là le but. Une
fois que vous serez intéressé à
recevoir la connaissance, vous serez embarqué dans
tout ce processus.
Pour recevoir la connaissance, il faut que vous deveniez
un aspirant. En tant quaspirant, vous serez sujet
à beaucoup de pression sociale. Vous subirez une
pression pour réussir. Réussir à
être sélectionné pour recevoir la
connaissance. Quand on va vous dire Vous êtes
maintenant prêt à recevoir la
connaissance, vous irez.
Après la session de connaissance, vous allez
sortir, et tout le monde va vous dire Nest-ce
pas merveilleux ? Aujourd'hui cet ta naissance
spirituelle. Vous serez quelquun de neuf.
Cest très vraisemblable, parce que votre mode
de pensée aura été modifié. Il
aura été modifié autour dun
nouveau système de croyance. Vous avez demandé
ce qui vous attend ? Cest le culte dune idole.
Lidole, cest Guru Maharaji, et les premies le
vénèrent.
La
famille de Maharaji & le livre 'Who is Guru Maharaj Ji?'
(Retour à l' index)
Auditeur N°15 : Connaissez-vous le livre sur la
carrière du Guru Maharaji ?
Bob : Bien sûr ! Jétais le
Président de la Divine Light Mission, et
cétait mon idée de faire paraître
ce livre. La personne qui la réalisé,
cest Charles Cameron, un premie originaire
dAngleterre, et qui vit maintenant à
Denver.
(Note : le best seller Who is Guru Maharaj Ji a
été publié en 1973).
Auditeur N°15 : Vous vous en êtes donc
pas mal occupé ?
Bob : Oui, cela faisait partie de toute notre
politique. En 1973, nous essayions encore dattirer les
gens par la curiosité. Maharaji disait :
Jai quelque chose à vous
révéler. Cest gratuit, et vous
nêtes pas obligé de continuer. Il vous
suffit de vouloir sincèrement connaître la
vérité, et je vous la montrerai. La
vérité est en vous, comment pourriez-vous vous
en passer ?
Nous poussions les gens à se poser des questions
du genre : 'Qui est Guru Maharaji ? Quel genre de personne
peut affirmer de telles choses ?' Ce qui était
sous-entendu, cest quil était
quelquun de vraiment particulier, et quil allait
vraiment dévoiler un plan pour établir la paix
dans le monde. Cest ce quil prétendait,
et nous le suivions.
Nous avons préparé un programme qui devait
avoir lieu à lAstrodome de Houston
lannée où le livre a été
publié. Cétait en 1973. Nous avons fait
venir les médias du monde entier.
Auditeur N°15 : Pouvez-vous me parler de ce
qui est faux dans ce livre ?
Bob : Lisez le chapitre sur la Famille
Sainte. Puis demandez aux premies que vous connaissez
de vous expliquer. Il est question de la Sainte Famille dans
ce livre. On y raconte pourquoi sa mère et chacun de
ses frères sont des incarnations divines. Sils
le sont vraiment, où sont-ils passés ?
Auditeur N°15 : Je ne le sais pas. Où
sont-ils ?
Bob : Ils se sont disputés à propos
du contrôle de la Mission, et ils sont partis. La
mère et les deux frères aînés ont
leur Mission en Inde. Ils ne se parlent plus. Ils y a eu une
grande bataille, un tas de procès, etc. Ce que je
veux dire, cest que ce livre nest pas un
Evangile, croyez-moi !
Auditeur N°16 : Je voudrais demander
à votre hôte sil peut donner
lâge moyen des disciples du Gourou ?
Bob : Les gens qui avaient moins de vingt ans et
moins de trente ans vieillissent, parce que ca fait 7 ou 8
ans quils y sont. Ils ne sen vont pas
forcément. La plupart le font. La plupart des
personnes qui ont été initiées sont
parties. Mais il y a un noyau dur de gens qui
sont impliqués depuis longtemps.
Il y a toujours eu un certain nombre de personnes plus
âgées. Lauditoire a toujours
été assez étendu, des moins de vingt
ans aux personnes âgées. Pendant les toutes
premières années, il y a même eu un
moment où les enfants étaient initiés,
mais ca a changé par la suite.
Ca ne séduit pas juste les jeunes, bien que les
jeunes, surtout ceux qui ont autour de vingt ans, sont les
cibles principales. Probablement parce quils passent
par une phase naturelle de remise en question de leur moi
à cette période de leur vie. Ils sont donc
très vulnérables.
Auditeur N°16 : Je me demandais juste si,
avec tout ce que vous savez, vous avez pensé à
écrire un livre.
Bob : Un certain nombre de personnes me
lont suggéré. Il y a à peu
près un an, jai travaillé sur un projet
que jai fait circuler chez un certain nombre
déditeurs. Je nai reçu que des
refus : personne ne veut publier de livre sur un culte de
gourou.
Auditeur N°16 : Je parle de cela parce que
je pense quil doit bien y avoir un éditeur
quelque part qui serait intéressé.
Peut-être devriez-vous refaire votre proposition et la
faire circuler à nouveau. Je pense quil y a
beaucoup de gens qui voudraient le lire. Ca serait un grand
service à rendre à beaucoup de gens.
Je pense que ce que vous dites ne se
réfère pas seulement à la DLM.
Cest un peu le même genre de chose pour
nimporte quelle religion, que ce soit une
secte ou une religion reconnue. Il y
a vraiment un problème, pour moi, quand les gens sont
tellement aveuglés quils en perdent leur bon
sens.
Je voudrais dire encore une chose : je vous exprime
toute ma sympathie. Lorsque vous dites que vous ne pratiquez
plus rien, je le comprends facilement. Il y a des auditeurs
qui ont demandé quelle est maintenant votre foi.
Après être passé par là, je suis
sûr que si vous mettez votre foi en quelque chose, il
faudra que ca en vaille la peine. Vous avez
été brûlé, et les
gens qui ne le comprennent pas, ne comprennent pas bien
comment lêtre humain fonctionne.
Lanimateur : Ca serait un peu comme si St
Paul disait soudain : Jai fait tout ca pour
trouver quelques disciples, ou Moïse qui dirait :
En réalité je suis un égyptien,
et je voulais simplement que vous croyiez en celui en qui
croit Akhenaton. Ca ferait des vagues !
Auditeur N°16 : Cest vrai. Je suis
vraiment heureux davoir reçu
léducation que jai reçue. Je suis
toujours à la recherche de connaissances, et
jespère continuer à le faire. Et
cest toujours bon davoir davantage
dinformation sur ce genre de choses. Dans mon domaine,
jai affaire à beaucoup de gens. Je crois que
personne ne devrait jamais simpliquer dans une
histoire où qui que ce soit prend une telle
importance. Cela me semble anti-productif. Merci
beaucoup.
Maharaji
pleure sur l'épaule de Bob (Retour
à l' index)
Auditeur N°17 : Bob, quel est lâge
de Maharaji ?
Bob : Voyons .... il aura 22 ans cette année
(en 1979).
Auditeur N°17 : Et il a commencé à
lâge de 8 ans ?
Bob : Il est devenu le Guru Maharaji à
lâge de 8 ans.
Lanimateur : Il nest venu dans ce pays
quà 13 ans.
Bob : Cest exact.
Auditeur N°17 : Il était tellement jeune.
Pensez-vous quil a subi une sorte de conditionnement
pour entrer là dedans aussi jeune ?
Bob : Oh oui. A mon amis il est autant une victime
quun meneur. Jai essayé de souligner ce
point dans toutes mes interviews. Il a été
préparé à cela. Cest
évident quil na pas eu une enfance
normale, puisquil jouait à Dieu tous les
week-ends !
Auditeur N°17 : Je vois bien ! Avez-vous
parlé de ca avec lui ?
Bob : Oui, nous en avons parlé. Il fallait
être très diplomate avec lui. Après
tout, jétais un dévot, mais javais
avec lui une relation très franche, comme avec
nimporte qui.
Auditeur N°17 : En dautres termes, vous
étiez son confident.
Bob : Oui. Il pleurait littéralement sur mon
épaule.
'Il se soule
tous les jours' d'après Mishler (Retour
à l' index)
Auditeur N°17 : Y a-t-il eu des moments
où il abandonnait toute sa façade ?
Bob : Ses propres doutes ? Oh oui, en de nombreuses
occasions. Sur ce plan là, cest quelquun
dassez pathétique. Au début de
lémission, javais rappelé sa
dégénérescence psychologique. Il
souffre dune énorme anxiété
causée par le rôle quil joue.
Contrairement à ce quil prêche, il ne
peut pas y faire face par la méditation. Il finit par
boire excessivement pour supporter son stress. Cest
vraiment triste de le voir se soûler tous les jours
jusqu'à labrutissement.
Lanimateur : Cest vraiment curieux de
constater que grâce à ce quils ont
reçu de lui, ses disciples gèrent leurs
problèmes en méditant, et que lui en est
incapable.
Bob : Je ne pense pas quil ait jamais vraiment
médité. Il raconte comment, lorsquil
avait 8 ans, il a médité quelques minutes, et
il a réalisé la connaissance. Cest
soi-disant tout ce dont il a eu besoin. Mais il ne sen
sert pas.
Auditeur N°17 : Cest vraiment triste. Je
narrive pas à imaginer ca. Pourriez-vous parler
de ca avec lui maintenant ?
Maharaji
convaincu par Bob de renoncer à son statut de Messie
(Retour à l' index)
Bob: Non. Nous avons eu une confrontation finale
avant que je ne quitte la Divine Light Mission. Il savait ce
que je pensais. Nous en avions déjà
parlé. Début 1976, nous étions
tombé daccord sur le fait de changer son
image.
Javais fini par lui faire comprendre quil allait
perdre sa popularité et toute possibilité de
faire quoi que ce soit de bien dans ce pays sil
devenait le leader dun culte. Cétait
inévitable sil continuait à faire croire
quil était Dieu à ses disciples. Il
était daccord, et nous avions commencé
à dé-programmer les adeptes, en leur disant de
considérer Maharaji simplement comme une personne qui
se souciait beaucoup de lhumanité.
En fait, il a poursuivi la transformation de son image
pendant à peu près six mois. Et puis il
sest rendu compte quil ne jouirait plus du
même statut que lorsquil était
considéré comme un Dieu-Gourou, et il a
réalisé quil naurait plus le
même contrôle sur les disciples. Et il a
commencé à sinquiéter de ce qui
allait se passer sur le plan financier.
Auditeur N°17 : Il a commencé à
avoir des doutes sur lui-même ?
Bob : Je crois que ce doute a toujours
été présent. A ce moment là, il
a sorti une photo de son père, il la
accrochée au mur, et il a commencé à la
vénérer comme ses disciples
vénèrent ses propres photos.
Jétais vraiment triste pour lui.
Auditeur N°18 : Je voudrais également
vous féliciter pour avoir réussi à vous
échapper, et pour avoir retrouvé votre bon
sens et votre raison. Je voudrais aussi vous
féliciter pour votre droiture morale, et pour le fait
que vous vouliez faire connaître aux autres la
vérité sur tout ceci. Je crois quil est
très important pour toute personne, quelle que soit
sa croyance, dentendre ce genre de
vérité, telle que vous la relatez.
Quelquun a mentionné Ted Patrick il y a un
moment, et je voudrais savoir si vous êtes en contact
avec lui.
Bob : Je nai jamais eu affaire directement
à Ted Patrick. En tant que président de la
DLM, jai été confronté à
des situations où des membres des ashrams ont
été enlevés et
déprogrammés par lui.
Les premiers temps, il na pas eu grand succès
avec les gens de la DLM. Il narrivait pas à les
déprogrammer. Il nen savait pas assez sur le
groupe à cette époque. Ca a changé
récemment, et il y a quelques anciens premies qui
travaillent avec lui. Il a réussit maintenant
très bien avec les premies de la DLM.
Récemment, durant les trois derniers mois, trois
personnes qui ont été
déprogrammées par Ted Patrick mont
téléphoné. Elles mont
raconté que Ted nest pas du tout le genre de
personne que la presse décrit, que cest
quelquun de très sensible, et quil les a
traitées avec beaucoup de respect.
Il na cessé de leur poser des questions et de
parler avec eux, jusqu'à ce quils finissent par
utiliser leurs facultés de raisonnement et
quils comprennent ce qui se passait. Cette
façon de procéder leur a permis de comprendre
ce qui leur était arrivé, et ca leur a permis
de sortir par eux-mêmes du système de croyance
dans lequel ils étaient pris au piège.
Auditeur N°18 : En dautres termes, ils ont
commencé à écouter ce quils
disaient eux-mêmes ?
Bob : Exactement. En sexprimant, ils
écoutaient ce quils disaient. La
présence danciens disciples les a
également aidés, parce quils
soulignaient ce quils ne savaient pas vraiment, ce
quils avaient juste appris par cur.
Auditeur N°18 : Cest fascinant. Je me
demandais vraiment si ses méthodes étaient
aussi mauvaises que certaines personnes les ont
décrites.
Bob : Bien sûr que non. Je crois que lon
ne raconte que ses échecs. Sil échoue,
parce que la personne sest échappée ou
quelque chose comme ca, la personne le décrit comme
un truc terrible, et elle raconte quelle a
été kidnappée.
Dans tous les cas que je connais, la personne a
été retenue dans la maison familiale. Une
personne de la famille réussit à la faire
venir, et elle y est retenue. Ils la retiennent
jusqu'à ce que la personne en arrive au point
où elle commence à raisonner à
nouveau.
Auditeur N°18 : Cest très
intéressant. Jespère quil aura
davantage de succès. Sur le même sujet, il y a
un livre récent, Snapping
(Happés), qui parle dun homme et
dune femme qui ont fait des recherches sur toutes
sortes de cultes. Lavez-vous lu ?
Bob : Plusieurs personnes me lont
recommandé, mais je ne lai pas lu.
Auditeur N°18 : Ils semble quils ont
été invités à
lémission de Carson il y a quelques jours.
Daprès ce que jai compris de la
conversation, ils parlent du processus mental qui se produit
quand une personne subit un endoctrinement par pressions, ou
de la propagande, comme certains groupes le font subir
à leurs nouvelles recrues. Ils prétendent que
les adeptes sont vraiment happés,
quils changent et quils deviennent
différents sur le plan mental.
Bob : Cest ce dont les philosophes et les
psychologues qui étudient la société
disent depuis longtemps. Dans une foule, une personne perd
son individualité. En réalité, ses
facultés intellectuelles sont atteintes dans ce genre
de situation.
Sil y a une tentative systématique pour
transformer la façon de pensées des personnes,
et on peut faire lhypothèse quil y a un
point où elles sont happées, et
où elles commencent à avoir une perception
différente des choses.
Auditeur N°18 : Il est bon de savoir que dans
certains cas la situation peut être inversée,
comme le montrent les expériences de Ted Patrick.
Bob : Les êtres humains sont des
créatures vraiment complexes. Nous avons toutes
sortes de possibilités dans la vie, et je ne voudrais
pas nier lexpérience de quiconque.
Auditeur N°18 : Je me demande quel est votre
âge.
Bob : Jai 34 ans. Jen avais 26 quand je
suis entré là dedans.
Auditeur N°18 : Cest vraiment
intéressant. Jai limpression que certains
de ces groupes font appel à une certaine
immaturité des gens.
Bob : Ca nest pas forcément dû
à l'immaturité. Beaucoup dadultes sont
immatures par moment. Je pense que chacun peut y être
prédisposé à certains moments et dans
certaines circonstances. Je connais beaucoup de gens qui y
sont entrés après le décès
dun être cher, ou après un divorce.
Il y a toutes sortes de circonstances qui peuvent affecter
même les personnes mures, en les rendant
vulnérables sur le plan psychologique.
Lanimateur : Beaucoup de gens qui se tournent
vers la religion, le font à un moment où elles
ressentent un besoin profond.
Bob : Peut-être est-ce dû à une
certaine désillusion lorsquelles
découvrent ce qui se passe autour delles.
Soyons clairs : au début des années 70,
beaucoup de personnes ont été
désillusionnées par ce quelles ont
constaté ici aux Etats-Unis, dans ce pays à la
culture prédominante. Cétait le
résultat de la guerre au Vietnam, le Watergate, etc.
On cherche quelque chose de mieux, et voilà
quelquun qui vous offre quelque chose de soi-disant
parfait. Cest un bon stratagème.
Auditeur N°18 : Cest vraiment puissant. On
dirait quil y a une tendance à revenir à
quelque chose de plus simple. Cest ce qui est
arrivé aux jeunes des années 60. Jai
été fasciné dentendre votre
remarque sur la façon dont Maharaji a accroché
au mur la photos de son père pour la
vénérer.
Bob : Quand il a eu des doutes, il a cherché
des forces de la façon dont on le lui avait
appris.
Auditeur N°18 : Il sest tourné vers
la situation dans laquelle il était dans sa jeunesse,
lorsquil était sous la direction de
quelquun de plus fort.
La bande sonore se termine ici dune manière
abrupte, ! (Retour à l' index)
[Note de l'éditeur: Bien que cette
interview date dil y a 20 ans, elle donne un
aperçu unique sur la façon dont un culte est
créé et sur la façon dont ses adeptes
sont endoctrinés. Bob Mishler est mort quelques mois
seulement après cette interview. Certains
compte-rendus disent quil est mort dans un accident
davion, quelquun a dit quil était
décédé dune crise cardiaque, un
autre prétend quà la suite dune
crise cardiaque, lhélicoptère qui le
transportait à lhôpital sest
écrasé ! Daprès un
témoignage reçu sur ce site, Bob Mishler est
bien mort dans un accident davion, ainsi que sa femme
et le pilote de lavion. Lavion, un quatre
places, se rendait de lîle de Saint Barthelemy
à celle de Saint Martin pour y faire soigner Bob.
Laccident a eu lieu au début des années
80. Si quelquun à dautres détails,
merci de nous le faire
savoir.]
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