John
Macgregor |
|
Le
document qui suit est la traduction du document original
publié par John Macgregor, après la
levée de l'ordonnance de bâillon à son
encontre. |
Un
journaliste australien - récompensé par un
prix - Introduction: C'est hier (le 1er mars) qu'a été finalement levé un ordre de bâillon de 18 semaines émis par la Cour Suprême du Queensland à l'encontre du journaliste John Macgregor de Nouvelle Galles du Sud. Il peut maintenant de parler des événements qui suivent. Le 24 octobre dernier à Perth, alors qu'il était en train de boucler ses bagages pour se rendre en Nouvelle Galles du Sud, Macgregor s'est retrouvé face à deux avocats et un expert en ordinateur arrivés de Brisbane par avion. Ils lui signifièrent que des détectives privés étaient postés aux extrémités de la rue, au cas où il aurait cherché à "s'échapper", et que "la maison avait été filmée depuis plusieurs jours", et que "ses déplacements en avion étaient surveillés". Les avocats ont dit à Macgregor qu'il serait jeté en prison s'il ne les autorisait pas à explorer son ordinateur sur le champ, l'un d'eux ajoutant qu'il allait être violé en prison. Macgregor les a ignoré, quittant la maison comme prévu. Les documents soumis plus tard à la Cour ont révélé qu'il fut alors suivi par un détective privé sur "la route de Kalgoorlie". Macgregor a interviewé les Premier Ministres Bob Hawke, Paul Keating et John Howard pour les quotidiens de Fairfax and News Ltd. Il a gagné le prix George Munster Award 2001 décerné au meilleur journaliste d'investigation, pour sa série d'articles sur l'affaire impliquant l'ancien sénateur de Floride Joe Gersten, publiée dans le The Sydney Morning Herald, The Age et The West Australian (http://www.acij.uts.edu.au/awards/2001pr.html). En novembre, Macgregor a reçu une subvention de 25.000 $ de l'Australia Council afin d'écrire un livre sur cette affaire. Mais l'incident de Perth est lié à une autre affaire. Le 31 août 2002, un exposé de Macgregor sur la secte religieuse dirigée par le gourou Maharaji, d'origine indienne - secte dont Macgregor avait autrefois fait partie, avait été publiée dans Good Weekend (Sydney Morning Herald et Age), et The West Australian. (version pdf : http://freedomofmind.com/resourcecenter/groups/e/elan/ - version française : http://www.ex-premie.org/french/goodweekend0208-fr.htm). Cet article relate l'arrivée de Maharaji, adolescent grassouillet, aux USA en 1971 ; son alcoolisme et l'exploitation sexuelle de ses disciples du sexe féminin ; la couverture d'un pédophile de la secte ; et le siphonnement de millions de dollars ayant échappé à l'impôt vers les comptes en Suisse du gourou. Les journaux A Current Affair et The Courier Mail ont publié des suites à cet article. Maharaji pilote un Gulfstream G5, le jet privé le plus onéreux actuellement, et il possède aux moins sept résidences dans le monde, l'une d'entre elles sur un terrain de 2 hectares dans le quartier de Fig Tree Pocket, Brisbane, et deux demeures de luxe au Ivory's Rock Conference Centre, près d'Ipswich, S-E Queensland. Elan Vital, Inc., propriétaire du centre de conférences, est signalé comme secte par les experts sur le sujet, tels Raphael Aaron de Melbourne (0411 745 801) et l'américain Rick Ross (http://www.rickross.com/groups/vital.html). Dans la crainte d'un nouvel article de Macgregor, le gourou, très sensible à l'intervention des médias, a annulé deux 'événements' internationaux qui devaient se tenir l'an passé aux mois d'avril et de septembre, au Ivory's Rock Conference Centre (IRCC) de 4.500 places, près de Ipswich, S-E Queensland. L'IRCC, appelé "Amaroo" au sein de la secte, a récemment annoncé un événement de 4 jours auquel Maharaji s'adressera à 4.000 disciples payants, du 20 au 23 avril prochain (http://www.amaroo.org/). Tout au long de l'année 2003, des sites Internet anonymes ont prévenu que Macgregor serait "empêché" d'écrire d'autres histoires sur Maharaji. En octobre, de concert avec l'incident de Perth, de nouvelles pages ont apparu, affirmant que Macgregor avait une maladie vénérienne, qu'il "trafiquait dans la pornographie infantile", et "qu'il irait bientôt en prison". Ordonnances secrètes de tribunal: Macgregor a saisi toute la signification du 'raid' de Perth après avoir atteint l'extrémité orientale du Nullarbor (c.-à-d. après être arrivé au Queensland, ndt). Le 23 octobre, les avocats de l'IRCC avaient obtenu une ordonnance secrète de la Cour Suprême du Queensland (Muir, J.; affaire no. 9538/03), relative à 11 documents financiers concernant le Ivory's Rock Conference Centre. Ces documents avaient fui à son intention, par l'intermédiaire du mari d'une adepte de la secte. L'ordonnance obtenue par la secte était une ordonnance du type "Anton Piller" - familièrement appelée "la bombe nucléaire de la cour". La cour avait ordonné la fouille de l'ordinateur de Macgregor, et que celui-ci n'aie pas le droit d'informer quiconque de cette procédure. Macgregor n'avait pas la possibilité de se faire représenter - il ne savait même rien de cette audience le concernant. Les documents de l'IRCC avaient rejoint une foule d'autres documents qui avaient fui de la secte depuis des années, et publiés sur le Net. (Voir http://www.ex-premie2.org/papers/EVital.htm) Tom Gubler, la source de Macgregor, en avait des milliers. (11 documents seulement furent envoyés à Macgregor.) Aucune des personnes à qui Macgregor a envoyé ces documents, ni aucun de ceux qui avaient précédemment publié les documents sur le Net n'ont été inquiétés. L'ordonnance contre Macgregor fut obtenue sur la base d'une déclaration sous serment faite par Gubler, qui réside sur la Gold Coast (du Queensland, ndt). Cette déclaration a été obtenue lors d'une visite surprise faite le 23 octobre dernier par Damian Scattini, avocat de l'IRCC, au domicile de Gubler ; Scattini - partenaire de la société Quinn and Scattini de Brisbane - avait déjà rendu visite à Gubler quelques temps auparavant le même mois, afin de lui signifier une ordonnance de la Cour Suprême selon laquelle il devait soumettre son ordinateur à une recherche, tout en lui interdisant de faire part de cette affaire à qui que ce soit. Selon lui, la visite de Scattini le 23 octobre avait été bien calculée. Gubler a signé sa déclaration sous serment alors qu'il était "terrorisé" de voir sa femme arriver, elle était attendue chez elle d'un instant à l'autre, et qu'elle voie Scattini et son greffier - et qu'elle découvre ainsi que Gubler avait fait fuir des documents compromettants pour son gourou. De plus, Scattini a clairement dit à Gubler qu'il pourrait avoir de sérieux problèmes, car il semblait qu'il avait "contrevenu à l'ordre de bâillon". (Des nouvelles de la procédure avaient transpiré sur Internet : Scattini suggérait que Gubler pouvait en être responsable, bien que ces fuites provenaient principalement de sites pro-secte.) Malade et convenablement effrayé, Gubler signa la déclaration sous serment qui avait été imprimée à son intention au bureau de Quinn and Scattini. Il y était déclaré que des "ex-premies" (ancien disciples de Maharaji) étaient membres d'une "conspiration dirigée par Macgregor", afin de "nuire" à Maharaji et à ses disciples et les "harceler". Macgregor y était décrit comme "l'attaché de presse de facto" de cette conspiration, et qu'il avait "pris sur lui" de "fournir à la presse des histoires et des informations basées sur des documents volés à Elan Vital". Puis Scattini est parti sans laisser à Gubler de duplicata de sa déclaration sous serment. Le 18 décembre, Gubler a envoyé un email à Scattini où il lui demandait de lui faire parvenir une copie de sa déclaration, parce qu'il n'en était pas satisfait, et qu'il souhaitait la modifier. Scattini n'a pas répondu. Cinq jours plus tard, Scattini a envoyé une copie de cette déclaration sous serment à des employeurs de Macgregor - l'Australia Council (qui venait de lui attribuer une subvention de 20.000 $ pour écrire un livre), Good Weekend, et d'autres journaux. Jusqu'à l'audience d'hier (1er mars) à la Cour Suprême du Queensland, Scattini avait refusé de montrer aux avocats de Macgregor les lettres qu'il avait envoyé aux employeurs de ce dernier. La lettre qui a été montrée hier, celle qui avait été envoyée à l'Australia Council for the Arts, comprend l'original de la fausse déclaration sous serment de Gubler ; en voilà un passage : "En lisant la déclaration sous serment de Mr Gubler, vous allez voir d'où provient ce vol, de quelle manière Macgregor y a été impliqué et de quelle manière il y a participé. Il est manifeste qu'en dépit de l'ordonnance du tribunal, Macgregor a approché les principaux médias avec l'intention avouée de publier ces documents, contrevenant ainsi aux injonctions qui lui ont été faites". Lié par l'ordonnance de bâillon, et la simple possession de ces 11 documents lui étant interdite, Macgregor n'avait fait aucune tentative dans ce sens. Le livre commandé et subventionné par l'Australia Council à Macgregor est relatif à une affaire politique des USA, et sans rapport avec la secte de Maharaji. Dégoûté par la manière dont il avait été traité, Tom Gubler a fait une nouvelle déclarations sous serment le 21 février ; il y déclare que le première déclaration avait été signée "sous contrainte". A propos de la première déclaration, Gubler a déclaré qu'il avait dit à Scattini le 23 octobre, "je ne peux pas signer ça ", décrivant un des paragraphes comme "ridicule", et un autre comme une "invention". Dans sa deuxième déclaration, Gubler démonte la première déclaration paragraphe par paragraphe. Il explique qu'une "conspiration" entre Macgregor et lui était impossible, parce qu'il n'avait jamais rencontré Macgregor, et qu'il ne lui avait même jamais parlé au téléphone. Gubler est entré dans le détail de son travail et de sa vie personnelle, dont Quinn and Scattini avaient fait un compte-rendu incorrect. Gubler pense qu'Elan Vital / l'IRCC s'est engagé dans une procédure aussi extrême afin de décourager Macgregor et d'autres journalistes - par cet exemple, de parler de la prochaine visite du gourou au mois d'avril prochain. La piste financière du gourou: Myrine Investments Ltd - basée à Jersey, Iles Anglo-Normandes, est le propriétaire de l'IRCC; les noms des actionnaires de cette société ne sont pas accessibles au public. Point particulièrement sensible pour l'IRCC, Macgregor a appris de bonne source il y a deux ans que Myrine - et donc le centre de conférence - est la propriété personnelle de Maharaji. L'IRCC a été acquis et construit à l'aide de 10 millions de dollars US de prêts obtenus des disciples, ces emprunts n'étant couverts par aucune garantie, et grâce à des millions de dollars de dons collectés par Elan Vital, Inc., organisation australienne sans but lucratif, et donc exemptés de toute taxe et impôt. 300.000 Livres y ont été transférées depuis Elan Vital Grande-Bretagne - organisation charitable déclarée dont les fonds - selon le UK Charities Act de 1993 - ne peuvent être dépensés qu'à des buts "charitables et philanthropiques". Et il semble que ces fonds aient été utilisés pour construire deux demeures de luxe pour Maharaji au centre de conférences. Au cours des trois années passées, de nombreux responsables d'Elan Vital ont démissionné à cause des soucis que ces "anomalies" apparentes leurs causaient. Les anomalies financières et la véritable propriété de l'IRCC sont des sujets que le centre de conférences ne souhaite apparemment pas voir étalés aux yeux du public, ni à ceux des organismes de contrôle de sociétés, ni à ceux des soutiens financiers de l'IRCC. Macgregor croit aussi que c'est précisément ce fait qui est à l'origine des attaques actuelles contre sa personne. La Charity Commission de Grande-Bretagne enquête actuellement sur ce virement de 300.000 Livres à destination de l'IRCC via Elan Vital en Australie, effectué par Elan Vital en Grande-Bretagne. Les fonds charitables de Grande Bretagne, qui bénéficient d'une exemption de taxes de 22%, ne peuvent être utilisés que pour des uvres charitables. (Voir : http://www.ex-premie2.org/pages/bristolevepostjune03.html#art3) Le Département des Revenus Territoriaux de Grande Bretagne enquête également sur cette affaire. En Australie, le Bureau de l'Assistant du Trésor (Office of the Assistant Treasurer) a demandé à l'Australian Taxation Office (ATO) de déterminer s'il fallait entreprendre des poursuites à la suite des plaintes selon lesquelles Elan Vital, Inc. a dépensé des millions de dollars ayant échappé à l'impôt pour créer des biens pour Maharaji. Le Queensland Police Minister enquête pour savoir s'il y a eu des délits. Développements judiciaires: Le 6 novembre dernier, Macgregor a tenté de s'opposer à l'ordre de bâillon du tribunal et à l'examen de son ordinateur, mais le Conseil de la Reine pour l'IRCC a réussi à convaincre la Cour Suprême du Queensland de confirmer ces deux décisions. Des documents et des emails privés ont été téléchargés du portable de Macgregor dans les bureaux de Quinn and Scattini, les avocats de l'IRCC, situés dans Queen Street, à Brisbane. Le 21 novembre, la Cour Suprême a condamné Macgregor pour "outrage à la cour" pour avoir refusé à Perth de soumettre son ordinateur à une perquisition immédiate. Le Conseil de la Reine pour l'IRCC a pressé la cour avec insistance d'emprisonner le journaliste. Le juge Byrne a condamné Macgregor à 2.000 $ d'amende, et l'a condamné aux dépends. La secte réclame maintenant 58.000 dollars. L'ordonnance de bâillon fut renouvelée. Le même jour, le Committee of Writers in Prison (Comité des Ecrivains Incarcérés) de l'International PEN Congress (Congrès International des Ecrivains) se réunissait à Mexico City pour discuter des attaques quasi- et pseudo-légales contre les écrivains, menées dans le but de les mettre en faillite et de les réduire au silence. Ces offensives légales sont utilisées de plus en plus fréquemment sur tous les continents, par des gouvernements, des entreprises et des sectes religieuses : il semble que cette pratique ait maintenant atteint l'Australie. On les appelle ici "assignations SLAPP" - Selective Litigation Against Public Participation / Procès Sélectif Anti Participation Publique. En tant que journaliste professionnel, Macgregor a souffert d'un ordre de bâillon pour une aussi longue durée : l'aspect "suppressif" d'une ordonnance du type Anton Piller est prévu pour durer 7 jours seulement. Pendant tout le mois de décembre, Macgregor a voulu se présenter au tribunal pour faire appel de l'ordre de bâillon. Et le juge Byrne - selon son secrétariat - n'en avait pas signé l'ordonnance, mais il était absent. Macgregor a été dans l'incapacité de faire appel d'une ordonnance qui n'avait même pas d'existence légale, cette ordonnance est donc restée effective. Le 21 novembre, il a été révélé qu'en plus de l'avoir observé, suivi et filmé, les avocats de l'IRCC avaient mis sur écoute et enregistré Macgregor en secret. De plus, la secte avait envoyé Mark Wakefield, un nouvel adepte de Nouvelle Galles du Sud, afin d'approcher les amis de Macgregor en se présentant comme un ami. Wakefield a ainsi recueilli des détails sur les voyages du journaliste et sur ses relations personnelles. Ces informations ont alors permis aux détectives privés de la secte de trouver Macgregor dans l'Etat de Western Australia où il était en vacances - et par conséquent de lui délivrer l'ordonnance du tribunal à la demande de George Laver, président de l'IRCC et tête de liste des trois "demandeurs" dans cette affaire. (Les deux autres sont Karin Conrad et le Ivory's Rock Conference Centre Pty Ltd.) Avant l'audience d'hier, quatre audiences ont eu lieu à la Cour Suprême du Queensland - Laver & Others contre Macgregor (23 et 30 oct, 6 et 21 nov). Elles ont toutes été fermées aux médias et au public. L'IRCC a entrepris de continuer les poursuites contre Macgregor, pour un procès dont le but n'est pas encore précisé. Macgregor pense que la procédure actuelle est un "procès d'usure". Il s'agit, selon lui, d' "un abus classique de procédure - effectué en utilisant n'importe quel prétexte pour accomplir un but important. Ils veulent probablement me ruiner et me rendre la vie impossible, afin que j'accepte n'importe quoi pour mettre fin à ces procédures". On pense qu'au cours des deux dernières années, d'autres personnes qui ont critiqué la secte en Australie ont préféré signer des ordres de bâillon à vie, à la suite d'attaques du même type. Macgregor n'a aucunement l'intention de signer une telle acceptation. Situation actuelle (audience du 1er mars):
En conclusion: Selon Macgregor: "Ce n'est pas un bon jour pour la liberté d'expression lorsqu'une secte qu'il a contribué à démasquer espionne un journaliste, qu'elle le suit, et qu'elle le menace physiquement. Maharaji est un leader qui a la manie du contrôle, et il n'y a pas le moindre doute que c'est lui qui a ordonné cette attaque. S'il veut venir en Australie le 20 avril, et qu'il se soucie des critiques du public, comment se fait-il qu'il n'accepte pas la critique ? Pourquoi un ordre de bâillon, pourquoi des menaces, pourquoi cette surveillance secrète ?" Les "demandeurs" dans cette affaire contre Macgregor, sont George Laver (un des présidents de l'IRCC), Karin Conrad (femme de Laver) et le Ivory's Rock Conference Centre Pty Ltd. (Listés comme Laver & Others contre Macgregor.) John Macgregor: mobile: 0400 362 500 ou johnmac1111@bigpond.com. |