Sources:
- 'Radhasoami
Reality' de M.Jurgensmeyer, Princeton Paperbacks ISBN
0-691-01092-7
- 'The Radhasoami
Tradition: A critical history of Guru Successorship.'
(La Tradition Radhasoami: Un Historique Critique de la
Succession des Gourous) Publié par Garland
Publishing, Inc., New York, New York, 1992. Auteur: David
Christopher Lane NB. Online en totalité
ici
(en anglais).
Ces extraits sont publiés ici avec l'autorisation
de leurs auteurs. Traduction: J-M Kahn.
Index
des sujets:
Maharaji
'L'hindouisme qui a
fasciné les occidentaux pendant les années 60
fut celui des pratiques de méditation et de la
communauté spirituelle, et le yoga indien a plus
particulièrement intéressé ceux qui
souhaitaient faire l'expérience de la
spiritualité dans le monde. Le Surat shabd yoga de
Radhasoami fut considéré comme un des divers
styles prometteurs qu'offrait l'hindouisme.
Les enseignements de Radhasoami furent aussi
présentés indirectement aux occidentaux, par
l'intermédiaire de groupes qui utilisaient les
idées de Radhasoami, mais qui les présentaient
sous leur propre drapeau. Le mouvement Eckankar, par
exemple, a directement emprunté les écrits des
maîtres de Radhasoami, et son fondateur, Paul
Twitchell, fut initié par Kirpal Singh. A la suite de
son maître Sawan Singh, Kirpal Singh avait
établi un lien entre la première phrase -
"eckankar" - de la prière du matin de Guru Nanak et
le plus haut degré de la conscience spirituelle.
Twitchell en a fait autant, et il en a fait le nom de son
mouvement. Les enseignements de la Divine Light Mission,
dirigée par l'enfant guru Maharaj Ji, sont
également ceux de Radhasoami, et d'autres leaders
spirituels de l'époque ont aussi été
influencés par les enseignements de Radhasoami.
Pour avoir un résumé des enseignements de
Maharaji, voir le livre de Jeanne Messer, "Guru Maharaj Ji
and the Divine Light Mission," chez Robert Bellah and
Charles Glock, eds., The New Religious Consciousness
(Berkeley: University of California Press, 1976), pp.
54-55,'
('Radhasoami Reality' pages
206-207)
Nombres
'Sawan Singh
a attiré plus de 125.000 personnes qui ont
été initiées à Sant mat, ce qui
fut le plus grand nombre de l'histoire à cette date.
[Charan Singh, petit-fils de Sawan Singh et successeur
de celui-ci à Beas, a totalement effacé le
précédent record en initiant plus de 1.200.000
disciples.] [*NOTE: Etant donné le
succès énorme de Radhasoami en Inde, il est
très possible que Charan Singh ait initié en
1989 seulement davantage de chercheurs que Sawan Singh n'en
a initié en 45 années. C'est un nombre
remarquable si l'on considère que le satsang de Beas
n'encourage pas le prosélytisme et la
publicité. *]'
(D.Lane - Radhasoami
Chapitre 3)
'Pour le mois de
Juillet 1990, l'organisation de Beas a rendu compte de
1.400.000 initiés, pratiquement le même chiffre
que celui de la croissance urbaine en Inde.'
('Radhasoami Reality' page
143)
L'attraction
de la Connaissance, au delà du Mental et de
l'Intellect
'En
redonnant vie à l'idée courante en l'Inde
médiévale (tout comme en Europe
médiévale d'ailleurs) que la
vérité n'est pas incarnée dans des
propositions logiques, mais dans des personnes remarquables,
les maîtres de Radhasoami sont capables d'atteindre au
cur d'un problème moderne: les limites de la
connaissance. Les grandes avancées de la science
moderne permettent à l'imagination d'englober ce qui
est connu, mais également ce qui n'est pas facile
à connaître. Dans les profondeurs de
l'incertitude qui va de pair avec la prise de conscience,
les maîtres de Radhasoami offrent le calme et la
sécurité d'une relation: un lien avec ceux qui
ont maîtrisé une connaissance bien au
delà de la portée d'un esprit
conventionnel.'
('Radhasoami Reality' page
87)
Le
désir de connaître 'Quelqu'un d'Important' /
Parallèle Biblique
'Ceux qui
s'échappent et qui embrassent la foi Radhasoami se
retrouvent liés non seulement à une
connaissance spéciale, mais aussi à une
personne spéciale. Pour les occidentaux, une telle
vénération requiert un changement de foi
radical. Il n'est donc pas étonnant que le
vocabulaire du satsang occidental prenne un lustre biblique
quand il spécule sur la gloire du maître. "Je
suis assise aux pieds de celui dont les pouvoirs ne sont pas
limités par le temps et l'espace," a écrit
Julian Johnson, "dont chaque regard renferme le pouvoir de
mort et de vie éternelle. Oui, même les vagues
de cette mer ancienne doivent obéir à ses
ordres." Un autre satsangi occidental, afro-américain
de Chicago dont les trois frères sont des pasteurs
Baptistes, a expliqué que son intérêt
dans Radhasoami est issu de son intérêt dans la
Bible: "J'avais toujours voulu vivre à
l'époque biblique", a-t-il dit.'
('Radhasoami Reality' page
215)
Un
Gourou comme Dieu
'Encore plus
impressionnante, bien sûr, est la conviction que
derrière l'apparence physique se trouve une forme
accessible de Dieu. A la fin de chacune des sessions du soir
que le Maître Charan Singh tenait pour ses disciples
occidentaux au deuxième étage de leur
résidence à Beas, ils se levaient tous avec
les mains jointes, comme pour une prière, au moment
où il partait et prenait le couloir puis l'escalier.
Dès qu'il avait quitté les lieux, la foule
s'agglutinait au balcon pour le voir une dernière
fois pendant qu'il traversait le jardin pour retourner
à sa résidence. A l'une de ces occasions, un
homme américain dit, "Voici Dieu qui passe."
Etant donné que les personnes d'origine
chrétienne ou d'origine juive ne sont pas
habituées à l'idée d'un saint homme de
nature semi-divine, le maître doit être
totalement Dieu, ou du moins avoir suffisamment d'importance
spirituelle pour pouvoir jouer le rôle des
écritures et des révélations des
traditions bibliques. Un satsangi américain de
Georgie a dit qu'il avait été attiré
par la tradition Radhasoami parce que les précepteurs
religieux de la tradition chrétienne manquaient
d'autorité, et qu'ils ne pouvaient pas lui donner de
"réponses franches", alors que les maîtres de
Beas le faisaient. D'autres personnes sont inspirées
par ce qui leur semble être aujourd'hui la
manifestation du Christ. Pour les satsangi qui sont plus
profanes, les enseignements du maître remplacent des
philosophies plus anciennes en expliquant "l'origine et le
but de la vie".
('Radhasoami Reality' page
215)
Motivations
Psychologiques du désir d'un Maître
'En plus des
raisons religieuses et philosophiques pour considérer
un maître d'une façon aussi extrême, il y
a des motivations psychologiques. Sudhir Kakar souligne que
l'exagération des qualités du maître va
de pair avec la propre fierté du disciple de
connaître une telle personne. Ces "mécanismes
psychologiques d'idéalisation et d'identification,"
dit-il, "donnent un nouveau point central au soi." Selon
Kakar, "le panégyrique non critique du gourou" est
lié au "besoin désespéré du
disciple d'idéalisation et d'identification au
Maître". En élargissant le rôle de leur
maître dans le cosmos, certains disciples agrandissent
le leur, et ils voient dans les qualités de leur
maître les caractéristiques idéales
auxquelles ils aspirent en eux-mêmes.
Katherine Wason, une disciple américaine
décrit comment elle fut initialement attirée
par le "visage bon et merveilleux du maître, parce
qu'il rayonnait d'énergie et d'amour." Julian Johnson
utilisait également le langage de l'amour pour
décrire son maître, dont le cur "ne
renferme qu'un amour tendre pour tous" et dont la voix "est
vibrante d'amour". Ces mots indiquent peut-être la
motivation personnelle qui attire Johnson et d'autres
dévots dans cette relation maître-disciple:
l'aspiration à une union intime. Ce désire
trouve souvent une expression poétique, comme dans
cette sorte de poème burlesque composé
à l'occasion d'une visite de Charan Singh aux
USA:
'C'est l'amour du Maître qui L'attire ici
Pour que fleurisse l'Amérique,
Pour purifier l'atmosphère
Tout comme l'Amour fait place à l'amour.'
('Radhasoami Reality' page
216)
Le
besoin d'un Maître vivant
'On peut
tirer d'autres bénéfices du lien avec le
pouvoir du maître: une sensation de
sécurité, par exemple, que l'on peut
expérimenter en tant qu'amour. "Si vous avez l'amour
du maître dans votre cur," dit Parsini, "vous
vous sentez fort, sans crainte, et en paix à
l'intérieur de vous." D'autres traditions religieuses
procurent aussi de telles assurances, bien sûr, mais
Parsini n'a que faire d'une religion avec un Seigneur
absent. Pour cette raison, elle n'est pas touchée par
la religion chrétienne ou sikh. Elle avait souvent
rendu visite à un nouveau gurdwara Sikh près
de chez elle, mais elle conteste la notion Sikh de
divinité: "Où se trouve leur gourou ?"
demande-t-elle. "Je regarde autour de moi, et je n'en vois
aucun." Et au Dera de Beas, elle n'est pas
déçue.'
('Radhasoami Reality' page
197)
Les
événements fournissent une toile de fond
théâtrale à la vision du
Maître
'Parsini est une
villageoise vivant dans une zone urbaine. Quand elle va au
Dera de Beas, elle n'y voit pas le monde de K. L. Khanna, ni
celui des autres administrateurs, sauf pour ce qui est des
produits de leur travail; en réalité, le Dera
et les événements festifs fournissent une
sorte de toile de fond théâtrale à sa
vision du maître. Leurs mondes se touchent, mais ne se
croisent jamais.'
('Radhasoami Reality' page
195)
Le
besoin d'avoir des Centres
'Le charisme
de n'importe quelle société, dit Clifford
Geertz, n'est pas véhiculé seulement par ses
leaders, mais par la signification de ses centres. Geertz
décrit ces centres comme des "lieux de
concentré d'actions sérieuses." Ils sont des
"arènes" dans une société, où
"les idées directrices se joignent aux institutions
dirigeantes", et où "des événements
momentanés" sont soigneusement
préparés. Geertz suggère que ces
centres sont un centre vital du charisme de l'instance
dirigeante, car ils véhiculent le sentiment
"d'être près du cur de ce qui se passe."
Le maître est au cur de Radhasoami, et l'endroit
où il vit devient le méridien de Greenwich qui
fournit la référence au reste du monde. Ce
lieu devient l'intersection du sacré et du mondain,
une sorte d'axis mundi.
C'est pour cette raison que les colonies de Radhasoami ont
souvent été créées sur une
vision utopique, comme une expérience de vie sociale.
Ce qui n'empêche pas de grandes différences
entre elles. Beaucoup de ces colonies sont de petite taille,
mais certaines sont plus importantes: il fut un temps
où Dayalbagh couvrait plus de 1.200 hectares, et Beas
est suffisamment grand pour qu'on puisse dire que c'est un
bourg.'
('Radhasoami Reality' page
149)
La
même devise à Dayalbagh qu'aux premiers temps
de la Divine Light Mission
'L'atmosphère
cosmopolite et douce de Dayalbagh convient à ce que
Anand Sarup envisageait comme un socialisme pour
l'élite, l'idéal de "l'Aris-Demo", comme il
l'appelait. Swarup voulait que les résidents de
Dayalbagh "se comportent comme s'ils étaient une
Communauté d'Aristocrates - non des Aristocrates
à cause de leur richesse, etc, mais des Aristocrates
de la Spiritualité." Comme Gurcharandas Mehta le
montrait théâtralement, l'Aristocratie ne
devait pas mener une vie de loisirs. On dit qu'il
s'était "refusé repos et confort, pour vivre
selon la devise 'Travailler c'est Adorer'." Travailler dur
et faire partie de l'élite étaient compatibles
à Dayalbagh.
('Radhasoami Reality' page
64)
La
Signification du Darshan
'.....
remarquable est la faculté du maître de
transmettre son pouvoir par le darshan. Le mot "vision"
(darshan) se rapporte au fait de voir le maître
et d'être vu par lui, et aux bénéfices
attendus de cet échange. Dans la tradition hindoue
générale, le darshan désigne
l'interaction visuelle entre les dévots et les dieux
du temple, mais il désigne aussi parfois la vue d'un
saint homme.
Il en est particulièrement ainsi dans la tradition
Radhasoami, car son enseignement affirme que les yeux sont
des centres énergétiques, et qu'ils
transmettent de l'énergie. La rencontre des yeux du
maître avec ceux du disciple devient donc un moment
d'interaction spirituelle intense. Un écrivain de
Radhasoami la décrit comme l'expérience de
l'esthétique ultime. "En contemplant le gourou",
dit-il, "il se produit spontanément une extase
indescriptible qui filtre par tous les pores de la peau." Le
darshan peut aussi être considéré comme
une sorte d'ingestion spirituelle. Ceci posé, L. A.
Babb a suggéré que le principe qui le
sous-tend est qu' "On devient ce que l'on voit." La vue
matérielle du maître aide le dévot
à s'approprier le maître en lui,
façonnant ainsi une véritable image
intérieure du gourou.'
('Radhasoami Reality'
pages 83-84)
La
Signification des Pieds du Maître
'Il arrive
souvent que les éléments les moins
désirables du corps du gourou sont chargés de
valeur spirituelle: les chutes de cheveux et d'ongles
coupés, par exemple, et tout ce qui est
associé aux pieds. La représentation la plus
courante d'un maître défunt est sa paire de
sandales, souvent placée en évidence sur le
trône sur lequel il s'est assis. Par le même
signe, les pieds des maîtres vivants méritent
aussi une attention spéciale. Des chants
célèbrent leur beauté et leur pouvoir
salvateur. Il y a un passage frappant dans la biographie de
Swami Shiv Dayal, où il est question de deux femmes
dévotes assises à ses côtés:
elles lui caressent les pieds avec adoration, et elles lui
sucent les orteils. Dans tout l'univers Hindou et
Bouddhiste, la logique de cette adoration commune des pieds
est très claire: le point le plus bas d'un personnage
élevé, telle une divinité, est
l'endroit où celui qui est le moins
élevé peut établir le contact.
('Radhasoami Reality' page
68)
Les
Evénements de Darshan / Festivals (Bhandararas)
'L'affluence
est énorme à Beas. Des dizaines de milliers de
personnes sont présentes, plus que ne peut en
contenir le Satsang Ghar de Beas. Les offices ont lieu en
plein-air, sur un très grand terrain derrière
les bâtiments. Malgré la taille de la foule,
chaque membre de la congrégation peut passer l'un
après l'autre devant le maître, et recevoir
directement et de près la bénédiction
de son darshan. Etant donné l'affluence, tout ceci
prend assez longtemps, et un moment particulier de la
journée est consacré à ce rituel,
généralement en début
d'après-midi. Le maître arrive après un
intermède où il reste seul à l'heure du
déjeuner, et il s'installe sous un parasol
situé sur une estrade, à peu près
à trois mètres au dessus du niveau du sol. La
congrégation avait attendu tranquillement, assise sur
des toiles étendues à même le sol, les
femmes du côté droit et les hommes du
côté gauche. Un espace est
réservé tout devant pour les disciples
étrangers.
Le darshan est le point culminant de la journée
spirituelle, moment de participation eucharistique pendant
lequel chacun des participants devient acteur. Le
psychanalyste Sudhir Kakar observe que "la transformation du
visage des disciples, lorsque leurs yeux croisaient les
siens", était "remarquable", et il assimile cette
"transformation globale" à celle vécue par un
"bébé qui tête." A la fin du darshan,
les disciples sont nourris d'une façon plus
matérielle: ils reçoivent le prasad,
nourriture semblable à celle qui est
distribuée dans les temples Hindous et dans les
gurdwaras Sikh. Le prasad est supposé transmettre le
pouvoir du gourou. En accordant son darshan et en
distribuant le prasad, un transfert de pouvoir est
censé se produire, une alchimie par laquelle le
gourou prend l'amour grossier de ses dévots et leur
rend un amour spirituel.'
('Radhasoami Reality' page
179)
Le
voyage pour aller aux événements
'A Beas,
tout est différent, et ses yeux s'illuminent quand
elle les décrit. "Tout le monde va aux bhandaras,"
dit-elle. A ces occasions, elle se réunit avec un
groupe d'amis, et ils font une fête de ce voyage. Le
voyage dure environs une journée, même si Beas
n'est qu'à quelques 60 kilomètres de chez
elle. Au départ de Rupar, ils s'agglutinent dans un
taxi-scooter périlleusement surchargé. Puis
ils prennent un bus tout aussi bondé pour Jalandhar,
et encore un autre sur la route Jalandhar-Amritsar,
jusqu'à l'arrêt le plus proche du Dera. Ils
parcourent à pieds les 5 derniers kilomètres,
bien qu'il arrive parfois que le conducteur d'une carriole
à cheval grinçante les presse de monter
à bord pour la dernière partie du trajet. Dans
l'esprit de Parsini tout ceci fait partie de la fête,
car le bhandara commence "dès que nous quittons le
village".'
('Radhasoami Reality' page
198)
Satsang,
Darshan et Service (Seva) aux Evénements
(Bhandararas)
'Dans une
journée de bhandara, les quatre
événements - satsang, darshan, seva
(service), et repas collectif - résument
l'expérience Radhasoami. Au centre de chacun d'eux se
trouve le maître. Pour les deux premiers (satsang et
darshan), il se présente sous une forme audible et
visible; dans les deux autres, il permet aux dévots
de répondre, par des actions de service ou en
partageant sa nourriture. Par la simple participation
à la routine des journées de bhandara, ceux
qui ne sont pas familiers de la foi Radhasoami peuvent
comprendre ce dont il s'agit: le service, une
communauté, et le pouvoir spirituel du
maître.'
('Radhasoami Reality' page
180)
Faire
partie d'une foule
'Le simple
fait de faire partie d'une foule est très
émouvant pour Parsini. Toute cette attention
focalisée sur le maître corrobore sa conviction
qu'il est une personne sacrée, et l'importance de la
foule la remplit de fierté. Pendant le darshan, quand
chaque personne passe devant la foule pour avoir un bref
contact visuel avec le maître, elle chante des chants
de louanges avec ses amis, tout en avançant dans
l'allée encombrée à la recherche de son
regard qu'ils ne croiseront qu'une fraction de seconde.'
('Radhasoami Reality' page
198)
Vente
des photos du Maître
'Dans les
branches d'Agra, là où la méditation
comprend la visualisation du visage du maître, les
photos des maîtres sont en vente et elles ont beaucoup
de succès. Mais à Beas, la popularité
de ces photos est un défi aux avertissements du
maître qui dit que de telles images extérieures
ne doivent pas servir d'aide à la méditation.
Seules les images intérieures sont utiles.'
('Radhasoami Reality' page
98)
Satsangs
locaux
'Une
parcelle de terrain a été achetée par
les satsangis locaux à 15 kilomètres environs
de Rupar. Satsang y a lieu tous les dimanches, mais Parsini
et ses amis du village ne manifestent que peu d'enthousiasme
à son égard. "C'est pour les
commerçants", dit-elle.'
('Radhasoami Reality' page
198)
'Il y a un
podium à l'avant de chaque salle de satsang,
prévu pour un speaker, ou avec de la chance, pour un
maître; la photo accrochée au mur
derrière le podium rappelle aux croyants qu'il est
là, même s'il n'est pas matériellement
présent.'
('Radhasoami Reality' page
114)
'Pour les
prêcheurs comme pour les maîtres, les
homélies sont dévotionelles: ils pressent les
disciples d'aimer le maître, d'accepter son amour pour
eux, et de manifester leur amour dans le service, dans la
vertu, et dans l'humanité de la vie quotidienne. Il y
est question de certains concepts théologiques comme
"nam", "le Saint Nom", qui est la révélation
ultime de l'Absolu; mais les allusions au voyage de
l'âme et au paradis ne sont que très
générales, en référence à
la dimension spirituelle du soi, ou à la promesse du
monde à venir. Les précisions sur le chemin
mystique de la méditation sont laissées aux
écrits des maîtres, et à leurs discours
spéciaux; bien que la congrégation
médite avant les discours, le satsang est
essentiellement le moment où le chemin de la
réalisation spirituelle par la dévotion
reçoit son dû.
('Radhasoami Reality' page
115)
La
musique au Satsang
'La
beauté avec laquelle les versets sont chantés
est l'une des choses qui font que cette simple liturgie
devient spéciale. Dans les satsangs qui n'ont pas
lieu en Inde, les versets sont lus sans intonation musicale.
Mais en Inde, les satsangis préfèrent entendre
les textes médiévaux "sant" sous leur forme
musicale d'origine, dans laquelle ils ont été
écrits. "La musique console et fait taire le mental,"
expliquait un maître, "et elle mène à
l'écoute de la musique intérieure".'
('Radhasoami Reality' page
115)
Evénements
Vidéo
'Le besoin
de citer le maître de façon extensive est
parfois satisfait par une ressource spirituelle moderne: un
magnétophone à cassette projette la voix du
maître. C'est particulièrement courant dans les
réunions qui ont lieu à l'étranger,
tout comme l'usage de la vidéo et des
magnétoscopes pour des satsangs
télévisés.'
('Radhasoami Reality' page
116)
Poésie
de Nanak, Kabir, etc
'Lors des
satsangs liés à la branche de Beas, les
écritures citées sont souvent les textes
sacrés Sikhs, l'Adi Granth, qui est une compilation
de poèmes des sants du moyen-âge tels que Nanak
et Kabir. D'autres poèmes sant sont parfois
cités, comme des versets du Sar Barchan du premier
gourou, ou le Ghat Ramayana de Tulsi Sahib.'
('Radhasoami Reality' page
115)
La
connexion avec la Tradition Sant
'Kabir et
Nanak sont les plus connus des sants du moyen-âge. Il
est dit que le premier est né au quinzième
siècle dans une famille Hindoue, mais qu'il a
été élevé comme un Musulman; ses
écrits sont d'un style concis et vigoureux, et ils
gardent un charme frais et moderne, même traduits en
anglais. (Les autres auteurs de la période
médiévale habituellement
considérés dans toute l'Inde comme des sants
sont Ravi Das, Nani Dev, et Dadu. D'autres poètes
bhakti leurs sont souvent liés, tels Mira Bai, Sur
Das, et Tulsi Das; leurs poèmes sont souvent
adressés à certains dieux particuliers,
plutôt qu'à une divinité sans forme, ce
qui est le critère habituel utilisé pour
distinguer les poètes appelés sants des autres
auteurs de poésie dévotionelle et
sacrée en général.)
Par ses associations d'images abruptes et choquantes, Kabir
secoue ceux qui l'écoutent; il les fait sortir de
leur satisfaction suffisante en leur rappelant les
réalités de la vie extérieure, et il
les introduit à un domaine intérieur
radicalement différent et pratiquement
indescriptible. Nanak avait un style moins innovant; on se
souvient davantage de lui pour ses concepts, tel que sa
préoccupation du nom secret du seigneur en tant que
moyen d'accès à l'union spirituelle. Pour les
Sikhs, Nanak est le premier d'une succession de dix
maîtres, du seizième au dix-huitième
siècle, considérés comme les fondateurs
de la communauté Sikh.
Bien qu'il soit difficile d'identifier un motif central
commun aux écrits de tous les sants, les
thèmes suivants sont largement partagés:
- le concepts de l'absolu au delà des qualités
humaines (nirguna, sans qualités), et ce qui en
découle - l'affirmation que le panthéon Hindou
ne suffit pas en tant que tel;
- la conviction que toutes les formes de leadership
religieux et que toutes les réalisations -
affirmés par les Brahmanes, les yogis et leurs
semblables - n'ont en définitive aucune
validité, sauf une, celle du disciple
dévoué au Seigneur, dont les
réalisations en matière spirituelle lui
permettent de servir de modèle aux autres;
- la conviction qu'une telle spiritualité est
essentiellement intérieure, et non limitée par
des formes de piété et de religiosité
extérieures;
- la croyance que cette expérience intérieure
peut être invoquée grâce à un mot
ou nom sacré;
- et l'espérance que ceux qui suivent le chemin du
développement spirituel vont partager une
communauté spirituelle (satsang).
La tradition Radhasoami montre une fidélité
à chacun de ces dogmes, mais chacun d'eux est
réfléchi sur un miroir propre à
Radhasoami.'
('Radhasoami Reality'
pages 22-24)
Le
Service aux Evénements
'Le darshan
n'est pas le seul moment du bandhara où Parsini et
ses amis se distinguent: on leur attribue aussi des
tâches. Il n'y a rien d'inhabituel si le seva consiste
à porter des charges de boues sur la tête -
elle a déjà reçu pratiquement depuis sa
naissance les leçons d'humilité
enseignées par ce travail - car au bhandara cette
activité est bénie par la présence du
maître, de personnes des classes élevées
et des étrangers. De plus, elle et ses amis ont des
affectations spéciales. Nombre d'entre-eux ont
été désignés comme sevadars.
Parsini, par exemple, travaille dans la cuisine où
sont faits les chapatis, et où on cuit la soupe de
lentilles qui nourrit les milliers de personnes. Elle passe
une heure et demi chaque jour à entretenir les feux,
et elle aplatit les chapattis avec les douzaines de femmes
auxquelles ce rôle est assigné.'
('Radhasoami Reality'
page199)
'L'essentiel de
l'argent et du travail donnés au nom du maître
sont utilisés pour bâtir l'organisation
Radhasoami. L'effort qui consiste à aider à
déplacer des tas de boue d'un endroit à un
autre peut sembler être un geste symbolique, mais
lorsqu'il est multiplié par les milliers de
dévots, il mène à la création de
nouveaux barrages, de routes et de champs qui sont un
bénéfice tangible pour toute la
communauté.
Les travaux administratifs, souvent effectués par des
cadres, sont aussi une forme de seva bénévole.
L'organisme qui les coordonne est connu sous le nom de Seva
Samin (compagnie du service ), que l'un des administrateurs
a décrit comme "la plus grande des idées".
Dans les organisations Radhasoami, à l'inverse de
leurs contreparties séculières, les
administrateurs ont la possibilité de conduire leurs
agences vers les buts nobles pour lesquelles elles ont
été fondées, sans souci de profit ni de
concurrence. Même dans les fabriques de Dayalbagh, le
but n'est pas de tirer des profits, mais "de s'engager
autant qu'il est possible dans le seva." A Beas, les
travailleurs volontaires sont appelés sevadars
(fournisseurs de service); lors des festivals, ils forment
de grands réseaux qui prennent tout en charge, de la
gestion des échoppes à thé
jusqu'à l'organisation des files d'attente aux
arrêts de bus. Ils portent des brassards avec le mot
sevadar blasonné en rouge, et ils ont droit à
un satsang spécial du maître comme
récompense de leur labeur.'
('Radhasoami Reality' page
143)
Les
proches serviteurs du Maître
'En retour,
Sawan Singh avait de nombreux disciples qui le servaient
avec une exclusivité passionnée. En plus de
Bibi Rukko, il y avait un célibataire nommé
Shadi qui "ne supportait pas les femmes," et qui
était un "dévot très aimant" de Sawan
Singh. Il veillait constamment sur le maître, et il se
réservait la tâche particulière de la
préparation du lit du maître, ainsi que celle
de lui ôter ses chaussettes. A Peepalmandi, à
Agra, il y avait un jeune disciple Européen qui
vivait chez son maître A. P. Mathur; il le servait
"spirituellement, mentalement et matériellement",
pour aimer Mathur comme il était dit que Rai Saligram
avait aimé son maître, "comme Radha avait
aimé Krishna." Ces métaphores à propos
de l'amour sont très fortes, car elles indiquent que
le but de la spiritualité Radhasoami est l'union
ultime entre l'âme du disciple et celle du
maître.'
('Radhasoami Reality' page
140)
L'Amour
Servile
'Avec de
telles preuves de service dévoué et d'amour
servile, il n'est pas étonnant que les disciples de
Radhasoami considèrent l'amour et le seva comme
étant unis. L'amour est considéré comme
un acte de seva, et le seva est une expression d'amour.
Anand Swarup considérait les deux comme
équivalents, et il décrivait cette
équation par une métaphore scientifique:
Si on vous donne un morceau de fer et qu'on vous demande
de le faire voler en l'air, il vous faudra utiliser une des
deux méthodes suivantes: soit vous aller le moudre si
fin que, réduit en particules minuscules, il finira
par s'envoler, soit vous aller le chauffer sur du feu
jusqu'à ce qu'il soit transformé en gaz et
qu'il se mélange à l'air. Ce sont exactement
les mêmes méthodes qui sont employées
pour raffiner le mental: soit il est purifié ou
adouci par l'auto-mortification, soit il devient
extrêmement fin et pur par le feu de l'amour
divin.
D'autres maîtres ont affirmé que
l'auto-mortification n'est pas une alternative à la
dévotion, mais qu'elle en est le complément.
"Le véritable amour demande une soumission totale,"
disait Sawan, car aux yeux d'un véritable amoureux
"toutes les choses du monde sont mortes." Cela implique que
les sentiments ardents de dévotion sont insuffisants,
et que le vrai dévot doit tout donner.'
"La seule chose requise est que le service disponible
permette de faire diminuer l'emprise de l'ego ,afin de se
perdre complètement dans l'amour du
maître."
('Radhasoami Reality'
pages 141-142)
Les
Engagements Financiers
'Il y a
finalement le "seva financier": les dons en espèces
et les engagements financiers sont attendus à hauteur
du dixième du salaire du disciple. Rien n'est
pourtant fait pour faire respecter cette dîme, et on
entend rarement des appels de fonds lors des réunions
Radhasoami. Au contraire, il a été
nécessaire d'empêcher certaines personnes de
trop donner comme Rai Saligram dont il est dit que "il mit
tout son salaire mensuel aux Pieds de Lotus de Soamiji
Maharaj." Dans la plupart des cas l'argent n'est pas mis aux
pieds du maître, mais versé à une caisse
commune gérée par l'organisation. Même
s'il ne va pas directement au maître, cet argent est
considéré comme seva parce qu'il est
donné au nom du maître et pour les fins qu'il a
désignées. Il contribue aussi à
soutenir le satsang, la famille du maître. Comme un
maître l'a expliqué, "l'amour et le service
dirigés vers les dévots du Seigneur est amour
et service au Seigneur Lui-Même."'
('Radhasoami Reality' page
143)
L'Initiation
'Le lien
entre maître et disciple, entre grande âme et
âme de moindre importance, est établi au moment
de l'initiation. C'est une sorte de mariage extraordinaire,
une union permanente, pour la vie et plus. Par le rite de
l'initiation, le maître transmet au disciple les
techniques de surat shabd yoga, et surtout le pouvoir de les
utiliser. Le point culminant de l'initiation est atteint
lorsque le maître et le disciple s'unissent, par ce
qu'un maître Radhasoami décrit comme une
attirance magnétique. Dans certains cas,
l'initié expérimente ceci comme l'éveil
soudain à un son et à une lumière
intérieurs remarquables. Kirpal Singh, le
maître de Ruham Satsang, questionnait ses
initiés pour déterminer s'ils avaient vraiment
fait une expérience inhabituelle, et la plupart
d'entre-eux affirmaient que oui.'
('Radhasoami Reality' page
95)
Initiations
de Masse
'A Beas,
l'initiation est souvent un événement de
masse. Des milliers de personnes défilent devant le
maître pour être sélectionnées;
ils forment ensuite des groupes plus petits pour recevoir
leurs noms spirituels des assistants du maître.'
('Radhasoami Reality' page
96)
Initiations
Intimes
' Les
maîtres qui ont moins de disciples peuvent se
permettre d'être plus intimes. Thakar Singh, par
exemple, se réunit avec les initiés par petits
groupes lors de trois sessions distinctes. Il donne ses
instructions lors de la première; tout le monde
s'assied pour recevoir la lumière et le son lors de
la seconde; les progrès des initiés sont
contrôlés lors de la troisième
session.'
('Radhasoami Reality' page
96)
Instructeurs
'Les disciples du
groupe de Beas et qui vivent hors de l'Inde reçoivent
une initiation intime par des représentants du
maître; Roland deVries, un de ses principaux
représentants aux USA, dit qu'il essaie de
créer "une cérémonie d'une
beauté immense."'
('Radhasoami Reality' page
96)
Les
Exigences pour l'Initiation (promesses)
'Au moment
de l'initiation Radhasoami, les candidats subissent des
questions sur leurs capacités de détachement
et de contrôle. Une attention particulière est
portée à leur usage de drogues et d'alcool,
s'ils mangent de la viande, et au sexe. L'attention
sérieuse portée au régime alimentaire
est considérée comme la plus inhabituelle des
caractéristiques de Radhasoami pour un Occidental.
Les enseignements Radhasoami insistent sur le
végétarisme strict, interdisant même la
consommation d'ufs. Les initiés n'ont pas
droit, même occasionnellement, à une soupe
contenant de l'uf ou du poisson, ni à la
volaille ou à la viande, ni au bouillon de
viande.'
Voilà les exigences pour le Satsang de Beas et de
Ruham; des restrictions morales similaires sont
exigées dans les autres branches. A Dayalbagh par
exemple, les cinq promesses faites lors de l'initiation
obligent les satsangis à éviter les produits
enivrants, ne pas manger de viande, être
financièrement autonome, accepter Radhasoami comme le
véritable nom de Dieu, et ne pas divulguer le secret
des pratiques de méditation (Souvenir,
p. 304)'.
('Radhasoami Reality' page
129)
'En plus de la
transmission de noms spirituels, l'initiation comprend une
promesse de pureté morale et des conseils à
suivre sur la façon de s'engager dans le surat shabd
yoga. Les techniques sont tenues secrètes, mais il
est bien connu qu'elles impliquent les façons
d'écouter le son et de regarder la
lumière.'
('Radhasoami Reality' page
96)
Rôle
du Secret - Exclusivité
'L'atmosphère
de secret qui entoure certains aspects de l'enseignement et
de la pratique Radhasoami semble s'expliquer par la notion
qu'au delà de ce qui est directement accessible, il
existe une vérité d'un accès plus
difficile, enseignée d'une façon scientifique.
Un missionnaire chrétien en Inde, extérieur au
groupe, l'a tout d'abord décrite comme "une secte
semi-secrète". En réalité, il semble
plutôt que si les enseignements Radhasoami sont
présentés comme le "secret des secrets", c'est
parce que ce qui est transmis du maître au disciple
est plus intime qu'exclusif. Ceci est tellement vrai que la
branche de Soamibagh a imprimé sur un manuel de
méditation qu'il ne doit "en aucun cas" être
montré "à qui que ce soit d'étranger
à la Foi Radhasoami". De la même façon,
le mantra de l'initiation est gardé secret par les
branches de Beas et de Ruham: il est interdit aux satsangis
de divulguer les mots qui leur sont soufflés à
l'oreille au moment de leur initiation.
Le fait qu'un certain secret entoure les enseignements et
les pratiques Radhasoami signifie que la connaissance
Radhasoami est spéciale, et qu'elle est
réservée à quelques uns. "C'est
vraiment une chose étonnante", m'a dit au Dera de
Beas une femme originaire d'Afrique du Sud, "que ce
trésor si précieux soit entre les mains d'un
cercle aussi restreint que le nôtre. Qu'est-ce que
tant de gens ne donneraient pas pour connaître ce que
nous savons !" Le fait de connaître ce que les autres
ne savent pas est vraiment un aspect enthousiasmant de la
foi. Pour les satsangis occidentaux, ce sentiment de rare
privilège est accru par le fait que la
vérité se trouve dans un territoire peu commun
et lointain.'
('Radhasoami Reality' page
214)
Pertinence
de la 'pratique' pour supprimer les doutes
'Paul
Brunton, l'auteur de 'A Search in Secret India' (Une
recherche dans l'Inde Secrète), a visité
Dayalbagh dans les années 30. Il fut attiré
par ce qu'il décrit comme "le flot de l'expression
suave d'une idée subtile et profonde" venant de Anand
Swarup, le Grand Maître de Dayalbagh. Brunton vit en
cela le parfait mélange de science et de
spiritualité qu'il recherchait. Il avait pourtant des
doutes. Brunton demanda au maître de Dayalbagh: "Vous
dites que la pratique de votre exercice de Yoga sur le Son
est la seule façon de vérifier ce que vous
affirmez. Pouvez-vous me donner par avance une
expérience personnelle, une sorte de preuve directe
et convaincante ?"
Anand Swarup lui répondit qu'il ne le pouvait, que la
preuve venait par la pratique. "Je suis
désolé", lui répondit Brunton, "je
fonctionne de telle sorte que je ne peux croire sans preuve
préalable." Brunton raconte que Swarup tourna alors
la paume de ses mains vers le haut, "en un geste
d'impuissance".
Le geste du maître de Dayalbagh exprimait le
véritable dilemme qu'est le compromis de Dayalbagh
avec la pensée moderne: sa vérité ne
consiste pas uniquement en une connaissance gagnée
par l'expérience, mais en un état d'esprit et
la conviction profonde d'être dans le vrai. Cette
connaissance n'est pas seulement le résultat des
exercices spirituels Radhasoami, mais le résultat de
la relation de confiance que le disciple développe
avec son maître. Ces deux aspects de la foi Radhasoami
sont liés, car les exercices de yoga sont les moyens
par lesquels le maître transforme le soi. La pratique
n'a finalement de sens qu'en tant qu'élément
du processus par lequel le maître rachète et
transforme le monde.'
('Radhasoami Reality' page
88)
La
Méditation - Variété des Techniques
'"Il est
demandé de pratiquer quotidiennement pendant deux
à quatre heures, de préférence pendant
les premières heures avant l'aube."
"Pour commencer à pratiquer le yoga, le disciple doit
fermer les yeux, et répéter le ou les noms du
Seigneur qui lui ont été donnés au
moment de l'initiation. Ils peuvent aussi fermer leur
oreille gauche, pour empêcher les sons d'entrer de ce
côté, et n'écouter alors que les sons
venant de leur côté droit et d'en haut. Dans
leur esprit, ils essaient d'empêcher la venue de toute
pensée et de toute image, sauf une: le portrait
mental du visage de leur maître, qu'ils essaient de
projeter sur un écran intérieur en un point
situé entre les deux yeux et légèrement
au dessus. Ils se focalisent sur cette image,
répètent les noms divins, et écoutent
le son. Ce faisant, l'image de leur maître peut se
mettre à briller, comme si elle était
parcourue par un courant électrique. Elle luit alors
d'une lumière brillante, et le son qui était
auparavant distant, se rapproche et devient clair comme le
souffle du vent. Le corps s'engourdit, et le voyage
commence."
'C'est du moins ce qui est censé se produire, mais il
n'y a pas deux disciples ayant une expérience
identique, et les instructions peuvent parfois varier.
Kirpal Singh, par exemple, déconseille de
créer délibérément dans son
esprit une image interne du maître, disant qu'elle
doit se créer spontanément. Certaines des
pratiques du surat shabd yoga sont essentielles pour tous
les disciples, et la plupart vont les pratiquer encore et
encore, car ces exercices simples ne sont qu'un
début.'
('Radhasoami Reality' page
88)
La
Pratique (Abbyas)
'Il y a tout un
voyage extraordinaire qui se cache derrière ceci, et
la grande promesse de la foi Radhasoami est d'en faire
l'expérience. Abbyas (littéralement 'la
pratique') est le nom de l'activité qui permet
d'entreprendre ce voyage; cette pratique comprend les
exercices initiaux, simran (répétition) et
dhyan (contemplation) - la répétition des noms
du Seigneur, et la visualisation de son image (ou l'attente
de celle-ci). Voici les préalables au bhajan, c'est
à dire le "chant", mais qui est
étymologiquement lié à "amour". Dans la
foi Radhasoami, voilà l'exercice spirituel où
l'on se laisse emporter à l'intérieur de soi
par le flot divin, jusqu'à atteindre la demeure
ultime.
Atteindre cette demeure ultime en soi, voilà ce que
signifie le salut au sens Radhasoami. C'est accordé
par la grâce du maître divin, mais les disciples
ont l'opportunité de participer à leur propre
salut en suivant les instructions ardues du surat shabd
yoga. L'initiation à ces pratiques est
équivalent au baptême dans cette foi.
('Radhasoami Reality' page
88)
Les
Expériences de méditation - Sons
'Les
maîtres de Radhasoami donnent des conseils sur ce que
l'esprit doit éviter - comme les images de maisons,
de jardins et de personnes - et sur ce qu'il faut
préférer. Dans cette dernière
catégorie figurent les sons. "Faites attention aux
cloches", dit une fois Charan Singh, "et mettez toute votre
attention sur ce son de gong profond et
mélodieux".
Il est souvent dit que le fait d'entendre un son de cloche
est le premier signe de l'âme qui quitte le corps.
Selon un des maîtres de Radhasoami, l'indication vient
de la transformation d'un son métallique ordinaire en
un son de cloche pur. La femme de Darshan Singh raconte une
histoire charmante: peu après son mariage, et avant
son initiation formelle, elle entendit des sons de cloche,
sans savoir d'où ils venaient, ni ce qu'ils
signifiaient, alors qu'elle se trouvait en présence
de Kirpal Singh. D'habitude les pratiquants savent ce que
signifie la lumière et les sons de cloche, parce
qu'ils les ont écoutés attentivement pendant
leur méditation. Durant la méditation,
l'activité principale consiste à
écouter un son qui vient de la droite et vers le
haut, en empêchant toute pensée d'entrer, tout
en étant tranquillement assis dans une posture
confortable, sans être particulièrement assis
dans la position du lotus bien connue.
('Radhasoami Reality' page
98)
Clore
les Sens
'Il y a
encore d'autres aides matérielles à la
méditation. En plus de simran et dhyan, il y a les
tentatives pour obstruer les "neuf portes du corps, pratique
similaire aux exercices spirituels des Nath yogis." Ces
"portes" comprennent les yeux, les oreilles et les narines,
les orifices anaux et génitaux, et la bouche. Le but
de ces pratiques est de décourager l'esprit de sa
recherche continuelle des plaisirs extérieurs des
sens, en l'encourageant à se tourner vers
l'intérieur et vers le haut, vers la dixième
ouverture du corps, l'invisible troisième
il.
La manière précise de clore les yeux et les
oreilles, et de mettre le corps en harmonie est
secrète, mais les instructions publiées par
Rai Saligram conseillent aux initiés de maintenir un
doigt sur l'oreille gauche pour se détourner de la
direction dans laquelle règnent Shiva et Shakti.
Hervey Griswold, un missionnaire des premiers temps,
décrit une posture un peu différente: le petit
doigt de chaque main est posé au milieu du front,
tandis que le pouce obture le conduit auditif. Griswold
mentionne également qu'une flamme peut être
visualisée en plus de la forme du maître.'
('Radhasoami Reality' page
99)
Le
Piège des attentes dans la Méditation
'Etant
donné l'importance du Voyage triomphant de
l'âme pour la foi Radhasoami, il semble bien
malheureux que les longues heures de pratique
intérieure intense, solitaire et
répétitive, ne produisent rien qui ressemble
à ce que les descriptions enchanteresses du domaine
fabuleux font attendre aux nombreux disciples.'
('Radhasoami Reality' page
107)
Les
Disciples n'ont pas le droit de débattre de leurs
expériences
'Les
maîtres Radhasoami empêchent les disciples de
discuter de telles choses entre-eux et avec les personnes
extérieures; il est impossible d'estimer le nombre
des milliers de tentatives faites dans ce sens par le surat
shabd yoga. Parmi les adhérents qui ont bien voulu
parler de ce qui se passe pendant la méditation,
seuls quelques uns affirment avoir expérimenté
quelque chose de remarquable. Lors de la réunion de
quelque sept cents disciples étrangers à
Delhi, un Américain d'âge mûr s'est mis
en colère contre le Maître Charan Singh, se
plaignant du fait que huit années pénibles de
pratique de simran et de dyan n'avaient eu absolument aucun
résultat. Charan Singh exprima sa compassion, mais ne
lui suggéra rien d'autre que de continuer à
pratiquer. "Il n'est pas donné à tout un
chacun de voir les plus hautes régions durant cette
vie", lui dit-il.'
('Radhasoami Reality' page
107)
La
Pratique ne suffit pas - La Foi compte
'Beaucoup
d'adeptes de Radhasoami semblent satisfaits d'une vie
dépourvue d'expériences
particulièrement éblouissantes, et d'autres
n'ont même pas l'air d'avoir très envie
d'essayer. "Je sais que je devrais pratiquer mon abyas plus
souvent", avouait une femme de Dayalbagh, "mais je n'ai ni
la patience ni le temps pour ca, et pour tout vous dire, je
ne crois pas que ca soit pour moi." Pour elle comme pour
beaucoup d'autres qui n'y arrivent pas, la grande dimension
du voyage de l'âme repose sur la foi. Les plus
déterminés à réussir
spirituellement semblent être les adeptes
européens et américains. A l'inverse, nombre
de leurs pairs indiens sont satisfaits du niveau de
réalisation spirituelle qui leur est assigné,
reflétant ainsi l'acceptation indienne traditionnelle
par laquelle certaines personnes sur terre sont plus aptes
que d'autres à évoluer sur le plan spirituel.
Tous sont néanmoins encouragés à
essayer d'atteindre les régions plus
élevées, ce qui veut dire que beaucoup de ceux
qui essaient sont voués à l'échec.'
('Radhasoami Reality' page
107)
La
Consolation dans la Dévotion
'Si ceci
mène à la frustration, l'enseignement
Radhasoami applique un baume: un chemin parallèle
à la réalisation de dieu, et qui
court-circuite la voie qui monte vers la
réalité ultime en gravissant les domaines
intérieurs. Ce chemin est la bhakti, l'amour
dévotionnel. Certains maîtres Radhasoami le
mettent à égalité avec le surat shabd
yoga, d'autres le placent plus haut. "L'amour", expliquait
le Grand Maître de Beas, "est la pratique la plus
puissante et la plus efficace pour atteindre le Seigneur".
Jaimal Singh, son propre maître, le formulait d'une
façon encore plus radicale dans une lettre au jeune
Sawan Singh. "Même après cent années de
Bhajan", écrivait-il à son jeune disciple, "on
ne peut être autant purifié que par un
désir intense de Darshan, à condition que ce
désir soit vrai et réel, et que l'amour pour
le Sat Guru vienne du tréfonds du cur."
('Radhasoami Reality' page
108)
Le
Mental / l'Intellect opposé au Cur
'Le
raccourci dévotionnel semble facile, mais il n'en est
pas toujours ainsi. Les personnes simples, comme les
nombreux villageois qui s'attroupent en présence du
maître, sont considérés comme de
meilleurs candidats que leur contrepartie urbaine et
éduquée, car ils sont moins sujets aux
détours proposées par l'intellect. "Ces
villageois ont de la chance", disait avec envie un adepte
américain. "Le maître leur dit simplement de
focaliser leur attention ici", disait-il en montrant son
front avec son doigt, "et de penser à lui, et ils
sont partis pour Sach Khand." Les adeptes plus
sophistiqués ne peuvent se reposer sur la
dévotion seule, parce que la force de leur mental ne
peut être vaincue directement; d'où le besoin
d'heures de contrôle mental introspectif.'
('Radhasoami Reality' page
109)
Le
Maître donne le réconfort et peut
intercéder en faveur du Salut
'Même
si toutes ces heures (de pratique) ne produisent
aucun résultat, il reste une certitude: de tels
adeptes restent en contact avec un maître qui
résonne de l'énergie du paradis, et qui peut
intercéder en leur nom. Leur amour pour lui peut
concrétiser leur salut. Et même si le voyage de
l'âme vers Sach Khand peut sembler si ardu qu'il en
est impossible, il représente le symbole de
l'optimisme ultime pour l'adepte de Radhasoami. En
l'anoblissant et en donnant un sens au chemin de chacun dans
la vie, le voyage Cosmique homologue les possibilités
de l'expérience humaine. Il clarifie la nature du
voyageur en puissance, la nature du monde qu'il ou elle
traverse, sa merveilleuse fin possible, et la cause des
pièges éventuellement rencontrés. Il
fournit une carte routière satisfaisante sur le plan
cognitif, même si l'on est incapable d'accomplir le
voyage.
Etant
donné que le monde moderne réussit si
tristement à donner un modèle à chacune
de ces questions, le point de vue Radhasoami est vraiment
merveilleux, pour ceux qui l'acceptent.'
('Radhasoami Reality' page
109)
Pour tout
savoir sur les origines d'Elan Vital:
Une Perspective Indienne :
Maharaji au regard de l'Hindouisme
Le Livre 'Paramhansa Advait
Mat': Lignage, vie et enseignement des Satgurus.
Introduction: Sikhisme et groupes
apparentés : Kabir, Nanak, Sikhism, Sant Mat,
Radhasoami & EV
Similitudes avec la tradition
Radhasoami : Les idées Radhasoami
présentées sous le drapeau de la DLM - Elan
Vital.
Commentaires du Prof. David
Lane : Relations entre la DLM à ses
débuts et les groupes Radhasoami et Advait
Mat.
Le Shabdisme aux USA :
Relations avec Radhasoami - Raisons du déni de
l'héritage religieux.
|