Entretien
téléphonique avec Bob
Mishler |
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Voici
la traduction de la transcription (version
originale en anglais)
d'un entretien téléphonique avec Bob Mishler.
Bob Mishler fut président de la Divine Light Mission
de 1972 à 1977. Il fut pendant ces années
l'assistant principal de Maharaji, et son confident. Il est
décédé en 1979, lors d'un accident
d'hélicoptère.
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Appelant: Ellen: Appelant: Bob: Appelant: Bob: Appelant: Bob: Appelant: Bob: Appelant: Bob: Appelant: Bob: Appelant: Bob: Ce fut une période où il a fait appel à moi pour internationaliser la DLM, il se mettait en retrait et me laissait faire. Mais d'un autre côté, il se confiait à moi - en permanence - il l'avait fait pendant des mois, avant la séparation familiale, je savais donc ce qui se préparait, à quel point sa mère avait une mauvaise influence sur lui, à quel point Bal Bhagwan Ji était fou etc, et à quel point cela menaçait de ruiner tout ce qu'on avait prévu etc. Parce que nous avions planifié la manière dont nous avions l'intention d'aider les gens à réaliser l'importance de la vie, et comment changer la qualité de l'expérience de la vie humaine dans le monde entier. Appelant: Bob: Et par conséquent, lorsqu'il a commencé à se confier à moi, je sentais que j'avais des raisons de croire davantage en lui, dans le sens que, tu sais, les problèmes que nous avions avec la DLM avaient une source, et cette source c'était le conflit avec sa famille, et par conséquent je sentais que dès que ça serait résolu avec succès, la situation pourrait vraiment changer, que les problèmes seraient corrigés, et que tout ce que nous faisions de bon pourrait continuer avec des proportions accrues, et ça ne s'est pas produit. Ce qui s'est passé, c'est que j'ai alors commencé à vivre avec Maharaji, une fois qu'il s'est séparé de sa famille, et que j'ai vu comment il était vraiment. A cette époque Maharaji était vraiment jeune, il avait 16 - 17 ans à cette époque, mais il avait déjà développé certaines mauvaises habitudes qui étaient essentiellement le résultat de son mode de vie absolument ennuyeux pour l'essentiel. Les mauvaises habitudes dont je parle - il ne s'agit pas de mon opinion - concernent son bien-être physique. Il buvait excessivement, et il n'avait pas appris à gérer le stress engendré par sa situation; il souffrait par conséquent d'hypertension, une hypertension sanguine d'origine psychologique, ce qui représentait un danger pour sa santé et son bien-être. Il avait parfois des évanouissements parce que sa tension était si élevée qu'il perdait connaissance. Ce genre de chose était le signe de problèmes plus profonds. Lorsque j'ai adhéré à la Divine Light Mission, ça n'avait pas été nécessaire - mais quand je me suis joint à Maharaji - d'une manière telle que je devenais son collaborateur pour un effort commun - il s'agissait de sa Mission, mais en l'adoptant, ça devenait aussi ma Mission. La raison pour laquelle je pouvais sentir ce genre de chose n'était pas nécessairement due au fait que je considérais Maharaji comme un personnage divin, à cette époque. Il y avait bien sur des personnes qui pensaient vraiment que Maharaji était - certains le considéraient comme plus grand que Dieu, je ne sais pas si vous étiez là à cette époque, mais beaucoup d'Indiens avaient des pancartes où il était écrit que le Gourou est plus grand que Dieu. Pour moi, bien sur, il y avait une différence sémantique en ce qui concerne la tradition Védantique si on l'oppose à la tradition Judéo-Chrétienne, et la manière dont nous nous représentons Dieu, mais pour moi le gourou - et Maharaji a beaucoup insisté aux tout début pour nier qu'il était Dieu Appelant: Bob: Je lui en faisais part, et il ne voulait pas y prêter attention. Il reportait ça pendant des semaines, des mois - parfois il ne voulait absolument pas s'en occuper - et au lieu de le faire il allait se saouler, pratiquement tous les jours. Un jour typique, il se levait le matin, et en tout début d'après-midi il était déjà en train de boire. Et il buvait beaucoup, pas juste de la bière ou du vin - il buvait du cognac, et il en buvait au point d'être cuit tous les soirs. Plus d'une fois nous avons du le ramasser et le porter sur son lit après qu'il ait perdu connaissance. Ce genre de chose, vous voyez, ce mode de vie - je veux dire, moi j'était très très occupé pendant tout ce temps - je n'avais pas que ça à faire de passer mon temps avec Maharaji et m'occuper de ce genre histoires. Maharaji m'avait donné tellement de responsabilités que je travaillais pratiquement tout le temps. Mais ce que je faisais devait néanmoins passer par lui - parce qu'il avait des exigences faisant appel aux ressources financières de la Divine Light Mission, et des premies, qui avaient des conséquences très étendues dont je devais lui parler, et il s'en moquait généralement. Il se moquait de connaître le résultat de ce qu'il faisait. Il savait ce qu'il voulait, et c'est tout. Il le voulait, et c'était à moi de trouver une manière de le lui obtenir. Et alors, j'en suis finalement arrivé à un point. Tu vois quand après qu'il ait eu comme je l'ai dit, il avait matériellement dégénéré jusqu'au point où il avait ces évanouissements, nous avons obtenu un diagnostic, et découvert qu'il n'y avait pas de cause physique, mais que c'était psychosomatique. Il était tellement évident qu'il vivait avec trop de stress - il avait horreur d'entendre parler des premies - je ressentais que ce fardeau de jouer à Dieu pour les gens était en train de le tuer, tout autant que ses injures aux premies, et nous nous sommes mis d'accord pour changer les choses, c'était au début de 1976. Alors pendant quelques mois nous avons essayé de changer les choses, et la conclusion ce fut que Maharaji ne voulait pas en assumer le risque financier. Parce que j'avais mis au point un programme utilisant des revenus non imposables. Par les cadeaux qu'il recevait des premies, on allait créer un programme d'investissement pour qu'il puisse finalement vivre du revenu du capital investi, et qu'il ne soit plus nécessaire que les premies continuent à lui donner autant de sommes incroyables - qu'il ne soit plus nécessaire que la DLM lui donne autant d'argent pour entretenir son train de vie. En d'autres termes, il serait financièrement indépendant, et il ne lui serait plus nécessaire de faire croire qu'il était Dieu pour pouvoir compter sur tous les dons. Appelant: Bob: Appelant: Bob: Appelant: Bob: Appelant: Bob: Mais il a un train de vie très très opulent, et vraiment pour moi c'est de la cupidité - tu vois, je suis désolé pour lui parce qu'il a été programmé pour ce rôle. Je ne vois pas comment tout ceci pourrait avoir une fin heureuse pour qui que ce soit d'impliqué dans cette affaire, lui-même inclus - en définitive. Parce qu'il n'est même pas heureux maintenant, c'est l'ironie de toute cette affaire, je veux dire la soif de consommer est comme une maladie en lui. Dès qu'il possède l'objet de son désir, que ce soit une nouvelle Maserati, une Rolls Royce ou quoi que ce soit - une Aston Martin - il pense déjà à la prochaine chose: il faudra que ça soit un hélicoptère, un Gulfstream 2, il faudra que ça soit ci ou ca. Je veux dire il a un appétit insatiable de tous ces symboles de richesse, et une fois qu'il les possède, il ne peut même pas les utiliser. Que peut-on y faire ? Même lorsque j'étais présent - et je suis sur que ça a empiré depuis - il n'y avait pas assez de place dans ses garages pour toutes ses voitures - et il en avait six, des garages, tu vois ? Bon, il faut vraiment être jusqu'au point où je ne pouvais en supporter davantage - j'ai fini par comprendre qu'il ne pourrait pas changer, et je ne pouvais pas approuver ce qu'il faisait. Les premies n'en ont aucune idée. Les premies expérimentent beaucoup de choses, ils les partagent, c'est merveilleux, je pensais que ça pouvait être préservé, mais, et et ça continue, mais ce qui se passe, c'est que ça continue avec tout ce qu'on attribue à Maharaji, et qui est absolument infondé. Tout ce qui se passe bien dans la vie des premies, ils l'attribuent à lui. Appelant: Bob: Appelant: Bob: Je ne crois pas que Maharaji puisse changer. Je ne crois même pas qu'il puisse jamais vraiment affronter ces questions, étant donné la manière dont les choses se structurent progressivement, parce qu'il ne permettra même pas à qui que ce soit de son entourage d'en savoir assez sur ce qui se passe pour que cette personne puisse s'adresser à lui comme moi j'ai pu lui parler. Appelant: Bob: Appelant: Bob: Et puis aussi, tu sais, on finit par aimer les personnes avec qui on est tout le temps, et nous nous faisions vraiment du souci pour lui. Nous étions concernés parce qu'il se détruisait, et j'étais doublement concerné, bien que ce soit un sujet qui ne la concernait pas - par l'impact de ceci sur ce qu'il faisait sur les vies de ces autres personnes: les premies qui vivaient au bord du dénuement - car c'était vraiment le résultat de la politique qu'il avait dictée. Les premies d'ashram qui devenaient socialement et culturellement inadaptés, et victimes d'exploitation économique par le simple fait de son appétit glouton. Ce genre de choses, je les connaissais bien, j'étais donc doublement concerné. Et nous l'avons affronté Marolyn a participé à l'y pousser, en 1975, pour obtenir de Maharaji qu'il change les choses, OK ? Mais j'ai aussi vu de quelle manière Maharaji la manipule je veux dire, il est, il a de la force, il peut influencer les gens, surtout que je veux dire, si on est endetté comme Marolyn peut l'être Appelant: Bob: Douter de soi, c'est tout ce qu'il faut, il faut - il suffit de, je veux dire en définitive, c'est un lien à double sens, un paradigme, parce que tout ce qui ne va pas - même à cause d'un instant de manque de confiance et de foi en Maharaji - c'est à cause de ton mental fou. Et tout ce qui va bien dans ta vie, et bien c'est la preuve que la grâce de Maharaji est là - et si quoi que ce soit tourne mal, et bien c'est de ta faute. Je veux dire que si tu prends un instant pour considérer ça un peu objectivement, je sais que c'est difficile à faire, je veux dire que c'est la rationalisation ultime - tu peux toujours trouver une raison pour croire quoi que ce soit. Certaines personnes croient quand même, malgré la vraie nature de Maharaji, en pensant que "même s'il est ainsi, je ne peux pas nier ce qu'il a fait pour moi, alors je crois quand même". Pour moi, il ne s'agit pas de "connaissance", il s'agit d'une sorte de foi. Et voilà la seule chose à mon avis que les premies devraient remettre en question dans leur foi - en lui. Parce qu'ils n'ont aucune base pour fonder leur foi en lui. Ils se peut qu'ils croient parce que, une base pour fonder leur foi dans leurs expériences de la Connaissance, dans le sens où ce que ça peut signifier pour eux de savoir comment méditer et comment se connecter à cette force de vie, et alors et sûrement avoir foi en leur capacité à partager leur expérience d'amour avec les autres, et l'importance énorme de ce fait dans nos vies. Il y a là de bonnes choses que je ne veux sûrement pas nier. Mais la nécessité de croire que Maharaji est Dieu afin d'en faire l'expérience, c'est tout simplement c'est une absurdité. Voilà ce qui est malheureux dans cette histoire, parce que c'est la porte ouverte à l'exploitation de l'individu, grâce à sa confiance et son innocence. Ca continue ainsi, et c'est ce qui a corrompu Maharaji jusqu'au point où il est aujourd'hui. Appelant: Bob: Appelant: Bob: Appelant: Bob: (La conversation se poursuit dans les détails du prochain appel téléphonique ) Appelant: Ellen: Appelant: |