La
Genèse d'un Gâchis |
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En
octobre 2003, Neville Ackland avait fait - sur le forum
ex-premie anglophone - un premier récit qui faisait
le bilan de ses années de "service" à Amaroo.
A la demande générale des lecteurs -
stupéfaits d'une telle découverte, il a
rédigé un compte-rendu beaucoup plus
détaillé de son histoire
hallucinante. |
Comment l'aménagement d'Amaroo (IRCC) a mené Elan Vital à la faillite, et a provoqué la dénonciation par les médias australiens du monde bizarre qu'est la secte du culte de la personnalité de Rawat. Dès le milieu des années 1980, Maharaji avait exprimé devant tout le monde son désir d'acquérir un terrain pour y établir ce qu'il appelait un centre d'apprentissage international. Un lieu où les premies (ses disciples) du monde entier pourraient venir pratiquer la connaissance. C'est l'Australie qui fut finalement choisie. Dès le départ (en 1990), lorsque la première partie du terrain qui allait devenir l'IRCC (Ivorys Rock Conference Centre) a été achetée, les hauts responsables d'Elan Vital savaient que le chemin allait être cahoteux . Ce que la plupart des premies ignorent, c'est que M était peu réaliste, irrationnel et très exigeant. Il fallait des efforts constants pour le maintenir sur les rails. A peu près un an avant l'achat de l'IRCC, Jan McGregor - coordinateur d'Elan Vital - avait réussi à le dissuader d'acquérir un terrain au sud-est de Perth, situé à des milliers de kilomètres de tout. Les problèmes logistiques auraient été énormes : le lieu était à des centaines de kilomètre du premier aéroport international, et à des milliers de kilomètres de son QG de Fig Tree Pocket (Brisbane). Piloté par un petit groupe de premies bien intentionnés, il a fini par voir la lumière, et il a commencé à chercher un terrain plus proche des centres habités. Lors du programme qui a eu lieu au champ de foire de Brisbane en 1991, il a annoncé en grande fanfare sa décision d'acheter un terrain. A sa demande, des centaines de premies enthousiastes se sont engagés à faire des dons pour financer l'achat - j'en faisais partie. Après sa visite au site, plus tard cette même année, les choses se sont mises en place pour un grand départ. Des centaines de premies aux yeux constellés d'étoiles sont venus apporter leur aide. Un bulldozer et une excavatrice furent achetés, et le nettoyage de centaines de tonnes de bois mort et de bouses de vaches a commencé. Impatient de dévoiler sa vision du futur, il programma le premier événement. Un projet qui allait se révéler excessif pour les administrateurs inexpérimentés et mal payés, tout comme pour les centaines de bénévoles non payés qui avaient entrepris le travail. L'ingénieur de M m'a contacté 6 semaines avant la date du programme. J'étais un entrepreneur agréé et opérateur de gros engins, expérimenté en aménagement de terrains, construction de barrages, construction de routes, drainage, agriculture et reboisement à grande échelle. Il me dit que l'équipe de construction était épuisée ; chacun travaillait de l'aube au crépuscule, et le programme avait des semaines de retard. J'avais la réputation d'être un agitateur qui ne mâchait pas ses mots, et je figurais jusqu'alors sur la liste noire ; le fait qu'ils fassent appel à mon aide reflétait le désespoir de leur situation. Lorsque je suis arrivé, c'était la confusion, le chaos régnait. Le premie ingénieur était considéré comme incompétent par la poignée de premies bénévoles qui savaient ce qu'ils faisaient. Le grand dessein invoqué par M était un désastre environnemental. Il était évident que les routes non étanchéifiées et sans drainage, tracées à travers les ravins et les collines, allaient provoquer des inondations et des dégâts considérables. Ce qu'elle firent quelques mois plus tard. Une heure après mon arrivée, je me suis retrouvé au milieu de l'équipe de construction qui débordait de frustration. C'était un sacré spectacle. Je suis allé directement au bureau pour affronter l'architecte et l'ingénieur ; mais ma réputation m'avait précédé, et je fus rapidement marginalisé. On m'a donné du travail sur une pelleteuse, aussi loin qu'il a été possible de me mettre de toute autre personne. Le soir précédent le début de l'événement, nous étions tous épuisés. L'arrivée de M a été le signal du départ : beaucoup des arrivistes du culte de la personnalité désertèrent leur poste pour monter sur celui des autres, afin de se positionner dans la compétition de ceux-qui-font-plaisir-au-maître. Des enfants de premies perdirent temporairement leurs parents, il y a eu des affrontements, et certaines réputations subirent des dommages définitifs. La santé physique et mentale de bien des personnes fut éprouvée au nom du saint nom et du service du seigneur incontesté. Les premies qui arrivèrent le lendemain matin - pour la béatitude d'un événement de trois jours aux pieds du maître, ne savaient que peu, ou rien, du gâchis et du stress créés par la vertu de la charge de ses demandes irréalistes aux volontaires pour le service. Les preuves manifestes de tout ce qui était mal fait sur le site étaient omniprésentes ; mais on a trouvé toute sorte de bonnes excuses, et tout fut pardonné lorsque M est apparu souriant et saluant les applaudissements de plus de mille premies en extase, et qu'il s'est assis sur son trône, à l'ombre d'un magnifique gommier typique d'Australie. Le programme fut proclamé un succès. Je ne fus pas réinvité à l'IRCC pendant à peu près un an. Je n'en fus pas surpris, et ça ne me dérangeait pas. Noanie, Jarrah et moi vivions à la Permaculture Community de Crystal Waters, à quelques heures de route vers le nord. Je construisais des maisons en briques de pisé, et je vivais bien. Entre temps, le "terrain" était devenu l'IRCC, et M se lançait dans des fantaisies coûtant des millions de dollars. Il y avait des volontaires partout, des premies de toute l'Australie avaient déménagé pour se rapprocher du cur de l'action, et le responsable des constructions était maintenant l'infâme ingénieur indien de M. Un beau matin de l'hiver 1993, il est venu me rendre visite à Crystal Waters, et il est tombé amoureux des maisons que je construisais. Il a déliré sur ma machine à faire les briques, et il a décidé que toutes les structures de l'IRCC devraient être construites en matériaux de la terre. Malgré mes réserves, je me suis rendu quelques semaines plus tard à un meeting au Rock. A ma grande surprise, il y avait beaucoup de nouveaux visages, des idées et des attitudes nouvelles. Peu de gens me connaissaient bien, et ma réputation de constructeur avait du dépasser ma réputation de fauteur de trouble, parce que j'ai été accueilli à bras ouverts, et on m'a invité à devenir un membre à plein temps de l'équipe de construction. Noanie, Jarrah et moi avons donc acheté un terrain de 14 hectares au sud de l'IRCC. Et en 1994, j'y ai déménagé notre mobile home, ainsi que 25 tonnes de matériel pour remuer la terre et faire des briques. Quelques semaines plus tard, il était clair que je venais de commettre une grande erreur. L'équipe des administrateurs cachait ses cartes. Le jeu était à l'ordre du jour. Le bureau de l'architecte était le domaine de quelques privilégiés qui gardaient jalousement leur territoire. Faire plaisir au maître était beaucoup plus important que se soucier de l'environnement, de construire des logements économiques en énergie, ou même de faire tout simplement les choses d'une manière correcte. Au total, j'ai vu des milliers d'heures de travail bénévole, et des quantités d'argent, gâchées dans des projets voués à l'échec, et qui ont été rasés au bulldozer pour faire place à d'autres inventions et autres fantaisies ridicules sorties de l'esprit du maître et de ses vieux copains. Les travailleurs étaient régulièrement démoralisés lorsqu'ils étaient obligés de se forcer à entreprendre des projets qui ne tenaient pas debout, pour en faire des éléphants blancs dysfonctionnels. Il y avait quelques bonnes idées dans toute cette confusion, et il y a eu quelques victoires du bon sens. Le domaine était (et est) magnifique, et la plupart des premies ordinaires étaient (et sont) aussi des personnes merveilleuses, bien que naïves. Les exigences de M pour que tout soit fait "à sa manière", son caractère coléreux, et son habitude de rejeter sur les autres la responsabilité de ses propres erreurs commençait à éroder la foi des gens en son rêve. Ceux qui s'en allaient, souvent brisés et ne sachant plus où ils en étaient, étaient remplacés par de nouveaux arrivants, en provenance d'autres états et d'autres pays, qui n'avaient pas la moindre idée de ce qui se passait; et ils faisaient ce qui leur était demandé. On était face aux mêmes problèmes avant, pendant, et après chaque événement. Des premies épuisés, pressurés au maximum, étaient utilisés par ceux qui étaient situés sur les échelons supérieurs de la pyramide, eux aussi sous tension, pour maintenir leur avantage à proximité des pieds de lotus. Plus on s'approchait de M, plus c'était étrange. La sincérité et l'honnêteté étaient considérées comme des faiblesses par la minorité impitoyable qui s'accrochait à son ascension vers le sommet. Jan McGregor et Terry McKinnel étaient le roi et la reine, et ils régnaient, en l'absence de M, par la grâce du maître - non parce qu'ils étaient compétents ou attentionnés. Ils étaient (et sont toujours) des produits du culte de la personnalité, haïs par ceux qui subissaient les mauvais traitements, et par ceux qui étaient rétrogradés ou flanqués à la porte. Et ceci, en dépit de nombreuses tentatives secrètes pour les détrôner au moyen de lettres envoyées à M. Il les maintenait au pouvoir. Il avait besoin d'eux parce qu'il leur faisait confiance pour que la masse ne connaisse pas la vérité. La flagornerie à leur égard était essentielle pour avoir la moindre chance de conserver ou d'améliorer son statut de disciple méritant proche du sommet de la pyramide, là où il n'y a de place que pour très peu de personnes. Les faces de la pyramide du culte de la personnalité sont très glissantes. Les disciples doivent toujours s'accrocher, de peur de tomber. Dans leurs tentatives parfois désespérées d'atteindre les pieds du maître (ou d'être assis à sa table au 'grand restaurant' au service en argent), les gens se montaient les uns sur les autres, oubliant souvent les conséquences de leurs actes égoïstes. Je pourrais citer d'innombrables exemples d'escalade de la pyramide, et de la souffrance ainsi créée (comme c'est encore le cas). Après avoir soumis leur esprit aux pieds du maître, dans leur aveuglement, les serviteurs du noyau dur du seigneur se heurtent au fait qu'ils ont abandonné une partie de leur intellect, croyant qu'il les encombrerait sur leur chemin spirituel. Il en est de même, jusqu'à un certain point, pour toutes les religions ; mais dans un culte de la personnalité, la soumission de l'intellect, du libre choix et du droit à la critique sont un préalable essentiel pour devenir un membre digne de confiance. On ne m'a jamais fait confiance parce que je ne pouvais pas, et je ne voulais pas renoncer à mon bon sens. Vers la fin des années 90, de plus en plus de premies se sont 'marginalisés', n'ayant que peu ou pas de rapports avec EV, si ce n'est quelques dons occasionnels et assister à des événements une ou deux fois par an. Pour beaucoup, c'est devenu une sorte de club. Les événements sont une occasion de retrouver de vieux amis, et de prendre quelques vacances. La méditation, activité centrale dans la pratique de la connaissance, est devenue plus ou moins optionnelle. La zone qui était au départ réservée à la méditation, une belle retraite paisible et ombragée, était depuis longtemps devenue hors limites et des panneaux 'zone interdite' avaient été érigés. Le service, originairement le moyen d'exprimer son engagement sur la voie, a été remplacé par le don d'argent, et on engageait des entreprises pour effectuer l'essentiel des travaux demandant des compétences. Si vous êtes pauvre, ou incapable de faire du 'service' pour une raison quelconque, vous êtes peu utile, et traité en conséquence. 'Satsang', la compagnie de la vérité, une opportunité pour chacun de parler de son expérience, a été depuis longtemps remplacé par des montages de vidéos, avec musique et effets spéciaux pour inspirer (conditionner) le sentiments d'amour et de dévotion envers M. En 1997, M a acquis un terrain voisin, doublant la surface de l'IRCC. Dans les deux années qui ont suivi, une quantité d'argent énorme venant des premies, a coulé à flots pour les installations. Entre temps, les erreurs pratiques du passé étaient devenues évidentes pour la plupart des premies, et le plus gros des travaux a été fait par des entrepreneurs extérieurs. Bien des premies les plus intelligents, y compris le nouveau responsable des constructions et l'architecte, ont démissionné ou ont été flanqués à la porte. En 1998, la fameuse mutinerie des responsables, et ses conséquences durables, a troublé beaucoup des premies dédiés. Spécifiquement, les tentatives impitoyables de M pour la mater et réduire la critique au silence ont envoyé des ondes de choc dans toute l'organisation. La plupart des premies 'ordinaires' n'ont pourtant rien su - ou très peu - de ce qu'il s'était passé ; bien souvent ils préféraient n'en rien savoir. La Mutinerie La nature grossièrement dysfonctionnelle de l'IRCC a enflé comme un abcès purulent pendant les 12 mois qui ont mené à la mutinerie. Jan et Terry ('leurs majestés') étaient considérés, par la plupart des membres du staff administratif et des responsables des différents secteurs, comme la source du problème ; M était au delà de toute critique. Il était donc évident pour beaucoup de premies qu'il fallait que J et T s'en aillent pour améliorer les choses. Le staff de direction a agi lorsque J et T sont allés rendre visite à M aux USA. Ils ont écrit une lettre, qui a été signée par la plupart des membres de l'équipe ; ils y exprimaient leur manque de confiance en J et en T pour diriger l'IRCC, et ils ont faxé cette lettre aux USA. M l'a lue, il a explosé de fureur, et il a ordonné à Valerio, son homme de main et adroit manipulateur, d'aller en Australie pour s'occuper des mutins. De crainte que la rébellion ne s'étende, il a ordonné à Valerio de briser tous ceux qui pouvaient constituer une menace. Plus de 100 responsables de services furent convoqués à une réunion; pour les soumettre, ils ont été intimidés par des citations innombrables d'un maître très en colère : "Comment osez-vous ?" "Je ne serai pas critiqué." "Si j'étais présent, je vous semoncerais tous." Et des flots de larmes de Valerio. Le lendemain, on nous a séparés en groupes de 50 personnes, et on nous a demandé de confesser nos péchés un par un. Le plus étonnant, c'est que la plupart des personnes présentes n'avaient pas la moindre idée de la raison pour laquelle elles étaient là, et elles n'avaient rien à voir avec la mutinerie. Pratiquement toutes les personnes de mon groupe ont confessé quelque chose, et les larmes ont coulé à flot. Une seule âme courageuse a fait des objections à cette méthode, avant de quitter les lieux. Je suis resté jusqu'à la fin, en faisant semblant de me conformer ; de temps en temps, j'ai posé des questions à Valerio, et j'ai fait semblant de l'approuver. Quand il citait M, je lui demandais s'il était certain de bien interpréter ses paroles. Je n'avais plus aucun doute : j'étais entouré de personnes sous influence, manipulées et intimidées par un leader sans scrupules. Mais je n'avais pas le temps de réfléchir à ce que ça signifiait pour moi. La Ligne On a donné à chacun une liste de questions, afin d'y répondre. J'ai un exemplaire original de cette liste sous les yeux, ainsi que toutes mes notes. Je recopie cette liste : Réfléchissez à 'la ligne' dont il est question, et répondez aux questions suivantes : 1.
Mon aptitude unique à contribuer à franchir la
ligne Nous étions assis en rond, accrochés à notre questionnaire, l'air angoissé. Avant que j'ai eu le temps de demander à Valerio quelle était sa définition de 'La Ligne', il dit que c'était 'faire les choses à notre manière au lieu de les faire comme le voulait le 'client' (client était le nom de code de maharaji). J'ai répondu que chacun avait son propre point de vue, et le droit d'avoir sa propre opinion. Je lui ai demandé comment on pouvait attendre de nous de savoir quels étaient les 'souhaits du client', alors que nous n'avions pratiquement aucune communication avec lui, et que toute information était retenue par Jan et Terry. Valerio ne savait pas quoi dire. J'ai insisté pour qu'il clarifie davantage 'la ligne' ; il a répondu que 'la deuxième définition de la ligne, c'est qu'il ne faut pas émettre de critique'. Je lui répondu gentiment et brièvement que c'était pathétique. Valerio ne s'y attendait pas, et il m'a demandé si je souhaitais partir. J'ai fait semblant d'ignorer sa tentative de se débarrasser de moi, et je lui ai demandé s'il pouvait répéter très exactement ce que M avait dit à propos de la critique. 'Ne critique pas' a répondu Valerio de manière abrupte. Je ne sais pas ce qui m'a choqué le plus, cette demande absurde de M, ou le fait que tous les autres participants y cédaient. Les deux heures qui ont suivi furent pour moi un cadeau inattendu : chaque premie faisait de son mieux pour essayer de se conformer à la volonté du maître, tout en s'accusant lui-même de quelque chose dont il ne savait que peu de chose, voire rien du tout. J'ai fait un pas vers la liberté. Je suis resté assis dans un silence extatique, mon souffle allant et venant avec une régularité profonde - comme si j'étais respiré. Mon attention était aiguisée comme une lame, et des vagues d'adrénaline me balayaient à mesure qu'une réalisation de plus en plus profonde inondait ma conscience. Lorsque j'ai commencé à chercher quel était le dieu à remercier, je n'ai pas pu le trouver, et je m'en moquais bien à cet instant ; je m'étais retrouvé, et pour la première fois, ma gratitude n'avait nulle part où aller, elle me remplissait et elle débordait. Mes yeux étaient pleins de larmes, personne ne s'en est aperçu. Sur le chemin de retour à ma voiture, je vous jure que mes pieds ne touchaient pas le sol. J'ai trouvé un crayon, et j'ai pris les notes auxquelles je me réfère à cet instant. Je ne savais rien de ce qui m'attendait, mon voyage de retour ne faisait que commencer ; il me faudrait encore affronter le plus grand défi de ma vie, mais c'est une autre histoire. Le Grand Restaurant La saga du "fine dining" (le 'grand restaurant' Chez Daya) n'est qu'un exemple de la logique folle de Rawat, et de sa mégalomanie égocentrique. Au milieu des années 1990, le "boss", comme tout le monde l'appelait à cette époque, a eu l'idée d'un restaurant au service luxueux où il pourrait faire la fête en compagnie de ses disciples riches et privilégiés. Ca a commencé sous une grande tente, mais il est vite apparu qu'il s'agissait d'un trip d'auto glorification extravagant et permanent. Il avait choisi un endroit pas trop éloigné de l'enceinte lourdement gardée de sa résidence, bien éloigné des zones publiques. Je me souviens de la tête consternée des membres de l'équipe de construction, lorsqu'on a ajouté ce projet bizarre à la liste des choses à faire, alors qu'ils étaient déjà débordés de travail et que l'argent manquait. Il y avait déjà des dizaines de projets inachevés, et en particulier un sérieux problème de drainage irrésolu. La propriété était constellée de bâtiments transportables et de conteneurs en location qui coûtaient des milliers de dollars par mois. Les logements et les installations étaient inadéquats, et les conditions de travail non conformes, et parfois dangereuses. Tous ces problèmes, ainsi que d'autres, avaient besoin d'énormément de temps et d'argent pour être réglés. Inutile de dire que le seigneur allait avoir son endroit pour faire la fête, et un mélis-mélos de constructions mobiles est apparu. L'équipe de premies volontaires pour le service était constamment débordée, la nourriture était donc médiocre, et les prix exorbitants. Le boss a fait la fête avec les "gros donneurs" du campement des VIP qui pouvaient se permettre de craquer 5.000 dollars pour se payer un siège au premier rang du nouvel amphithéâtre. Le premie de base mangeait du fast food. Pendant des années, il a exigé des améliorations à cette entreprise, et on a loué de plus en plus de constructions mobiles. Et les pertes financières étaient de plus en plus grandes, malgré les prix exorbitants demandés pour la nourriture et la boisson. Entre temps, l'argent coulait à flots pour la construction de la demeure de Malibu. Pendant des années, des dizaines de travailleurs qualifiés dont l'IRCC avait besoin étaient régulièrement détournés, et les retards d'aménagement de l'IRCC augmentaient dans les mêmes proportions. A la fin des années 1990, un restaurant permanent fut construit sur le site, grâce à des fonds empruntés à des premies. Pourquoi le nom de 'Dayas' ? Daya est le diminutif du nom d'une des filles de M. L'apostrophe terminale, dénotant sa propriété, a été supprimée, les conseillers de M la trouvant inappropriée. Mais M l'avait offert à sa fille, pour l'inciter à assister aux événements d'Amaroo. Elle s'est adonnée à cette idée fantasque qu'étant être la fille du maître parfait, elle devait jouer le rôle du maître d'hôtel et distraire au bar ses riches amis enfants gâtés, tandis que papa se fâchait et jouait au parrain de la mafia, et que les patrons premies sablaient le champagne. Dans les coulisses, surtout chez les premies du sexe féminin, un scénario tout aussi navrant se déroulait. L'ascension de la pyramide, dont j'ai parlé plus haut, battait son plein chez les disciples acharnés à maintenir et à améliorer leur accès au maître. Les couteaux étaient toujours sortis - et les garces de l'enfer au double visage ne manquaient jamais une opportunité de se poignarder dans le dos pour consolider leurs positions. Tandis que les premies gopies mangeaient d'humbles tartes, et que d'autres peinaient - dans des conditions difficiles - dans les entrailles de la cuisine, le maître d'hôtel et les mafieux des deux sexes complotaient et combinaient leurs parcours vers la table du maître, sans se soucier de ceux qu'ils piétinaient. A la lumière du fait que "l'amour, la dévotion, la soumission et l'humilité" sont encouragés comme faisant partie de la 'pratique de la connaissance', les détails de leurs crimes choquants sont encore plus répugnants. Dans le même temps, le premie moyen ne savait que peu de choses sur ces vilains jeux - peut-être avait-il entendu quelques rumeurs, il valait mieux ne pas y regarder de trop près. Le projet de La Route Une des conditions à l'approbation du développement de l'IRCC était que dans un délais de 3 ans, la route du Mont Flinders (Mt Flinders Road) - 3 km de gravillons - soit asphaltée et munie de drainages adéquats. Le délais de trois ans était dépassé, et M avait tellement mal géré les budgets qu'il n'y avait pas d'argent dans la cagnotte. (Il était occupé à construire sa Demeure de Malibu et à acquérir un jet d'affaire.) Le fameux ingénieur Indien de M (que je vais appeler 'Kicécuila') savait beaucoup de choses sur les avions, mais ne connaissait rien aux autres sujets. Il avait été chargé de trouver des moyens de réduire le coût de cette route, estimé à plus de 1.000.000 dollars. Il est rapidement parti d'Australie afin de suivre le seigneur en voyage autour de la planète, et il m'a laissé la responsabilité de cette étude. Il s'agissait d'une étude hautement technique. Sa proposition était radicale et controversée. Après quelques semaines de travail, je suis arrivé à la conclusion que son alternative radicale était inférieure, et que ça coûterait deux fois le prix d'une réalisation standard. J'ai rédigé un rapport de dix pages citant divers experts en la matière, et comprenant un budget détaillé. Tout ceci étant fait sur mon temps libre. Kicécuila avait déjà la réputation d'être incompétent, et de repasser le bébé ; je pris donc la précaution de montrer ce rapport à mes supérieurs immédiats, afin d'avoir leur soutien moral avant de le présenter à Kicécuila. A le lecture de mon rapport, il est devenu furieux, et il est entré violemment dans les bureaux en criant 'Pourquoi personne ne veut faire ce que je demande ici'. Je me suis fait virer, et je suis rentré chez moi avec une histoire dingue de plus à raconter à ma famille. Qu'est-il arrivé ? Kicécuila a déchiré mon rapport, et il a demandé à quelqu'un d'autre de faire le travail que j'avais déjà fait. Une semaine plus tard environ, ce pauvre gars m'a téléphoné pour me demander de l'aide. Je lui ai raconté l'histoire. Il y a eu un silence de mort à l'autre bout du fil. Il a décliné l'opportunité de poursuivre l'étude. L'équipe de construction a couvert Kicécuila de peur d'offenser M. Quelques mois plus tard, Mt Flinders Road a été asphaltée selon la méthode conventionnelle. Mais l'histoire ne s'arrête pas là ; elle a une sorte d'épitaphe. Kicécuila faisait beaucoup d'autres gâchis dans d'autres domaines, et copiait aussi son maître en en rendant les autres responsables. Lors d'une rare réunion entre M et l'équipe de construction, l'inaptitude manifeste de Kicécuila fut précautionneusement suggérée par un brave premie. M s'est fâché et il a dit (je le cite) " 'Kicécuila' est mon ingénieur, et c'est comme ça ! " Kicécuila a continué à mettre la merde pendant des années, et il en est encore probablement ainsi. L'Amphithéâtre Ce qui semblait être une bonne idée, un endroit permettant d'asseoir 5.000 personnes et apportant à Brisbane un lieu de loisir unique, est rapidement devenu un fiasco dispendieux à cause du besoin qu'a M de jouer à dieu et à cause de sa stupidité d'un genre unique. L'amphithéâtre aurait dû être le joyau de la couronne que constitue l'IRCC. Il avait le potentiel pour devenir un des lieux de distraction en plein air les plus populaires de Brisbane, et il aurait généré de la publicité, des revenus et de la crédibilité pour l'IRCC. M avait toujours ouvertement insisté sur la nécessité qu'Amaroo devienne un centre de conférences au vrai sens du terme ; un lieu commercialement viable qui aurait pu doubler son "international learning Centre" - lieu où les premies du monde entier pouvaient se rassembler. Est-ce que ce projet était vraiment sérieux ? C'est une autre affaire. L'amphithéâtre était un projet risqué avant même que ses plans soient tracés. M avait ordonné que la meilleure partie du terrain - une vallée remarquable blottie à l'arrière de la propriété - soit destinée à son usage personnel. C'était un lieu de rêves pour les architectes du projet, avec assez de place pour l'hébergement et les sanitaires, et loin des voisins facilement dérangés par la foule, la lumière et le bruit. Sans ce terrain de premier choix à sa disposition, l'IRCC était en difficulté dès le départ. Pour les architectes du terrain et pour les géomètres, appuyés par les membres de l'équipe de construction, il était évident qu'il fallait trouver un compromis ; ils ont pressé M d'acheter un terrain situé de l'autre côté de Mt Flinders Road. Certains riches américains ont soutenu avec enthousiasme ce projet d'acquisition ; le propriétaire avait été approché, il était d'accord pour vendre, mais M ne comprenait pas le but de l'exercice. Plusieurs années plus tard, il a été obligé de l'acheter 10 fois plus cher, lorsqu'il lui est devenu douloureusement évident que le terrain existant était inadéquat. En même temps, le projet de l'amphithéâtre avait débuté. Comme c'était la norme pour la plupart des grands projets, il a 'demandé' sa construction quelques mois seulement avant un 'événement' majeur. Dans leur effort pour contenter le seigneur, les premies se sont immédiatement mis en mode panique, ajoutant ce phénomène à la liste déjà impossible des projets majeurs. La Phase 1 fut achevée quelques heures avant le début de l'événement. Beaucoup d'erreurs onéreuses furent commises dans la précipitation. Puis le site fut laissé à l'abandon pendant des mois, les premies épuisés ayant besoin de reprendre leur souffle (excusez le calembour). Quelques mois avant l'événement suivant, l'histoire s'est répétée - encore une fois à grand frais inutiles. Il y a eu un apport de fonds très important quelques années plus tard ; beaucoup de ce qui avait été déjà construit à grands frais fut démoli, et les plans de M pour une nouvelle scène furent mis en uvre. Ce qu'il fallait, c'est une structure fonctionnelle pouvant servir à des musiciens, un chur, des comédiens et des animateurs, avec des loges, des coulisses etc. Ce que M voulait, et ce qu'il a bien sûr obtenu, c'est le croisement d'une châsse et d'un autel sur lequel il peut s'asseoir pour être adoré. Derrière et sous ce monument à sa névrose narcissique, se trouvait quelque chose ressemblant à un appartement luxueux, un lieu de détente avant son spectacle, pour lui et sa famille. Lorsqu'un bus rempli du Conseil Municipal d'Ipswich a été invité à visiter l'amphithéâtre, peu de temps après son achèvement, l'inadéquation de la scène, son incapacité à satisfaire des demandes courantes, et sa similitude bizarre avec un autel n'ont échappé à aucun des visiteurs. Les premies ne s'en sont pas souciés, ils étaient trop épuisés pour y songer, de toutes manières les voies du seigneur sont parfois étranges - et qui sont-ils pour douter du seigneur. Durant toute cette période douloureuse qui a duré plus de 4 années, je me suis rendu impopulaire en soulignant encore et encore tout ce que je considérais comme des erreurs. J'arrivais à obtenir l'acquiescement de certains des premies les plus intelligents quant à ces folies, mais je n'ai jamais pu obtenir d'eux qu'ils regardent de plus près ce qui se trouve derrière la disfonctionnalité de l'IRCC. Lorsque j'ai suggéré que la responsabilité en incombait au boss, qu'il était bien intentionné mais naïf et qu'il manquait de jugement (j'avais à moitié raison à l'époque), on a rapporté mes propos aux plus hautes autorités et ont m'a catalogué parmi les personnes représentant des risques pour la sécurité. On m'a demandé de partir. Je me suis alors dit que M avait été détourné, qu'il avait perdu son pouvoir et que la corruption l'avait emporté sur la bonne volonté de l'administration. Il ne m'était jamais venu à l'esprit que la pourriture descendait de haut en bas, et que le mépris de M pour les quelques privilégiés qui l'entourent se propageait jusque tout en bas, aux personnes comme moi. Le projet de La brique de plus dans le mur Vers le milieu des années 90, après avoir passé 5 ans sans pouvoir se décider et à dépenser l'essentiel des dons des premies pour des yachts et des jets d'affaires, l'IRCC était toujours une collection délabrée de constructions provisoires et de conteneurs qui coûtaient une fortune en location. Lors de chaque événement, on louait encore des constructions mobiles. Même les premies les plus épais étaient perplexes à la vue de la stupidité évidente de cette situation. Il fut enfin annoncé qu'on allait commencer la construction de bâtiments permanents. Mon tour était donc venu, puisque Kicécuila (l'ingénieur) m'avait demandé (ainsi qu'à ma famille) de déménager dans les environs, afin que je puisse m'occuper de la construction de murs constitués de terre stabilisée. M avait déjà vu mon CV, et des envoyés de l'IRCC et de EV avaient été voir des maisons que j'avais construites - y compris un grand centre de conférences construit en terre tassée ; ce bâtiment avait fait parler de lui, et il avait gagné une récompense pour son architecture environnementale. Il était clair pour moi que M pouvait faire la même chose, en utilisant des matériaux naturels et une architecture harmonisée à l'environnement. L'IRCC aurait pu devenir un exemple de ce genre de technologie, s'attirant ainsi de la notoriété et une publicité gratuite . l'environnement étant au goût du jour à cette époque. L'opportunité était parfaite. On nous a demandé, à un très bon ami (que je vais appeler Machintruc) et à moi même, de faire une recherche sur tous les types constructions en murs de terre - Machintruc est un entrepreneur agréé et très capable. Nous nous entendions bien, et nous étions très positifs vis à vis de ce type de construction, tout comme l'équipe de construction. Nous avons construit un mur de démonstration avec ce ciment de terre stabilisée pour M, et nous étions persuadés qu'on allait utiliser ça sur toute la propriété. Mes équipements pouvaient produire 2000 briques par jour, ils pouvaient être manuvrés par des premies, en utilisant le sol du terrain, faisant ainsi des économies considérables. Nous avons fait une étude, et construit un mur en utilisant la méthode de la "bascule". Pour faire court, disons que nous avons mis au point un système unique que les premies pouvaient utiliser pour pré fabriquer des sections de murs ; ils étaient très beaux, très bons marchés, et harmonisés avec l'environnement d'Amaroo. Nous étions enthousiastes. Tout le monde est venu voir le modèle de démonstration et l'a aimé. La place était enthousiaste, impatiente, et M devait arriver dans quelques semaines. Machintruc et moi étions un jour en train de travailler, lorsque l'architecte est arrivé en annonçant que M avait demandé de construire un modèle de mur en bûche de pin traité au CCA (Chrome-Cuivre-Arsenic). On venait justement de bannir le bois traité au CCA de toutes les aires de jeux pour enfants du Queensland parce que ça intoxiquait les enfants. C'était horrible et mal vu, sauf pour les poteaux de clôture. Le modèle de mur fut néanmoins construit, et il était affreux. Je sais que ce qui plaît à la vue est très subjectif, mais vous pouvez me croire sur parole, ce mur était affreux ! Deux semaines plus tard, devinez quoi ? M est arrivé, et il a choisi le mur horrible. Machintruc et moi étions absents ce jour là. On ne nous a jamais demandé ce que ça coûterait, ni quels étaient les spécifications techniques, on ne nous a pas demandé notre avis. M est passé à côté de ce que nous et tous les autres avions reconnu comme un certain nombre d'excellentes opportunités de faire de l'IRCC quelque chose de vraiment spécial et d'économiser beaucoup d'argent. Les bûches de pin furent utilisées pour revêtir une partie de la nouvelle salle de conférence, autre projet de larmes et de sang - mais qui s'est quand même avéré un succès relatif. Puis cette méthode fut remplacée par la tôle ondulée et autres matériaux de construction loin de toute imagination. Mais bon, ce qui compte dans cette histoire n'est pas tant le choix des matériaux, leur côté pratique ou leur bon goût, mais le fait que tout le monde a vu que M passait à côté de quelque chose, et personne n'a osé l'approcher - et c'est là que se situe le disfonctionnement de l'IRCC. Le dernier morceau Mon implication dans l'IRCC s'est achevée en 1999. Le meeting avec Valerio m'a catapulté hors de l'état d'esprit premie dont j'avais essayé de me défaire pendant des années. Le processus de réconciliation avec moi même a contribué à mes problèmes matrimoniaux et à mes problèmes de santé. Le chemin vers la guérison de tout ceci fut pavé de rappels sanglants de ma propre stupidité. Je n'avais pas le choix, j'ai persévéré, et - non sans assistance - j'ai fini par me pardonner et devenir un autre homme. Dans le même temps, les choses ont été de mal en pis à l'IRCC et pour EV dans tous les pays. Les premies ont déserté le navire en train de sombrer, et les dons se sont effondrés. Les meilleures âmes et les meilleurs esprits se sont éloignés, on ne les reverra plus jamais, ou ils ont rejoint les rangs du mouvement des ex-premies - et quel mouvement ! M a été abandonné avec la lie, les restes du cercle rapproché. Cette lie ne comprend pas les milliers de premies 'marginaux', membres du 'club', mais gardant leurs distances. La lie, c'est ceux qui savent, ceux du cercle rapproché, ceux qui se sont frayés un chemin à coups de poignard, ou qui font semblant de ne pas voir ce qui se passe. Ces personnes ont perdu leur sens critique, leur faculté de raisonnement autonome, et leur liberté de réflexion sur les idées des autres. Ils ont été débilités par leur acceptation aveugle de la philosophie simpliste de M - "moi Tarzan, toi Jane" - et par leur isolement du monde où on a généralement une attitude de curiosité, d'ouverture d'esprit et d'humilité. Leur faculté de réflexion sur le sens et le but de la vie, leur faculté de réflexion sur la conscience et l'éveil de soi, a été remplacée par la pensée unique et sectaire. Maharaji est entouré de ces gens. Il ne peut se tourner vers personne d'autre. Ca doit être un enfer. Ce sont les pensionnaires qui dirigent l'asile, et l'IRCC est devenu une (peut-être pas si) drôle de ferme. Bien que je plaisante de tout ceci, ça n'est pas drôle du tout pour M et ceux qui l'entourent. L'IRCC est devenu leur "Amaroo" - la fin de leur voyage. Lorsque tant de disfonctionnalité est concentrée en un seul lieu et pendant si longtemps, il n'est plus possible d'empêcher la vérité de se manifester, quelle que soit la quantité de mensonges et de camouflages. L'IRCC est devenu une cible pour les médias, une fable locale, et durement frappée. Elan Vital saigne maintenant à mort de cette blessure. La faillite de l'organisation qui fut à une époque la pompe à fric majeure de M ne viendra pas trop tôt. Plus vite se terminera cette souffrance, plus vite les prisonniers seront libérés, mieux ça sera. J'espère que vous avez aimé mon essai. J'ai essayé d'être aussi précis que possible dans ma description des disfonctionnements de l'IRCC et du monde de M. Mais les mots sont peu de choses, et la situation est bien pire que ma description. Restez connectés à www.ex-premie.org, car le pire (et le meilleur) est encore à venir. Je travaille à un prochain article sur la psychologie de la "connaissance" ; il devrait être terminé dans 3 à 4 semaines. Bien à vous PS : Allez M, si ce que j'écris n'est pas vrai, prouve le moi devant les tribunaux. Prouve à tes premies que tu es le dieu que tu as affirmé être. Sauve ta réputation, sauve ton troupeau de moutons bêlants. Renverse moi maintenant. Ils t'aimeront pour cela, ou bien aurais-tu peur du nombre d'ex-premies qui pourraient témoigner contre toi ? Vas-y mon gars ! |