John
Macgregor |
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(L'original en anglais: "Mind Fuck") Re-bonjour tout le monde, Je ne me suis pas manifesté depuis quelques temps, mais ça n'a pas été triste du côté du forum d'après ce que j'ai compris. Ca n'a pas été triste non plus de mon côté; la vaste majorité de mes amis premies ont été assez blessés et fâchés par mes messages (ce qui a pas mal englué la situation dans cette communauté aux mailles serrées), mais certains ont l'intention de me rejoindre de l'autre côté de la barrière - ce qui rend les choses assez intenses pour d'autres raisons. (Vous vous souvenez tous de ce qui se passe lorsque votre foi s'effondre.) Je m'excuse de ne pas avoir été présent ces jours-ci. J'étais parti en voyage quelques jours pour descendre la Tweed River sur un houseboat pour fêter mes cinquante ans. Mes journaux m'avaient aussi donné beaucoup de travail - ce qui a augmenté la pression. Un certain nombre de premies - certains distants, certains proches ici à Byron Shire - m'ont contacté depuis que je me suis dévoilé, et je discute avec eux de leur processus d'éloignement. Et ça demande aussi du temps ! Il faut aussi tenir compte du fait que je connais mes tendances obsessionnelles, et j'ai essayé de ne pas m'impliquer trop dans le forum: j'ai l'impression que je pourrais m'y engloutir, et j'ai besoin de trouver mon rythme. Pour toutes les raisons qui précèdent, je ne me suis pas connecté au forum pendant plus d'une semaine. Je pense que je continuerai ainsi, en venant de temps en temps, afin de pouvoir faire d'autres choses. L'après-connaissance est jusqu'à présent la phase la plus plaisante et la plus intéressante de ma vie. Je voudrais essayer de tracer une frontière entre le processus de désectarisation (excusez le néologisme, ndt) nécessaire, et le reste de ma vie pour (oserai-je le dire ?) en profiter. Deux personnes m'ont appelé aujourd'hui pour me dire que j'ai reçu ici beaucoup de soutien - ce dont je suis très reconnaissant. Une des grandes difficultés lorsqu'on quitte la Connaissance, c'est qu'aucun premie ne veut en parler: on se retrouve donc privé de son soutien habituel. Je crois avoir dit la dernière fois que la communauté des exes est tout ce que la communauté des premies aurait du être, mais n'a pas été - surtout égalitaire et solidaire. Je me suis fait ici beaucoup d'amis en peu de temps. En ce qui concerne mes vieux amis, je suis tout naturellement parfaitement heureux que ceux qui ne quittent pas la secte restent dans le monde de Maharaji: j'y ai passé moi-même beaucoup de périodes heureuses, et ma dernière année ne va pas magiquement transformer tout ceci en 28 ans d'enfer. Je suis aussi heureux de concéder qu'il y a de bonnes choses avec Maharaji: c'est comme avec chacun, et tout noircir ne mène nulle part, si ce n'est peut-être dans une secte. Mais ayant maintenant appris la vraie nature de la vie secrète de Maharaji, et ayant une petite compréhension de la psychologie générale de la relation maître-disciple, tout ceci est un peu déplacé. Car ce sont des réalités qui remettent tout en question, et qui dominent les bons souvenirs et les 'belles expériences'. Je me répète: J'ai maintenant quitté le monde de la Connaissance, et je ne suis donc plus lié par ses règles et ses fidélités - y compris la 'confidentialité' qui a tellement dominé le tableau ces dernières années. Je revendique le droit de manifester mon opinion sur le sujet, et de le faire publiquement si je le souhaite - ainsi que de donner les informations dont je dispose. Je pense que ces informations aideront les aspirants et les premies à se décider d'une matière motivée à rester avec Maharaji, et qu'elles aideront les personnes extérieures intéressées à décider si elles veulent s'impliquer. C'est, à mon avis, particulièrement important, à la lumière du secret institutionnel qui infiltre les activités de Maharaji, son équipe dirigeante, et son organisation. Je suis une personne qui a rejoint la DLM lorsque j'étais jeune et de l'aveu général assez stupide; j'ai été programmé à l'aide de choses vraiment très stupides, telle que Maharaji est une sorte de personne spéciale, ou de force cosmique; je lui ai donné des dizaines de milliers de dollars et des années de ma vie pour l'aider dans son travail (et je l'ai vu devenir de plus en plus obscènement riche durant cette période). Je crois donc que j'ai gagné le droit de dire ce qui me plaît à son propos, à condition que ça soit basé sur des faits étayés. Mon descriptif ne sera pas toute la vérité - mais ça sera aussi bon, juste et précis que possible. Il est probable que 90% des personnes qui ont reçu la Connaissance dans les pays occidentaux ont quitté Maharaji. Ce chiffre comprend les PAMs, des membres de son équipe dirigeante et des instructeurs - et ce chiffre augmente tous les jours. De tous ceux qui ont été premies, il ne reste qu'une équipe squelettique. C'est ainsi que la majorité d'entre-nous - la plupart de ceux qui ont démarré le travail de Maharaji dans les pays occidentaux - sont maintenant dehors. Si nous n'avons pas le droit de lui adresser des commentaires, qui le pourrait ?
Ce message concerne principalement les trainings de Maharaji, car ils ont été le ciment idéologique central d'EV ces dernières années. Mais avant de commencer, il faut que je m'occupe de quelques tâches ménagères, et que je réponde à divers points des messages que j'ai lu avant de partir il y a une semaine environ. * Je n'ai jamais été un PAM majeur (comme Michael Dettmers l'a été): je me suis décrit comme un organisateur de haut rang et de longue date, et comme 'un PAM occasionnel', ce qui, je pense, est exact. * Si je dis que M est derrière le CAC, c'est pour une raison de simple logique - je n'ai pas de preuve matérielle. Les seules personnes qui peuvent être derrière une pareille affaire sont des premies loyaux. Les premies loyaux font absolument tout ce que M leur demande. Par conséquent, si M demande que ce CAC disparaisse, il le fera en quelques heures. Etant donné les dommages qu'ex-premie.org cause à son travail, et étant donné qu'il est le genre de PDG qui s'occupe de tout, il est raisonnable de supposer que l'implication de Maharaji est encore plus proactive que cela. * Je ne retire aucune de mes affirmations quant aux instructeurs aux comportements sexuels abusifs. * La seule chose que je regrette dans mes deux premiers messages, c'est d'avoir mentionné des noms de personnes. Je l'ai fait d'une manière totalement innocente. On aurait pu analyser que je désapprouvais le salaire de Kaye McKinnon (désormais Contact National d'Australie supprimé) - alors que je ne l'ai pas fait: 50.000 dollars australiens n'est pas un salaire énorme. De la même manière, je n'étais ni pour ni contre le fait d'évincer Kaye: deux des 'évinceurs' sont de mes amis de longue date, et je connais bien Kaye. J'avais mentionné ces événements pour souligner la politisation qui fait partie d'EV - et à laquelle j'ai moi-même participé à certains moments. Mark Winter est un ami, et je ne pouvais mentionner que je l'ai aidé avec enthousiasme lorsqu'il construisait le site 'Enjoying Life', afin de protéger mon anonymat. Et bien sûr, mes remarques au sujet de Monica Lewis n'étaient pas destinées à donner une mauvaise image d'elle (elle a toujours été d'une gentillesse parfaite avec moi): c'était une plaisanterie à mes dépends. J'éviterai donc de citer des noms à partir de maintenant, à moins que ça soit totalement inévitable, ou que je le fasse en toute innocence. Pour moi, il ne s'agit pas d'une guerre contre des personnes, mais d'une guerre contre une idée. Finalement, au cas où certains pensent que je me dérobe: même si je passe du temps sur le forum, je ne lis pas les messages des premies qui font du harcèlement. Ca serait de la folie à mon avis. Leur rôle, c'est de nous détourner des véritables sujets - et ils y réussissent très bien avec notre coopération enthousiaste. Deux des principaux harceleurs sont de mes amis, et j'en ai déjà bien assez lors des parties ou quand je les rencontre dans Mullumbimby - la rue principale, pour ne pas avoir besoin de discuter ici avec eux. Et aussi, comme pour nous tous, leur être véritable est plus rond et plus agréable que la partie d'eux qu'ils envoient sur le Net.
Je voudrais aussi parler brièvement de certaines choses que j'ai dites récemment à propos de Maharaji, et qui ont étés la source d'une colère considérable pour mes amis. Pour commencer, je doute peu de ma contribution à ce qui a été mauvais pour EV et le travail de M en général: j'ai été un organisateur depuis le début de 1973, et j'ai accompli des services majeurs à Amaroo jusqu'à il y a un an (lorsque j'ai passé une semaine sur le site lors de la conférence des donneurs/sponsors). J'ai amené deux personnes à la Connaissance, et l'une d'elles y est encore. En tant que coordinateur de communauté, il m'est arrivé d'être grossier et de manquer de respect (faits que les victimes m'ont rappelé avec humour pendant le dernier quart de siècle). Je ne prétends pas que tout ce que j'ai fait de mal vient d'avoir été dans une secte: beaucoup de ces choses étaient purement et simplement des défaillances personnelles. Je ne suis pas parti plus tôt à cause de ma loyauté pour Maharaji - ou en tout cas pour l'image que j'avais de lui. Tous les dysfonctionnements du monde ne m'auraient pas fait tourner le dos au maître vivant. Il m'a fallu réaliser, à grand peine, que, pour commencer, il n'est pas le maître vivant. Deuxièmement, en ce qui concerne les accusations contre Maharaji, un ami premie croit que je devrais me concentrer moins sur le mode de vie de Maharaji, et davantage sur les abus plus sérieux. (Elle dit que certaines parties de mon dernier message sont 'comme du Jerry Springer' - journaliste spécialisé dans les articles à sensation, ndt.) Elle a raison jusqu'à un certain point: je ne pense pas vraiment que le fait que M mange de la viande, qu'il fume la cigarette et du hasch, qu'il boive de la bière et que sa polygamie soient des crimes capitaux - j'en ai eu mon compte quand j'étais plus jeune. En les énumérant dans mon dernier message, je voulais souligner que j'ai fait bien du service autour de M ces dernières années pour que l'attention ne soit pas attirée vers ces comportements, que je considère pour la plupart comme n'étant pas particulièrement choquants. Incidemment, tout ce que j'ai mentionné a été bien connu des années avant mon message. Jusqu'à ce que le site ex-premie rendent ceci public, il y a pourtant eu des efforts conscients pour cacher ces comportements - c'est bien sûr l'objet du classement X - ce qui tend à introduire un élément d'hypocrisie. De plus, le végétarisme, l'abstention de fumer et de boire, et le célibat ont été approuvés d'une manière plutôt hypocrite par Maharaji pour les premies d'ashram. Maintenant encore, M s'efforce parfois de fracturer les relations des PAMs. Mais tout ceci est bien pâle au regard des abus plus larges de M, tels que couvrir le viol d'enfants, utiliser sexuellement ses disciples du sexe féminin, et avoir accumulé 50 millions de dollars US sur le dos de ses ouailles - sans parler des techniques de contrôle mental décrites plus bas. Troisièmement, je voudrais répéter que, à part cette erreur bizarre - inévitable dans une telle masse de matière aussi chargée sur le plan émotionnel, et que je vais corriger et pour laquelle je m'excuserai puisqu'on me la souligne - ce que j'ai dit jusqu'à présent est vraiment, réellement et absolument véridique. Serait-il suggéré que je n'ai pas le droit de dire des choses vraies ? Quatrièmement, je pense vraiment que j'ai le droit de critiquer Maharaji publiquement, tout comme il m'a lui-même critiqué publiquement. Lors de mon training en septembre 1999, Maharaji m'a filmé en vidéo pendant un des exercices durant lequel j'avais soi-disant fait une erreur. Il a alors projeté la vidéo aux 85 personnes présentes, et il a expliqué l'endroit où je m'étais trompé avec force détails. Il est très possible qu'il ait eu raison: je ne veux pas discuter le fait qu'il m'ait corrigé. Ce que je veux dire, c'est qu'après 28 ans d'humble soumission, un tel privilège fonctionne maintenant dans les deux sens.
L'histoire relative à l'affaire Jagdeo dont j'ai parlé dans mon premier message, a pris des tournants étranges et contradictoires. Comme je l'ai dit dans le second message, je me suis trompé dans les dates: le meeting que je citais a eu lieu en 1985, et non en 1980. Un des participants supposés à ce meeting m'a contacté pour me dire que ce meeting n'avait pas eu lieu - et en tout cas qu'il/elle n'y était pas si ce meeting avait eu lieu. Le premier participant en reste à ce qu'il/elle a dit. Je suppose que le mieux que je puisse faire est de considérer cette histoire comme une 'allégation'. Et je m'excuse envers le second (supposé) participant pour ne pas avoir vérifié cette histoire avec eux pour commencer. D'après le premier participant, ce meeting concernait l'abus sexuel que Jagdeo avait commis en Inde, 15 ans auparavant, sur un ou peut-être deux enfants de la femme qui se plaignait: c'est à dire à peu près en 1970. 17 ans ont passé depuis de meeting. Mes deux informateurs sont d'ex-PAMs, et je crois qu'ils sont tous deux de bonne foi. Finalement, on m'a dit qu'il y a eu un message ici mentionnant des personnes de ma famille. Etant donné ma charge de travail actuelle, je doute que j'aie le temps d'y répondre. Mais ça souligne bien un des points que je souligne plus bas: des personnes, ayant normalement un comportement éthique, vont abandonner leur éthique si une icône centrale est menacée. Je doute peu que ces personnes ne considèrent un jour cet acte avec consternation. Nous voilà donc arrivés au sujet principal de ce message .. Les Trainings de Maharaji: Depuis environ un an dans tous les pays occidentaux, beaucoup de gens ont quitté leur service. Il y a beaucoup de facteurs qui l'expliquent - y compris ex-premie.org, le fait que les gens vieillissent et deviennent plus sages, et le désillusionnement continuel venant de l'état de dysfonctionnement apparemment permanent d'EV. Les responsables mal choisis et impopulaires ont joué leurs rôles. Mais il est intéressant de noter que les 'trainings' de Maharaji ont aussi amené beaucoup de personnes à réviser leur engagement envers M. Et le réviser à la baisse. Les 'stagiaires' (des trainings, ndt) n'en ont généralement pas analysé la cause. Ils expriment un vague malaise à propos des trainings, mais ils sont incapables d'en dire la racine. C'est peu surprenant. Si on examine honnêtement les trainings, et si on en tire ses propres conclusions, on en arrive au plus grand des panneaux 'ENTREE INTERDITE' du catalogue des premies: celui qui implique un examen éthique objectif des activités de Maharaji. D'où le sentiment vague et désagréable qui persiste - mais (à l 'exception de la minorité que les trainings ont propulsé hors de la Connaissance) ça ne va pas plus loin. Les faits sont pourtant là: maintenant que les trainings sont terminés, les personnes se sont retirées en masse du service. Pourquoi ? Tout d'abord, à peu près tous les premies ont actuellement une mauvaise attitude envers EV. Etant donné qu'EV n'est qu'un petit groupe de bénévoles - des gens comme vous et moi - c'est un fait curieux. EV n'est pas vraiment monolithique, il n'y a pratiquement pas de personnel rétribué. Les derniers rapports suggèrent vraiment qu'EV sombre rapidement sous les vagues. Je crois - et ça n'est qu'un sentiment - qu'EV joue un rôle dans le déplacement de la colère des premies envers Maharaji. EV est une manière sûre de se fâcher avec M. C'est un lieu sûr pour diriger les reproches, les rabougrissements, les désagréments, les coûts, la peur, la culpabilité et la colère qui sont souvent sous-jacents au satchitanand tellement vanté des premies. Il est intéressant de noter que les instructeurs ont joué un rôle similaire pendant les années 70 et au début des années 80: satsang après satsang, Maharaji les a lui-même désignés comme cibles pour la colère et les insultes, ce qui, bien sûr, écartait de tels sentiments dirigés vers lui. Mais maintenant, bien que l'antipathie pour EV soit pratiquement universelle, il est impossible de contenir toute cette colère dans un seul vase. Pour la première fois, une colère considérable est dirigée vers la personne de Maharaji. Certains premies sont allés jusqu'au bout, et ils ont quitté la C; d'autres murmurent en silence, mais ils restent dans le giron; et d'autres ne propagent pas leurs idées de mutinerie aux autres premies, mais ils les acceptent et les propagent uniquement à l'extérieur. Plus que tout autre facteur à mon avis, les trainings des quelques dernières années sont responsables de ce changement. Pour beaucoup de premies, les trainings ont mis à jour la psycho-dynamique sectaire d'EV - fondamentalement les techniques de contrôle mental qui sont la base de l'influence de Maharaji - pour la première fois. Les trainings ont aussi révélé quelque chose comme le véritable Maharaji, à des personnes qui n'y avaient jamais été exposées - et ces personnes sont troublées depuis.
Les trainings de Maharaji ont été au centre de la méthodologie institutionnelle d'EV pendant les années 90. Ils ont été aux les années 90 ce que les ashrams ont été aux les années 70. Leur importance dans l'approfondissement et le retranchement du 'charme' psychologique de Maharaji ne doit pas être sous-estimée. Leur arme psychologique principale est le double message, comme je l'explique plus bas. Tout comme les ashrams avaient créé une couche externe de disciples 'durs' animés d' 'une seule idée' pendant les années 70, les trainings ont sélectionné et créé une même cohorte pendant les années 90. Dans les deux cas, leur but était d'amener un 'cur' de disciples 'clairs' - clairs au sujet de qui est le Boss, clairs quant aux méthodes organisationnelles - autour duquel une mission globale aurait pu être bâtie. Entre autres fonctions - dont beaucoup étaient hautement agréables, le satsang des années 70 était le véhicule par lequel ces disciples clairs pouvaient délivrer le message (la 'vérité') au reste de la communauté, et accorder chacun à la philosophie générale. Les équipes - qui mixaient les premies centraux ayant tendance à diriger avec les premies de la communauté ayant tendance à suivre, tout comme le faisait le satsang - étaient censées constituer le véhicule de livraison idéologique de l'ère actuelle. Et le truc de l'équipe était un des messages principaux des trainings Le rôle des trainings n'était pas simplement de retrancher le message (Maharaji a toujours raison etc), ils créaient aussi les outils de leur propre dissémination (celle des équipes). Pourquoi les trainings sont-ils apparus ? Regardons le timing de plus près. Les trainings sont apparus d'une manière significative après la Mutinerie d'Amaroo - le premier bip sur le radar qui a alerté M des problèmes qui se préparaient au Paradis: des personnes défiaient l'autorité de son petit groupe d'envoyés, et donc son autorité. Amaroo était, et est toujours, le joyau de la couronne de M. Un défi à son autorité en ce lieu lui était probablement difficilement tolérable. Pendant la dernière décade, il y a eu plusieurs mutineries dans le monde de Maharaji - certaines ayant nécessité une intervention d'urgence des envoyés de M. Il y a eu une mutinerie en Inde, la mutinerie de l'équipe des RP, et diverses mutineries lors d'événements locaux aux USA et en Australie. Mais la plus fameuse fut peut-être la Mutinerie d'Amaroo (ainsi que M lui-même l'a baptisée) en décembre 97 - janvier 98. La mutinerie d'Amaroo - la secte-dans-la-secte australienne - a fait tout cesser sur place, a vu son équipe de dirigeants imploser, a précipité l'équipe internationale en alerte rouge - et a presque mené à la revente d'Amaroo par le Seigneur de l'Univers fou furieux. ('C'est une mutinerie ! Comment osent-ils ?' a-t-il dit quand on lui a raconté.) Fondamentalement, la Mutinerie d'Amaroo était une tentative de démocratisation d'Amaroo - afin d'étendre et diffuser le pouvoir décisionnel. La Mutinerie a commencé quand l'équipe dirigeante a implosé le 21 décembre 1997; elle était conduite par plusieurs anciens membres de l'équipe dirigeante. La Mutinerie fut matée par l'envoi de Valerio Pascotto à Amaroo (d'abord par l'équipe des trois facilitateurs, puis, lorsque M en a entendu parler, avec ses bénédictions). De mémoire, Valerio arriva fin janvier 98. Après son arrivée, Valerio réunit les coupables autour d'une table, puis il institua des ateliers de travail qui comprenaient des sessions d'autocritique - écrites et orales. Cela dura quelques jours, et finit par briser toute résistance. Le premier jour, les participants étaient assis en fer à cheval - avec Valerio et son preneur de notes à une extrémité - et il demanda à chacun, l'un après l'autre, de confesser le rôle qu'il/elle avait joué dans ce problème. (La question fut posée par écrit à chaque participant la nuit précédente, afin qu'ils puissent passer la nuit à la contempler.) L'un des participants clama fortement que ces sessions étaient moyenâgeuses, et refusa d'y prendre part. Tous les autres y prirent pourtant part. Ce qui m'a semblé le plus surréaliste dans cette histoire, c'est que peut-être une douzaine de personnes n'ayant rien eu à voir avec la mutinerie - qui n'en avaient même pas entendu parler pour certains - se sont accusés de suffisamment de péchés pour en remplir un manuel pour catholique. Le qualificatif 'hystérique' convient à peine pour qualifier ces réunions de justice. Certains étaient si angoissés qu'ils ne pouvaient parler lorsque venait leur tour de se confesser. D'autres semblaient complètement détruits par l'idée d'avoir offensé le Maître. Avant même que les sessions ne commencent, Valerio avait très clairement exprimé que Maharaji était très en colère à notre propos. Le coup du Papa en Colère est une des techniques psychologiques les plus crues mais la plus efficace utilisée par Maharaji. La psychologie Rawat n'a pas besoin d'être subtile. Notre sincérité nous a rendus très manipulables: pour Valerio, c'était comme de retirer un bonbon à un bébé. Certaines de ces techniques étaient peut-être déjà utilisées lors des conférences de 1996 avec les organisateurs, lorsque ces sessions-ateliers ont commencé. Spécifiquement: Des modèles de relation enfant-parent étaient évoqués pour terrifier les dissidents potentiels; des boucles philosophiques étaient renforcées, dans lesquelles le maître ne pouvait jamais avoir tort; la dynamique de groupe était renforcée pour dissoudre l'individualisme. A la longue, après quelque résistance animée, nous avons tous cédé. Valerio m'a dit que je devrais ressentir du 'chagrin' pour ce que j'avais fait et qui avait déplu à M - et à la fin de ces sessions, je croyais qu'il avait raison. Je mentionne ici le nom de Valerio parce que c'est tout simplement inévitable: il est un élément central de l'histoire de la Mutinerie, et un élément central des trainings. Personnellement, je me suis toujours extrêmement bien entendu avec lui, et nous nous sommes quittés cordialement. Ce que j'écris ici ne devrait pas être analysé comme une attaque contre lui, mais contre la psychologie démentielle qui nous a tous possédé. Je n'utilise pas le mot 'possédé' à la légère. Tout comme moi, Valerio était sous l'emprise d'un démon puissant, et, sous son influence, nous étions furieux et inhumains les uns envers les autres. J'ai participé aux sessions aussi complètement qu'il l'a fait. Quoi qu'il en soit, Maharaji devrait peut-être avoir de la reconnaissance pour les mutins d'Amaroo: la Mutinerie a fourni, non seulement l'élan d'un programme global de rééducation, mais beaucoup des techniques qu'il y emploie.
Début 1999, le premier prototype de training a eu lieu à Amaroo. Les bugs du modèle y furent aplanis. Lors de ce training, M criait aux participants que eux - les premies d'Amaroo - étaient 'aliénés' et 'cinglés'. Il utilisait fréquemment des analogies guerrières, jurait violemment, et était extrêmement en colère la plupart du temps. C'est ce qui a convaincu beaucoup de participants qu'il n'avait pas oublié la Mutinerie. Il était tellement en colère à une occasion que ses mains tremblaient, et qu'il en a lâché un marqueur pour écrire au tableau de papier. Après qu'il eut effectué une de ses routines où il 'se précipitait hors de la pièce' (je pense qu'il avait essayé cette technique lors du premier training), un PAM est rentré en larmes dans la salle de training: 'Maharaji va quitter Amaroo si nous ne nous ressaisissons pas,' dit-il en sanglotant. 'Sauf si nous faisons ce qu'il veut'. Il est intéressant de noter que ce qu'il voulait ne fut jamais dit clairement. Un participant brave dit à Maharaji qu'il pensait que les techniques du training lui rappelaient le Parti Nazi. Il n'a pas été choisi pour une promotion ! Après ce galop d'essai début 1999, les trainings commencèrent sérieusement dans divers centres majeurs. Les trainings étaient destinés aux 'ressources' les plus importantes du monde premie - essentiellement les responsables principaux et ceux qui avaient de l'argent. Un raffinement rarement apprécié est que ces trainings étaient particulièrement dirigés vers les 'ressources' qui, ayant une maturité avancée, montraient une certaine indépendance d'esprit. Durant les trainings, les modèles d'autorité et d'obéissance parentale furent donc 'relancés' dans les crânes grisonnants des ouailles de Maharaji. De riches hommes d'affaire furent réduits à l'état d'enfants obéissants et tremblants qui en avaient parfois la bouche sèche de peur; des femmes normalement équilibrées et compétentes furent conduites, en plusieurs cas, à des crises d'hystérie. (NB: ça n'est pas sexiste, il y a aussi eu des crises d'hystérie du côté masculin.) Les 80 participants à mon training ont chacun payé 1.000 $ australiens pour y participer. (Je pense que certains membres à plein temps de son staff y ont probablement été gratuitement.) Chaque training était différent, et il y a eu des trainings spécialisés pour la propagation et le staff résidence/personnel (par exemple). Mais le but essentiel des trainings était ce que les chinois appellent 'rééducation' - l'approche chinoise, et celle de Maharaji, ont beaucoup de points communs. En voilà les principaux éléments, tels que je les ai perçus: - L'insuffisance de loyauté envers le maître/gouvernement est profondément stigmatisée. - L'individu est piétiné. Les chinois appellent ça 'individualisme dégénéré', Maharaji le 'Syndrome du Ranger Solitaire'. Dans les deux cas, l'autocritique joue un rôle essentiel pour l'éliminer. - La surveillance mutuelle est intensifiée et raffinée. - Certains membres du groupe, plus dignes de confiance, sont secrètement recrutés par les animateurs du training pour travailler contre les intérêts de ceux qui seront cités en exemple. - Des contrevérités manifestes sont affirmées et réaffirmées, et finalement acceptées, malgré les preuves qui contredisent les participants en pleine figure. (Par exemple, M affirmant à quel point il travaille dur pour 'rester en pleine forme physique afin de poursuivre son travail'.) - Mise hors service de la logique et destruction de la volonté et de la volition, en organisant des jeux biaisés que personne ne peut gagner. (Lors de certains trainings, pas un seul exercice ne fut réussi, et pas un jeu ne fut gagné. Je suppose que le message subliminal était: 'Vous ne pouvez pas gagner'.) - Création de désarroi et donc de conformisation, en utilisant des messages mélangés récurrents. Par exemple: M se trompe/M ne peut être contesté; défendez votre territoire/obéissez au maître; si la nourriture n'est pas bonne, n'hésitez pas à le dire aux cuisines/ne critiquez pas les autres, ou soyez 'politique'. - Inhibition de l'action indépendante par l'encliquetage de la peur et de la paranoïa. (Chaque participant peut devenir un objet de critique sévère, peut être expulsé du groupe, et peut même être responsable de l'annulation du training à tout instant.) - Réveil des vieilles peurs des années 70 sous forme de celles des années 90: exclusion du monde parfait de la Connaissance, de l'approbation du groupe, et des bénédictions du Maître. ('Les membres de sectes sont systématiquement programmés avec des phobies, afin qu'ils aient une peur terrible de quitter la secte. Ils sont réduits à l'esclavage par cette technique de contrôle mental, pensant qu'il n'y a aucun lieu où ils puissent grandir.' Ilona Cuddy, 'Mental health degree masters project'.) - Usage récurrent de ce que les psychologues spécialisés appellent 'le culte de la confession' pour minimiser la crédibilité des individus qui agissent hors des ordres du maître. (Les trainings commençaient par un round de confessions, accompagné de pleurs hystériques, de un ou deux évanouissements dramatiques, et des affirmations d'indignité absolue et totale. Il est intéressant de noter que les confessions n'étaient pas demandées par M à ce stade: on avait simplement demandé aux premies ce qu'ils attendaient et ce qu'ils espéraient apprendre du training, et ce qu'ils pensaient être la partie la plus difficile de celui-ci. Les confessions d'indignité et de honte sont pourtant sorties. Ca en dit indubitablement long sur le climat psychologique qui règne dans le merveilleux monde de la Connaissance ! Lors d'une autre session, des participants devaient confesser ce que contenait leur 'seau'. Les gens ont interprété ça comme, 'Quelles sont mes fautes ?' Les auto descriptions hypercritiques se sont bousculées: colère, peur, hâte, haine, jugements, envie - et ainsi de suite. Et encore des larmes et des lamentations.) - Des circuits de logique circulaire furent dépoussiérés et re-présentés à l'approbation du groupe. (Formulé crûment: 'Nous savons que Maharaji/la Politique du Parti Communiste est la source de vérité incontestable, parce qu'ils représentent la vérité de la manière la plus pure. Nous savons qu'ils représentent cette vérité de la manière la plus pure, parce qu'ils nous l'ont souvent dit. Nous savons qu'ils disent la vérité sur ce sujet parce qu'ils sont la source de vérité incontestable.') - Le sentiment d'impuissance et de dépendance des premies se trouvait ainsi retranché, en partie - et de façon ahurissante - via un assortiment de règles complexes et exigeantes du training que les participants étaient poussés à croire qu'ils avaient eux-mêmes créées, mais qui avaient en réalité été insinuées dans le processus par les moniteurs. - Peur et louanges étaient alternées pour implémenter les dynamiques décrites précédemment, et d'autres dynamiques. (Par exemple, deux moniteurs jouaient bon flic/mauvais flic en alternance.) - Le temps des participants était occupé à 100% par des tâches inutiles - des meetings longs et circulaires; des jeux impossibles à gagner - pour prévenir la pensée et l'analyse, à propos surtout des hauts niveaux de contrôle mental évidents. - Lors de certains trainings, de longues heures étaient passées à briser la résistance au contrôle mental. A d'autres trainings, certains participants étaient rendus aveugles pendant de longues périodes, pour semer le désordre et augmenter le sentiment d'impuissance. - L'acceptation de l'amoralité et de l'immoralité du monde de M étaient encore plus retranchées. Par exemple, M a dit lors d'un training: 'Si l'équipe décide qu'il fait nuit dehors, et que vous regardez dehors et voyez le jour, IL FAIT NUIT DEHORS !' - Diminution du discernement individuel - et de l'individualité - en donnant à l' 'équipe' une valeur exagérée. Un des exercices tout entier était destiné à faire en sorte que les individus 'se fondent dans l'équipe'. Si c'était le but de l'individu, alors quel était celui de l'équipe ? C'était bien sûr la réalisation des désirs de Maharaji. La dynamique d'équipe devenait ainsi une sorte de front pour implanter le contrôle de Maharaji. - Retrancher la structure hiérarchique verticale, et l'obéissance incontestable. M a dit par exemple, 'Si un responsable vous dit de creuser un trou juste au dessus d'un câble électrique enterré, la seule chose que vous devez dire c'est 'De quelle profondeur ?' ! - La demande de dévotion était aggravée. (Par exemple, un premie fut questionné sur la raison pour laquelle il passait ses journées à un travail très prenant, et SEULEMENT ses soirées, lorsqu'il était fatigué, à faire du service pour M.) - Un système de récompenses et de punitions fut institué de manière telle que la confiance entre les membres était diminuée, mais une dépendance émotionnelle de Maharaji était augmentée. Et d'une manière telle que personne ne puisse jamais gagner. (Il y a un mode de compétition plus large très analogue entre les PAMs recherchant l'approbation de M - mode que M a maintenu avec profit pendant 30 ans - dans lequel personne ne 'gagne' jamais. Personne ne peut jamais devenir Arjuna, et il s'en assure. Les trainings utilisent les mêmes modes de 'récompense et punition' - bien que ce soit une version plus intense. En essence, les trainings ont visé à mener la manipulation psychologique sectaire au plus haut niveau que les personnes puissent tolérer, sans qu'elles s'en doutent.)
Les trainings ont fait plus que satisfaire aux 'quatre critères du contrôle mental sectaire' de l'auteur Steve Hassan. (1) Ils avaient des règles de comportement strictes. (L'une des sessions était même dédiée au sujet 'Que faire pour suivre les règles ?' M affirmait que 'le seul but du training était d'en suivre les règles.') (2) Ils utilisaient le contrôle mental. (Toute pensée exprimant individualité ou contestation de M était violemment critiquée; d'autres, telles que 'Sommes-nous manipulés ?' ou 'M a-t-il tort ?' étaient éliminées d'emblée.) (3) Ils utilisaient le contrôle émotionnel. (Provoquer la colère de M - ce qui arrivait pratiquement tous les jours - renvoyait les participants à des états émotionnels infantiles; culpabilité et honte étaient utilisées de manière répétitive; et le groupe était fréquemment divisé contre des individus ou des sous groupes.) (4) Finalement, les trainings restreignaient le flot d'information vers leurs membres. (Les participants étaient par exemple menés à croire qu'ils avaient eux-mêmes inventé les règles des trainings, alors qu'elles avaient été en réalité prédéterminés par M, et insinuées dans les débats via un processus apparemment 'démocratique'. Certains votes du groupe, ainsi que certaines explosions de colère de M, étaient pré-écrits. Ceux qui étaient approchés secrètement pour catalyser des événements, tel que l'expulsion d'un bouc émissaire, recevaient pour instruction de ne pas le dire aux autres.)
Les trainings étaient conduits par des psychologues, et d'autres professionnels. La dynamique d' 'équipe' qui dominait les trainings n'était pas motivée par la démocratie, comme le terme 'équipe' pourrait le suggérer, mais était en réalité un mécanisme destiné à renforcer l'autorité de Maharaji. Je ne caractériserais pourtant pas ça comme une autre tromperie, parce qu'il était clair dès le départ que seul M était extérieur à l'équipe - pas seulement en tant que membre, mais par son éthique - et le message martelé, à vie, et fondamental, et qui était bien souligné le dernier jour - la règle des règles - c'était simplement: 'Maharaji'. C'était un bel ouvrage de programmation final puissant, et personne ne pouvait avoir le moindre doute sur le point focal du training, ni sur l'orientation future de ses participants. Comme je l'ai dit plus haut, l'arme psychologique principale des trainings était le double message - dont Maharaji est un maître. Si
vous n'aimez pas la Connaissance, partez ! Je
commets des erreurs. Défendez
votre territoire. Ayez
confiance en vous. Dites
tout ce que vous pensez lorsque vous voyez des
problèmes. Est-ce
que les magnétos tournent ? Je ne suis pas Dieu ! Tout
est en vous.
Ce message à deux voies est, à mon sens, un pistolet à double canon qui a fait exploser même les intelligences les plus affûtées, parce qu'il est installé à un niveau où l'intellect n'opère pas. Que ce niveau soit celui de l'archétype divin, ou celui du subconscient, quoique que vous l'appeliez selon de vos opinions sur la psychologie. Le message à double sens est une chose puissante. Une de ses injonctions vous donne du pouvoir et vous dilate, l'autre vous intimide et vous diminue; un coté du message provoque l'amour, l'autre crée la peur; l'un des cotés libère, l'autre asservit. Les gens sont très attirés par chacun des éléments du double message: chacun veut la liberté, mais veut aussi obéir à une autorité légitime. (Spécialement si nous pensons que cette autorité est Dieu, ou le représentant de Dieu.) Par dessus tout, ces doubles messages vous rendent méthodiquement confus. Nous sommes 'libérés' par la Connaissance, mais nous sommes subjugués par la personne qui nous donne la Connaissance. Au niveau de la surface, une explication très raisonnable est mise en avant: cette personne, à laquelle vous êtes maintenant subjuguée, est un océan de compassion, et elle est en vérité la personne en qui vous pouvez avoir confiance dans cette vie. A la différence des autres gens - employeurs, amis, famille qui tous peuvent nous quitter ou ne plus vouloir de nous un jour - cette personne a nos intérêts à cur et ne nous laissera jamais tomber. Ce serait pathologique de tomber sous le joug de n'importe qui d'autre. Mais se mettre sous la dépendance de cette personne est acceptable parce qu'elle est celle qui n'abusera pas de son statut. Ames confiantes, beaucoup d'entre-nous ont mis des années avant de creuser sous cette logique. Parce que cela nous procurait un grand confort, nous avons accepté les apparences. Ceci a permis au paradoxe liberté/esclavage de disparaître sous le niveau conscient, d'où il a continué à nous troubler de manière étrange et imprévisible. On a pu observer par exemple un travail de sape de notre volonté et de nos ambitions, une incapacité à promouvoir ou même expliquer Maharaji à des personnes extérieures, des défaillances éthiques que nous n'aurions pas accepté autrement, une tendance à s'accrocher à des idées sécurisantes et un rejet presque volontaire de suivre des pensées risquées jusqu'à leurs conclusions logiques. La défense premie standard contre la critique - je l'ai entendue beaucoup ces derniers temps - c'est: "J'ai juste une belle expérience à l'intérieur, c'est ça qui compte dans cette histoire, rien de sectaire là dedans." Je leur fais habituellement remarquer que l'expérience intérieure n'est qu'une partie de l'histoire. L'autre partie comprend le fait de prendre Maharaji comme maître, suivre sa guidance, lui obéir, et ne jamais le critiquer. Ce qui revient à le mettre à l'écart des exigences que nous avons vis à vis de tout autre être humain. Donc, la première partie de l'équation M + C parle de se sentir bien, de la liberté, de la libération personnelle, etc.., etc Néanmoins, la deuxième partie de cette équation parle d'obéissance, de ne jamais critiquer, et de suivre l'ordre du jour de quelqu'un d'autre. Le paradigme Maharaji/Connaissance est entièrement basé sur un double lien. Ce qui fait que le monde des premies est basé sur une dichotomie, et entraîne assez habituellement des dysfonctionnements de la pensée et de la volonté. Est-ce que Maharaji a planifié tout ça ? J'en doute. Les maîtres comme lui - et ils sont nombreux - savent intuitivement comment jouer leurs cartes: quand lever le sourcil ou la voix, les standards, les enjeux, faire en sorte que les gens fassent leurs offrandes ou participent financièrement. Quand ça ne marche pas , ils essayent quelque chose d'autre. Je doute qu'il ait consciemment analysé la machinerie plus que je ne l'ai fait récemment. Les trainings étant des versions intensifiées du paradigme M/C, le message générateur de double lien y était naturellement renforcé. Point n'est besoin de regarder plus loin que les règles du training pour le constater: 10 secondes, conscience, respect, confidentialité, honnêteté, unanimité. · Personne n'était autorisé à parler plus de 10 secondes sans permission, à part Maharaji. · Les participants étaient censés être 'conscients'. Tous sont néanmoins restés profondément inconscients de la manipulation dont ils étaient sujets, et également inconscients de la manière dont le training était construit. · Chacun devait être extrêmement respectueux les uns des autres. Là aussi cela ne s'appliquait pas à Maharaji qui lâchait fréquemment des obscénités contre ceux qui l'avaient mis en colère ou même contre la salle entière. · L'insistance était mise sur la confidentialité encore et encore, soi-disant pour créer un environnement sûr pour les participants. Et pourtant le training était extrêmement insécurisant émotionnellement - de toute évidence à cause de la peur et de l'hystérie fréquemment exprimées. Le rôle réel de la confidentialité - pas d'infos sur M à l'extérieur - ne fut jamais divulgué. (Peut-être était-ce confidentiel ?) · L'honnêteté était requise. Mais ni M ni les animateurs n'étaient honnêtes avec les participants quant au réels buts et modes opératoires des trainings. · Les décisions devaient être unanimes. A moins que Maharaji ne soit pas d'accord avec elles. Le propos évident du training était d'initier le travail d'équipe - faire passer EV d'un mode de fonctionnement hiérarchique à un fonctionnement en équipe. Et il semble qu'il y a eu par moments de réels efforts dans cette direction. Mais le message final était extrêmement hiérarchique: Maharaji était le Boss. Ceux qui avaient montré des signes de désaccord avaient été publiquement déchiquetés. Il y a eu des efforts sincères et brouillons pour travailler en équipe l'année suivant le training. Mais l'évidence est finalement apparue: personne n'y arrivait vraiment. Ceci pour la même raison qui avait fait échouer toutes les réalisations des premies - incluant la première, la réalisation d'un bonheur durable: les messages à deux entrées ne peuvent germer et fructifier. C'est à l'intérieur de moi, mais j'embrasse les pieds de Maharaji. Je suis libre, mais je suis son serviteur. J'ai la source de toute sagesse à l'intérieur, mais il est la source de la sagesse. Au niveau conscient nous avons été assez efficace pour rationaliser ces contradictions. Mais aux niveaux importants, ceux où l'on évolue secrètement et tranquillement, la psyché ne peut pas donner sens à de tels messages. Les plantes ne mûrissent pas si on met de l'azote et des herbicides en même temps.
Mes notes prises pendant le training sont assez effrayantes à lire maintenant que (deux ans plus tard) j'ai décortiqué l'expérience. J'ai noté les affirmations, les motions et les amendements venant de différentes personnes tout au long de la semaine - par exemple : * "Je propose que nous nous excusions tous auprès de Maharaji." (Beaucoup de succès celle-là, étant donné que tout avait été construit de manière à ce que personne ne puisse bien faire les choses.) * "J'endosse la responsabilité du manque de suivi des règles et de l'échec de l'équipe. Je souhaite me ré-impliquer dans les règles et l'équipe." * "J'accepte la responsabilité de l'échec de l'équipe. Je m'en excuse. Je suivrait les règles à l'avenir." * "Je propose que nous renouvelions nos engagements vis à vis de l'équipe et des règles." Vous voyez le tableau
Mes lecteurs premies pourraient trouver la comparaison avec la rééducation politique à la chinoise offensante. Je pense néanmoins que ceux qui ont vraiment participé à ces trainings seront moins rapides à s'en offusquer. Je ne connais aucun des participants chez qui des doutes ne subsistent. Vraiment identifier ces doutes - les amener à la lumière - nécessite de laisser aller l'esprit dans la zone interdite où le comportement de Maharaji est évalué comme celui de n'importe qui d'autre. C'est un endroit que beaucoup ne sont pas encore préparés à visiter. Qui sait ? C'est peut être l'objectif d'une autre règle des trainings: pas de sombres pensées. Une description des aspects les plus ténébreux des trainings nous procurera sans doute une meilleure définition du processus. (Vous pensiez sans doute que vous aviez lu le pire, n'est ce pas ?)
Le Bouc Emissaire : L'humiliation rituelle, la victimisation et, fréquemment, l'expulsion de la 'brebis galeuse' désignée dans certains trainings (mais pas dans tous) ont laissé de sombres pensées même chez les plus convaincus des premies. Ce bouc émissaire était choisi sur la base d'un minuscule péché personnel qui était alors développé hors de toutes proportions par Maharaji. Il (ou elle) était alors verbalement humilié(e) par M à longueur de temps. La plupart des premies sont fondamentalement des gens gentils. Donc le groupe - souvent près de 80 personnes - ne veut pas blesser le bouc émissaire en soutenant les injures de Maharaji, mais ne veut pas non plus offenser M. Chacun va donc écouter ce flot d'obscénités en silence - beaucoup en pleurant. Chacun réalise à ce moment là que sa situation ne tient qu'à un fil: le bouc émissaire n'a pas été choisi à cause de ce qu'il a mal fait, mais en raison de sa personnalité perméable à l'humiliation. La colère de Maharaji finit par prédominer dans la pièce. Après beaucoup d'atermoiements et de recherche de compromis, quelqu'un va finalement se lever et faire la proposition que chacun craignait: l'expulsion du bouc émissaire hors du training, son rejet dans les ténèbres extérieures, où il y a des pleurs et des grincements de dents. La proposition sera dûment acceptée par le groupe honteux mais intimidé. Le bouc émissaire est exclu de la salle de manière irrévocable - chacun évitant son regard alors qu'il se dirige vers la sortie. Après son expulsion du Paradis, cette brebis galeuse sera assise seule et délaissée autour des feux de camps, silencieuse et morose, telle une âme récemment désincarnée ne sachant si elle est morte ou vivante. J'ai essayé une nuit de parler avec le bouc émissaire de mon groupe: il était incapable de sortir un mot. Le pire, c'est que ce soi-disant 'scénario collectif spontané' est planifié. Vers le troisième jour de training en général, un candidat adéquat est pris à part pendant le dîner, et prévenu que quelque chose de 'vraiment sérieux' va arriver le lendemain - et qu'il va falloir que quelqu'un 'tombe', et que ça sera à lui de se lever afin de 'résoudre le problème de la loyauté'; et qu'il/elle est la bonne personne pour y arriver, pour organiser le mouvement d'excuses envers Maharaji, et faire expulser le bouc émissaire. (Le mot 'bouc émissaire' n'était évidemment pas utilisé.) Et bien sûr le lendemain, à un moment ou à un autre de la session, un membre du groupe va faire l'erreur que M attendait, et l'enfer va se déchaîner. Après une période préliminaire pendant laquelle le groupe ne réussit pas à expulser un de ses membres - ce qu'il est pourtant clairement invité à faire - la personne précédemment choisie va se lever et parler: "Je demande que ________ soit expulsé du training." Et il l'était. (Incidemment la personne ainsi virée de mon training a eu droit à un billet d'avion gratuit pour le training de Delhi, sur les instructions de Maharaji: M le tyran / M le compatissant !)
Je soupçonne ces compères choisis à l'avance d'être aussi employés à d'autres tâches cruciales, comme l'Humiliation Rituelle des Dissidents, et le Rituel de la Quête du Pardon. Durant un training, un participant souligna humblement sa différence d'avis avec M à propos d'un point quelconque. Maharaji se mit à crier "un pet m'importe plus que tes opinions" (sic) ! Après quelques autres cris, il se rua hors de la pièce. Quand les pleurs et les grincements de dents s'arrêtèrent (et ce n'est pas une licence poétique cette fois), quelqu'un (présélectionné ?) s'avança, et proposa de présenter des excuses de la part de tout le groupe. Il y eut alors des discussions, des argumentations et des votes sans fin à propos de la formulation. Cela dura facilement deux heures parce qu'il fallait qu'il y ait l'unanimité pour chaque mot. Une carte fut finalement écrite et signée par tous. Cette carte disait des choses telles que "Nous sommes sincèrement et profondément désolés", "Du fond de notre cur nous te prions de nous excuser" ou " Nous prions ton pardon de tout notre cur". (L'adjectif 'pathétique' est trop pauvre pour décrire de tels rituels.) La carte fut portée à Maharaji qui, après un suspense approprié, réapparut dans la salle et complimenta gravement l'assistance sur le fait 'd'avoir finalement appris quelque chose'.
Quels est donc le résultat de tous ce non-sens ? 1. A la suite des trainings, il y a eu un rush de participants à la porte des médecins et même des psychothérapeutes. Plusieurs participants ont carrément quitté la Connaissance. 2. Puisque les trainings ont réglé chacun sur une 'participation plus grande et plus focalisée', pratiquement toute la communauté s'est retirée du service. 3. Puisqu'un des points essentiels des trainings était la 'confidentialité', les réunions d'équipe à Amaroo sont devenues des opérations clandestines. 4. A part le secret qui imprègne tout, les équipes existent vraiment, mais les mécanismes inspirés par les trainings sont maintenant largement considérés comme impraticables.
En définitive, le propos des trainings n'était pas du tout des sujets tels que le 'respect' et la 'conscience', comme les règles des trainings le suggéraient. Si cela avait été le cas, Maharaji lui-même aurait été sorti le derrière en l'air après la première heure. Il ne s'agissait pas non plus d'apprendre les techniques et les approches inhérentes aux exercices: la plupart de ceux-ci appartiennent maintenant au passé du monde des affaires dont elles dérivent. Pendant les trainings, il s'agissait de réapprendre et de renforcer les attitudes psychologiques profondes de gratitude et de soumission à une figure paternelle omnipotente, que beaucoup d'entre nous avions rencontrées dans notre jeunesse impressionnable. C'était plus tôt un nouveau démarrage pour adultes vieillissants. Pour les fondateurs d'ex-premie.org (qui méritent toutes les louanges qui leur parviennent), voici ce que dit quelqu'un qui connaît le dessous des cartes depuis longtemps, et qui a participé à deux trainings: 'Je n'ai pas le moindre doute sur le fait que l'insistance fanatique sur la confidentialité que les trainings ont inspirée - après cela toute information n'était délivrée qu'en cas de besoin absolu - était destinée à endiguer le flot d'informations vers ex-premie.org. Tout ce lavage de cerveau était causé par le fait que Maharaji a peur des informations obtenues par le site ex-premie.org.' Voilà, c'est tout pour les trainings.
Autant je suis persuadé que tous les faits énoncés dans ce message peuvent être confirmés, autant je doute qu'il y ait une 'vérité' ultime dans le domaine psychologique. J'ai énoncé tout ceci pour ce que ça vaut. Pour moi, la vraie 'vérité' repose dans le fait de pouvoir y réfléchir et de le dire. De prime abord, les messages comme celui-ci sont souvent considérés par les premies comme le 'produit d'un esprit amer et tordu', une 'déformation extravagante du travail de Maharaji', un 'roman vengeur et malveillant', etc etc. Haine, colère et attaques personnelles (descendre le messager) sont à prévoir. (Je pense en avoir eu un aperçu récemment.) D'après mon expérience, tout ceci continue jusqu'à ce qu'on aie la possibilité d'en discuter face à face. En ces occasions - quand une vraie communication peut se produire - l'hostilité se dissipe graduellement, on fait des concessions, et le processus de sortie commence dans certains cas. Je considère donc ceci comme de l'information - utile pour confirmer des affirmations etc - mais parfois moins utile que les contacts personnels lorsqu'il s'agit de faire évoluer les idées des premies, qui sont plus profondément retranchées qu'on ne peut l'imaginer.
Le message que j'aimerais vraiment écrire - si je savais comment le faire - c'est ce qui a fait que nous avons eu une expérience telle que la nôtre. J'ai eu quelques expériences extraordinaires en méditation - qui, j'en suis assez content, peuvent être attribuées à notre chimie cérébrale si complexe. Mais j'ai aussi eu des expériences extraordinaires en compagnie de Maharaji - et d'autres tout aussi extraordinaires à proximité de Bal Bhagwan Ji. D'autres personnes sont entrées dans des états de conscience sublime en compagnie de Mata Ji, de Raspoutine ou de Adolf Hitler. Quelle en est la cause ? J'ai quelques réponses superficielles - par exemple la projection - mais elle ne me satisfont pas vraiment. La consommation de cognac de Maharaji est certes très intéressante, mais c'est pour moi l'essentiel de cette affaire. Après trois décades, tous les avis sont bienvenus. Meilleurs souhaits à tous, John PS:
Il semble que ces messages finissent par circuler dans la
communauté des premies. Les premies qui souhaitent en
découvrir davantage sur leur maître et ses
activités pourraient jeter un il sur
http://www.ex-premie.org |