Retour à l'index 'Origines Indiennes | Commentaires de David Lane


Similitudes avec
la tradition Radhasoami


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Sources:

  • 'Radhasoami Reality' de M.Jurgensmeyer, Princeton Paperbacks ISBN 0-691-01092-7
  • 'The Radhasoami Tradition: A critical history of Guru Successorship.' (La Tradition Radhasoami: Un Historique Critique de la Succession des Gourous) Publié par Garland Publishing, Inc., New York, New York, 1992. Auteur: David Christopher Lane NB. Online en totalité ici (en anglais).

    Ces extraits sont publiés ici avec l'autorisation de leurs auteurs. Traduction: J-M Kahn.


Index des sujets:

 

Maharaji

'L'hindouisme qui a fasciné les occidentaux pendant les années 60 fut celui des pratiques de méditation et de la communauté spirituelle, et le yoga indien a plus particulièrement intéressé ceux qui souhaitaient faire l'expérience de la spiritualité dans le monde. Le Surat shabd yoga de Radhasoami fut considéré comme un des divers styles prometteurs qu'offrait l'hindouisme.

Les enseignements de Radhasoami furent aussi présentés indirectement aux occidentaux, par l'intermédiaire de groupes qui utilisaient les idées de Radhasoami, mais qui les présentaient sous leur propre drapeau. Le mouvement Eckankar, par exemple, a directement emprunté les écrits des maîtres de Radhasoami, et son fondateur, Paul Twitchell, fut initié par Kirpal Singh. A la suite de son maître Sawan Singh, Kirpal Singh avait établi un lien entre la première phrase - "eckankar" - de la prière du matin de Guru Nanak et le plus haut degré de la conscience spirituelle. Twitchell en a fait autant, et il en a fait le nom de son mouvement. Les enseignements de la Divine Light Mission, dirigée par l'enfant guru Maharaj Ji, sont également ceux de Radhasoami, et d'autres leaders spirituels de l'époque ont aussi été influencés par les enseignements de Radhasoami.

Pour avoir un résumé des enseignements de Maharaji, voir le livre de Jeanne Messer, "Guru Maharaj Ji and the Divine Light Mission," chez Robert Bellah and Charles Glock, eds., The New Religious Consciousness (Berkeley: University of California Press, 1976), pp. 54-55,'

 

('Radhasoami Reality' pages 206-207)


Nombres

'Sawan Singh a attiré plus de 125.000 personnes qui ont été initiées à Sant mat, ce qui fut le plus grand nombre de l'histoire à cette date. [Charan Singh, petit-fils de Sawan Singh et successeur de celui-ci à Beas, a totalement effacé le précédent record en initiant plus de 1.200.000 disciples.] [*NOTE: Etant donné le succès énorme de Radhasoami en Inde, il est très possible que Charan Singh ait initié en 1989 seulement davantage de chercheurs que Sawan Singh n'en a initié en 45 années. C'est un nombre remarquable si l'on considère que le satsang de Beas n'encourage pas le prosélytisme et la publicité. *]'

(D.Lane - Radhasoami Chapitre 3)

'Pour le mois de Juillet 1990, l'organisation de Beas a rendu compte de 1.400.000 initiés, pratiquement le même chiffre que celui de la croissance urbaine en Inde.'

('Radhasoami Reality' page 143)


L'attraction de la Connaissance, au delà du Mental et de l'Intellect

'En redonnant vie à l'idée courante en l'Inde médiévale (tout comme en Europe médiévale d'ailleurs) que la vérité n'est pas incarnée dans des propositions logiques, mais dans des personnes remarquables, les maîtres de Radhasoami sont capables d'atteindre au cœur d'un problème moderne: les limites de la connaissance. Les grandes avancées de la science moderne permettent à l'imagination d'englober ce qui est connu, mais également ce qui n'est pas facile à connaître. Dans les profondeurs de l'incertitude qui va de pair avec la prise de conscience, les maîtres de Radhasoami offrent le calme et la sécurité d'une relation: un lien avec ceux qui ont maîtrisé une connaissance bien au delà de la portée d'un esprit conventionnel.'

('Radhasoami Reality' page 87)


Le désir de connaître 'Quelqu'un d'Important' / Parallèle Biblique

'Ceux qui s'échappent et qui embrassent la foi Radhasoami se retrouvent liés non seulement à une connaissance spéciale, mais aussi à une personne spéciale. Pour les occidentaux, une telle vénération requiert un changement de foi radical. Il n'est donc pas étonnant que le vocabulaire du satsang occidental prenne un lustre biblique quand il spécule sur la gloire du maître. "Je suis assise aux pieds de celui dont les pouvoirs ne sont pas limités par le temps et l'espace," a écrit Julian Johnson, "dont chaque regard renferme le pouvoir de mort et de vie éternelle. Oui, même les vagues de cette mer ancienne doivent obéir à ses ordres." Un autre satsangi occidental, afro-américain de Chicago dont les trois frères sont des pasteurs Baptistes, a expliqué que son intérêt dans Radhasoami est issu de son intérêt dans la Bible: "J'avais toujours voulu vivre à l'époque biblique", a-t-il dit.'

('Radhasoami Reality' page 215)


Un Gourou comme Dieu

'Encore plus impressionnante, bien sûr, est la conviction que derrière l'apparence physique se trouve une forme accessible de Dieu. A la fin de chacune des sessions du soir que le Maître Charan Singh tenait pour ses disciples occidentaux au deuxième étage de leur résidence à Beas, ils se levaient tous avec les mains jointes, comme pour une prière, au moment où il partait et prenait le couloir puis l'escalier. Dès qu'il avait quitté les lieux, la foule s'agglutinait au balcon pour le voir une dernière fois pendant qu'il traversait le jardin pour retourner à sa résidence. A l'une de ces occasions, un homme américain dit, "Voici Dieu qui passe."

Etant donné que les personnes d'origine chrétienne ou d'origine juive ne sont pas habituées à l'idée d'un saint homme de nature semi-divine, le maître doit être totalement Dieu, ou du moins avoir suffisamment d'importance spirituelle pour pouvoir jouer le rôle des écritures et des révélations des traditions bibliques. Un satsangi américain de Georgie a dit qu'il avait été attiré par la tradition Radhasoami parce que les précepteurs religieux de la tradition chrétienne manquaient d'autorité, et qu'ils ne pouvaient pas lui donner de "réponses franches", alors que les maîtres de Beas le faisaient. D'autres personnes sont inspirées par ce qui leur semble être aujourd'hui la manifestation du Christ. Pour les satsangi qui sont plus profanes, les enseignements du maître remplacent des philosophies plus anciennes en expliquant "l'origine et le but de la vie".

('Radhasoami Reality' page 215)


Motivations Psychologiques du désir d'un Maître

'En plus des raisons religieuses et philosophiques pour considérer un maître d'une façon aussi extrême, il y a des motivations psychologiques. Sudhir Kakar souligne que l'exagération des qualités du maître va de pair avec la propre fierté du disciple de connaître une telle personne. Ces "mécanismes psychologiques d'idéalisation et d'identification," dit-il, "donnent un nouveau point central au soi." Selon Kakar, "le panégyrique non critique du gourou" est lié au "besoin désespéré du disciple d'idéalisation et d'identification au Maître". En élargissant le rôle de leur maître dans le cosmos, certains disciples agrandissent le leur, et ils voient dans les qualités de leur maître les caractéristiques idéales auxquelles ils aspirent en eux-mêmes.

Katherine Wason, une disciple américaine décrit comment elle fut initialement attirée par le "visage bon et merveilleux du maître, parce qu'il rayonnait d'énergie et d'amour." Julian Johnson utilisait également le langage de l'amour pour décrire son maître, dont le cœur "ne renferme qu'un amour tendre pour tous" et dont la voix "est vibrante d'amour". Ces mots indiquent peut-être la motivation personnelle qui attire Johnson et d'autres dévots dans cette relation maître-disciple: l'aspiration à une union intime. Ce désire trouve souvent une expression poétique, comme dans cette sorte de poème burlesque composé à l'occasion d'une visite de Charan Singh aux USA:

'C'est l'amour du Maître qui L'attire ici
Pour que fleurisse l'Amérique,
Pour purifier l'atmosphère
Tout comme l'Amour fait place à l'amour.'

('Radhasoami Reality' page 216)


Le besoin d'un Maître vivant

'On peut tirer d'autres bénéfices du lien avec le pouvoir du maître: une sensation de sécurité, par exemple, que l'on peut expérimenter en tant qu'amour. "Si vous avez l'amour du maître dans votre cœur," dit Parsini, "vous vous sentez fort, sans crainte, et en paix à l'intérieur de vous." D'autres traditions religieuses procurent aussi de telles assurances, bien sûr, mais Parsini n'a que faire d'une religion avec un Seigneur absent. Pour cette raison, elle n'est pas touchée par la religion chrétienne ou sikh. Elle avait souvent rendu visite à un nouveau gurdwara Sikh près de chez elle, mais elle conteste la notion Sikh de divinité: "Où se trouve leur gourou ?" demande-t-elle. "Je regarde autour de moi, et je n'en vois aucun." Et au Dera de Beas, elle n'est pas déçue.'

('Radhasoami Reality' page 197)


Les événements fournissent une toile de fond théâtrale à la vision du Maître

'Parsini est une villageoise vivant dans une zone urbaine. Quand elle va au Dera de Beas, elle n'y voit pas le monde de K. L. Khanna, ni celui des autres administrateurs, sauf pour ce qui est des produits de leur travail; en réalité, le Dera et les événements festifs fournissent une sorte de toile de fond théâtrale à sa vision du maître. Leurs mondes se touchent, mais ne se croisent jamais.'

('Radhasoami Reality' page 195)


Le besoin d'avoir des Centres

'Le charisme de n'importe quelle société, dit Clifford Geertz, n'est pas véhiculé seulement par ses leaders, mais par la signification de ses centres. Geertz décrit ces centres comme des "lieux de concentré d'actions sérieuses." Ils sont des "arènes" dans une société, où "les idées directrices se joignent aux institutions dirigeantes", et où "des événements momentanés" sont soigneusement préparés. Geertz suggère que ces centres sont un centre vital du charisme de l'instance dirigeante, car ils véhiculent le sentiment "d'être près du cœur de ce qui se passe." Le maître est au cœur de Radhasoami, et l'endroit où il vit devient le méridien de Greenwich qui fournit la référence au reste du monde. Ce lieu devient l'intersection du sacré et du mondain, une sorte d'axis mundi.

C'est pour cette raison que les colonies de Radhasoami ont souvent été créées sur une vision utopique, comme une expérience de vie sociale. Ce qui n'empêche pas de grandes différences entre elles. Beaucoup de ces colonies sont de petite taille, mais certaines sont plus importantes: il fut un temps où Dayalbagh couvrait plus de 1.200 hectares, et Beas est suffisamment grand pour qu'on puisse dire que c'est un bourg.'

('Radhasoami Reality' page 149)


La même devise à Dayalbagh qu'aux premiers temps de la Divine Light Mission

'L'atmosphère cosmopolite et douce de Dayalbagh convient à ce que Anand Sarup envisageait comme un socialisme pour l'élite, l'idéal de "l'Aris-Demo", comme il l'appelait. Swarup voulait que les résidents de Dayalbagh "se comportent comme s'ils étaient une Communauté d'Aristocrates - non des Aristocrates à cause de leur richesse, etc, mais des Aristocrates de la Spiritualité." Comme Gurcharandas Mehta le montrait théâtralement, l'Aristocratie ne devait pas mener une vie de loisirs. On dit qu'il s'était "refusé repos et confort, pour vivre selon la devise 'Travailler c'est Adorer'." Travailler dur et faire partie de l'élite étaient compatibles à Dayalbagh.

('Radhasoami Reality' page 64)


La Signification du Darshan

'..... remarquable est la faculté du maître de transmettre son pouvoir par le darshan. Le mot "vision" (darshan) se rapporte au fait de voir le maître et d'être vu par lui, et aux bénéfices attendus de cet échange. Dans la tradition hindoue générale, le darshan désigne l'interaction visuelle entre les dévots et les dieux du temple, mais il désigne aussi parfois la vue d'un saint homme.

Il en est particulièrement ainsi dans la tradition Radhasoami, car son enseignement affirme que les yeux sont des centres énergétiques, et qu'ils transmettent de l'énergie. La rencontre des yeux du maître avec ceux du disciple devient donc un moment d'interaction spirituelle intense. Un écrivain de Radhasoami la décrit comme l'expérience de l'esthétique ultime. "En contemplant le gourou", dit-il, "il se produit spontanément une extase indescriptible qui filtre par tous les pores de la peau." Le darshan peut aussi être considéré comme une sorte d'ingestion spirituelle. Ceci posé, L. A. Babb a suggéré que le principe qui le sous-tend est qu' "On devient ce que l'on voit." La vue matérielle du maître aide le dévot à s'approprier le maître en lui, façonnant ainsi une véritable image intérieure du gourou.'

('Radhasoami Reality' pages 83-84)


La Signification des Pieds du Maître

'Il arrive souvent que les éléments les moins désirables du corps du gourou sont chargés de valeur spirituelle: les chutes de cheveux et d'ongles coupés, par exemple, et tout ce qui est associé aux pieds. La représentation la plus courante d'un maître défunt est sa paire de sandales, souvent placée en évidence sur le trône sur lequel il s'est assis. Par le même signe, les pieds des maîtres vivants méritent aussi une attention spéciale. Des chants célèbrent leur beauté et leur pouvoir salvateur. Il y a un passage frappant dans la biographie de Swami Shiv Dayal, où il est question de deux femmes dévotes assises à ses côtés: elles lui caressent les pieds avec adoration, et elles lui sucent les orteils. Dans tout l'univers Hindou et Bouddhiste, la logique de cette adoration commune des pieds est très claire: le point le plus bas d'un personnage élevé, telle une divinité, est l'endroit où celui qui est le moins élevé peut établir le contact.

('Radhasoami Reality' page 68)


Les Evénements de Darshan / Festivals (Bhandararas)

'L'affluence est énorme à Beas. Des dizaines de milliers de personnes sont présentes, plus que ne peut en contenir le Satsang Ghar de Beas. Les offices ont lieu en plein-air, sur un très grand terrain derrière les bâtiments. Malgré la taille de la foule, chaque membre de la congrégation peut passer l'un après l'autre devant le maître, et recevoir directement et de près la bénédiction de son darshan. Etant donné l'affluence, tout ceci prend assez longtemps, et un moment particulier de la journée est consacré à ce rituel, généralement en début d'après-midi. Le maître arrive après un intermède où il reste seul à l'heure du déjeuner, et il s'installe sous un parasol situé sur une estrade, à peu près à trois mètres au dessus du niveau du sol. La congrégation avait attendu tranquillement, assise sur des toiles étendues à même le sol, les femmes du côté droit et les hommes du côté gauche. Un espace est réservé tout devant pour les disciples étrangers.

Le darshan est le point culminant de la journée spirituelle, moment de participation eucharistique pendant lequel chacun des participants devient acteur. Le psychanalyste Sudhir Kakar observe que "la transformation du visage des disciples, lorsque leurs yeux croisaient les siens", était "remarquable", et il assimile cette "transformation globale" à celle vécue par un "bébé qui tête." A la fin du darshan, les disciples sont nourris d'une façon plus matérielle: ils reçoivent le prasad, nourriture semblable à celle qui est distribuée dans les temples Hindous et dans les gurdwaras Sikh. Le prasad est supposé transmettre le pouvoir du gourou. En accordant son darshan et en distribuant le prasad, un transfert de pouvoir est censé se produire, une alchimie par laquelle le gourou prend l'amour grossier de ses dévots et leur rend un amour spirituel.'

('Radhasoami Reality' page 179)


Le voyage pour aller aux événements

'A Beas, tout est différent, et ses yeux s'illuminent quand elle les décrit. "Tout le monde va aux bhandaras," dit-elle. A ces occasions, elle se réunit avec un groupe d'amis, et ils font une fête de ce voyage. Le voyage dure environs une journée, même si Beas n'est qu'à quelques 60 kilomètres de chez elle. Au départ de Rupar, ils s'agglutinent dans un taxi-scooter périlleusement surchargé. Puis ils prennent un bus tout aussi bondé pour Jalandhar, et encore un autre sur la route Jalandhar-Amritsar, jusqu'à l'arrêt le plus proche du Dera. Ils parcourent à pieds les 5 derniers kilomètres, bien qu'il arrive parfois que le conducteur d'une carriole à cheval grinçante les presse de monter à bord pour la dernière partie du trajet. Dans l'esprit de Parsini tout ceci fait partie de la fête, car le bhandara commence "dès que nous quittons le village".'

('Radhasoami Reality' page 198)


Satsang, Darshan et Service (Seva) aux Evénements (Bhandararas)

'Dans une journée de bhandara, les quatre événements - satsang, darshan, seva (service), et repas collectif - résument l'expérience Radhasoami. Au centre de chacun d'eux se trouve le maître. Pour les deux premiers (satsang et darshan), il se présente sous une forme audible et visible; dans les deux autres, il permet aux dévots de répondre, par des actions de service ou en partageant sa nourriture. Par la simple participation à la routine des journées de bhandara, ceux qui ne sont pas familiers de la foi Radhasoami peuvent comprendre ce dont il s'agit: le service, une communauté, et le pouvoir spirituel du maître.'

('Radhasoami Reality' page 180)


Faire partie d'une foule

'Le simple fait de faire partie d'une foule est très émouvant pour Parsini. Toute cette attention focalisée sur le maître corrobore sa conviction qu'il est une personne sacrée, et l'importance de la foule la remplit de fierté. Pendant le darshan, quand chaque personne passe devant la foule pour avoir un bref contact visuel avec le maître, elle chante des chants de louanges avec ses amis, tout en avançant dans l'allée encombrée à la recherche de son regard qu'ils ne croiseront qu'une fraction de seconde.'

('Radhasoami Reality' page 198)


Vente des photos du Maître

'Dans les branches d'Agra, là où la méditation comprend la visualisation du visage du maître, les photos des maîtres sont en vente et elles ont beaucoup de succès. Mais à Beas, la popularité de ces photos est un défi aux avertissements du maître qui dit que de telles images extérieures ne doivent pas servir d'aide à la méditation. Seules les images intérieures sont utiles.'

('Radhasoami Reality' page 98)


Satsangs locaux

'Une parcelle de terrain a été achetée par les satsangis locaux à 15 kilomètres environs de Rupar. Satsang y a lieu tous les dimanches, mais Parsini et ses amis du village ne manifestent que peu d'enthousiasme à son égard. "C'est pour les commerçants", dit-elle.'

('Radhasoami Reality' page 198)

'Il y a un podium à l'avant de chaque salle de satsang, prévu pour un speaker, ou avec de la chance, pour un maître; la photo accrochée au mur derrière le podium rappelle aux croyants qu'il est là, même s'il n'est pas matériellement présent.'

('Radhasoami Reality' page 114)

'Pour les prêcheurs comme pour les maîtres, les homélies sont dévotionelles: ils pressent les disciples d'aimer le maître, d'accepter son amour pour eux, et de manifester leur amour dans le service, dans la vertu, et dans l'humanité de la vie quotidienne. Il y est question de certains concepts théologiques comme "nam", "le Saint Nom", qui est la révélation ultime de l'Absolu; mais les allusions au voyage de l'âme et au paradis ne sont que très générales, en référence à la dimension spirituelle du soi, ou à la promesse du monde à venir. Les précisions sur le chemin mystique de la méditation sont laissées aux écrits des maîtres, et à leurs discours spéciaux; bien que la congrégation médite avant les discours, le satsang est essentiellement le moment où le chemin de la réalisation spirituelle par la dévotion reçoit son dû.

('Radhasoami Reality' page 115)


La musique au Satsang

'La beauté avec laquelle les versets sont chantés est l'une des choses qui font que cette simple liturgie devient spéciale. Dans les satsangs qui n'ont pas lieu en Inde, les versets sont lus sans intonation musicale. Mais en Inde, les satsangis préfèrent entendre les textes médiévaux "sant" sous leur forme musicale d'origine, dans laquelle ils ont été écrits. "La musique console et fait taire le mental," expliquait un maître, "et elle mène à l'écoute de la musique intérieure".'

('Radhasoami Reality' page 115)


Evénements Vidéo

'Le besoin de citer le maître de façon extensive est parfois satisfait par une ressource spirituelle moderne: un magnétophone à cassette projette la voix du maître. C'est particulièrement courant dans les réunions qui ont lieu à l'étranger, tout comme l'usage de la vidéo et des magnétoscopes pour des satsangs télévisés.'

('Radhasoami Reality' page 116)


Poésie de Nanak, Kabir, etc

'Lors des satsangs liés à la branche de Beas, les écritures citées sont souvent les textes sacrés Sikhs, l'Adi Granth, qui est une compilation de poèmes des sants du moyen-âge tels que Nanak et Kabir. D'autres poèmes sant sont parfois cités, comme des versets du Sar Barchan du premier gourou, ou le Ghat Ramayana de Tulsi Sahib.'

('Radhasoami Reality' page 115)


La connexion avec la Tradition Sant

'Kabir et Nanak sont les plus connus des sants du moyen-âge. Il est dit que le premier est né au quinzième siècle dans une famille Hindoue, mais qu'il a été élevé comme un Musulman; ses écrits sont d'un style concis et vigoureux, et ils gardent un charme frais et moderne, même traduits en anglais. (Les autres auteurs de la période médiévale habituellement considérés dans toute l'Inde comme des sants sont Ravi Das, Nani Dev, et Dadu. D'autres poètes bhakti leurs sont souvent liés, tels Mira Bai, Sur Das, et Tulsi Das; leurs poèmes sont souvent adressés à certains dieux particuliers, plutôt qu'à une divinité sans forme, ce qui est le critère habituel utilisé pour distinguer les poètes appelés sants des autres auteurs de poésie dévotionelle et sacrée en général.)

Par ses associations d'images abruptes et choquantes, Kabir secoue ceux qui l'écoutent; il les fait sortir de leur satisfaction suffisante en leur rappelant les réalités de la vie extérieure, et il les introduit à un domaine intérieur radicalement différent et pratiquement indescriptible. Nanak avait un style moins innovant; on se souvient davantage de lui pour ses concepts, tel que sa préoccupation du nom secret du seigneur en tant que moyen d'accès à l'union spirituelle. Pour les Sikhs, Nanak est le premier d'une succession de dix maîtres, du seizième au dix-huitième siècle, considérés comme les fondateurs de la communauté Sikh.

Bien qu'il soit difficile d'identifier un motif central commun aux écrits de tous les sants, les thèmes suivants sont largement partagés:
- le concepts de l'absolu au delà des qualités humaines (nirguna, sans qualités), et ce qui en découle - l'affirmation que le panthéon Hindou ne suffit pas en tant que tel;
- la conviction que toutes les formes de leadership religieux et que toutes les réalisations - affirmés par les Brahmanes, les yogis et leurs semblables - n'ont en définitive aucune validité, sauf une, celle du disciple dévoué au Seigneur, dont les réalisations en matière spirituelle lui permettent de servir de modèle aux autres;
- la conviction qu'une telle spiritualité est essentiellement intérieure, et non limitée par des formes de piété et de religiosité extérieures;
- la croyance que cette expérience intérieure peut être invoquée grâce à un mot ou nom sacré;
- et l'espérance que ceux qui suivent le chemin du développement spirituel vont partager une communauté spirituelle (satsang).

La tradition Radhasoami montre une fidélité à chacun de ces dogmes, mais chacun d'eux est réfléchi sur un miroir propre à Radhasoami.'

('Radhasoami Reality' pages 22-24)


Le Service aux Evénements

'Le darshan n'est pas le seul moment du bandhara où Parsini et ses amis se distinguent: on leur attribue aussi des tâches. Il n'y a rien d'inhabituel si le seva consiste à porter des charges de boues sur la tête - elle a déjà reçu pratiquement depuis sa naissance les leçons d'humilité enseignées par ce travail - car au bhandara cette activité est bénie par la présence du maître, de personnes des classes élevées et des étrangers. De plus, elle et ses amis ont des affectations spéciales. Nombre d'entre-eux ont été désignés comme sevadars. Parsini, par exemple, travaille dans la cuisine où sont faits les chapatis, et où on cuit la soupe de lentilles qui nourrit les milliers de personnes. Elle passe une heure et demi chaque jour à entretenir les feux, et elle aplatit les chapattis avec les douzaines de femmes auxquelles ce rôle est assigné.'

('Radhasoami Reality' page199)

'L'essentiel de l'argent et du travail donnés au nom du maître sont utilisés pour bâtir l'organisation Radhasoami. L'effort qui consiste à aider à déplacer des tas de boue d'un endroit à un autre peut sembler être un geste symbolique, mais lorsqu'il est multiplié par les milliers de dévots, il mène à la création de nouveaux barrages, de routes et de champs qui sont un bénéfice tangible pour toute la communauté.

Les travaux administratifs, souvent effectués par des cadres, sont aussi une forme de seva bénévole. L'organisme qui les coordonne est connu sous le nom de Seva Samin (compagnie du service ), que l'un des administrateurs a décrit comme "la plus grande des idées". Dans les organisations Radhasoami, à l'inverse de leurs contreparties séculières, les administrateurs ont la possibilité de conduire leurs agences vers les buts nobles pour lesquelles elles ont été fondées, sans souci de profit ni de concurrence. Même dans les fabriques de Dayalbagh, le but n'est pas de tirer des profits, mais "de s'engager autant qu'il est possible dans le seva." A Beas, les travailleurs volontaires sont appelés sevadars (fournisseurs de service); lors des festivals, ils forment de grands réseaux qui prennent tout en charge, de la gestion des échoppes à thé jusqu'à l'organisation des files d'attente aux arrêts de bus. Ils portent des brassards avec le mot sevadar blasonné en rouge, et ils ont droit à un satsang spécial du maître comme récompense de leur labeur.'

('Radhasoami Reality' page 143)


Les proches serviteurs du Maître

'En retour, Sawan Singh avait de nombreux disciples qui le servaient avec une exclusivité passionnée. En plus de Bibi Rukko, il y avait un célibataire nommé Shadi qui "ne supportait pas les femmes," et qui était un "dévot très aimant" de Sawan Singh. Il veillait constamment sur le maître, et il se réservait la tâche particulière de la préparation du lit du maître, ainsi que celle de lui ôter ses chaussettes. A Peepalmandi, à Agra, il y avait un jeune disciple Européen qui vivait chez son maître A. P. Mathur; il le servait "spirituellement, mentalement et matériellement", pour aimer Mathur comme il était dit que Rai Saligram avait aimé son maître, "comme Radha avait aimé Krishna." Ces métaphores à propos de l'amour sont très fortes, car elles indiquent que le but de la spiritualité Radhasoami est l'union ultime entre l'âme du disciple et celle du maître.'

('Radhasoami Reality' page 140)


L'Amour Servile

'Avec de telles preuves de service dévoué et d'amour servile, il n'est pas étonnant que les disciples de Radhasoami considèrent l'amour et le seva comme étant unis. L'amour est considéré comme un acte de seva, et le seva est une expression d'amour. Anand Swarup considérait les deux comme équivalents, et il décrivait cette équation par une métaphore scientifique:

Si on vous donne un morceau de fer et qu'on vous demande de le faire voler en l'air, il vous faudra utiliser une des deux méthodes suivantes: soit vous aller le moudre si fin que, réduit en particules minuscules, il finira par s'envoler, soit vous aller le chauffer sur du feu jusqu'à ce qu'il soit transformé en gaz et qu'il se mélange à l'air. Ce sont exactement les mêmes méthodes qui sont employées pour raffiner le mental: soit il est purifié ou adouci par l'auto-mortification, soit il devient extrêmement fin et pur par le feu de l'amour divin.

D'autres maîtres ont affirmé que l'auto-mortification n'est pas une alternative à la dévotion, mais qu'elle en est le complément. "Le véritable amour demande une soumission totale," disait Sawan, car aux yeux d'un véritable amoureux "toutes les choses du monde sont mortes." Cela implique que les sentiments ardents de dévotion sont insuffisants, et que le vrai dévot doit tout donner.'

"La seule chose requise est que le service disponible permette de faire diminuer l'emprise de l'ego ,afin de se perdre complètement dans l'amour du maître."

('Radhasoami Reality' pages 141-142)


Les Engagements Financiers

'Il y a finalement le "seva financier": les dons en espèces et les engagements financiers sont attendus à hauteur du dixième du salaire du disciple. Rien n'est pourtant fait pour faire respecter cette dîme, et on entend rarement des appels de fonds lors des réunions Radhasoami. Au contraire, il a été nécessaire d'empêcher certaines personnes de trop donner comme Rai Saligram dont il est dit que "il mit tout son salaire mensuel aux Pieds de Lotus de Soamiji Maharaj." Dans la plupart des cas l'argent n'est pas mis aux pieds du maître, mais versé à une caisse commune gérée par l'organisation. Même s'il ne va pas directement au maître, cet argent est considéré comme seva parce qu'il est donné au nom du maître et pour les fins qu'il a désignées. Il contribue aussi à soutenir le satsang, la famille du maître. Comme un maître l'a expliqué, "l'amour et le service dirigés vers les dévots du Seigneur est amour et service au Seigneur Lui-Même."'

('Radhasoami Reality' page 143)


L'Initiation

'Le lien entre maître et disciple, entre grande âme et âme de moindre importance, est établi au moment de l'initiation. C'est une sorte de mariage extraordinaire, une union permanente, pour la vie et plus. Par le rite de l'initiation, le maître transmet au disciple les techniques de surat shabd yoga, et surtout le pouvoir de les utiliser. Le point culminant de l'initiation est atteint lorsque le maître et le disciple s'unissent, par ce qu'un maître Radhasoami décrit comme une attirance magnétique. Dans certains cas, l'initié expérimente ceci comme l'éveil soudain à un son et à une lumière intérieurs remarquables. Kirpal Singh, le maître de Ruham Satsang, questionnait ses initiés pour déterminer s'ils avaient vraiment fait une expérience inhabituelle, et la plupart d'entre-eux affirmaient que oui.'

('Radhasoami Reality' page 95)


Initiations de Masse

'A Beas, l'initiation est souvent un événement de masse. Des milliers de personnes défilent devant le maître pour être sélectionnées; ils forment ensuite des groupes plus petits pour recevoir leurs noms spirituels des assistants du maître.'

('Radhasoami Reality' page 96)


Initiations Intimes

' Les maîtres qui ont moins de disciples peuvent se permettre d'être plus intimes. Thakar Singh, par exemple, se réunit avec les initiés par petits groupes lors de trois sessions distinctes. Il donne ses instructions lors de la première; tout le monde s'assied pour recevoir la lumière et le son lors de la seconde; les progrès des initiés sont contrôlés lors de la troisième session.'

('Radhasoami Reality' page 96)


Instructeurs

'Les disciples du groupe de Beas et qui vivent hors de l'Inde reçoivent une initiation intime par des représentants du maître; Roland deVries, un de ses principaux représentants aux USA, dit qu'il essaie de créer "une cérémonie d'une beauté immense."'

('Radhasoami Reality' page 96)


Les Exigences pour l'Initiation (promesses)

'Au moment de l'initiation Radhasoami, les candidats subissent des questions sur leurs capacités de détachement et de contrôle. Une attention particulière est portée à leur usage de drogues et d'alcool, s'ils mangent de la viande, et au sexe. L'attention sérieuse portée au régime alimentaire est considérée comme la plus inhabituelle des caractéristiques de Radhasoami pour un Occidental. Les enseignements Radhasoami insistent sur le végétarisme strict, interdisant même la consommation d'œufs. Les initiés n'ont pas droit, même occasionnellement, à une soupe contenant de l'œuf ou du poisson, ni à la volaille ou à la viande, ni au bouillon de viande.'

Voilà les exigences pour le Satsang de Beas et de Ruham; des restrictions morales similaires sont exigées dans les autres branches. A Dayalbagh par exemple, les cinq promesses faites lors de l'initiation obligent les satsangis à éviter les produits enivrants, ne pas manger de viande, être financièrement autonome, accepter Radhasoami comme le véritable nom de Dieu, et ne pas divulguer le secret des pratiques de méditation
(Souvenir, p. 304)'.

('Radhasoami Reality' page 129)

'En plus de la transmission de noms spirituels, l'initiation comprend une promesse de pureté morale et des conseils à suivre sur la façon de s'engager dans le surat shabd yoga. Les techniques sont tenues secrètes, mais il est bien connu qu'elles impliquent les façons d'écouter le son et de regarder la lumière.'

('Radhasoami Reality' page 96)


Rôle du Secret - Exclusivité

'L'atmosphère de secret qui entoure certains aspects de l'enseignement et de la pratique Radhasoami semble s'expliquer par la notion qu'au delà de ce qui est directement accessible, il existe une vérité d'un accès plus difficile, enseignée d'une façon scientifique. Un missionnaire chrétien en Inde, extérieur au groupe, l'a tout d'abord décrite comme "une secte semi-secrète". En réalité, il semble plutôt que si les enseignements Radhasoami sont présentés comme le "secret des secrets", c'est parce que ce qui est transmis du maître au disciple est plus intime qu'exclusif. Ceci est tellement vrai que la branche de Soamibagh a imprimé sur un manuel de méditation qu'il ne doit "en aucun cas" être montré "à qui que ce soit d'étranger à la Foi Radhasoami". De la même façon, le mantra de l'initiation est gardé secret par les branches de Beas et de Ruham: il est interdit aux satsangis de divulguer les mots qui leur sont soufflés à l'oreille au moment de leur initiation.

Le fait qu'un certain secret entoure les enseignements et les pratiques Radhasoami signifie que la connaissance Radhasoami est spéciale, et qu'elle est réservée à quelques uns. "C'est vraiment une chose étonnante", m'a dit au Dera de Beas une femme originaire d'Afrique du Sud, "que ce trésor si précieux soit entre les mains d'un cercle aussi restreint que le nôtre. Qu'est-ce que tant de gens ne donneraient pas pour connaître ce que nous savons !" Le fait de connaître ce que les autres ne savent pas est vraiment un aspect enthousiasmant de la foi. Pour les satsangis occidentaux, ce sentiment de rare privilège est accru par le fait que la vérité se trouve dans un territoire peu commun et lointain.'

('Radhasoami Reality' page 214)


Pertinence de la 'pratique' pour supprimer les doutes

'Paul Brunton, l'auteur de 'A Search in Secret India' (Une recherche dans l'Inde Secrète), a visité Dayalbagh dans les années 30. Il fut attiré par ce qu'il décrit comme "le flot de l'expression suave d'une idée subtile et profonde" venant de Anand Swarup, le Grand Maître de Dayalbagh. Brunton vit en cela le parfait mélange de science et de spiritualité qu'il recherchait. Il avait pourtant des doutes. Brunton demanda au maître de Dayalbagh: "Vous dites que la pratique de votre exercice de Yoga sur le Son est la seule façon de vérifier ce que vous affirmez. Pouvez-vous me donner par avance une expérience personnelle, une sorte de preuve directe et convaincante ?"

Anand Swarup lui répondit qu'il ne le pouvait, que la preuve venait par la pratique. "Je suis désolé", lui répondit Brunton, "je fonctionne de telle sorte que je ne peux croire sans preuve préalable." Brunton raconte que Swarup tourna alors la paume de ses mains vers le haut, "en un geste d'impuissance".

Le geste du maître de Dayalbagh exprimait le véritable dilemme qu'est le compromis de Dayalbagh avec la pensée moderne: sa vérité ne consiste pas uniquement en une connaissance gagnée par l'expérience, mais en un état d'esprit et la conviction profonde d'être dans le vrai. Cette connaissance n'est pas seulement le résultat des exercices spirituels Radhasoami, mais le résultat de la relation de confiance que le disciple développe avec son maître. Ces deux aspects de la foi Radhasoami sont liés, car les exercices de yoga sont les moyens par lesquels le maître transforme le soi. La pratique n'a finalement de sens qu'en tant qu'élément du processus par lequel le maître rachète et transforme le monde.'

('Radhasoami Reality' page 88)


La Méditation - Variété des Techniques

'"Il est demandé de pratiquer quotidiennement pendant deux à quatre heures, de préférence pendant les premières heures avant l'aube."

"Pour commencer à pratiquer le yoga, le disciple doit fermer les yeux, et répéter le ou les noms du Seigneur qui lui ont été donnés au moment de l'initiation. Ils peuvent aussi fermer leur oreille gauche, pour empêcher les sons d'entrer de ce côté, et n'écouter alors que les sons venant de leur côté droit et d'en haut. Dans leur esprit, ils essaient d'empêcher la venue de toute pensée et de toute image, sauf une: le portrait mental du visage de leur maître, qu'ils essaient de projeter sur un écran intérieur en un point situé entre les deux yeux et légèrement au dessus. Ils se focalisent sur cette image, répètent les noms divins, et écoutent le son. Ce faisant, l'image de leur maître peut se mettre à briller, comme si elle était parcourue par un courant électrique. Elle luit alors d'une lumière brillante, et le son qui était auparavant distant, se rapproche et devient clair comme le souffle du vent. Le corps s'engourdit, et le voyage commence."

'C'est du moins ce qui est censé se produire, mais il n'y a pas deux disciples ayant une expérience identique, et les instructions peuvent parfois varier. Kirpal Singh, par exemple, déconseille de créer délibérément dans son esprit une image interne du maître, disant qu'elle doit se créer spontanément. Certaines des pratiques du surat shabd yoga sont essentielles pour tous les disciples, et la plupart vont les pratiquer encore et encore, car ces exercices simples ne sont qu'un début.'

('Radhasoami Reality' page 88)


La Pratique (Abbyas)

'Il y a tout un voyage extraordinaire qui se cache derrière ceci, et la grande promesse de la foi Radhasoami est d'en faire l'expérience. Abbyas (littéralement 'la pratique') est le nom de l'activité qui permet d'entreprendre ce voyage; cette pratique comprend les exercices initiaux, simran (répétition) et dhyan (contemplation) - la répétition des noms du Seigneur, et la visualisation de son image (ou l'attente de celle-ci). Voici les préalables au bhajan, c'est à dire le "chant", mais qui est étymologiquement lié à "amour". Dans la foi Radhasoami, voilà l'exercice spirituel où l'on se laisse emporter à l'intérieur de soi par le flot divin, jusqu'à atteindre la demeure ultime.

Atteindre cette demeure ultime en soi, voilà ce que signifie le salut au sens Radhasoami. C'est accordé par la grâce du maître divin, mais les disciples ont l'opportunité de participer à leur propre salut en suivant les instructions ardues du surat shabd yoga. L'initiation à ces pratiques est équivalent au baptême dans cette foi.

('Radhasoami Reality' page 88)


Les Expériences de méditation - Sons

'Les maîtres de Radhasoami donnent des conseils sur ce que l'esprit doit éviter - comme les images de maisons, de jardins et de personnes - et sur ce qu'il faut préférer. Dans cette dernière catégorie figurent les sons. "Faites attention aux cloches", dit une fois Charan Singh, "et mettez toute votre attention sur ce son de gong profond et mélodieux".

Il est souvent dit que le fait d'entendre un son de cloche est le premier signe de l'âme qui quitte le corps. Selon un des maîtres de Radhasoami, l'indication vient de la transformation d'un son métallique ordinaire en un son de cloche pur. La femme de Darshan Singh raconte une histoire charmante: peu après son mariage, et avant son initiation formelle, elle entendit des sons de cloche, sans savoir d'où ils venaient, ni ce qu'ils signifiaient, alors qu'elle se trouvait en présence de Kirpal Singh. D'habitude les pratiquants savent ce que signifie la lumière et les sons de cloche, parce qu'ils les ont écoutés attentivement pendant leur méditation. Durant la méditation, l'activité principale consiste à écouter un son qui vient de la droite et vers le haut, en empêchant toute pensée d'entrer, tout en étant tranquillement assis dans une posture confortable, sans être particulièrement assis dans la position du lotus bien connue.

('Radhasoami Reality' page 98)


Clore les Sens

'Il y a encore d'autres aides matérielles à la méditation. En plus de simran et dhyan, il y a les tentatives pour obstruer les "neuf portes du corps, pratique similaire aux exercices spirituels des Nath yogis." Ces "portes" comprennent les yeux, les oreilles et les narines, les orifices anaux et génitaux, et la bouche. Le but de ces pratiques est de décourager l'esprit de sa recherche continuelle des plaisirs extérieurs des sens, en l'encourageant à se tourner vers l'intérieur et vers le haut, vers la dixième ouverture du corps, l'invisible troisième œil.

La manière précise de clore les yeux et les oreilles, et de mettre le corps en harmonie est secrète, mais les instructions publiées par Rai Saligram conseillent aux initiés de maintenir un doigt sur l'oreille gauche pour se détourner de la direction dans laquelle règnent Shiva et Shakti. Hervey Griswold, un missionnaire des premiers temps, décrit une posture un peu différente: le petit doigt de chaque main est posé au milieu du front, tandis que le pouce obture le conduit auditif. Griswold mentionne également qu'une flamme peut être visualisée en plus de la forme du maître.'

('Radhasoami Reality' page 99)


Le Piège des attentes dans la Méditation

'Etant donné l'importance du Voyage triomphant de l'âme pour la foi Radhasoami, il semble bien malheureux que les longues heures de pratique intérieure intense, solitaire et répétitive, ne produisent rien qui ressemble à ce que les descriptions enchanteresses du domaine fabuleux font attendre aux nombreux disciples.'

('Radhasoami Reality' page 107)


Les Disciples n'ont pas le droit de débattre de leurs expériences

'Les maîtres Radhasoami empêchent les disciples de discuter de telles choses entre-eux et avec les personnes extérieures; il est impossible d'estimer le nombre des milliers de tentatives faites dans ce sens par le surat shabd yoga. Parmi les adhérents qui ont bien voulu parler de ce qui se passe pendant la méditation, seuls quelques uns affirment avoir expérimenté quelque chose de remarquable. Lors de la réunion de quelque sept cents disciples étrangers à Delhi, un Américain d'âge mûr s'est mis en colère contre le Maître Charan Singh, se plaignant du fait que huit années pénibles de pratique de simran et de dyan n'avaient eu absolument aucun résultat. Charan Singh exprima sa compassion, mais ne lui suggéra rien d'autre que de continuer à pratiquer. "Il n'est pas donné à tout un chacun de voir les plus hautes régions durant cette vie", lui dit-il.'

('Radhasoami Reality' page 107)


La Pratique ne suffit pas - La Foi compte

'Beaucoup d'adeptes de Radhasoami semblent satisfaits d'une vie dépourvue d'expériences particulièrement éblouissantes, et d'autres n'ont même pas l'air d'avoir très envie d'essayer. "Je sais que je devrais pratiquer mon abyas plus souvent", avouait une femme de Dayalbagh, "mais je n'ai ni la patience ni le temps pour ca, et pour tout vous dire, je ne crois pas que ca soit pour moi." Pour elle comme pour beaucoup d'autres qui n'y arrivent pas, la grande dimension du voyage de l'âme repose sur la foi. Les plus déterminés à réussir spirituellement semblent être les adeptes européens et américains. A l'inverse, nombre de leurs pairs indiens sont satisfaits du niveau de réalisation spirituelle qui leur est assigné, reflétant ainsi l'acceptation indienne traditionnelle par laquelle certaines personnes sur terre sont plus aptes que d'autres à évoluer sur le plan spirituel. Tous sont néanmoins encouragés à essayer d'atteindre les régions plus élevées, ce qui veut dire que beaucoup de ceux qui essaient sont voués à l'échec.'

('Radhasoami Reality' page 107)


La Consolation dans la Dévotion

'Si ceci mène à la frustration, l'enseignement Radhasoami applique un baume: un chemin parallèle à la réalisation de dieu, et qui court-circuite la voie qui monte vers la réalité ultime en gravissant les domaines intérieurs. Ce chemin est la bhakti, l'amour dévotionnel. Certains maîtres Radhasoami le mettent à égalité avec le surat shabd yoga, d'autres le placent plus haut. "L'amour", expliquait le Grand Maître de Beas, "est la pratique la plus puissante et la plus efficace pour atteindre le Seigneur". Jaimal Singh, son propre maître, le formulait d'une façon encore plus radicale dans une lettre au jeune Sawan Singh. "Même après cent années de Bhajan", écrivait-il à son jeune disciple, "on ne peut être autant purifié que par un désir intense de Darshan, à condition que ce désir soit vrai et réel, et que l'amour pour le Sat Guru vienne du tréfonds du cœur."

('Radhasoami Reality' page 108)


Le Mental / l'Intellect opposé au Cœur

'Le raccourci dévotionnel semble facile, mais il n'en est pas toujours ainsi. Les personnes simples, comme les nombreux villageois qui s'attroupent en présence du maître, sont considérés comme de meilleurs candidats que leur contrepartie urbaine et éduquée, car ils sont moins sujets aux détours proposées par l'intellect. "Ces villageois ont de la chance", disait avec envie un adepte américain. "Le maître leur dit simplement de focaliser leur attention ici", disait-il en montrant son front avec son doigt, "et de penser à lui, et ils sont partis pour Sach Khand." Les adeptes plus sophistiqués ne peuvent se reposer sur la dévotion seule, parce que la force de leur mental ne peut être vaincue directement; d'où le besoin d'heures de contrôle mental introspectif.'

('Radhasoami Reality' page 109)


Le Maître donne le réconfort et peut intercéder en faveur du Salut

'Même si toutes ces heures (de pratique) ne produisent aucun résultat, il reste une certitude: de tels adeptes restent en contact avec un maître qui résonne de l'énergie du paradis, et qui peut intercéder en leur nom. Leur amour pour lui peut concrétiser leur salut. Et même si le voyage de l'âme vers Sach Khand peut sembler si ardu qu'il en est impossible, il représente le symbole de l'optimisme ultime pour l'adepte de Radhasoami. En l'anoblissant et en donnant un sens au chemin de chacun dans la vie, le voyage Cosmique homologue les possibilités de l'expérience humaine. Il clarifie la nature du voyageur en puissance, la nature du monde qu'il ou elle traverse, sa merveilleuse fin possible, et la cause des pièges éventuellement rencontrés. Il fournit une carte routière satisfaisante sur le plan cognitif, même si l'on est incapable d'accomplir le voyage. Etant donné que le monde moderne réussit si tristement à donner un modèle à chacune de ces questions, le point de vue Radhasoami est vraiment merveilleux, pour ceux qui l'acceptent.'

('Radhasoami Reality' page 109)

 Pour tout savoir sur les origines d'Elan Vital:

Une Perspective Indienne : Maharaji au regard de l'Hindouisme
Le Livre 'Paramhansa Advait Mat': Lignage, vie et enseignement des Satgurus.
Introduction: Sikhisme et groupes apparentés : Kabir, Nanak, Sikhism, Sant Mat, Radhasoami & EV
Similitudes avec la tradition Radhasoami : Les idées Radhasoami présentées sous le drapeau de la DLM - Elan Vital.
Commentaires du Prof. David Lane : Relations entre la DLM à ses débuts et les groupes Radhasoami et Advait Mat.
Le Shabdisme aux USA : Relations avec Radhasoami - Raisons du déni de l'héritage religieux.

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